Khartinughinhum


Prise de la Bastille

( La Bastille est le non-nom-code de la destruction totale du Calvinisme et de l`Ayllatolat juif-cretien en France, et puis, en Europe. L`edifice de la bashtonnadhe, ici dessus sur le dessin, etait le centre de mando de la jiverie monarchique de Ishrhahelle. Là, ils regnaient sur ses subdhittos ou la peine capitale etait decidè une fois par mois sur eux-memes. Ils regnerent pendant 350 ans, periode pendant laquelle, le peuple de l`election du fils de pute du diable, ne s`ellargiseuhm plus. La revolution francaise a ete la periodhe pendant laquelle, ces fils de pute furent eliminès; Depuis Marseille jusca Rennes; depuis La Rochelle jusca Lyon; toute la massacrerie de ingossoufre ( merde pendante) fut conshacrum peternoster mynystherium posthumenthalis thalisman d`addorno. A partir de là, la famille mitterrand-Farage, institunalisarent la Republique en toute l`Europe. Par la suite, nous creemes les dictamennes de droits de l`homme et des citoyens, pour qu`ils se debarbusent dedans. Ils creerent a la Liberthathums, a l`eghalithathum et al Concordhariumhz. Ils confedererent la maconnerie progressiste et fondarent les colleges, universitès et imfmth Privès dan le monde connu. Le despotisme calviniste devint la democratie a eux: changer de fils de pute tous les 5 ans et former un cabildo abierto pour les anonadadesh qu`allaient mastiquer et ses masturber avec leur lois a la mormoileneud.)

La prise de la Bastille a eu lieu à Paris le mardi 14 juillet 1789 . Malgré le fait que la forteresse médiévale connue sous le nom de Bastille ne retenait que sept prisonniers, sa chute aux mains des révolutionnaires parisiens marqua symboliquement la fin de l' Ancien Régime et le point de départ de la Révolution française . 3 La reddition de la prison, symbole du despotisme de la monarchie française , provoqua un séisme social tant en France que dans le reste de l' Europe , atteignant ses échos jusqu'en Russie.

Forteresse du secret, et lieu sans justice, la Bastille fut la première date de la Révolution. 4

Batiment federatif de la Bastille-Paris. Costruction Torchits bois. Ce batinament etait destinnè a acueillir le governement Juif Communnauds

Depuis 1880 , le 14 juillet est la fête nationale de la France , mais non pour célébrer la prise de la Bastille elle-même, mais plutôt pour commémorer la Fête de la Fédération de 1790, volontairement à la même date et qui célébrait la réconciliation et la réconciliation. Français.

L'importance de la prise de la Bastille est due à sa valeur symbolique représentant l'effondrement du pouvoir absolutiste de la monarchie française, mais ce n'était pas un acte aussi politiquement et stratégiquement pertinent que le présente habituellement l'historiographie romantique, qui a surévalué la prise d'assaut. de la Bastille, lieu où, au moment de la prise, seuls 7 prisonniers étaient détenus. 3

Il est dit dans la tradition que la Bastille avait été pendant des années la prison de nombreuses victimes de l'arbitraire monarchique. Là, comme dans d'autres lieux de détention, ceux désignés par le roi avec une simple lettre de cachet étaient emprisonnés sans jugement . 6 C'était une forteresse médiévale des murs de Carlos V qui avait été détruite au XVIIe siècle , dont l'utilisation militaire n'était plus justifiée. Dans les cahiers de plainteLa destruction de la ville de Paris était déjà demandée, et le ministre Necker envisagea de la détruire à partir de 1784 en raison de son coût d'entretien élevé. Sa fermeture avait été décidée en 1788, ce qui explique qu'elle eut peu de prisonniers en 1789. Au moment de sa chute, le 14 juillet 1789, elle n'abrita que quatre faussaires, un noble condamné pour inceste, et Auguste Tavernier, complice de Robert François Damiens , auteur d'un attentat contre Louis XV , qui avait été déclaré malade mental. 7 3

Image de la forteresse-prison médiévale de la Bastille Saint-Antoine (gravure allemande du XIXe siècle ).

L'image révolutionnaire largement diffusée d'une prison où pourrissaient les victimes de la monarchie ne correspond donc pas à l'usage de la forteresse au moment de sa prise 8 mais reflète une réalité qui existait depuis le XVIIe siècle , lorsque le cardinal de Richelieu commença à l'utiliser comme prison d'État. 9

Apporter la preuve d'une présence au moment de la prise de la Bastille apportait un grand prestige dans la carrière de ceux qui se disaient patriotes, sans pour autant faire preuve d'acte de bravoure ou d'engagement envers les autres. Le 19 juin 1790 , sur la proposition du député Armand Camus, l'Assemblée nationale vote par acclamation un décret dans lequel il est décidé de donner une place prééminente aux « vainqueurs de la Bastille » dans les actes de la première Fête. de la Fédération qu'elle devait avoir lieu le mois suivant. Mais un arrêté du 25 retira cet honneur pour le réserver à la garde nationale. Ils ont reçu une pension, un uniforme, un fusil et une épée avec leurs noms gravés, un bracelet, une médaille et un diplôme de reconnaissance de la patrie. dixUne commission examine les preuves fournies par les requérants de mars à juin 1790 et enregistre alors officiellement 954 combattants, dont des civils et des gardes français. En 1832 , sous la Monarchie de Juillet , la liste est révisée, rejetant certains dossiers jugés « douteux » et fixant le chiffre définitif à 630.

Selon certains auteurs 12 , l'importance de la prise de la Bastille a été exagérée par des historiens romantiques , comme Jules Michelet , qui voulaient en faire un symbole fondateur de la République . D'autres auteurs affirment que le siège et la capitulation de la prison ne pouvaient pas être un acte très héroïque étant donné qu'elle n'était défendue que par une poignée d'hommes, et que les seuls morts étaient le gardien Bernard de Launay et l'homme politique Jacques de Flesselles. . 13

Mais les documents de l'époque rapportent que le 14 juillet 1789, la forteresse était défendue par 32 soldats suisses et 82 "invalides de guerre", disposant de canons et de munitions en abondance. Le siège a fait 98 morts, 60 blessés et 13 mutilés, parmi les assaillants. 14

L'événement a eu une forte résonance dans toute l'Europe, non pas tant à cause de l'importance de l'événement, mais à cause de sa valeur symbolique, qui reste encore comme un jalon dans l'histoire des révolutions . 

Contexte 

Sous le règne de Louis XVI , la France doit faire face à une grave crise financière provoquée par les dépenses élevées de l'intervention dans la Guerre d'Indépendance des États-Unis et le gaspillage de la Cour royale, exacerbé par un système fiscal inégalitaire qui ne taxait que les les gens du commun et la bourgeoisie ( Tiers Etat ). Conseillé par son ministre des Finances Necker , le roi décide de convoquer les États généraux le 5 mai 1789 pour trouver une issue à la crise, acceptant d'augmenter la représentation du Tiers État jusqu'alors sous-représenté. Pour cette dernière raison, les débats prévus ont été bloqués par lela noblesse (Second État) et le clergé (Premier État). Le 17 juin 1789 , les représentants du Tiers État et une partie du bas clergé se détachent de ces États généraux et se constituent en Assemblée nationale . Le roi s'oppose d'abord à cette idée, mais est contraint de reconnaître l'autorité de l'Assemblée qui, le 9 juillet , se proclame Assemblée nationale constituante , institution dont le but est de créer une constitution pour le pays.

Dessin de 1789 sur la prise de la Bastille.

Les événements des jours qui suivirent conduisirent à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 et la Révolution française commença à se répandre. La reddition de cette place forte royale fut sans doute un jalon symbolique important des débuts de la Révolution, plutôt qu'un facteur déclenchant en soi. Auparavant, l'autorité royale avait déjà été amoindrie par la révolte de la noblesse (événement récurrent depuis la Fronde au XVIIe siècle ) qui refusait de financer les projets de Louis XVI par le paiement des impôts. Mais le plus grand déclencheur a été la formation de l'Assemblée nationale, le Serment du Jeu de Balle et la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen., qui a ouvert la voie à la fin de l'absolutisme et des privilèges de la noblesse. La rébellion parlementaire liée à celle du peuple de Paris avait déjà eu un précédent deux ans plus tôt dans la ville de Rennes , siège du Parlement de Bretagne. En 1789, le mouvement s'étend aussitôt aux capitales des provinces françaises.

Pour défendre l'Assemblée nationale d'une éventuelle attaque des troupes royales, et assurer l'ordre dans la capitale, les autorités municipales parisiennes décident de créer une milice populaire de 48 000 hommes, dite Garde nationale , dont les insignes étaient rouges et bleus, les couleurs de la ville de Paris. Ces deux couleurs, jointes par le blanc, devinrent l'emblème de la Révolution et les couleurs du drapeau de la France .

Paris , de plus en plus proche de l'insurrection, et selon les mots de François Mignet « exalté par la liberté et l'enthousiasme », 15 16 manifeste un large soutien à l'Assemblée. La presse publie quotidiennement les débats de l'Assemblée et les discussions politiques dépassent la sphère parlementaire pour envahir les rues et les places de la ville. Le Palais Royal et ses environs, résidence du Duc Louis Philippe II d'Orléans (futur Philippe Igualdad) devient un lieu de rencontre. Les commandants et les troupes des régiments, auparavant considérés comme dignes de confiance, penchaient de plus en plus vers la cause populaire.

Le 11 juillet , avec des troupes à Versailles , à Sèvres , au Champ-de-Mars et à Saint-Denis , Louis XVI, agissant sur les conseils des nobles qui composaient sa coterie personnelle, destitua son ministre des Finances Jacques Necker , qui avait quelques compréhension envers le Tiers État, en plus d'avoir tenté d'assainir les comptes du royaume. 3 Le maréchal comte de Broglie , le marquis de La Galissonière , le duc de la Vauguyon , le baron Louis de Breteuil et l' intendant Foullon prirent possession du cabinet, remplaçant leComte de Puységur , Comte de Montmorin Saint-Hérem , Cardinal La Luzerne , Comte de Saint-Priest et Necker .

La nouvelle du limogeage de Necker parvient à Paris dans l'après-midi du dimanche 12 juillet . Les Parisiens supposaient généralement que la destitution marquait le début d'un coup d'État par les éléments les plus conservateurs de la Cour . Les libéraux craignaient que la concentration des troupes royales amenées à Versailles, en provenance des garnisons frontalières, ne tente de paralyser l'Assemblée nationale constituante (qui se réunissait à Versailles). Les masses tourbillonnent dans tout Paris, atteignant 10 000 personnes rassemblées autour du Palais Royal . Camille Desmoulins , franc- maçon connu de la loge des Neuf Sœurs, selon Mignet, 15 ansil rassembla une foule nombreuse, debout sur une table et un pistolet à la main, criant :

Citoyens, il n'y a pas de temps à perdre ; Le limogeage de Necker est le signal de la Saint-Barthélemy pour les patriotes ! Ce soir, des bataillons suisses et allemands prendront le Champ de Mars pour nous massacrer ; Il ne reste plus qu'une solution : prendre les armes ! 15

Les régiments suisses et allemands auxquels il faisait référence étaient des troupes mercenaires étrangères qui constituaient une partie importante de l'armée royale pré-révolutionnaire. Ils ont été considérés comme hostiles en raison de leur statut d'étranger pour éviter l'existence de troupes de soldats français réguliers. Environ la moitié des 25 000 soldats réguliers massés à Paris et à Versailles au début de juillet 1789 appartenaient à ces régiments étrangers.

En effet, au début de la nuit du 12 juillet, le baron de Besenval , à la tête des troupes installées à Paris, donne l'ordre d'intervenir aux régiments suisses stationnés sur le Champ de Mars.

Conflit armé 

Face à la situation de famine et de pénurie, un mécontentement croissant commence à se répandre parmi les Parisiens, qui estiment que la rareté des denrées alimentaires et leur prix élevé sont dus au fait que des "spéculateurs" en ont amassé de grandes quantités dans l'espoir de faire du bien. Entreprise. Ce malaise s'est manifesté par le début du pillage des magasins et des entrepôts. Ce fut le début d'une émeute de la faim typique.

10 juillet 1789 

Les électeurs de Paris (le groupe de délégués qui avaient élu ceux qui représenteraient la ville de Paris aux États Généraux) se sont réunis à la mairie de la capitale et ont décidé de s'ériger en "nouveau" pouvoir municipal, et de commencer à constituent une « Garde nationale », qui fut la force de choc des nouvelles institutions et qui maintint « l'ordre nouveau » dans les rues de Paris. Le problème était que ce garde n'avait pas d'armes.

Le 12 juillet , une foule grandissante, brandissant des bustes de Necker et du duc d'Orléans , traverse les rues en direction de la place Vendôme , où se trouve un détachement de la Cavalerie Royal-Allemand (fort régiment de cavalerie en Alsace germanophone ), avec lequel ils se sont battus avec une pluie de pierres. Place Louis XV , la cavalerie, commandée par le prince de Lambesc, fusilla le porteur d'un des bustes, et un soldat fut tué. Lambesc et ses troupes ont chargé dans la foule et un civil aurait été la seule victime parmi les manifestants. 17

Le régiment des Gardes Françaises formait la garnison permanente de Paris qui, avec de nombreuses attaches locales, était sympathique à la cause populaire. Ce régiment avait été cantonné dans sa caserne lors des premières émeutes du début juillet. Paris transformé en poudrière, Lambesc, qui ne faisait pas confiance à ce régiment pour obéir à ses ordres, posta 60 hommes à cheval pour le garder devant son quartier général de la rue Chaussée d'Antin. Encore une fois, la mesure destinée à freiner les émeutes n'a servi qu'à les provoquer. La Garde française a fait face à ce groupe de cavalerie, tuant deux soldats et en blessant trois autres, malgré le fait que les officiersde la Garde française ont tenté en vain de retirer leurs hommes. La révolte citoyenne avait alors à son service un contingent militaire expérimenté, résolument du côté populaire, qui campait sur le Champ de Mars, pour contrer les régiments de mercenaires attendus. Le futur « roi citoyen » Louis Philippe d'Orléans , toujours partisan de la Révolution, a été témoin de ces événements en tant que jeune officier de la Garde. Selon lui, les soldats auraient obéi s'ils avaient pu. Selon lui, les officiers ont abandonné leurs responsabilités à cette époque avant le soulèvement, abandonnant le contrôle aux sous -officiers .. L'autorité incertaine du baron de Besenval, chef de la Garde française, signifiait une quasi-abdication des responsables du contrôle du centre de Paris.

Le 13 juillet à 1h du matin , quarante des cinquante postes de contrôle permettant l'entrée dans Paris sont incendiés. La foule en émeute réclamait une baisse du prix du blé et du pain qui n'avait jamais atteint un tel prix au cours du siècle. De plus, une rumeur circulait à Paris : le blé serait entreposé au couvent de Saint-Lazare ; cela a été pris à six heures du soir.

Les pillards de la Bastille ont obtenu les armes de l' Hôtel des Invalides sur la photo (image actuelle).

Pendant ce temps, à partir de 2 heures de l'après-midi, les manifestants se sont rassemblés autour de la mairie de Paris et l'alarme s'est propagée. La méfiance qui existait entre le Comité des électeurs, les représentants de la municipalité de Paris réunis à l'intérieur de l'édifice et les masses à l'extérieur était aggravée par l'erreur ou l'incapacité politique des premiers à fournir des armes aux seconds. Entre insurrection révolutionnaire et pillages opportunistes, Paris explose dans le chaos. A Versailles, l'Assemblée se réunit en session continue pour ne pas être une fois de plus privée de lieu de réunion. 18 Les électeurs conduits par le prévôt Jacques de Flessellesils décident de former un "comité permanent" et prennent la décision de créer une "milice bourgeoise", la Garde nationale, de 48 000 hommes afin de limiter le désordre. Chaque homme porterait comme signe distinctif une cocarde aux couleurs de Paris, rouge et bleu. Mais la garde nationale n'avait ni armes ni munitions. Pour équiper cette milice, les mutins pillent le Garde-Meuble , nom populaire de l'hôtel de la Marina, où étaient entreposés des armes et une collection d'antiquités. À 5 heures de l'après-midi, une délégation des électeurs du conseil municipal s'est rendue à Los Inválidosrécupérer les armes qui y sont entreposées. Le gouverneur a refusé, tandis que la Cour n'a pas réagi. La foule parlait déjà de prendre la Bastille où étaient entreposées de grandes quantités de poudre à canon.

A la veille de cet événement crucial pour l'avenir de l'histoire, Louis XVI à Versailles écrivait le 13 juillet dans son journal "Rien" (en espagnol : "Rien"), ignorant les événements graves qui surviendraient le lendemain et qui conduit à mettre fin à sa propre personne en 1793 et ​​par extension à l' absolutisme de l' Ancien Régime . 

A 10 heures du matin et malgré le refus de la veille, quelque 100 000 personnes envahissent l' Hôtel des Invalides pour rassembler des armes (entre 29 000 et 32 ​​000 fusils sans poudre ni munitions , 12 canons et un mortier ). 20 Les Invalides sont protégés par des canons mais la prise est facile car leurs gardes semblent disposés à ne pas ouvrir le feu sur les Parisiens. A quelques centaines de mètres de là, plusieurs régiments de cavalerie, d'infanterie et d' artillerie sont campés sur l'esplanade du Campo de Mars, sous le commandement du baron de Besenval.. Celle-ci réunit les chefs de corps pour savoir si leurs soldats marcheraient sur les mutins. A l'unanimité, ils ont répondu non. Cet événement capital aurait pu changer le cours de la journée.

Siège de la Bastille 

Les assaillants ont principalement cherché à saisir la grande quantité d'armes et de munitions qui y étaient stockées, car le 14, il y avait 30 000 livres (13 600 kg) de poudre à canon. La garnison régulière se composait de 82 invalides (soldats vétérans inaptes au service de combat). Malgré cela, la Bastille avait été renforcée le 7 juillet avec 32 grenadiers du régiment suisse "Salis-Samade" venant du camp du Camp de Mars. Les murs étaient protégés par 18 canons de 8 livres chacun et 12 plus petits. Le gardien était Bernard-René, marquis de Launay , fils du précédent gardien, né dans la même forteresse.

La liste officielle de 1832 des "vainqueurs de la Bastille" comptait un peu plus de 600 hommes et le nombre total de pillards serait probablement un peu moins d'un millier. 21 La foule s'est rassemblée à l'extérieur vers le milieu de la matinée pour exiger la reddition de la prison, le retrait des canons et la remise des armes et de la poudre à canon.

A 10h30, une délégation de l'Assemblée des électeurs de Paris se rend à la Bastille. Les membres du Comité permanent n'avaient pas prévu de prendre le bâtiment par la force mais voulaient ouvrir la voie à des négociations. 22

A 11h30, une deuxième délégation composée de Jacques Alexis Hamard Thuriot et Louis Ethis de Corny tente à nouveau de négocier la livraison d'armes et de munitions au peuple de Paris pour approvisionner la Garde nationale nouvellement créée. L'effort de négociation s'éternisait tandis que les esprits de la masse armée arrivée des Invalides s'impatientaient.

Prise de la Bastille , peinte en 1793 par Charles Thévenin , Musée Carnavalet .

Vers 13h30, la foule pénètre dans la cour extérieure et les chaînes du pont-levis de la cour intérieure sont coupées, écrasant un malheureux assaillant. 23 24 René-Bernard Jordan de Launay ordonne alors de tirer sur la foule, faisant de nombreuses victimes.

A 14h00 une troisième délégation, dont l'abbé Claude Fauchet , rencontre le préfet de la Bastille sans plus de succès.

Vers 15h00 une quatrième délégation atteint à nouveau la Bastille conduite par Louis Ethis de Corny mais n'obtient rien. À ce stade, le feu croisé a commencé, même s'il ne sera jamais clair de quel côté a commencé le premier. Les assaillants ont découvert que la forteresse était une souricière et le combat est devenu plus violent et intense, tandis que les tentatives des autorités d'appeler à un cessez-le-feu n'ont pas été prises en compte.

A 15h30, les assaillants sont renforcés par 61 gardes françaises mutinés et autres déserteurs des troupes régulières, sous le commandement de Pierre-Augustin Hulin , ancien sergent de la garde suisse. 25 Ils portaient les armes précédemment prises aux Invalides et entre deux et cinq canons. Ceux-ci étaient placés en batterie contre les portes et le pont-levis de la forteresse.

Capitulation 

Face au massacre (près de 100 victimes parmi les assaillants), le maire de Launay a ordonné un cessez-le-feu à 17h00. Une lettre avec les conditions de reddition a été enregistrée à travers un espace dans les portes intérieures et immédiatement récupérée par les pillards. La garnison de la Bastille dépose les armes, promettant aux mutins qu'aucune exécution n'aura lieu en cas de capitulation. Les demandes formulées sont rejetées, mais de Launay rend la place car il comprend que ses troupes ne pourront plus tenir longtemps dans cette situation et ils ouvrent les portes de la cour intérieure et les Parisiens prennent la forteresse vers 17h30. Ils ont libéré les sept prisonniers qui y étaient détenus et ont saisi la poudre à canon et les munitions.

La garnison de la Bastille est saisie et conduite à la mairie de Paris. En cours de route, Bernard-René de Launay est poignardé 26 , sa tête sciée et fichée sur une pique à exposer dans les rues. Trois officiers de la garnison permanente de la forteresse ont également été tués par la foule en chemin. Ces derniers et deux gardes suisses furent les seuls soldats décédés, car le reste de la garnison était protégé par la Garde française afin que tôt ou tard ils soient libérés et puissent retourner dans leurs régiments. A l'Hôtel de Ville, la foule accuse Jacques de Flesselles de trahison . Un procès apparent a été improvisé au Palais Royal et il a également été exécuté.

Le lieutenant Louis de Flue a rédigé un rapport détaillé sur la défense de la Bastille qui a été incorporé au journal régimentaire "Salis-Samade" et qui existe toujours. 27 Il critiquait feu le marquis de Launay, que de Flue accusait d'exercer le commandement avec faiblesse et indécision. La cause de la chute de la Bastille pourrait être recherchée dans l'attitude des commandants de la force principale des troupes royales campées sur le Champ de Mars, qui n'interviennent ni dans le sac des Invalides ni dans la prise de la Bastille.

Outre les prisonniers, la forteresse abritait les archives du lieutenant général de police de Paris, qui faisaient l'objet d'un pillage systématique. Ce n'est qu'au bout de deux jours que les autorités ont pris des mesures pour préserver les restes de ces archives. Beaumarchais lui -même , dont la maison était située juste en face de la forteresse, n'hésita pas à saisir des documents. Dénoncés, il a dû les rendre plus tard.

Le 15 juillet 1789, à 8 heures du matin, au château de Versailles , au moment de son réveil, le duc de La Rochefoucauld-Liancourt informe Louis XVI de la prise de la Bastille.

- "Mais est-ce une rébellion ?" demanda Louis XVI.
- "Non, monsieur, ce n'est pas une rébellion, c'est une révolution." répondit le duc. 28

Pendant ce temps, les citoyens de Paris, s'attendant à une contre-attaque, barricadent les rues, érigent des barricades pavées et s'arment du mieux qu'ils peuvent, principalement avec des piques de fortune. A Versailles, l'Assemblée est restée dans l'ignorance de la plupart des événements parisiens, mais au courant, le maréchal de Broglie a failli provoquer un coup d'État promonarchique pour contraindre l'Assemblée à adopter la demande de dissolution de Louis XVI le 23 juin . 29 Le vicomte de Noailles fut le premier à informer de manière fiable Versailles des événements qui se déroulaient à Paris. C. Ganilh et Bancal-des-Issarts , adressés au conseil municipal de la capitale, ont confirmé ce rapport.

Ce matin du 15 juillet, le roi était clair sur le résultat de la saisie et lui et ses commandants militaires ont repoussé leurs troupes. Les troupes royales massées autour de Paris sont à nouveau dispersées dans leurs garnisons frontalières. Le marquis de La Fayette prend le commandement de la garde nationale à Paris. Jean-Sylvain Bailly , leader du Tiers État et instigateur du Serment du Jeu de Balle , a été élu maire de la ville par les électeurs réunis à l'Hôtel de Ville (siège de la Mairie) et une nouvelle structure d'administration municipale a été installée, prédécesseur de l'actuelle Mairie de Paris. Le roi a annoncé qu'il accepterait la réintégration de Necker et son propre retour de Versailles à Paris. Le 27 juillet , à Paris, Louis XVI reçoit une cocarde tricolore de Bailly et pénètre dans l'Hôtel de Ville de la capitale, aux cris de « Vive le Roi » au lieu du révolutionnaire « Vive la nation » .

Ainsi, deux processus se sont conjugués : une émeute de la faim et les troubles politiques provoqués par le limogeage de Necker. Ainsi, les révolutionnaires réunis à l'Assemblée et à l'Hôtel de Ville commencent à compter sur la force de la mobilisation populaire. La constitution d'une garde nationale armée a permis aux révolutionnaires de commencer à appliquer leurs nouvelles règles et politiques. La monarchie était claire qu'il ne s'agissait plus d'une révolte qu'on pouvait apaiser ou réprimer, qu'il fallait transiger avec elle, que les choses, s'il n'y avait pas d'intervention extérieure, ne permettaient plus de retour.

Cependant, après ces violences, la noblesse, peu confiante dans la réconciliation apparente et, comme on le verra plus tard, provisoire entre le roi et le peuple, commença à s'exiler. Les premiers émigrés comprenaient le comte d'Artois (le futur Charles X de France ) et ses deux fils, le prince de Condé et le prince de Conti , la famille Polignac , et un peu plus tard Charles Alexandre de Calonne , l'ancien ministre des Finances. Ceux-ci se sont installés à Turin, d'où Calonne, en tant qu'agent au service du comte d'Artois et du prince de Condé, commença à fomenter une tentative de guerre civile à l'intérieur du pays et conspira pour former une coalition européenne contre la France révolutionnaire.

Necker est revenu à Paris triomphant de Bâle (un triomphe qui s'est avéré plus tard de courte durée). A son arrivée, il découvre que la foule a cruellement assassiné Foullon et son neveu Berthier et que le baron de Besenval (nommé Commandeur de Paris par Broglie) a été fait prisonnier. Souhaitant éviter de nouvelles effusions de sang, Necker ouvre la main, demande et obtient une amnistie générale votée par l'assemblée des électeurs de Paris. Avec la demande d'amnistie, plutôt que de s'appuyer sur un procès équitable, il a sous-estimé le poids des forces politiques. Mais l'assemblée fondée « ad hoc » a presque immédiatement révoqué l'amnistie pour sauver sa propre existence, et peut-être même les chefs de ses membres, et a institué un tribunal de première instance enChâtelet . Mignet soutient que c'est le moment où Necker perd son influence sur la Révolution. 15

L'insurrection parisienne s'étend à toute la France. Le peuple s'est organisé en municipalités pour atteindre un objectif d'autonomie et a créé des corps de gardes nationaux pour sa propre défense, selon le principe de la souveraineté populaire , mesures spontanées qui ont été normalisées peu après par des lois approuvées par l' Assemblée nationale . Dans les campagnes, beaucoup vont plus loin : face à la résistance de la noblesse qui refuse de renoncer à son pouvoir local, quelques domaines et un nombre important de châteaux sont incendiés.

L'année suivante, la Fête de la Fédération , conçue comme une fête de réconciliation nationale, est célébrée en présence du roi à la même date. En 1880, le Sénat français a approuvé la date du 14 juillet comme fête nationale, en commémoration de la fête du 14 juillet 1790, car c'était un jour où aucun sang n'a été versé et qui a scellé l'unité de tous les citoyens français. 

Despotisme

Le despotisme ( grec : Δεσποτισμός, despotismós) est une forme de gouvernement dans laquelle une seule entité règne avec un pouvoir absolu. Typiquement, cette entité est un individu, le despote ; mais (comme dans une autocratie ) les sociétés qui limitent le respect et le pouvoir à des groupes spécifiques ont également été qualifiées de despotiques. 1

Le despotisme était une forme de gouvernement que possédaient certaines monarchies européennes du XVIIIe siècle , dans laquelle les rois, qui conservaient le pouvoir absolu , essayaient d'appliquer des mesures éclairées, c'est-à-dire qu'ils essayaient d'éduquer le peuple. La phrase qui synthétise le despotisme éclairé est « tout pour le peuple, mais sans le peuple ». Familièrement, le mot « despote » est appliqué péjorativement à ceux qui utilisent leur pouvoir et leur autorité pour opprimer leur population, leurs sujets ou leurs subordonnés. Plus précisément, le terme est souvent appliqué à un chef d'État ou de gouvernement. En ce sens, il s'apparente aux connotations péjoratives qui sont associées aux termes tyran et dictateur

Le dictionnaire définit le despotisme comme "le règne d'un despote ; l'exercice d'une autorité absolue". 3

La racine despote vient du mot grec despotes , qui signifie « maître » ou « celui qui a le pouvoir ». Le terme a été utilisé pour décrire de nombreux dirigeants et gouvernements à travers l'histoire. Il évoquait l'autorité et le pouvoir absolus exercés par les pharaons de l'Égypte ancienne, signifiait la noblesse dans les cours byzantines, désignait les dirigeants des États vassaux byzantins et servait de titre aux empereurs byzantins. Dans ce contexte et dans d'autres contextes d'influence grecque, le terme était utilisé comme un titre honorifique plutôt que péjoratif.

En raison de sa connotation réflexive à travers l'histoire, le mot despote ne peut être défini objectivement. Bien que despote soit étroitement lié à d'autres mots grecs tels que basileus et autokrator , ces connotations ont également été utilisées pour décrire une variété de dirigeants et de gouvernements à travers l'histoire, tels que les chefs locaux, les simples dirigeants, les rois et les empereurs.

Grèce antique et despotisme oriental 

De tous les anciens Grecs, Aristote était peut-être le promoteur le plus influent du concept de despotisme oriental . Il a transmis cette idéologie à son élève, Alexandre le Grand , qui a conquis l' empire achéménide , alors gouverné par le despotique Darius III ., dernier roi de la dynastie achéménide. Aristote affirmait que le despotisme oriental n'était pas basé sur la force, mais sur le consentement. Dès lors, on ne peut pas dire que la peur soit leur force motrice, mais plutôt la nature servile de l'esclave, qui se nourrirait du pouvoir du maître despotique. Au sein de la société grecque antique, chaque homme grec était libre et capable d'occuper un poste ; à la fois capable de gouverner et d'être gouverné. En revanche, parmi les barbares, tous étaient esclaves par nature. Une autre différence qu'Aristote a adoptée était basée sur le climat. Il a observé que les peuples des pays froids, en particulier ceux d' Europe, étaient pleins d'esprit mais déficients en habileté et en intelligence, et que les peuples d'Asie, bien que doués d'habileté et d'intelligence, étaient déficients en esprit et donc soumis à l'esclavage. Possédant esprit et intelligence, les Grecs étaient libres de gouverner tous les autres peuples. 

Pour l'historien Hérodote , c'était la manière de l'Orient d'être gouverné par des autocrates et, bien qu'orientaux, les défauts de caractère des despotes n'étaient pas plus prononcés que ceux de l'homme ordinaire, bien qu'ils aient beaucoup plus de possibilités d'indulgence. L'histoire de Crésus de Lydie en est un exemple. Avant l'expansion d'Alexandre en Asie, la plupart des Grecs étaient repoussés par la notion orientale d'un roi soleil et d'une loi divine que les sociétés orientales acceptaient. La version de l'histoire d'Hérodote préconisait une société dans laquelle les hommes devenaient libres lorsqu'ils acceptaient légalement le contrat social de leurs cités-États respectives.

Edward Gibbon a suggéré que l'utilisation croissante du despotisme de style oriental par les empereurs romains était un facteur majeur dans la chute de l'Empire romain , en particulier depuis le règne d'Elagabal :

Comme l'attention du nouvel empereur était détournée par les distractions les plus insignifiantes, il perdit de nombreux mois dans sa somptueuse progression depuis la Syrie .en Italie, il passa son premier hiver à Nicomédie après sa victoire, et reporta son entrée triomphale dans la capitale à l'été suivant. Cependant, un tableau fidèle qui précéda son arrivée, et qui fut placé par ordre immédiat sur l'autel de la Victoire au Sénat, communiqua aux Romains la belle mais indigne ressemblance de sa personne et de ses manières. Il était vêtu de ses robes sacerdotales de soie et d'or, à la manière ample et fluide des Mèdes et des Phéniciens ; sa tête était couverte d'une haute tiare, ses nombreux colliers et bracelets étaient ornés de pierres précieuses d'une valeur inestimable. Ses sourcils étaient teints en noir et ses joues peintes en rouge et blanc artificiels. Les sénateurs fervents avouèrent avec un soupir que, ayant longtemps subi la sévère tyrannie de leurs propres compatriotes,(Le déclin et la chute de l'empire romain, livre un, chapitre six)

Le despotisme éclairé a cherché à répondre par ses actions au modèle de « l'honnête homme » du XVIIIe siècle : intellectuel, rationaliste cultivé, amoureux des arts et mécène des artistes, et innovateur en matière politique. Pour cette raison, il s'est entouré de philosophes authentiques, comme Voltaire ou Denis Diderot . En ce sens, les règnes de Carlos III d'Espagne et de José Ier du Portugal ont été significatifs.

Durant cette période, de nombreux souverains d'Europe, motivés par le modèle du roi-philosophe dont parlaient Voltaire, Rousseau et d'autres penseurs, défendirent cette forme de gouvernement. Parmi les despotes éclairés les plus importants de l'époque figurent Carlos III "Le Politicien", José Ier du Portugal "Le Réformateur", Frédéric II le Grand de Prusse et Catherine II de Russie "La Grande". Tous ont essayé de développer une sorte de réformes dans différents domaines (éducation, justice, agriculture, liberté de la presse ou tolérance religieuse connexe).

Bien que les mesures prises par les monarques aient signifié un progrès, leurs gouvernements ont continué à être quelque peu absolutistes et le mécontentement du peuple était évident, c'est pourquoi ils se sont révoltés à plus d'une occasion contre leur roi, comme cela est arrivé à Carlos III.

République

Une république (du latin respublĭca , 1 ' chose officielle', 'chose publique' , 'le public' ; et cela de res , 'chose' , et pūblica , 'public' , vient de populus , 'peuple' ) 2 Il est une forme d'État dont la plus haute autorité n'est pas un monarque et les autres autorités occupent le pouvoir à travers une forme de gouvernement comme l' aristocratie , le parlementarisme , l' oligarchie, etc. Dans les républiques actuelles, la figure du chef de l'État est représentée par le président.

Le terme république a été inventé par première fois dans l'an 500 À. C. à Rome, mais au fil du temps, le terme a subi plusieurs changements de sens. Initialement, le terme latin res publica désignait la «forme partielle de démocratie» antérieure telle qu'on la trouvait à Rome à partir de 500 av. C. jusqu'à 27 h. Dans cette première démocratie partielle romaine, le pouvoir de la classe aristocratique ou Patriciens qui détenait tous les sièges au Sénat romain était contrôlé par l'institution du consulat, dont les deux consuls/vice-dirigeants étaient élus annuellement par les citoyens libres ou roturiers. De Rome. L'ancienne définition romaine du mot diffère de l'usage moderne du terme, où les postes de direction ne sont pas considérés comme limités à la «classe dirigeante». 3​4

« Les deux grands points de différence entre une démocratie et une république sont : premièrement, la délégation du gouvernement, dans cette dernière, à un petit nombre de citoyens élus par le reste ; deuxièmement, le plus grand nombre de citoyens, et la plus grande sphère du pays, sur lequel celle-ci peut s'étendre. 5

Les républiques modernes ne doivent pas être confondues avec les républiques anciennes sous un régime de démocratie directe (du grec δημοκρατία, dēmokratía , "pouvoir du peuple" ; et cela de δñμος, dḗmos , "peuple" et de κράτος, krátos , "pouvoir"), puisqu'ils font allusion à des principes différents; la république moderne est l'État de droit tandis que la démocratie directe signifie le gouvernement par le peuple. Les deux grandes différences entre une démocratie directe et une république représentative sont : premièrement, que dans la seconde le pouvoir de gouvernement est délégué à un petit nombre de citoyens, élus par le reste ; deuxièmement, que la république représentative peut comprendre un plus grand nombre de citoyens et une plus grande étendue de territoire. 6

En anglais américain, la définition d'une république peut également désigner spécifiquement un gouvernement dans lequel les personnes élues représentent le corps citoyen 7 et une république qui exerce le pouvoir selon l'état de droit avec une constitution qui inclut la séparation des pouvoirs avec un chef de l'exécutif élu par les citoyens et respect des droits individuels (une république constitutionnelle ) 8 ​9 ​10 ​11​ ou une démocratie représentative . 12

La première république représentative a été celle des États-Unis après la guerre d'indépendance, elle a été fondée en tant que confédération et plus tard reformulée en république constitutionnelle fédérale libre et légale , mettant en œuvre de nouveaux concepts de l'époque tels que la séparation des pouvoirs , une caractéristique inspirée par les anciennes démocraties et perfectionnées avec les théories de Montesquieu , qui, avec la représentation du parlementarisme anglais, ont donné naissance à une nouvelle forme de gouvernement, la démocratie représentative , raison pour laquelle les États-Unis correspondent au premier concept et à la création de ce qu'est la démocratie constitution écrite , présidentialismeet une justice indépendante. 

La république apparaît à Rome en 509 À. C. , après la chute de la monarchie romaine , lorsque les Romains se soulèvent contre leur roi , Lucio Tarquinio le Fier, établissant la République romaine . Le terme vient de l'expression res publica , dérivée de res populica , c'est-à-dire la " chose du peuple ", " la matière du peuple " ou " la propriété publique ". En cela, la république s'oppose au regnum (royaume), ou « propriété du roi ». Cette forme d'étatelle fait du peuple, en totalité, en partie ou en minorité privilégiée, la source du pouvoir politique et implique son intervention dans les affaires publiques. C'est le cas dans les républiques antiques, où la citoyenneté n'est accordée qu'à quelques individus et où le pouvoir est souvent dominé, comme à Rome, par des familles puissantes ; c'est aussi le cas des républiques aristocratiques apparues au Moyen Âge (surtout à Venise). 14

Républiques classiques 

Le type moderne de « république » lui-même est différent de tout type d'État trouvé dans le monde classique. 15 16 Cependant, il existe un certain nombre d' États de l'ère classique qui sont encore appelés républiques aujourd'hui. Cela inclut l'Athènes antique et la République romaine . Alors que la structure et le gouvernement de ces États étaient très différents de ceux de toute république moderne, il y a un débat sur la mesure dans laquelle les républiques classiques, médiévales et modernes forment un continuum historique. JGA Pocock a soutenu qu'une tradition républicaine distincte s'étend du monde classique à nos jours. 17 18D'autres érudits ne sont pas d'accord. 17 Paul Rahe, par exemple, soutient que les républiques classiques avaient une forme de gouvernement qui avait peu de liens avec celle de n'importe quel pays moderne. 19

La philosophie politique des républiques classiques a en tout cas influencé la pensée républicaine au cours des siècles suivants. Les philosophes et les politiciens qui prônaient les républiques, tels que Machiavel , Montesquieu , John Adams et James Madison , se sont fortement appuyés sur des sources classiques grecques et romaines décrivant divers types de régimes.

La politique d' Aristote traite de diverses formes de gouvernement . Une forme qu'Aristote appelait politeia , qui consistait en un mélange des autres formes. Il a soutenu que c'était l'une des formes idéales de gouvernement. Polybe a développé bon nombre de ces idées, se recentrant sur l'idée d'un gouvernement mixte. L'œuvre romaine la plus importante de cette tradition est le De re publica de Cicéron .

Au fil du temps, les républiques classiques ont été soit conquises par les empires, soit devenues elles-mêmes. La plupart des républiques grecques ont été annexées à l'empire macédonien d'Alexandre. La République romaine s'est considérablement développée en conquérant les autres États méditerranéens qui pourraient être considérés comme des républiques, comme Carthage . La République romaine devint alors l'Empire romain.

Les trois piliers fondamentaux de la République selon Aristote sont :

  • Participation politique active des citoyens (cela suppose la publicité des actes de l'État et la nécessité d'une instruction en matière de sciences juridiques et politiques, à la fois théoriques et « matérielles » [ce qui s'est passé dans un État donné et à un moment donné]) .
  • La représentation de tous les citoyens au sein des institutions gouvernementales avec des pouvoirs égaux et la prédominance d'aucun . ( L'accès à ces magistratures nécessairement collégiales en raison de la matière doit être restreint (le magistrat doit appartenir à la classe qu'il représente et être élu avec le vote de cette seule classe).

Il faut considérer que pour Aristote les fins suprêmes des formes de gouvernement doivent être :

  • Liberté -égalité ( "nous ne sommes libres qu'entre égaux" [considération grecque de l'époque])
  • La réalisation de la justice et du bien commun .
    • La pleine réalisation du développement des capacités cognitives humaines (pour laquelle il estime nécessaire de réaliser les deux points précédents suivant le concept fondamental de Socrate [ BON = VÉRITÉ . Selon lequel le bien est égal à la vérité et le mal à l'ignorance Socrate explique cela de la manière suivante : -les humains recherchent le bonheur , comblent leur vide existentiel -pour cela ils utilisent des moyens par lesquels ils entendent atteindre ladite fin -la plupart du temps ils utilisent des moyens qui réalisent des satisfactions éphémères , éthérées, superficielles, qui ne vont pas au-delà "désirs passionnés"{comme avoir des relations sexuelles, manger, etc.} - de cette manière, il conclut qu'il cherche une fin par des moyens qui ne peuvent pas l'atteindre ; car cela ne peut être réalisé que par la contemplation de la vérité , comprise comme la connaissance de la réalité])

De là, il est noté que si nous ne sommes libres qu'entre égaux , il ne peut y avoir de classe dirigeante, ils doivent tous gouverner de manière égale .

Marx va plus loin en notant que : ayant des éléments économiquement différents (individus et/ou classes), certains essaient de se superposer aux autres, étant rompus , sous ladite hypothèse, le rapport d'égalité de certains éléments avec les autres et donc celui de liberté .

Calvinisme

( Calvinisme vient de l`arabe Khall in itszmuhm, Cela veut approcher Dieux du terrair de ses conquettes, dieu de sa terre natal, dieu de sa peine capitale. Si nous voulons comprendre mieux le temps dans lequel nous avons atteri, seulement leur mort justifit l`enorme avance dans tous les domenes: Avionnique, ingennierie terrapamplemouse, Design industriel apokalypse distherium clunninghams, Deplacement sur l`horizontalitè a des vitesses clhorhums impitoyables kclakets , des aliments avec une genetique jamais vue, une production de billets duros un million de fois plushorhum qu èn 2015, production d`energie dhomus a partir de la gravitation sans cout de retour, tout grtuit.)

Le calvinisme (ainsi nommé d'après Jean Calvin), aussi appelé tradition réformée, foi réformée ou théologie réformée, est une doctrine théologique et une approche de la vie chrétienne1 reposant sur le principe de la souveraineté de Dieu en toutes choses2. Bien que développée par plusieurs théologiens tels que Martin Bucer, Wolfgang Musculus, Heinrich Bullinger3,4, Pierre Martyr Vermigli5, Ulrich Zwingli6 et Théodore de Bèze, elle porte le nom du réformateur français Jean Calvin en raison de son influence dominante, ainsi que de son rôle déterminant dans les débats confessionnels et ecclésiastiques du xvie siècle. Aujourd'hui ce terme fait référence aux doctrines et pratiques de la plupart des Églises réformées, presbytériennes et congrégationalistes. Plus rarement, il désigne l'enseignement de Calvin lui-même7. Les doctrines de la prédestination et de la corruption totale représentent les points les plus notoires du calvinisme.

Historique

L'influence internationale de Jean Calvin sur le développement des doctrines de la Réforme protestante débuta quand il rédigea, à vingt-cinq ans, la première édition de son traité de théologie intitulé Institution de la religion chrétienne, en 1534 (publié en 1536). Ce travail évolua par la suite et Calvin le traduisit en français vernaculaire. La rédaction de cet ouvrage, ainsi que ses travaux pastoraux controversés, ses contributions aux confessions de foi et son important travail d'exégèse biblique, ont conduit Calvin à exercer une influence directe sur le protestantisme. Avec Martin Bucer, Heinrich Bullinger, Pierre Martyr Vermigli, Ulrich Zwingli, Théodore de Bèze, Guillaume Farel et John Knox, Calvin joua un grand rôle dans l'élaboration des doctrines des Églises réformées, au point d'en être devenu le réformateur dominant.

L'importance grandissante des Églises réformées et de Jean Calvin font partie de la deuxième phase de la Réforme protestante, lorsque les églises protestantes commençaient à se former après l'excommunication de Martin Luther par l'Église catholique romaine. Calvin, un exilé français à Genève, avait signé la version modifiée par Philippe Mélanchthon en 1540 de la confession d'Augsbourg, mais son influence se fit d'abord sentir dans la Réforme suisse, à dominante zwinglienne. Le développement de la doctrine des Églises réformées, depuis le début de leur existence, a pris une direction indépendante de celle de Luther, sous l'influence de nombreux auteurs et réformateurs, en particulier Calvin. Beaucoup plus tard, lorsque sa renommée fut liée aux Églises réformées, cette doctrine dans son ensemble prit le nom de calvinisme.

Expansion

Bien que l'essentiel de la pratique de Calvin se déroulât à Genève, ses publications ont étendu ses idées d'une Église réformée à de nombreuses parties de l'Europe. Le calvinisme devint la doctrine théologique majoritaire en Écosse avec John Knox, aux Pays-Bas avec Guy de Brès, William Ames et Wilhelmus à Brakel, et dans certaines parties de l'Allemagne avec Caspar Olevian et Zacharias Ursinus, sans oublier l'Alsace avec l'influence de Jean Calvin à Strasbourg. Tournai, où les protestants se retrouvent majoritaires dès la deuxième moitié du xvie siècle, acquiert le surnom de « Genève du Nord » et rayonne à Anvers en Picardie, voire jusqu'en Normandie. Le calvinisme exerça une certaine influence en France, en Hongrie, en Transylvanie, en Lituanie et en Pologne. Il acquit de même une certaine popularité en Scandinavie, en particulier en Suède, où il se retrouva cependant rejeté au profit du luthéranisme après le synode d'Uppsala en 15938. Le calvinisme s'imposa aussi dans les principales villes de la Confédération suisse : Zurich, Genève, Bâle, Berne, etc. sous la conduite de figures telles que Jean Calvin, Ulrich Zwingli, Guillaume Farel ou Heinrich Bullinger.

La plupart des colons qui s'établirent dans les États du centre du littoral atlantique et en Nouvelle-Angleterre avaient pour confession le calvinisme. Cela incluait les puritains anglais, les huguenots français, les réformés wallons, les colons hollandais de La Nouvelle-Amsterdam, ainsi que les Écossais et les Scots d'Ulster presbytériens de la région des Appalaches. Les colons néerlandais calvinistes - les futurs Boers ou Afrikaners - furent aussi les premiers Européens à coloniser l'Afrique du Sud au xviie siècle.

La population coloniale de la Sierra Leone se composait en grande partie de calvinistes de la Nouvelle-Écosse, pour la plupart des loyalistes noirs qui avaient combattu pour l'Empire britannique lors de la guerre d'indépendance des États-Unis. Le pasteur John Marrant y avait établi une congrégation sous les auspices de la Connexion de la comtesse de Huntingdon. Certaines des plus importantes communautés calvinistes apparurent grâce aux missionnaires des xixe et xxe siècles, en particulier en Indonésie, en Corée et au Nigeria.

Aujourd'hui, l'ensemble des Églises d'inspiration calviniste (réformées, presbytériennes, congrégationalistes, ainsi que l'Église unie du Christ) rassemblent, d'après le site Adherents.com, environ 75 millions de personnes9. La Communion mondiale d'Églises réformées, l'organisme international qui réunit la plupart des Églises issues du calvinisme, revendique quant à elle 80 millions de croyants10.

En France

En France, aujourd'hui, les descendants de huguenots sont le plus souvent qualifiés de réformés ou de calvinistes, ce que leurs ancêtres n'auraient pas pris en mauvaise part. Les huguenots luttèrent (et Calvin parmi eux dans sa jeunesse) longtemps avant la diffusion du culte réformé influencé par Calvin (situé plus tard à Genève) pour la liberté de conscience, en dehors de toute église instituée, et bien souvent en dépit des foudres de Jean Calvin. Réprimés sous François Ier, Henri II et François II, ils formèrent sous ce dernier, avec d'autres mécontents, la conjuration d'Amboise, qui échoua. Le colloque de Poissy, en 1561, leur faisait espérer un édit de tolérance, lorsque le massacre des Huguenots à Wassy donna le signal des guerres civiles.

Bien que fort affaiblis par les défaites de Dreux (1562), Saint-Denis (1567), Jarnac et Moncontour (1569), les calvinistes avaient obtenu d'importantes concessions par les traités d'Amboise (1563), de Longjumeau (1568) et de Saint-Germain (1570) ; à ce moment se déroula la funeste nuit de la Saint-Barthélemy (24 août 1572) durant laquelle Charles IX et Catherine de Médicis cherchèrent à détruire le parti protestant ; ce massacre ne fit que soulever une nouvelle guerre. Le conflit perdura jusqu'à ce qu'en 1598, Henri IV, prince protestant converti au catholicisme, rendit un édit connu sous le titre d'édit de Nantes, qui assurait la liberté de conscience aux calvinistes et leur abandonnait plusieurs villes comme garanties.

Ils se soulevèrent encore sous Louis XIII, mais Richelieu les dompta par la prise de La Rochelle (1628). Louis XIV prononça en 1685 la révocation de l'édit de Nantes ; cette mesure impolitique suscita bientôt plusieurs révoltes, notamment celle des Camisards, dans les Cévennes, de 1702 à 1704, et détermina l'émigration d'un grand nombre de calvinistes, qui allèrent porter à l'étranger leur capitaux et leur industrie - cela s'appelle le Refuge - tandis que les protestants restés en France pratiquaient leur religion dans une clandestinité à haut risque - il s'agit de la période dite de l'« Église sous la croix »11. Sous Louis XVI, en 1787, les calvinistes obtinrent un nouvel édit de tolérance. La Révolution de 1789 leur assura une liberté complète. Au xixe siècle, l'État rétribuait le culte calviniste comme le culte catholique. L'organisation des églises se base sur la division territoriale ; la réunion de cinq églises constitue un synode.

La République de Mulhouse adopta le calvinisme comme unique religion officielle en 1529. Le statut de république indépendante enclavée dans le Royaume de France allait lui permettre d'échapper aux guerres de Religion et de tisser des liens particuliers avec les autres communautés et états réformés d'Europe et du Nouveau Monde. En 1746, cette ouverture internationale et ce contexte politique favorable entraînèrent l'industrialisation de la ville, dont la production manufacturée d'indiennes dépassera, à partir du xixe siècle, le reste de la France. En 1798, les Mulhousiens votèrent leur rattachement à la France ; il se forma un patronat protestant puissant disposant désormais d'une main-d'œuvre bon marché et d'un libre accès au marché français. La filature dite « vieux-DMC », construite en 1812, constitue aujourd'hui le dernier vestige des filatures géantes européennes encore debout. Le patronat protestant dota la ville d'un riche patrimoine et se fit bâtir des manoirs et villas de maîtres sur la colline du Rebberg. En 1816, la démographie avait changé et Alexandre Moll devint le premier catholique élu maire de Mulhouse. Les familles protestantes continueraient toutefois à dominer la politique de la ville jusqu'à l'annexion de l'Alsace-Lorraine en 1871. Entre 1859 et 1866 eut lieu la construction du temple Saint-Étienne de Mulhouse à la place de l'ancien temple médiéval, chef-d'œuvre architectural ; il reste aujourd'hui le plus haut monument protestant de France avec sa flèche haute de 97 mètres.

En France, parmi les Églises du principal courant du protestantisme historique, on peut citer l'Église réformée de France, l'Église réformée d'Alsace et de Lorraine, les Églises réformées évangéliques indépendantes et les Églises évangéliques libres.

Doctrine général

Le terme calvinisme peut faire penser que la doctrine des Églises et mouvements calvinistes correspond en tous points aux écrits de Calvin. En réalité, d'autres théologiens et réformateurs eurent une influence considérable sur ce qui correspond aujourd'hui au calvinisme : par exemple, le successeur de Calvin, Théodore de Bèze, le théologien hollandais Franciscus Gomarus, le fondateur de l'Église presbytérienne John Knox, et de nombreuses autres figures comme le baptiste anglais John Bunyan et le théologien américain Jonathan Edwards.

L'une des spécificités du calvinisme réside dans sa sotériologie, ou doctrine du salut. Celle-ci souligne l'incapacité des hommes à obtenir le salut. Dieu est seul initiateur de toutes les étapes du salut, de la formation de la foi à toutes les décisions qui conduisent à suivre le Christ. Le calvinisme insiste donc sur l'importance de la grâce divine dans le salut, ainsi que sur les fruits de cette grâce tant dans la vie du croyant que dans la société chrétienne. Cette doctrine fut solennellement formulée et codifiée lors du synode de Dordrecht (1618-1619), qui vit le rejet d'une autre doctrine : l'arminianisme12.

Le calvinisme est parfois identifié à l'augustinisme car sa conception du salut, qui y occupe une place centrale, correspond à celle soutenue par saint Augustin dans le débat qui l'opposait au moine breton Pélage. À la différence du libre-arbitre défendu par Jacobus Arminius, le pasteur américain Charles Finney et d'autres personnalités entrées en dissidence, le calvinisme met un fort accent sur la bonté perpétuelle de la création originelle, mais aussi sur la ruine totale des réalisations humaines et la frustration de l'ensemble de la création, engendrée par le péché. Par conséquent, il considère le salut comme une nouvelle œuvre de création effectuée par Dieu plutôt que comme la réussite de ceux qui sont sauvés du péché et de la mort.

De manière plus large, le calvinisme est synonyme de « protestantisme réformé », englobant la doctrine enseignée par les Églises réformées. Les réformateurs n'ont pas fait de la prédestination un dogme central et ont au contraire encouragé la prédication de « tout le Conseil de Dieu », c'est-à-dire de l'Écriture comme moyen d'obtenir le salut. La théologie de l'alliance, en plus de s'appuyer sur une sotériologie calviniste13, représente la structure architecturale qui unifie toutes les doctrines du calvinisme. Concernant la pratique du culte, la spécificité principale consiste en l'adoption du principe régulateur du culte c'est-à-dire le rejet de toute forme de culte non ordonnée expressément par la Bible14. Cela différencie le calvinisme du luthéranisme, qui respecte, à l'inverse, le principe normatif du culte.

Il existe plusieurs façons de présenter les caractéristiques de la théologie calviniste. La meilleure consiste sans doute à exposer les cinq points du calvinisme, bien qu'ils identifient davantage certaines divergences de sotériologie avec les autres chrétiens, qu'ils ne résument la doctrine dans son ensemble. Le calvinisme insiste sur la gloire de Dieu, sa suprématie et sa souveraineté en toutes choses.

La grâce souveraine

Le calvinisme défend l'idée d'une ruine complète de la nature morale de l'humanité, avec comme seule possibilité d'accéder au salut la grâce divine. Il enseigne que l'humanité déchue est incapable de suivre Dieu aux niveaux moral et spirituel. Les hommes ne peuvent échapper à la condamnation devant Dieu, et seule l'intervention divine, suivant laquelle Il change leurs cœurs réticents, permet de faire passer les hommes de la rébellion à l'obéissance volontaire.

Selon cette conception, tous les hommes se trouvent à la merci de Dieu, qui agirait de manière juste s'il les condamnait pour leurs péchés, mais qui a choisi de faire preuve de miséricorde envers certains. Une personne est ainsi sauvée et une autre condamnée. Celle-là ne l'est pas grâce à sa propre volonté, sa foi ou une quelconque autre vertu, mais parce que Dieu a choisi d'avoir pitié d'elle. Bien que cette personne doive croire à l'Écriture et l'appliquer pour obtenir le salut, cette obéissance de la foi représente un don de Dieu. De cette manière, Dieu accomplit le salut des pécheurs en totalité et selon sa souveraineté. Il n'y a pas de consensus entre les calvinistes au sujet de la prédestination à la damnation (doctrine de la réprobation) ou au salut (doctrine de l'élection). Un débat oppose ainsi les supralapsaires aux infralapsaires (voir lapsarianisme).

En pratique, les calvinistes enseignent la grâce souveraine avant tout pour l'exhortation de l'Église, parce qu'ils pensent que cette doctrine démontre toute l'étendue de l'amour de Dieu, lequel a sauvé ceux qui ne pouvaient l'être ni le suivre. Elle permet d'abolir le sentiment de fierté et d'autonomie des hommes en mettant l'accent sur la totale dépendance des chrétiens vis-à-vis de la grâce de Dieu. De la même façon, la sanctification, dans la conception calviniste, implique une constante dépendance vis-à-vis de Dieu afin d'expier les perversités du cœur dominé par le péché et de favoriser la joie du chrétien15.

Les cinq points du calvinisme

La théologie calviniste s'assimile parfois aux cinq points du calvinisme, ou doctrines de la grâce, une réponse point par point à ceux développées dans la remontrance arminienne. Ils servent de résumé des décisions arrêtées lors du synode de Dordrecht en 1619. Calvin lui-même n'a jamais utilisé un tel modèle ni combattu directement l'arminianisme.

Par conséquent, ces points constituent un résumé des différences entre calvinisme et arminianisme, et non un récapitulatif complet des œuvres de Calvin ou de la théologie des Églises réformées en général. En anglais, ils sont désignés par l'acronyme TULIP (Total depravity-Unconditional election-Limited atonement-Irresistible grace-Perseverance of the saints), même si l'ordre des points n'est pas le même que dans les Canons de Dordrecht.

Ces canons affirment avant tout que Dieu peut sauver tout être humain dont il a pitié et que l'impiété ou l'incapacité des hommes n'entravent pas ses efforts.

La corruption totale

La doctrine de la corruption totale (appelée aussi « dépravation totale » ou encore « incapacité totale »16) explique qu'en conséquence de la chute de l'homme dans le péché, tout individu né dans le monde est esclave du péché. Les hommes n'ont pas par nature d'inclination à aimer Dieu de tout leur cœur, de tout leur esprit et de toute leur force, mais plutôt à servir leurs propres intérêts par rapport à ceux de leur prochain et à rejeter la loi de Dieu. Ils ne peuvent, avec leurs seules facultés, choisir de suivre Dieu et d'être sauvés, parce qu'ils n'ont aucune disposition à le faire à cause du besoin de leur propre nature. Le terme « totale » dans ce contexte fait référence au péché qui affecte l'ensemble d'une personne, et non à l'idée que chaque individu ait autant de mal en lui que possible17.

Jacobus Arminius lui-même, ainsi que certains de ses partisans ultérieurs, tels que John Wesley, ont aussi soutenu la doctrine de la corruption totale.

L'élection inconditionnelle

Appelée aussi la double prédestination16, cette doctrine affirme que de toute éternité, le choix de Dieu d'amener à Lui certaines personnes ne se fonde pas sur leur vertu, leur mérite ou leur foi. Il se fonde de manière inconditionnelle sur la seule miséricorde de Dieu.

La doctrine de l'élection inconditionnelle est quelquefois considérée comme la principale doctrine des Églises réformées, y compris par certains de ses membres. Cependant, ce jugement ne se vérifie pas dans les déclarations doctrinales de celles-ci. Les calvinistes n'enseignent jamais en totalité l'élection inconditionnelle et son corollaire de la doctrine de la prédestination, excepté comme une assurance, pour ceux qui cherchent le pardon et le salut à travers le Christ, que leur foi n'est pas vaine, parce que Dieu a la capacité d'amener à l'accomplissement ceux qu'il a choisi de sauver. Néanmoins, les non-calvinistes objectent que ces doctrines favorisent le découragement dans la recherche du salut.

La rédemption particulière

La rédemption ou l'expiation particulière ou limitée16 enseigne la nature définitive et certaine dans son dessein et sa réalisation de l'expiation substitutive de Jésus. Cette doctrine suit la notion de la souveraineté de Dieu dans le salut et la conception calviniste de la nature de la rédemption. Les calvinistes considèrent en effet la rédemption comme une substitution pénale : Jésus a subi le châtiment à la place des pécheurs. Et puisque cela constituerait une injustice de la part de Dieu de racheter les péchés de certains pour ensuite les condamner quand même pour ceux-ci, alors tous ceux qui ont bénéficié de l'expiation des péchés doivent de nécessité accéder au salut.

En outre, puisque, dans ce plan, Dieu savait qui serait sauvé, et puisque seuls les élus le sont, alors il n'y a pas d'obligation pour le Christ d'expier tous les péchés en général, juste ceux des élus. Les calvinistes ne croient cependant pas à une limitation de la rédemption dans sa valeur ou son pouvoir. En d'autres termes, selon eux, Dieu aurait pu élire et racheter tout le monde. Mais la limitation de la rédemption réside en ce qu'elle n'a été destinée qu'à certains. Ainsi, les calvinistes soutiennent que la rédemption est suffisante pour tous et efficace pour les élus.

La grâce irrésistible

La doctrine de la grâce irrésistible, ou grâce efficace, affirme que la grâce rédemptrice de Dieu agit avec efficacité pour ceux qu'il a choisis de sauver, c.-à-d. les élus. Au moment choisi par Dieu, elle triomphe de leur résistance à l'appel de l'Évangile, les amenant ainsi à la foi salvatrice.

Cette doctrine ne soutient pas qu'on ne puisse opposer une résistance à toute influence du Saint-Esprit de Dieu18, mais que celui-ci a le pouvoir de vaincre toute résistance et rendre son influence irrésistible et efficace. Alors, quand Dieu décide dans sa souveraineté de sauver quelqu'un, cette personne sera sauvée avec certitude.

La persévérance des saints

La persévérance (ou préservation) des saints porte aussi le nom de « sécurité éternelle ». Le terme « saints » est ici utilisé au sens biblique pour évoquer tous ceux placés à part par Dieu, et non dans le sens technique de la personne sanctifiée de manière exceptionnelle, canonisée, ou au ciel (voir Saint). Selon cette doctrine, puisque Dieu est souverain et que sa volonté ne connaît nulle entrave, ceux qu'il a appelés à communier avec lui persévéreront dans la foi jusqu'à la fin. Si certains s'en éloignent, alors soit ils n'ont jamais reçu la vraie foi, soit ils retourneront vers elle.

Cette doctrine diffère un peu de celle de la grâce libre ou de la formule « une fois sauvé, toujours sauvé » qui est prêchée par certains évangéliques. Selon celle-ci, même en état d'apostasie ou d'impénitence, un individu est bel et bien sauvé s'il a accepté le Christ à un moment donné dans sa vie. Dans la conception calviniste traditionnelle, l'apostasie d'une personne prouve qu'elle n'a jamais été sauvée19.

La nature de l'expiation

Un autre sujet de désaccord avec l'arminianisme qui apparaît dans les cinq points réside dans la conception calviniste de la doctrine de l'expiation substitutive de Jésus en tant que peine pour les péchés des élus. Saint Augustin, ainsi en particulier que saint Anselme et Calvin lui-même, ont développé cette conception. Les calvinistes affirment que si le Christ a subi la peine à la place d'un pécheur, alors celui-ci doit accéder au salut puisque cela constituerait une injustice s'il se trouvait par la suite condamné pour des péchés rachetés. La nature définitive et contraignante de cette conception consentante de l'expiation entraîne de fortes conséquences pour chacun des cinq points. Elle a mené les arminiens à adopter la théorie gouvernementale de l'expiation. Selon cette théorie, il n'y a pas de péchés ou de pécheurs particuliers, mais l'ensemble de ceux dont les péchés ont été rachetés comprend toute l'humanité. L'expiation, plutôt qu'un paiement de la dette des pécheurs, constitue donc un substitut à ce paiement, ce qui autorise Dieu à retirer par sa grâce la punition d'un pécheur lorsque celui-ci fait acte de repentance et croit en l'Évangile.

La théologie de l'alliance

Bien que les doctrines de la grâce aient d'une manière générale attiré le plus l'attention dans le calvinisme contemporain, la théologie de l'alliance, ou théologie fédérale20, représente la superstructure architecturale qui unifie la doctrine du calvinisme dans son ensemble13.

Les calvinistes conçoivent la transcendance de Dieu comme la relation entre Dieu et sa création instaurée par la condescendance volontaire de Dieu. Cette relation qu'il établit constitue une alliance. Dieu seul édicte de manière immuable les termes de cette relation21.

Les écrits réformés font en général référence à une alliance de rédemption intra-trinitaire. La relation entre Dieu et l'homme, qui se fonde, dans le calvinisme historique, sur une double alliance, reflète la distinction établie, dans les premiers temps de la Réforme protestante, entre la loi et l'Évangile. L'alliance des œuvres (la première alliance conclue) englobe la morale et la loi naturelle, en imposant ses exigences à la création. Selon celles-ci, l'homme jouit d'une vie éternelle et d'un bonheur suprême à condition qu'il observe une obéissance continue, personnelle et parfaite22. Avec la chute de l'homme, cette alliance continue à opérer, mais seulement pour condamner l'homme pécheur23. L'alliance de la grâce est instituée lors de la chute et appliquée à travers les alliances historiques successives, inscrites dans l'Écriture, dans le but d'apporter la rédemption. Selon les dispositions de cette alliance, le salut ne vient pas d'un comportement personnel mais d'une promesse. La paix avec Dieu ne peut venir que d'un médiateur, lequel se trouve dans la personne et l'œuvre de Jésus-Christ. Le Christ est considéré comme la tête fédérale de ses élus. En conséquence, l'alliance représente la base des doctrines de l'expiation substitutive et de l'imputation de l'obéissance active du Christ24.

Les théories qui ont trait à l'église, à la famille et à la vie politique, toutes appelées de façon ambiguë « calvinisme », résultent d'une conscience religieuse imprégnée de la souveraineté de Dieu dans le cadre de ses alliances de création comme de rédemption. La bonté et le pouvoir de Dieu ont alors des applications libres et illimitées, et ses œuvres prouvent que Dieu agit dans tous les domaines de l'existence, incluant les domaines spirituels, intellectuels et physiques, profanes ou sacrés, publics ou privés, sur terre ou au ciel.

Selon ce point de vue, le plan de Dieu œuvre dans chaque évènement. Dieu, en tant que créateur, règne de manière souveraine sur toutes choses, et en tant que rédempteur, sur ceux qu'il a sauvés. La dépendance absolue vis-à-vis du Christ ne se limite pas au sacré (simplement à l'église ou à des actes explicites de piété comme la prière) mais s'étend aussi à toutes les tâches triviales et à vocation profane. Pour les calvinistes, bien que le royaume rédempteur de Dieu dans l'Église reste distinct des domaines d'activités communes avec les non-chrétiens, aucune partie de la vie ne dispose d'une vraie autonomie vis-à-vis du règne du Christ.

Culte régulé par Dieu

Le principe régulateur concernant le culte, qui distingue l'approche calviniste du culte public de Dieu par rapport aux autres traditions chrétiennes, consiste en ce que seuls les éléments ordonnés ou désignés sous forme de précepte ou d'exemple dans le Nouveau Testament sont acceptables pour le culte. Le principe régulateur affirme que Dieu a institué dans les Saintes Écritures ce qu'il exige pour le culte, et prohibe tout ce qui n'en fait pas partie. Exprimant la propre pensée de Calvin, l'antipathie manifeste de ce dernier à l'égard de l'Église catholique romaine et de son culte guide ce principe régulateur. Calvin associe de même les instruments de musique aux icônes, ce qu'il considère une violation de l'interdiction des images taillées par les Dix Commandements25.

Selon ce principe, beaucoup de calvinistes des premiers temps ont aussi recommandé d'éviter les instruments de musique et préconisé la psalmodie exclusive pour le culte26, bien que Calvin lui-même eût autorisé d'autres chants bibliques en plus des Psaumes25. Cette pratique a caractérisé pendant un certain temps, le culte presbytérien et celui d'autres Églises réformées. Même si la question de la musique réside au centre des débats sur le culte, d'autres sujets attisent aussi la controverse : les doxologies, les bénédictions, la confession collective des péchés, la prière et les lectures des credo ou des extraits de l'Écriture. La présence de chacun de ces éléments, leur ordre et leur priorité divergent suivant les nombreuses confessions protestantes.

Cependant, depuis les années 1800, la plupart des Églises réformées ont modifié leur conception du principe régulateur et ont adopté les instruments de musique. Elles estiment que Calvin et ses premiers disciples ont outrepassé les conditions fixées par la Bible25 et que les particularités du culte exigent une sagesse fondée sur la Bible plutôt qu'une règle explicite. Malgré les protestations d'un petit nombre qui s'en tiennent à une vision stricte du principe régulateur, aujourd'hui les hymnes et les instruments de musique sont d'emploi courant, tout comme la louange27.

Les sacrements

De manière générale, Calvin attribue aux sacrements un rôle d'aide pour soutenir les humains dans la foi malgré leur grande faiblesse28. Comme Luther, il n'en reconnaît que deux (baptême et sainte cène), « que le Seigneur a institué de sa bouche »29, et dénonce les cinq autres sacrements reconnus par l'Église catholique comme « inventés de la tête des hommes »29.

Baptême

Selon les propres termes de Jean Calvin, « le baptême est la marque de notre chrétienté, et le signe par lequel nous sommes reçus en l'Église, afin qu'étant incorporés en Christ, nous soyons réputés du nombre des enfants de Dieu. Or il nous a été donné de Dieu, premièrement pour servir à notre foi envers lui, secondement, pour servir à notre confession envers les hommes »30. En raison de cette vision, les Églises réformées, comme les autres dénominations protestantes multitudinistes, pratiquent un baptême dit de confessants : la grâce divine offerte à tous se trouve mise en avant, d'où le baptême des enfants (pédobaptisme), très dominant dans ces églises (bien que le baptême reste possible à tout âge). Dans la tradition réformée, comme dans le luthéranisme, le baptême peut se faire soit par effusion (en versant de l'eau sur la tête du croyant), soit par aspersion (quelques gouttes d'eau versées sur la tête du baptisé de manière symbolique), soit, beaucoup plus rarement, par immersion.

Sainte cène

Dans la théologie réformée, la sainte cène nourrit les âmes des chrétiens et renforce leur union avec le Christ. L'action physique correspondant à ce sacrement consiste à manger du pain et à boire du vin au sein d'une communauté ou paroisse. Les confessions de foi réformées affirment que le corps du Christ et le sang sont réellement présents dans ce sacrement, mais que cette présence se réalise d'une manière spirituelle et non matérielle tel que le disent les doctrines catholique (transsubstantiation) ou luthérienne (consubstantiation)31. La doctrine réformée de la présence réelle porte donc parfois le nom de présence pneumatique, présence spirituelle ou présence réelle mystique.

Au xxe siècle, le théologien réformé majeur Karl Barth a adopté le point de vue symbolique développé à l'origine entre autres par Heinrich Bullinger, disciple de Zwingli, à savoir que le sacrement ne fait que communiquer les promesses de Dieu plutôt que de fonctionner par lui-même, mais d'autres théologiens réformés continuent à enseigner le point de vue traditionnel. Les évangéliques adoptent en général également le point de vue symbolique.

Arminianisme

Un mouvement politique et théologique, qui grandit en opposition au calvinisme, et aujourd'hui appelé « arminianisme », fut fondé par le théologien néerlandais Jacobus Arminius puis développé et révisé par les remonstrants. Arminius rejetait plusieurs principes des doctrines calvinistes du salut, à savoir les quatre derniers points de ce qui eut plus tard pour nom les cinq points du calvinisme. Aujourd'hui, le terme « arminianisme » sert souvent à désigner à la fois la doctrine d'Arminius et celle des remonstrants. Cependant, les disciples d'Arminius se distinguent parfois eux-mêmes en se désignant sous le nom d'« arminiens réformés »32.

La doctrine des remonstrants fut condamnée au synode de Dordrecht, qui se tint dans la ville du même nom, en Hollande, en 1618-1619. Les partisans d'Arminius et les remonstrants ne sont pas considérés en général comme « réformés » par la plupart des calvinistes. Beaucoup de chrétiens évangéliques adoptèrent les positions soutenues par les remonstrants. L'évangélique John Wesley a relancé la doctrine d'Arminius, aujourd'hui courante, en particulier au sein du méthodisme.

Comparaison entre luthéranisme, calvinisme orthodoxe et arminianisme

Ce tableau résume les différences de conceptions du salut entre le calvinisme orthodoxe et deux autres courants protestants33.

Sujet Luthéranisme Calvinisme (orthodoxe) Arminianisme
Libre arbitre Corruption totale sans libre arbitre Corruption totale sans libre arbitre Corruption totale sans libre arbitre. Cependant, rôle central de la « grâce prévenante » libérant un moment l'arbitre et le replaçant dans la condition originelle d'Adam avec la possibilité de résister ou pas au Saint-Esprit (concept d'« arbitre libéré » par opposition au libre arbitre)
Élection Élection inconditionnelle au salut seulement Élection inconditionnelle Élection conditionnelle (Ro. 8.29) sur la base de la prescience de la résistance ou de la non-résistance au Saint-Esprit une fois l'arbitre libéré
Justification Justification pour tous, accomplie à la mort du Christ Justification limitée à ceux qui sont élus au salut, accomplie à la mort du Christ Justification en provision afin que tous soient sauvés, mais seulement accomplie lorsque l'individu ne résiste pas au Saint-Esprit et se voit ainsi imputé les bénéfices de la mort du Christ.
Conversion À travers les moyens de grâce, résistible Sans moyens, irrésistible Implique l'arbitre libéré, résistible (possibilités de conversions irrésistibles cependant, de par la souveraineté de Dieu - clauses d'exception défendues tant par Arminius que Wesley)
Préservation et apostasie Éloignement possible mais Dieu donne l'assurance de la préservation. Persévérance des saints Persévérance à condition de ne pas résister et éteindre l'Esprit, possibilité d'une apostasie totale et définitive. Persévérance finale possible uniquement par la grâce de Dieu, manifeste l'élection de la personne.

 Au sein de la théologie scolastique calviniste, il existe deux écoles de pensée à propos de quand et qui Dieu a prédestiné : le supralapsarianisme (du latin supra, « sur », signifiant ici « avant », et lapsus, « chute ») et l'infralapsarianisme (du latin infra, « sous », signifiant ici « après », et lapsus, « chute »). La première déclare que la chute a eu lieu en partie pour faciliter l'action de Dieu dans l'accomplissement de son but, qui consiste à choisir certains individus pour le salut et certains pour la damnation. La seconde affirme que la planification de la chute n'a pas eu pour base la question de qui serait sauvé.

Les supralapsaires pensent que Dieu a choisi quels individus sauver avant d'avoir décidé d'autoriser l'homme à chuter. La chute constituant alors un moyen de réaliser la décision prise au préalable d'envoyer certains individus en enfer et d'autres au ciel. Elle fournit les conditions nécessaires à la condamnation des réprouvés et le besoin de la rédemption dans le cas des élus. Par opposition, les infralapsaires assurent que Dieu a en toute logique planifié la chute de l'homme avant de prendre la décision de sauver ou de damner les individus puisque, selon eux, pour être sauvé, on doit d'abord avoir besoin d'être sauvé de quelque chose. Par conséquent, le décret divin de la chute doit précéder la prédestination au salut ou à la damnation.

Ces deux conceptions rivalisèrent entre elles lors du synode de Dordrecht en 1618-1619, qui comprenait un corps international représentant les Églises calvinistes de toute l'Europe. Les décisions de ce synode prirent position en faveur de l'infralapsarianisme34. L'influente confession de foi de Westminster enseigne de même l'infralapsarianisme35 mais elle est aussi réceptive à la position supralapsaire36. Aujourd'hui, la controverse lapsarienne comporte quelques partisans de chaque côté, mais d'une façon générale, elle ne reçoit pas beaucoup d'attention de la part des calvinistes modernes.

Amyraldisme

L'amyraldisme, appelé aussi « doctrine de Saumur », « universalisme hypothétique » ou « calvinisme quatre points », est une doctrine issue du calvinisme qui abandonne le principe de l'expiation limitée en faveur d'une expiation illimitée énonçant que Dieu a fourni l'expiation de Jésus-Christ pour tous de la même façon. Mais observant que personne ne se mettrait à croire de son propre chef, Dieu aurait alors élu ceux qu'il amènerait à la foi en Christ. Ainsi, le principe calviniste de l'élection inconditionnelle reste sauf37.

Nous devons l'établissement de cette doctrine en majeure partie au théologien réformé français Moïse Amyraut de l'académie de Saumur, qu'il a formulée pour rapprocher le calvinisme du luthéranisme. Elle connut la popularité en Angleterre grâce au pasteur réformé Richard Baxter et remporta une forte adhésion parmi les congrégationalistes et certains presbytériens dans les colonies américaines aux xviie et xviiie siècles.

On retrouve l'amyraldisme au sein de divers groupes évangéliques aux États-Unis et du diocèse anglican de Sydney. Il est répandu dans des groupes conservateurs et modérés des Églises presbytériennes, réformées, baptistes réformées, chez les membres évangéliques de l'Église d'Angleterre et dans certaines Églises non dénominatives.

Historiquement, l'amyraldisme a porté le nom de « calvinisme modéré »38. L'apologiste Norman Geisler définit son point de vue de cette façon, mais plusieurs théologiens rejettent l'idée qu'il s'agirait d'un calviniste modéré. Ainsi, James White qualifie sa pensée de « simple forme modifiée de l'arminianisme historique »39.

Le théologien Robert Charles Sproul pensait qu'il existe une confusion à propos de ce que la doctrine de l'expiation limitée enseigne. Bien qu'il considère possible pour une personne de croire à quatre des points du calvinisme sans croire au cinquième, il soutient qu'une personne qui comprend vraiment ceux-là « doit » croire à l'expiation limitée en raison de ce que Martin Luther appelle la « logique irrésistible »37.

Hypercalvinisme

L'hyper-calvinisme fait en premier lieu référence à une conception excentrique apparue chez les premiers baptistes particuliers anglais, dans les années 1700. Leur doctrine niait le fait que l'appel de l'évangile à « se repentir et croire » s'adressât à tout individu et que chacun eût le devoir de croire au Christ pour le salut. Même si cette doctrine a toujours occupé une position minoritaire, elle reste présente aujourd'hui chez certaines petites dénominations et communautés chrétiennes. Le terme apparaît aussi à l'occasion dans des contextes controversés sur un plan théologique ou séculier. Il connote alors en général une opinion négative concernant certains types de déterminisme théologique ou de prédestination. Il désigne aussi parfois une version du christianisme évangélique ou du calvinisme qualifiée d'ignorante, de dure ou d'extrême par ses détracteurs.

Théologie dialectique

Dans les Églises réformées traditionnelles, le calvinisme a subi une révision et un développement sous l'influence de Karl Barth et de la théologie dialectique (appelée aussi théologie de crise ou néo-orthodoxie). Barth, un important théologien réformé suisse, commença à écrire au début du xxe siècle ; sa principale réalisation consista à contrecarrer l'influence des Lumières au sein des Églises. La déclaration de Barmen exprime la réforme du calvinisme de Barth. Les calvinistes conservateurs (ainsi que certains réformateurs libéraux) considèrent ambigu d'utiliser le terme « calvinisme » pour désigner la néo-orthodoxie ou d'autres révisions libérales provenant d'Églises calvinistes, à cause des différences théologiques qui existent entre ces doctrines.

Néo-calvinisme

En plus des mouvements traditionnels au sein des Églises réformées conservatrices, plusieurs courants ont fait leur apparition via la tentative de proposer une approche du monde contemporaine mais conservatrice sur le plan théologique.

Le néo-calvinisme consiste en une version du calvinisme adoptée à la fois par des conservateurs et des libéraux (en matière de théologie). Il gagna en influence vers la fin du xixe siècle au sein des Églises réformées néerlandaises. Il se développa à partir des théories du théologien, homme politique et journaliste néerlandais Abraham Kuyper (1837-1920). Les critiques de ce mouvement de la part des calvinistes plus modernes le décrivaient comme une révision du calvinisme, mais plus conservatrice par rapport au christianisme moderne ou à la néo-orthodoxie. Le néo-calvinisme ou la « philosophie réformée » tiennent lieu de réponse aux influences des Lumières, mais d'une façon générale, elles ne touchent pas de manière directe aux doctrines du salut. Les néo-calvinistes considèrent leurs travaux comme une mise à jour de la weltanschauung calviniste en réponse aux circonstances modernes. Ils veulent y voir une extension de la compréhension calviniste de la religion aux questions scientifiques, sociales et politiques. Pour montrer leur cohérence avec le mouvement réformé historique, ses partisans font référence aux chapitres 1 à 3 du 1er livre de l'Institution de la religion chrétienne de Calvin. Aux États-Unis, le néo-calvinisme de Kuyper est entre autres représenté par le Center for Public Justice, un think tank politique et confessionnel dont le siège se trouve à Washington.

Le néo-calvinisme a bifurqué vers des mouvements plus conservateurs sur le plan théologique aux États-Unis. Le premier d'entre eux à devenir important se développa à travers les écrits de Francis Schaeffer (en) (1912-1984), qui avait réuni autour de lui un groupe d'universitaires, et qui diffusait leurs idées par écrit et grâce à L'Abri, un centre d'études calviniste en Suisse. Ce mouvement généra une conscience sociale renouvelée au sein des évangéliques.

Reconstructionnisme chrétien

Le Reconstructionnisme chrétien (en) représente un autre mouvement néo-calviniste, beaucoup plus petit et théocratique (dominionisme). Certains le décrivent cependant comme prépondérant dans la vie politique et familiale américaine. Le reconstructionnisme, en tant que révision du calvinisme, se distingue de l'approche de Kuyper : il prend ses distances envers cette influence d'origine par le rejet total du pluralisme religieux et la proposition faite aux gouvernements civils modernes d'appliquer des sanctions tirées de la loi biblique, caractéristiques qui constituent les aspects les moins influents du mouvement. Son fondateur intellectuel, Rousas John Rushdoony (en) (1916-2001), base une grande partie de ses opinions sur les idées apologétiques de Cornelius van Til (1895-1987), père du présuppositionalisme et professeur au séminaire théologique de Westminster (bien que Van Til ne soutînt pas une telle conception). Ce mouvement a une certaine influence parmi les Églises réformées conservatrices, au sein desquelles il prend sa source, et parmi les Églises baptistes calvinistes et charismatiques, avant tout aux États-Unis.40

Le reconstructionnisme tend à rebâtir la totalité des structures de la société sur des présuppositions chrétiennes et bibliques. Selon ses défenseurs, ce but ne se verra pas accompli par des changements structurels du sommet vers la base mais à travers la progression régulière de l'évangile du Christ dans l'esprit des humains, telle qu'elle se voit par la conversion des hommes et des femmes, lesquels, par la suite, mettent en œuvre leur obéissance à Dieu dans tous les domaines dont ils sont responsables. En se conformant au principe théonomique, ce mouvement cherche à établir les lois et les structures les mieux à même de mettre en application les principes éthiques de la Bible, y compris de l'Ancien Testament, tels que résumés dans le Décalogue. Bien que ne représentant pas un mouvement politique à proprement parler, le reconstructionnisme a néanmoins exercé de l'influence dans le développement de certains aspects de la droite chrétienne que certains détracteurs ont qualifié de « dominionisme ». Le reconstructionnisme affirme que Dieu a institué dans les Saintes Écritures tout ce qu'il exige pour organiser la société et l'individu, étendant alors le principe régulateur du culte à tous les domaines de la vie.

© 2022 Todos los derechos reservados
L`art et la parolle naissent, selon vous...!
Creado con Webnode Cookies
¡Crea tu página web gratis! Esta página web fue creada con Webnode. Crea tu propia web gratis hoy mismo! Comenzar