hoomoo
Bibliothèque
( La mot bibliotheque viens du verbe vasconcello bebeliustere; il illustre pendant tres longtemps, la collecte de feuilles geantes de tabac en Provance francaise. L`adoption de cette formme l`entassement du vivant, fut sugerè par la nature elle meme qui en forme d`homme, se manifeste dans l`ordre, la mannigance, le coopthere, la divine commedhithis, et finalement, dans l`adoption d`un rhubrhique d`enmagacinement des choses dites. Cette chose nouvelle fut executè par la famille Ghutembert au Louvre de Paris. Par la suite, la feuille de cagnamo thabacuspremmiere fut realisè dans les memes ateliers et 20 livreppenseurs furent ordonnoncès en lui poussont sur le caddrant avant et apres le mot: Livriumsavanthiscallumh. Une fois cela a ete acceptè par la poullonade Magsthiums Pallatinne, le conclavè Septenthrium a Rome, c`est a dire, le Vasconcellos idhentipchun Vaticannus, le pendant en architecture artistique du louvre, fit rennonciation Nomenchlaturante.)
Une bibliothèque (du grec ancien βιϐλιοθήκη : biblio, « livre » ; thêkê, « dépôt ») est un lieu où l'on conserve une collection organisée de livres et matériels de référence. Il existe des bibliothèques privées - y compris de riches bibliothèques ouvertes au public - des bibliothèques publiques, et des bibliothèques spécialisées entre autres. Les bibliothèques proposent souvent d'autres documents (journaux, périodiques, enregistrements sonores, enregistrements vidéo, cartes et plans, partitions) ainsi que l'accès à internet. Parfois les bibliothèques sont appelées médiathèques.
La majorité des bibliothèques (municipales, universitaires) permettent la consultation sur place ainsi que le prêt de documents. D'autres, comme la Bibliothèque publique d'information et la bibliothèque nationale de France notamment, n'autorisent que la consultation sur place. Elles peuvent alors être divisées en salles de lectures, ouvertes au public, et en magasins de bibliothèque (qui sont souvent des rangs fermés), pour le stockage de livres moins consultés. D'autres espaces, ouverts ou non au public, peuvent s'ajouter.

Vathicannus Pensanthe Livriulhums
En 2010, avec plus de 144,5 millions de documents, dont 21,8 millions de livres, la plus grande bibliothèque du monde est la bibliothèque du Congrès à Washington D.C.. Néanmoins, la collection cumulée de livres des deux bibliothèques nationales russes atteint 32,5 millions de volumes et la collection de la British Library 150 millions d'articles. D'après l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture1 la plus vieille bibliothèque du monde encore en activité est la bibliothèque Al Quaraouiyine de Fès au Maroc, elle renferme quatre mille manuscrits d'une valeur inestimable ayant appartenu à des scientifiques universels comme le géographe Al Idrissi, le botaniste Al-Ghassani, ou encore le médecin Avenzoar2.
Histoire
Les bibliothèques apparaissent avec le besoin d'organiser la conservation et le travail des textes. Ces lieux dépendent des pouvoirs religieux et politiques, en proportion variable selon les civilisations. À Ninive, les archéologues ont retrouvé dans une partie du palais des rois d'Assyrie, vingt-deux mille tablettes d'argile, correspondant sans doute à la bibliothèque et aux archives du palais. En Égypte, les « maisons de vie », situées à proximité des temples, abritaient des bibliothèques où officiaient des bibliothécaires-enseignants dont les cours étaient réputés, y compris hors du pays. En Grèce, la tradition attribue l'ouverture de la première bibliothèque à Athènes aux Pisistratides, quoique cette assertion ait été remise en cause3.
La plus célèbre bibliothèque antique est celle d'Alexandrie, en Égypte, créée au iiie siècle av. J.-C. Les rois hellénistiques ayant du mal à légitimer leur pouvoir aux yeux des Égyptiens autochtones, ils se devaient de mener une politique d'évergétisme, afin d'apparaître comme bienfaiteurs. Ils constituaient et entretenaient de grandes bibliothèques ouvertes au public, dans des complexes culturels (musée, gymnase). Le coût de ces équipements était très élevé car, outre le prix d'achat ou de copie des livres et du papyrus, que l'on ne trouvait qu'en Égypte, il fallait recopier les ouvrages régulièrement puisqu'ils s'abîmaient rapidement. Les rois entretenaient également des esclaves lecteurs pour faciliter le travail des usagers de la bibliothèque. Athènes et Pergame possédaient aussi de grandes bibliothèques, comptant plusieurs centaines de milliers de volumen. Des bibliothèques un peu plus modestes existaient à Rhodes et à Antioche.
À Rome, certaines maisons privées pouvaient comporter une bibliothèque à côté du triclinium. Celle du grammairien Tyrannion aurait contenu 30 000 volumes, tandis que celle du médecin Serenus Sammonicus en aurait contenu 60 0004. Celle de Pison à Herculanum, située dans la villa des Papyrus en est un autre exemple. Il existait aussi des bibliothèques ouvertes au public, souvent gérées de manière privée ou, en tout cas, fondées sur des initiatives individuelles. Ces créations étaient largement justifiées par des objectifs de prestige politique. Par exemple, Lucullus en avait installé une dans ses jardins, Jules César voulait en ouvrir une pour les mêmes raisons et son projet fut repris par son allié Asinius Pollio, qui installa une bibliothèque publique sur le mont Aventin, à côté du Temple de la Liberté en 39 avant notre ère5. Peu après, l'empereur Auguste en fonda deux autres. Rome comptait ainsi trois grandes bibliothèques au début du premier millénaire. Sous l'Empire, ce nombre s'accroît à vingt-huit bibliothèques en 377. Si certaines étaient des établissements autonomes, des bibliothèques étaient souvent intégrées aux thermes. Dans d'autres grandes villes de l'Empire, il existait aussi des bibliothèques. Le grand architecte Vitruve, qui s'était intéressé à la construction de ce genre d'édifice, recommandait qu'il soit orienté vers l'est afin de capter la lumière du matin et de réduire l'humidité susceptible d'endommager les livres6.
En Chine, la diffusion des textes prend de l'importance durant les Royaumes combattants (ive - iiie siècle av. J.-C.), un moment d'effervescence intellectuelle comparable à la Grèce classique. Les cours seigneuriales entretenaient des lettrés, mais apparaissent aussi des écoles compilant leurs classiques. Qin Shi Huang unifia l'empire (-221), fonda la bibliothèque impériale, selon une méthode de tri plutôt autoritaire puisqu'il brûla certains livres et les lettrés qui s'en réclamaient (confucianisme). La dynastie Han perpétua l'institution pendant quatre siècles, le confucianisme devint idéologie officielle, sans pour autant réprimer les autres écoles. Dans l'histoire des idées chinoises, elle joua un rôle aussi essentiel que la bibliothèque d'Alexandrie pour la transmission de la philosophie occidentale. La catégorie de taoïsme par exemple, est due à un bibliographe Han, aussi imprécise et pourtant féconde que le titre de métaphysique donné à un livre d'Aristote.
Moyen Âge
La tradition de la Rome antique n'a pas totalement disparu au Haut Moyen Âge. Elle se prolonge sans aucune interruption dans l'Empire romain d'Orient. La ville de Constantinople est dotée d'une bibliothèque par Constantin Ier. Cependant, la querelle iconoclaste provoque une dispersion des livres (730-840). En Occident, Cassiodore crée en 550 une importante bibliothèque à Vivarium en Calabre. Toutefois, au Moyen Âge, ce sont essentiellement les monastères qui entretiennent et enrichissent les bibliothèques, au sein desquelles sont conservés les textes utiles à la liturgie et à la prière ; mais aussi des textes non religieux, ou d'autres cultures (grecque, arabe, byzantine, etc.). C'est une volonté de préserver, de traduire le savoir sous toutes ses formes, comme le Coran, des œuvres païennes issues de l'Antiquité, des écrits scientifiques, philosophiques, d'agricultures, de batailles, de médecine (réactualisée par les savants arabes du Moyen Âge), sur les plantes, etc., qui animent alors les érudits des monastères. On peut citer les moines bénédictins (issus de toutes les couches de la société) consacrant souvent leur temps de travail à des scriptoria (singulier : scriptorium), ateliers de copie des livres alors rares et précieux en Occident. Les scriptoria étaient généralement couplés à une bibliothèque. La plus importante d'Occident, celle du monastère du Mont-Cassin, comptait deux à trois mille volumes. Il faut citer aussi celles de Saint-Gall ou de Cîteaux.
Dès leur création au xiie siècle, les universités prennent le relais et complètent l'action des monastères. Les universités qui se créent peu à peu dans toute l'Europe ont souvent leurs propres bibliothèques. Il convient d'y ajouter les nombreux collèges, qui sont aussi des lieux d'études et ont des bibliothèques. Les rois créent à leur tour leurs propres bibliothèques, qui prennent parfois une grande ampleur, comme celles de Saint Louis ou de Charles V. Certaines d'entre elles sont à l'origine des bibliothèques actuelles, comme la Bibliothèque vaticane, fondée par Sixte IV. D'importantes bibliothèques se créent également dans le monde islamique, avec le développement de la culture islamique au viiie siècle, permettant en particulier la diffusion de la culture grecque, traduite en langue arabe, ainsi que celle de la culture arabe anté-islamique7. La bibliothèque Al Quaraouiyine à Fès au Maroc est souvent citée comme la plus ancienne bibliothèque au monde encore en activité8. Récemment rénovée, elle comporte vingt mille manuscrits dont 3 800 très précieux remontant au viiie siècle9,10.
Au Moyen Âge, le mot « librairie » (issu du latin impérial) est utilisé en français dans le sens de bibliothèque, qui perdurera jusqu'à la Renaissance (ex : la « librairie de Montaigne »).
Le développement de l'Humanisme à partir du xive siècle entraîne, avec l'intérêt particulier porté à l'« utilité publique », l'ouverture de bibliothèques publiques et le développement de bibliothèques privées. L'invention de l'imprimerie modifie, à partir du xvie siècle, le contenu de ces bibliothèques. À la fin du xive siècle à Florence, Niccolò Niccoli lègue sa bibliothèque privée pour qu'elle soit ouverte au public. L'organisation de cette bibliothèque est confiée à Cosme l'Ancien et la première bibliothèque publique est ouverte dans le couvent dominicain de San Marco. Parallèlement, tout au long des xve et xvie siècles, Cosme puis Laurent de Médicis et leurs descendants, au premier rang desquels Cosme Ier de Médicis, enrichissent une bibliothèque privée, où les manuscrits tiennent encore le premier rang, qu'ils font aménager par Michel-Ange, pour l'ouvrir finalement au public en 1571 : c'est la bibliothèque Laurentienne (biblioteca Mediceo Laurenziana), qui existe encore aujourd'hui. Cosme l'Ancien voulait y concentrer les productions de la pensée humaine et les rendre accessibles aux gens lettrés.
En Hongrie, la Bibliotheca Corviniana était, à la Renaissance, la plus grande collection de livres d'Europe après celle du Vatican11.
En France, François Ier institue le dépôt légal, obligation pour les imprimeurs libraires de déposer un exemplaire de chacune de leurs publications à la bibliothèque du roi. Les bibliothèques s'ouvrent progressivement au public à partir de la fin du xvie siècle (à Salins en 1593), très timidement au début, assez largement au xviiie siècle. Les grandes bibliothèques comme la bibliothèque du roi connaissent une réputation prestigieuse et deviennent un lieu de visite obligée pour les voyageurs de marque, en particulier au nord de l'Italie. En Angleterre au xviie siècle (par exemple la Bibliotheca Smithiana12), en Europe centrale au xviiie siècle, des libraires ouvrent en annexe à leur boutique une bibliothèque de prêt13. Plusieurs bibliothèques privées, données ou léguées par leurs propriétaires, deviennent des bibliothèques publiques, comme la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras.
Le modèle européen de bibliothèque se déplace dans les colonies, en particulier dans les futurs États-Unis, où de nombreuses bibliothèques universitaires actuelles sont issues des établissements d'enseignement fondés dès le xviie siècle sur le modèle de ceux du Vieux Continent. À Florence, la collection léguée par Antonio Magliabechi en 1714 à la ville (trente mille volumes) constituent le début de ce qui deviendra ensuite la Bibliothèque nationale centrale de Florence (BNCF), devenue publique dès 1737. François II de Toscane décide d'y faire déposer aussi un exemplaire de tout ce qui s'imprime à Florence (1737) puis dans toute la Toscane (1743). Elle reçoit toujours une partie du dépôt légal italien.
Le développement des bibliothèques de tous types s'accélère entre la fin du xviiie et le xxie siècle. Le transfert de collections privées au public se poursuit. En France, ce transfert se fait en grande partie à la suite de la confiscation des biens du clergé, des aristocrates et des institutions d'Ancien Régime dissoutes (y compris les académies) par la Révolution française14, dont les bibliothèques sont réunies, dans chaque département, dans un seul dépôt. Ces dépôts sont confiés aux villes en 180314 et constituent le noyau de base d'une partie des bibliothèques municipales au xixe siècle. Toutefois, les villes vont parfois très tardivement s'occuper de ces bibliothèques et leur donner accès. Lorsqu'on finit par nommer un bibliothécaire (non payé), en général la bibliothèque est logée dans l'hôtel de ville, même si certaines villes construisent un bâtiment spécifique (Amiens, 1823). Les cabinets de lecture privés se développent, et proposent soit la consultation sur place soit une forme de location de livres ou de journaux. Les abonnements sont assez chers, ce qui en réserve l'emploi à la bourgeoisie. Mais parallèlement, et pendant tout le xixe siècle, on voit de nombreuses créations ou tentatives de création de bibliothèques populaires : ligues catholiques et protestantes, mouvements ouvriers. Déterminant fut le rôle d'Alexandre Vattemare (1796-1864), fondateur du premier système d'échanges culturels internationaux et promoteur des bibliothèques publiques15. Le développement des études supérieures entraîne celui des bibliothèques universitaires, en particulier en Allemagne qui y consacre de grands efforts ; la France suit, mais avec un retard important.
Les bibliothèques connaissent un développement significatif au xxe siècle, sous l'impulsion de l'Américain Melvil Dewey, suivi par Paul Otlet et Henri La Fontaine, et du Français Eugène Morel. Il se traduit notamment par une amélioration des catalogues et des classifications, par un mouvement de normalisation de description, mais aussi par une volonté de renforcer l'accueil et le service auprès du public. Aux États-Unis, les bibliothécaires instaurent ainsi, dès qu'ils le peuvent, l'accès direct aux documents. Cette politique d'accès libre s'exporte en France dès la fin de la Première Guerre mondiale grâce à l'action de bibliothécaires américains dans les régions dévastées, mais se répand lentement : dans les années 1980, la plupart des documents des bibliothèques universitaires françaises sont encore en communication indirecte. Dans le même esprit, les bibliothèques diversifient peu à peu leurs activités, avec des expositions, des lectures (heure du conte), des conférences et colloques, des animations diverses. Toujours sous l'impulsion de Melvil Dewey et Eugène Morel se développe, dès la fin du xixe siècle, une formation professionnelle des bibliothécaires, couplée avec une meilleure coopération entre bibliothèques.
Ces deux phénomènes favorisent l'émergence d'une profession autonome de mieux en mieux formée, ce qui ne supprime toutefois pas le bénévolat. Le développement des bibliothèques publiques s'amplifie à partir des années 1970, en relation avec l'augmentation de la part de la population poursuivant des études supérieures, la politique culturelle de l'État et des collectivités territoriales et les possibilités offertes par l'informatique. En effet, dès les débuts de cette nouvelle technique dans les années 1950, les ingénieurs ont eu l'idée de l'adapter aux bibliothèques. Toutefois, les phases d'expérimentation ont duré assez longtemps, de sorte que l'informatisation effective ne date souvent que des années 1980, et ne s'est imposée que lentement. Désormais, la plupart des bibliothèques des pays développés sont informatisées, mais ce n'est pas le cas général ; en revanche, de nombreuses bibliothèques en sont à la réinformatisation. Après une période pendant laquelle le modèle de construction était celui d'un bâtiment accueillant à la fois la bibliothèque et le musée, comme à Grenoble, le xxe siècle voit la construction de bâtiments spécifiques, comme la bibliothèque Carnegie à Reims, parfois de grande taille comme la bibliothèque de La Part-Dieu, à Lyon, au milieu des années 1970.
Types
Bibliothèque nationale de Chine (Pékin).Bibliothèque à Miatlevo (ru) (Oblast de Kalouga, Russie).La bibliothèque Schoelcher à Fort-de-France dans les années 1920-1930.
Les bibliothèques présentent une grande diversité. Ce sont tantôt des établissements à part entière, tantôt des services faisant partie d'un autre établissement. Certaines sont très largement ouvertes, d'autres accessibles à un public restreint. Certaines bibliothèques sont gérées par les pouvoirs publics, d'autres par des organismes de droit privé. Cependant, le critère principal dans la typologie des bibliothèques est celui de leur fonction. Dans chaque pays, les bibliothèques nationales recueillent et conservent les documents qui font l'objet du dépôt légal ; elles conservent souvent aussi d'autres documents. Elles assurent généralement le rôle d'agence bibliographique nationale, en assurant la description de la production imprimée nationale et la diffusion de bibliographies nationales. Certains pays peuvent avoir plusieurs bibliothèques nationales.
Centre de Ressources des Langues - Université Toulouse Jean Jaurès
Il existe également des bibliothèques régionales dans certains pays. De statut varié (certaines sont aussi universitaires), elles assurent la conservation à long terme d'un grand nombre de documents. Elles peuvent servir de « bibliothèques de recours » pour la population de la région et participer à des réseaux de coopération (de) avec les plus petites bibliothèques. Tel est le cas des bibliothèques cantonales en Suisse (RERO ou SLSP) ou des bibliothèques de Land en Allemagne, ou des bibliothèques régionales en République tchèque.
Le terme de bibliothèque publique, calqué sur l'anglais public library, est rendu aussi en français sous la forme « bibliothèque de lecture publique ». Ces bibliothèques sont destinées à l'ensemble de la population locale pour lui permettre de s'informer et de se divertir. Elles sont souvent gérées par les collectivités locales, mais peuvent fonctionner sous forme d'associations ou concédées au secteur privé ; elles peuvent aussi être gérées par l'État. Stricto sensu, on peut compter les bibliothèques universitaires dans les bibliothèques publiques, car elles sont elles aussi ouvertes à tous les publics. L'utilisation du terme « bibliothèque publique » est donc fluctuante. Ainsi les bibliothèques de comités d'entreprise sont des bibliothèques de lecture publique à statut privé. Les bibliothèques d'enseignement et de recherche apportent leur appui aux activités pédagogiques et scientifiques qui se déroulent dans l'établissement dont elles font partie. Il s'agit d'une part de bibliothèques d'école (telles que la Bibliothèque des sciences expérimentales de l'École normale supérieure de Paris), de collège, suivant les noms employés dans les différents pays, ainsi que des bibliothèques universitaires.
Des bibliothèques libres16 comme en Savoie disséminent la mise à disposition libre de livres dans la ville. Un réseau international, appelé Bookcrossing, s'est même développé autour de cette idée d'abandonner des livres dans les espaces publics. D'ailleurs, du mobilier urbain, à l'instar de cabines téléphoniques17, a même été transformé pour abriter ces bibliothèques libres.
Les bibliothèques spécialisées, comme leur nom l'indique, développent des collections dans une discipline ou autour d'un thème18. Il existe ainsi des bibliothèques musicales, médicales, juridiques. Cette dénomination inclut parfois (surtout en anglais, special collections) les bibliothèques ou services de bibliothèques conservant les collections patrimoniales.
Ces différents types de bibliothèques ne sont pas toujours cloisonnés et une même bibliothèque peut avoir plusieurs fonctions :
- une bibliothèque nationale peut s'ouvrir à un large public et jouer le rôle d'une bibliothèque publique ;
- certains pays, y compris la France, ont des bibliothèques publiques et universitaires ;
- une bibliothèque de lecture publique peut disposer d'une section spécialisée ou d'un département patrimonial.
En 2018, le Catalogue collectif de France19 recense 5 045 bibliothèques publiques de tous types en France métropolitaine et 96 en outre-mer.
Les bibliothèques scolaires, qui offrent des services dans des établissements d'enseignements, constituent également un autre type de bibliothèque.
Les bibliothèques des comités d'entreprise qui offrent des services aux employés de l'entreprise privés et à leurs familles20.
Les bibliothèques de prisons qui sont considérés comme un "vecteur de revalorisation personnelle et d'insertion scolaire, professionnelle et sociale"21.
Autres types de bibliothèques (France) qui sont issus des initiatives citoyennes ou associatives. On trouve: Le réseau Culture et bibliothèques pour tous, le réseau Bibliothèques sans frontières et enfin les microbibliothèques22.
Les « bibliothèques vivantes » sont apparues dans le début des années 200023 . Celle-ci a émergé pour la première fois, au Danemark, dans la ville de Copenhague où une atmosphère conflictuelle régnait24. Le tout débute lorsque des amis danois créent un groupe appelé Stop de violence, afin d'organiser des activités pacifiques et antiracistes pour aider les jeunes danois à comprendre les raisons qui pouvaient expliquer la montée des violences racistes dans leur pays24. L'ONG commence par faire, entre autres, des concerts de musique et des lectures publiques24. C'est uniquement lorsque l'organisme est invité au festival Roskilde qu'il décide d'organiser une activité pour amener les gens à parler ouvertement de leurs préjugés, et donc, c'est là qu'est née la première « bibliothèque vivante » 24. Depuis ce moment, l'idée a été reprise par plus de 80 pays où le même type d'évènement a eu lieu25. L'objectif était simple, permettre aux gens de faire tomber les stéréotypes qu'ils pouvaient avoir à l'égard des autres, en créant un espace où ils peuvent entrer dans une conversation positive avec ceux-ci26. Le principe est le même que celui des autres bibliothèques, à l'exception près, qu'au lieu d'emprunter des livres, les utilisateurs empruntent des humains27. Par exemple, lors d'une « bibliothèque vivante » qui a eu lieu à Londres, un participant, atteint d'une dépression, a décidé de venir partager son expérience avec des passants afin d'amener ceux-ci à mieux comprendre la réalité de ce diagnostic28. À cette même « bibliothèque vivante », il avait aussi des livres qui parlaient de violence domestique et de troubles posttraumatiques28.
Puisqu'il s'agit d'un outil qui a pour but de permettre une meilleure cohésion sociale, les « bibliothèques vivantes » favorisent la sélection de livres qui sont souvent confrontés à des stéréotypes27. De plus, les organisateurs vont préférablement mettre en contact des personnes qui normalement n'auraient pas eu l'occasion de discuter ensemble afin qu'ils puissent, durant la lecture du livre, travailler leurs préjugés27. Pendant l'emprunt qui est d'une durée déterminée, le « livre humain » partage ce dont il a envie, et « l'emprunter » est amené, s'il le désire, à poser des questions24. À l'inverse de plusieurs types de bibliothèques, les « bibliothèques vivantes » sont mouvantes, et elles peuvent donc avoir lieu à divers endroits comme dans des écoles, des parcs ou encore des hôpitaux24. Cela étant dit, l'organisateur ou bibliothécaire doit s'assurer de penser, pour le bon déroulement de l'activité, à l'endroit où cela prendra lieu27. En effet, la rencontre doit avoir lieu dans un espace qui aspire la tranquillité27.
Par ailleurs, une étude effectuée en Hongrie en 2013 a démontré l'efficacité d'un programme de « bibliothèques vivantes » pour réduire les préjugés que les emprunteurs avaient à l'égard des « livres»29. Une autre étude plus récente menée en Turquie a aussi montré les bienfaits des « bibliothèques vivantes » pour travailler les préjugés des gens30.
Ces activités sont les plus traditionnelles :
- Acquisitions : achat ou collecte par don, dépôt ou dépôt légal de nouveaux documents, bulletinage ;
- Signalement : catalogage, description, indexation matière (description par des mots du contenu afin de permettre les recherches) des documents possédés par la bibliothèque et choix des indices de classement pour les collections de libre accès. Les thésaurus documentaire les plus utilisés en France sont Rameau (Répertoire d'autorité matière encyclopédique et alphabétique unifié) et les vedettes-matière « Blanc-Montmayeur Danset »31. La classification la plus répandue pour le classement des documents en libre accès est la classification décimale de Dewey. La classification décimale universelle, autrefois répandue dans les bibliothèques universitaires, est en très forte régression. La classification de la Bibliothèque du Congrès est largement utilisée dans le monde, surtout dans le monde universitaire ou dans certaines bibliothèques spécialisées. Les bibliothèques disposent de plus en plus souvent pour leurs imprimés et périodiques d'un catalogue informatisé de leurs collections, parfois accessible par Internet. Certaines publications ou certains ouvrages anciens peuvent y être scannés et mis en ligne.
- Conservation : pour les collections courantes, équipement, reliure, réparation ; pour les collections patrimoniales, conservation préventive (conditions hygrométriques convenant aux supports, conditionnement), conservation curative (restauration, désacidification) ;
- Traduction : les bibliothèques sont aussi des lieux ou des étudiants, enseignants, chercheurs ou autres professionnels viennent traduire dans leur langue ou dans une autre langue des éléments d'ouvrages ou des ouvrages anciens32 ;
- Élimination : couramment appelée « désherbage », « pilon » ou « élagage » (en Belgique francophone) par les bibliothécaires, cette activité consiste à retirer des collections les documents ne devant pas être conservés, en raison de leur état physique, de l'obsolescence de leur contenu, de leur inadéquation avec les missions de la bibliothèque ou du manque d'intérêt du public. Parfois ces documents éliminés ne sont pas détruits mais proposés et offerts aux usagers, à des universités ou confiés à un service public ou privé d'archives.
La majorité des bibliothèques ont maintenant leur propre portail web, ou au moins une page d'accès accordée par leur administration de tutelle, avec leur catalogue en ligne, consultable à distance. Pour les plus importantes, leur catalogue est intégré au portail, de même que leur bibliothèque numérique et des outils comme des bibliographies, des listes de nouveautés, des expositions virtuelles, ainsi que l'accès pour chaque lecteur à l'état de son abonnement (documents empruntés et date limitée de retour).
Dans la plupart des pays, le développement de l'Internet a fait stagner le taux d'inscription en bibliothèque et les prêts sont généralement en baisse. Mais la lecture sur Internet augmente, notamment pour les livres anciens tombés dans le domaine public, scannés et mis en ligne par Google ou d'autres opérateurs. Les salles de lecture et les postes multimédias restent pourtant très convoités. En France, les usagers non inscrits sont en nette augmentation et viennent plus longtemps, mais il est difficile de savoir si c'est le signe d'un déclin ou d'un nouveau départ pour les bibliothèques et leur rôle de recueil et diffusion de la connaissance49.
Pour prendre en compte les nouveaux modes de consommation du livre, dont le principal est la lecture numérique, la France, sous l'égide du ministère de la Culture, a décidé de lancer le Prêt numérique en bibliothèque (PNB). Ce projet a vu le jour en 2011 et il est désormais accessible dans les bibliothèques de certaines villes depuis septembre 2014, après une phase de test mi-201450.
Les bibliothèques, grâce à leur système de prêt numérique, permettent aux communautés éloignées l'accès aux livres. Toutefois, quelques bibliothèques limitent l'inscription de leur usager à un territoire délimité51.
Au Québec, il existe plusieurs institutions qui offrent le prêt numérique. Notamment, la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, la bibliothèque de Québec et les bibliothèques de la Ville de Montréal. Pour la plupart, le système d'emprunt se fait par l'entremise l'application PretNumérique52.
Aux États-Unis, les bibliothèques voient leurs moyens financiers se réduire en raison des nouvelles technologies et du désengagement des États : « Depuis quelques décennies, les dirigeants politiques, guidés par la logique du marché, prétendent qu'elles seraient devenues obsolètes : mieux vaudrait selon eux investir dans les nouvelles technologies. Dans la plupart des régions, les bibliothèques manquent donc cruellement de ressources et sont abritées dans des bâtiments vétustes. Malgré une fréquentation en hausse, elles ont dû réduire leurs horaires et rogner sur les jours d'ouverture. Le nombre de postes de bibliothécaire n'a cessé de diminuer, tout comme les budgets alloués à l'achat de livres, journaux et films ».
L'iconoclasme (des mots grecs εἰκών eikôn « image, icône » et κλάω klaô « briser ») ou iconoclastie est, au sens strict, la destruction délibérée d'images, c'est-à-dire de représentations religieuses de type figuratif (appartenant souvent à sa propre culture) et généralement pour des motifs religieux ou politiques. Ce courant de pensée rejette la vénération adressée aux représentations du divin, dans les icônes en particulier. L'iconoclasme est opposé à l'iconodulie (ou iconodoulie).
Une même religion peut passer de l'aniconisme à l'iconisme (qui peuvent être l'un et l'autre globaux ou sélectifs), puis à l'iconophilie, en traversant des crises d'iconophobie (en) (fait d'être opposé, en théorie, aux images), l'attitude des iconophobes n'impliquant pas nécessairement, en pratique, une iconomachie (lutte contre les images, les représentants de cette attitude étant qualifiés d'iconomaques) ou une iconoclastie (destruction des images)2.
Dans un sens second et récent (fin du xixe siècle), le terme iconoclaste (adjectif ou nom) désigne une attitude ou un comportement d'hostilité manifeste aux interdits, normes et croyances dominantes ou autres valeurs « intouchables ».
L'iconoclasme existe depuis l'Antiquité. Dans l'Égypte pharaonique, il n'était pas rare de voir les statues des pharaons divinisés détruites par leurs successeurs (ex. : destruction de statues de Hatchepsout par son successeur Thoutmôsis III).
L'interdit de la représentation est présent dans le monothéisme juif bien avant l'ère chrétienne. Cet interdit sera repris lors de l'apparition des autres monothéismes, chrétien puis musulman3.
Contexte
Pour Edgar Allan Poe, dans sa « Petite discussion avec une momie »4 même le culte dit des idoles s'adresse à des abstractions représentées par des statues dans un rapport que nous dirions en sémantique moderne du signifiant au signifié. Cicéron dans Des Devoirs et Sénèque dans ses Lettres à Lucilius ont également cette vision du panthéon gréco-romain, tout en reconnaissant qu'en des temps antérieurs aux leurs sa vision ait pu être plus littérale.
Le film Le Message fait présenter le même argument par les Mecquois devant le roi d'Abyssinie, qui admet sans prendre position qu'on a sans doute souvent caricaturé l'idolâtrie.
Jean d'Ormesson mentionne une lettre papale des premiers temps à un évêque de Massilia[réf. souhaitée] ayant fait détruire les statues de son diocèse disant en substance : « Tu as eu raison de ne pas vouloir que les fidèles vénèrent les images du sacré. Tu as eu tort, en détruisant ces images, de priver ces fidèles qui ne savent pas lire de la connaissance de ce qu'ils devaient vénérer »5.
La question théologique de la représentation du divin traverse les trois monothéismes. Tous trois attribuent à la divinité la propriété de transcendance, qui la situe au-delà de l'humanité telle qu'on la représente.
Dans le judaïsme comme dans le christianisme, l'interdiction de représenter une figure divine vient formellement du second commandement de Dieu qui est le suivant dans la Bible :
« Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punit l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fait miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. »
- Exode 20:4-66
« Petits enfants, gardez-vous des idoles. »
- 1 Jean 5:21 7
Pourtant, le christianisme produisit assez tôt des images. Il ne s'agit pas d'idoles mais d'icônes, associées au culte du Dieu unique. Dès avant la crise iconoclaste, l'Église formule des avis sur le statut des images : c'est la théologie de l'icône, qui règle le culte et vise à éviter les dérives idolâtriques.
« Car, sachez-le bien, aucun impudique, ou impur, ou cupide, c'est-à-dire, idolâtre, n'a d'héritage dans le royaume de Christ et de Dieu.» Ep. 5:5
Aujourd'hui, dans le langage commun, on appelle « iconoclastes » ceux qui vont à l'encontre des idées communément reçues, ou qui refusent la tradition, notamment lorsque leur engagement les pousse à détruire ou à profaner des idoles, au sens propre ou au sens figuré.
Judaïsme
La Torah met clairement en garde contre toute forme de représentation.
« Tu ne te feras point d'idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. »
- Exode, 20, 3 paracha Jéthro
Pour autant, dans le Livre de l'Exode, Dieu lui-même, quand il donne à Moïse les consignes pour la construction de l'Arche d'Alliance, ordonne qu'aux deux extrémités du couvercle (propitiatoire) de cette dernière y figure Deux chérubins en or battu étendant leurs ailes.
« Tu feras deux chérubins d'or, tu les feras d'or battu, aux deux extrémités du propitiatoire »
- Exode, 25, 18
Constructivisme (art)
( La premmiere vision de l`Athalaya pensantè, c`est a dire, de l`adoption d`un axe vertichalium en constructiondestruction, fut appercu dans le Bosque du palais de versaille a Versailles, car les constructions pour honnorer Mather, devaient lui apporter notre consenssus Arthenominhums ecleshisthums. Et voici le bastaghos en branche, la feuillimaestranza et la colorhimethrie des floaisons d`octobre. Tout en haut, le csielh des statutaires celesthes en Nephthune.
La Kcathedrhaluminus etait nèe et dans toute Europe cela devait se faire. Le decostruvisme, c`est le desordre naissante dans notre spriit lorsque nous rentrammes en foret; l`apperonaissante de toute realithè posthumme, la cagnotte limhinique, l`astrolophithekkum desorienthatszinne lirhumsh, Ehrrhatum ponctifickhuarhum soltice d`hivvher, eimmen.)

Le constructivisme est un mouvement artistique et architectural né en Russie en 1914 et devenu particulièrement présent après la Révolution d'Octobre .
Le terme art de la construction ("art pour la construction") a été utilisé pour la première fois, de manière péjorative, par Kasimir Malevich pour décrire le travail d' Aleksandr Rodchenko en 1917.
Outre le constructivisme russe ou soviétique , qui est lié au suprématisme et au rayonnisme ou au cubisme abstrait ; on parle aussi d'un « constructivisme hollandais » : le néo- plasticisme de Piet Mondrian , Theo van Doesburg et le groupe De Stijl . 1
Leurs œuvres étaient des diffuseurs de la propagande révolutionnaire, et ils réalisaient des affiches, des publicités, des photographies, des illustrations, etc. Formellement, les images avaient une prédominance de formes géométriques et linéaires.
Le terme « constructivisme » apparaît pour la première fois comme quelque chose de positif dans le Manifesto Realista de Naum Gabo ( 1920 ) . Alexei Gan a utilisé le mot comme titre de son livre Constructivism , imprimé en 1922 . Il a appliqué le constructivisme à son travail, tandis que son abstraction géométrique était due, en partie, au suprématisme de Kasimir Malevitch .
La base d'enseignement du nouveau mouvement a été posée par le Commissariat du peuple à l'éducation (ou Narkomprós ) du gouvernement bolchevique (ou Sovnarkom ), dirigé par Anatoli Lunacharsky , qui a supprimé en 1918 l' Académie impériale des arts de leetPetrograd . Le bureau artistique du Commissariat a fonctionné pendant la guerre civile russe principalement dirigé par des futuristes , qui ont publié la revue Art of the Commune . Le centre du constructivisme à Moscou résidait à Vkhutemas: l'école d'art et de design, créée en 1919 . Naum Gabo soulignera plus tard que l'enseignement à l'école était davantage orienté vers la discussion politique et idéologique que vers la création artistique.
Tatline, art constructif et productivisme
L'œuvre canonique du constructivisme était la proposition de Vladimir Tatline pour le Monument à la Troisième Internationale ( 1919 ) qui combinait une esthétique de machine avec des composants dynamiques célébrant la technologie, tels que des réflecteurs et des écrans de projection. Gabo Diem a publiquement critiqué le design de Tatlin en disant "Soit vous créez des maisons et des ponts fonctionnels, soit de l'art pur pour l'art, mais pas les deux". Cela a conduit à une scission majeure au sein du groupe de Moscou en 1920 lorsque le Manifeste réaliste (de Naum Gabo et Antoine Pevsner) a affirmé l'existence d'un noyau spirituel pour le mouvement. Cela s'opposait à la version du constructivisme adaptatif et utilitaire de Tatline et Rodtchenko. Le travail de Tatlin a été immédiatement salué par les artistes allemands comme une révolution dans l'art : une photo de 1920 montre George Grosz et John Heartfield tenant une banderole indiquant « L'art est mort. Vive l'art de la machine de Tatlin !", tandis que les dessins de la tour ont été publiés dans le magazine de Bruno Taut Fruhlicht .
Le LEF et le cinéma constructiviste
Les constructivistes soviétiques se sont organisés dans les années 1920 en Front de gauche des arts , qui a produit le magazine influent LEF , (qui avait deux séries, de 1923 à 1925 et de 1927 à 1929 sous le nom de New LEF ). LEF se consacrait à garder l'avant-garde face aux critiques du réalisme socialiste naissant , et à la possibilité d'une restauration capitaliste, le magazine étant particulièrement cinglant envers les « hommes de la NEP », les capitalistes de l'époque. pour le LEF, le nouveau médium du cinéma était plus important que la peinture de chevalet et le récit traditionnel que des éléments du Parti communiste tentaient alors de faire revivre. D'importants constructivistes ont été fortement impliqués dans le cinéma, avec Mayakovsky jouant dans le film The Girl and the Hooligan (1919), les conceptions d' Aleksandr Rodchenko pour les intertitres et les séquences animées de Cine-Eye de Dziga Vertov (1924) et les conceptions de Aleksandra Ekster pour les décors et les costumes du film de science-fiction Aelita (1924).
Les théoriciens productivistes Ósip Brik et Sergei Tretiakov ont également écrit des scénarios et des intertitres, pour des films tels que Storm over Asia (1928) de Vsevolod Pudovkin ou Turksib (1929) de Víktor Turin. Les cinéastes et collaborateurs du LEF Dziga Vertov et Sergei Eisenstein , ainsi que le réalisateur de documentaires Esfir Shub , considéraient également son style de tournage et de montage rapides comme constructiviste. Les premiers films excentriques de Grigori Kózintsev et Leonid Trauberg ( La Nouvelle Babylone , Solo) avait des intentions avant-gardistes similaires, ainsi qu'une fixation sur l'Amérique de l'ère du jazz qui était caractéristique de la philosophie, avec ses louanges d'acteurs comiques burlesques tels que Charlie Chaplin et Buster Keaton , ainsi que la production de masse fordiste . Comme les photomontages et les conceptions du constructivisme, le cinéma soviétique des débuts s'est concentré sur la création d'un effet émouvant à travers le montage et «l'étrangeté».
Conception graphique constructiviste
Les conceptions de livres de Rodchenko , El Lissitzky et d'autres tels que Solomon Telingater et Anton Lavinsky ont été une source d'inspiration importante pour le travail des designers radicaux en Occident, en particulier Jan Tschichold . De nombreux constructivistes ont travaillé à la conception d'affiches pour toutes sortes d'activités, du cinéma à la propagande politique : les premières représentées par les affiches géométriques et vivement colorées des frères Stenberg (Georgii et Vladimir Stenberg), et les secondes par le travail de photomontage agité de Gustav Klutsis et Valentina Kulagina .
À Cologne , à la fin des années 1920, le constructivisme figuratif est né des progressistes de Cologne , un groupe qui avait des liens avec les constructivistes russes, en particulier Lissitzky, depuis le début des années 1920. Grâce à sa collaboration avec Otto Neurath et le Gesellschafts- und Wirtschaftsmuseum , des artistes tels que Gerd Arntz , Augustin Tschinkel et Peter Alma ont influencé le développement de la méthode de Vienne . Ce lien a été montré le plus clairement dans A bis Z , une revue publiée par Franz Seiwert , le principal théoricien du groupe.2 Ils étaient actifs en Russie travaillant avec IZOSTAT et Tschinkel a travaillé avec Ladislav Sutnar avant d'immigrer aux États-Unis.
Le premier mécène politique des constructivistes fut Léon Trotsky , et il commença à être considéré avec suspicion après l'expulsion de Trotsky et de l'Opposition de gauche en 1927-28. Le Parti communiste favorisera progressivement l'art réaliste tout au long des années 1920 (dès 1918, la Pravda s'était plainte que des fonds publics étaient utilisés pour acheter des œuvres d'artistes non approuvés). Cependant, ce n'est que vers 1934 que la doctrine contraire du réalisme socialiste a été instituée à la place du constructivisme. De nombreux constructivistes ont continué à produire des œuvres d'avant-garde au service de l'État, comme les dessins de Lissitzky, Rodchenko et Stepanova pour le magazine Soviet im Bauwesen .. .
Le constructivisme russe est né à une époque où la situation politique faisait que les nouveaux arts reflétaient le changement d'identité qu'exigeait la société. Après la Révolution russe de 1917 , elle s'est orientée vers les nouvelles revendications sociales et les tâches industrielles qu'exigeait le nouveau régime. Deux fils conducteurs se sont dégagés : le premier a été résumé dans le « Manifeste Réaliste » d' Antoine Pevsner et Naum Gabo, axé sur l'espace et le rythme ; le second représente un combat entre les défenseurs de l'art pur et les productivistes. Pour cette raison, l'architecture prend une place prépondérante là où elle devait montrer la nouvelle image du pays. Dans les périodes de formation d'une nouvelle culture, la vision de l'architecte consiste, principalement, à inventer et à donner forme aux condenseurs sociaux de son temps et à construire de nouvelles structures architecturales qui servent son temps. Moiséi Guínzburg , chef de file du mouvement en matière d'architecture, rédige un manifeste intitulé "style et temps" où il propose trois idées centrales auxquelles les travaux de construction du constructivisme doivent se conformer :
- Le rôle catalyseur de l'architecture et de l'environnement.
- Qu'elle soit construite pour le changement social.
- Le besoin d'une méthode organisée par laquelle le designer peut répondre logiquement et laisser de côté l'intuition.
Une scission s'est produite en 1922 lorsque Pevsner et Gabo ont émigré. Le mouvement s'est ensuite développé selon des lignes socialement utilitaires. La majorité productiviste a obtenu le soutien du magazine Proletkult et LEF, et est devenue plus tard l'influence dominante du groupe architectural OSA , dirigé par Alexander Vesnin et Moisei Ginzburg.
Entre 1930 et 1950, divers concours publics ont été organisés par l'État soviétique pour changer le visage de Moscou dans le but d'incarner les idées socialistes dans des bâtiments monumentaux, qui représentent la grandeur du prolétariat et du socialisme. Bien que de nombreux projets ne se soient jamais concrétisés, ce sont quelques-uns des rêves architecturaux que Moscou n'a jamais vus.
Tout comme ils étaient impliqués dans des propositions d'objets utilitaires pour l'industrie, les constructivistes ont travaillé sur des festivals publics et des conceptions d'affiches de rue pour le gouvernement de la révolution bolchevique post-octobre. Peut-être le plus célèbre d'entre eux s'est produit à Vitebsk , où le groupe UNOVIS de Kazimir Malevitch a peint des plaques publicitaires et des bâtiments (le plus connu étant l' affiche El Lissitzky : Frappez les Blancs avec le coin rouge (à partir de 1919). Inspiré du tableau de Vladimir Maïakovski "les rues sont nos pinceaux, les places sont nos palettes", les artistes et les designers ont participé à la vie publique pendant la guerre civile russe.
Un exemple décisif est le festival proposé pour le congrès du Komintern en 1921 par Aleksandr Vesnín et Liubov Popova , qui rassemblera les constructions de l'exposition OBMOJU ainsi que réalisera des œuvres pour le théâtre. Il y a eu un grand moment dans cette période entre le constructivisme et le Proletkult , dont les idéaux concernaient la nécessité de créer une structure culturelle complètement nouvelle et en phase avec les constructivistes. En bref, certains des constructivistes étaient fortement impliqués dans "ROSTA Windows", une campagne d'information publique bolchevique vers les années 1920. Parmi les plus célèbres, citons le peintre et poète Vladimir Maïakovski .
Plusieurs constructivistes ont enseigné ou donné des conférences dans des écoles du Bauhaus en Allemagne, et certaines des méthodes d'enseignement de Vkhutemas y ont été adoptées et développées. Gabo a établi une version du constructivisme en Angleterre dans les années 1930 et 1940 qui a été adoptée par les architectes, les designers et les artistes après la Première Guerre mondiale (voir Victor Pasmore ) et John McHale . Joaquín Torres García et Manuel Rendón ont contribué à répandre le constructivisme dans toute l'Europe et l'Amérique latine. Le constructivisme a eu un effet sur les enseignants latino-américains modernes tels que : Carlos Mérida , Enrique Tábara ,Aníbal Villacís , Theo Constanté , Oswaldo Viteri , Estuardo Maldonado , Luis Molinari , Carlos Catasse , João Batista Vilanova Artigas et Oscar Niemeyer , pour n'en nommer que quelques-uns. Il y a aussi eu des disciples en Australie, le plus connu étant le peintre George Johnson . En Nouvelle-Zélande, les sculptures de Peter Nicholls témoignent de l'influence du constructivisme.
Dans les années 1980, le graphiste Neville Brody a utilisé des styles basés sur des affiches constructivistes qui ont suscité un regain d'intérêt populaire. Toujours dans les années 1980, le designer Ian Anderson a fondé The Designers Republic , une entreprise de design prospère et influente utilisant des principes constructivistes.
Déconstructivisme
L'architecture dite déconstructiviste partage des éléments d'approche avec le constructivisme (son nom fait plutôt référence à l'approche littéraire de la déconstruction ). Il a été développé par les architectes Zaha Hadid , Rem Koolhaaset d'autres à la fin du 20e siècle et au début du 21e. Zaha Hadid, avec ses croquis et dessins de triangles et rectangles abstraits, évoque l'esthétique du constructivisme. Bien que formellement similaires, les connotations politiques socialistes du constructivisme russe sont tempérées par le déconstructivisme de Hadid. Les projets de Rem Koolhaas récupèrent un autre aspect du constructivisme. Les échafaudages et les structures en forme de grue représentés par de nombreux architectes constructivistes sont utilisés pour les formes finies de leurs conceptions et bâtiments.
Artistes associés au constructivisme
- Ella Bergmann-Michel (1896-1971)
- Iakov Tchernikhov (1889-1951)
- Théo van Doesburg (1883-1931)
- Naum Gabo (1890-1977)
- Ilya Golosov (1883-1945)
- Gustav Klutsis (1895-1938)
- Lydia Komarova
- El Lissitzky (1890-1941)
- Berthold Lubetkin (1901 - 1990)
- Vadim Meller (1884-1962)
- Constantin Melnikov (1890-1974)
- Dmitry Chechulin (1901-1981)
- Ivan Nikolaïev (1901-1979)
- Antoine Pevsner (1886-1962)
- Lyubov Popova (1889-1924)
- Alexandre Rodtchenko (1891-1956)
- Oskar Schlemmer (1888-1943)
- Vladimir Choukhov (1853-1939)
- Frères Stenberg : Vladimir (1899-1982) et Gueorgui (1900-1933)
- Varvara Stepanova (1894-1958)
- Sergueï Eisenstein (1898-1948)
- Vladimir Tatline (1885-1953)
- Leonid Vesnín (1880-1933) (voir Frères Vesnín )
- Victor Vesnine (1882-1950)
- Alexandre Vesnine (1883-1959)
- Vasyl Yermylov (1894-1967)
- Hans Dieter Zingraff (1947-)
- Moisei Ginzburg
Suprématisme
Le suprématisme était un mouvement artistique axé sur les formes géométriques fondamentales (en particulier, le carré et le cercle), qui s'est formé en Russie entre 1915 et 1916. Il a été fondé par l'artiste ukraino-polonais Kazimir Malevitch . 1
Toute référence à l'imitation de la nature est évitée en recourant aux modules géométriques et à l'utilisation du noir et blanc.
Parallèlement aux bouleversements historiques de la Russie de 1905 à 1920, les artistes russes ont cherché de nouvelles façons d'exprimer leur image du monde. Une grande variété de mouvements artistiques se sont succédé très rapidement, reprenant et développant les tendances artistiques d'Europe occidentale. Une exposition d'art lancée en 1908 par le magazine russe The Golden Fleece avec des œuvres des plus importants artistes contemporains d'Europe occidentale a été particulièrement influente. Parmi ceux représentés figurent Henri Matisse , Pierre-Auguste Renoir , Georges Braque , Paul Cézanne , Vincent van Gogh , Kees van Dongen , Alfred Sisleyet Pierre Bonnard .
Elle fut suivie en 1911 par l'exposition du groupe « Valet de carreau », à laquelle participèrent un grand nombre d'artistes de l' avant-garde russe et qui consacra l'évolution de la peinture et de la sculpture russes vers l'abstraction. L' exposition « 0.10 » , qui suivit en 1915 et dans laquelle furent exposées pour la première fois des peintures suprématistes, marqua le passage à l'art non objectif. En plus de Malevich, les exposants comprenaient Vladimir Tatline , Nadezhda Udaltsova , Lyubov Popova et Ivan Puni .
À quel point ces rencontres ont été inspirantes pour le développement de l'art russe moderne, on peut le voir dans le développement artistique de Malevitch, qui a trouvé son chemin dans le cubofuturisme à travers l'influence des impressionnistes français , les futuristes et les cubistes à travers un style post-impressionniste et néoprimitiviste, puis développé le suprématisme.
Développement
Le mouvement suprématiste a commencé avec les idées du peintre Kazimir Malevich, qui a promu l'abstraction géométrique et l'art abstrait , à la recherche de la suprématie du néant et de la représentation de l'univers sans objets. Le suprématisme a rejeté l'art conventionnel à la recherche de la sensibilité pure à travers l'abstraction géométrique. Il est né parallèlement au constructivisme .
Il s'est développé entre 1913 et 1923, sa première manifestation étant la peinture des champignons de Malevitch "Carré noir sur fond blanc" de 1915. 3 La première exposition du Suprématisme eut lieu à Moscou en 1915 où le Carré fut montré pour la première fois Noir et le Carré rouge. Cette même année, le peintre Kazimir Malevich et le poète Vladimir Mayakovsky ont écrit le manifeste.
Les suprématistes ne suivaient pas les styles de peinture traditionnels et ne transmettaient pas de messages sociaux. Les œuvres suprématistes augmentaient leur couleur et leur composition au fil du temps. 4
L'Association des artistes de la Russie révolutionnaire (créée en 1922) a déterminé qu'avec tant d'analphabétisme, il fallait revenir au réalisme. En 1925, cette avant-garde avait presque disparu. Le suprématisme (comme les travaux de Wassily Kandinsky et le néoplasticisme ) a été l'une des principales réalisations de l'abstraction .
Bien qu'il n'ait pas eu un large public en Russie, il a eu une influence majeure sur le développement de l'art et du design en Occident et sur le Bauhaus .
Les 3 et 5 décembre 1913, l' opéra Victory over the Sun est mis en scène au Lunapark Theatre de Petersburg . Le livret était d' Alexei Kruchonych , la préface de Velimir Khlebnikov , la musique a été écrite par Mikhail Vasilyevich Matyushin , et les costumes et les décors ont été créés par Malevitch. Comme dans la Commedia dell'arte , les artistes ont utilisé des personnages stéréotypés tels que "l'homme fort", "le lâche", "le fossoyeur" et "l'homme nouveau".
L'opéra était une coproduction des quatre artistes qui y travaillaient depuis une rencontre en juillet 1913. Leur but était de rompre avec le passé théâtral habituel et d'utiliser une "langue russe claire, pure et logique". Malevich l'a mis en pratique en créant des costumes avec les matériaux les plus simples et en utilisant des formes géométriques. Des projecteurs scintillants illuminaient les personnages de telle sorte qu'alternativement les mains, les jambes ou les têtes disparaissaient dans l'obscurité. Le rideau de scène montrait un carré noir.
Le travail du rideau principal a inspiré Malevitch pour créer le tableau Le Carré noir .
Carré noir
L'œuvre picturale initiale du suprématisme était la peinture Carré noir de Malevitch , une pure huile noire sur fond blanc. Il a été exposé pour la première fois avec 38 autres peintures suprématistes de Malevich à l'exposition 0.10 à Petrograd en 1915. 1 Dans le catalogue, il s'appelait simplement "Square". Malevich lui-même l'a qualifié d '"icône sans cadre de mon temps". Avec cette désignation, il reprenait un débat qui avait lieu en Russie depuis le milieu du XIXe siècle .si la peinture russe doit s'orienter vers l'art occidental ou développer son propre langage pictural ancré dans la tradition russe. Le symbole de la tradition russe était l'icône. Tout comme les paysans russes plaçaient leurs icônes dans le coin est d'une pièce, Malevitch a également accroché son carré noir dans le coin est à une exposition de 0,10.
Naum Gabo , l'un des témoins contemporains de cette évolution, écrira plus tard :
L'idéologie de la non-objectivité proclamée par les suprématistes en 1915 est le résultat du rejet de l' expérience cubiste , bien que les historiens de l'art ne voient toujours pas l'influence réelle et générale que la conception russe de l'art - l'icône autant que celle de Vroubel - avait dans la pensée et la vision consciente de ce groupe d'artistes russes
.
En même temps, Malevitch comprenait le Carré Noir comme la condensation maximale de la masse colorée ; c'était pour lui le symbole de "l'économie géométrique". Il a lui-même écrit dans son livre du Bauhaus The Non-Objective World , publié en 1927 : 5
} Par suprématisme, j'entends la suprématie de la sensation pure dans les arts visuels. [...] Quand, en 1913, dans mon effort désespéré pour libérer l'art du lest de la représentation, je me réfugie dans la forme du carré et expose un tableau qui ne représente plus qu'un carré noir sur fond blanc, les critiques , et avec eux la société, soupira : Tout ce que nous aimions est perdu : Nous sommes dans un désert... Devant nous se dresse un carré noir sur fond blanc". [...] Le carré noir sur fond blanc fut la première expression de la sensation non objective : le carré = la sensation, le champ blanc = rien en dehors de cette sensation.
La réaction au Carré noir est sans équivoque : un affront à la manière académique et réaliste de peindre, on l'appelle le "carré mort", le "rien personnifié". L'historien de l'art Alexander Benois l'a décrit dans le magazine de Petrograd The Tongue comme "l'astuce la plus rusée de la dernière foire d'art". L'écrivain russe Dmitri Merezhkovsky s'est joint à la condamnation, parlant de l' invasion de la culture par des voyous .
Suivra, en 1915, le Carré Rouge : réalisme pictural d'une paysanne en deux dimensions , un carré peint en rouge vif sur fond beige. Aujourd'hui, comme le Carré noir sur fond blanc , il se trouve au Musée d'État russe de Pétersbourg . Pour Malevitch, c'était le signal de la révolution ; D'autres peintures en couleur ont suivi, qui sont cependant devenues de plus en plus multipartites.
En 1919, Malevitch peint Le Carré Blanc , concluant ainsi ses expérimentations picturales avec le suprématisme pour le moment. Pour Malevitch, le carré blanc était le signe de « la connaissance de soi d'un achèvement purement utilitaire de l'homme total » et l'expression de la pure non-objectivité.
Le développement du suprématisme s'est accompagné dès le début de larges concepts théoriques. Déjà la scénographie de l'opéra La Victoire sur le Soleil était justifiée dans un manifeste.
En réponse aux critiques acerbes que provoquait le tableau Le Carré noir , Malevitch écrivit une longue lettre à Benois, qui est aujourd'hui considérée comme l'un des premiers documents de la philosophie suprématiste :
}... Je suis content que le visage de mon carré ne puisse être associé à aucun maître ou heure. Vérité? Je n'ai pas obéi aux parents et je ne suis pas comme eux. Et je suis une scène [...] Ma philosophie est : destruction des villes et villages tous les 50 ans, expulsion de la nature de l'art, destruction de l'amour et de la sincérité dans l'art, pour rien au monde que de tuer la source vivante en l'homme [...] Et vous ne verrez jamais le sourire de la psyché juste dans ma place. Et ma place ne sera jamais un matelas pour la nuit d'amour
Malevitch a cherché un terme alternatif pour un idéal de l'art qui n'était pas objectivé et qui correspondait au concept de « Dieu » dans la religion , au principe de « perfection technico-représentative » dans la science , ou de « beauté » dans l'art académique . Ces idéaux génèrent des objectifs et des méthodes. Sa réalisation déclenche chez l'homme la confrontation avec son environnement. Cependant, en raison de la différence irréconciliable entre les trois directions de la religion, de l'art et de la science, l'homme commence aussi à comprendre son environnement différemment, c'est-à-dire à classer, à objectiver, selon la direction prise. Mais puisque le même objet peut être décrit de trois manières différentes par les trois points de vue, selon Malevitch, il est démontré que cet objet a sa propre base d'être, indépendante de l'homme, dont l'essence n'a pas encore été pleinement saisie par homme.
Le principe le plus élevé que Malevitch a formulé est donc celui que les trois directions de la cognition ont en commun. Chacun de ses idéaux est non objectif en termes absolus, de sorte que leur dénominateur commun, la non-objectivité , est le plus élevé pour Malevitch - Suprématisme. Il a dérivé le terme (par le rôle intermédiaire joué par les langues française et polonaise) du mot latin suprematia (supériorité, dominance ou suprématie).
El Lissitzky - le pont vers l'ouest
L'artiste le plus important qui a transmis à l'étranger la forme d'art développée par Malevitch et les idées associées était le peintre El Lissitzky. Lissitzky a traité intensivement du suprématisme, en particulier entre 1919 et 1923. Il a été profondément impressionné par les œuvres suprématistes de Malevitch ; il y voyait l'équivalent théorique et visuel des révoltes sociales : le suprématisme, avec sa radicalité, était pour lui l'équivalent créateur d'une nouvelle forme de société. Lissitzky a déplacé l'attention de Malevitch vers ses constructions Proun, qu'il a lui-même décrites comme une "station de transition de la peinture à l'architecture". Cependant, dans le même temps, les constructions de Proun sont le signe d'une distanciation artistique vis-à-vis du suprématisme. Pour lui, le "Carré noir" de Malevitch était le point final d'un processus de pensée cohérent, qui devait cependant être suivi d'un nouveau travail constructif. Il l'a vu dans ses constructions de Proun,
En 1923, Lissitzky installe des salles d'exposition à Berlin , Hanovre et Dresde . Salles d' exposition d'art non objectif . Au cours de ce voyage vers l'Ouest, El Lissitzky a eu un échange étroit avec Theo van Doesburg , jetant ainsi un pont vers De Stijl et le Bauhaus .
Comme Malevitch, El Lissitzky a également contribué aux fondements théoriques de ce mouvement artistique : « Le suprématisme a conduit la peinture de l'état du nombre ancien dit représentatif à l'état du nombre abstrait moderne, qui est pur du représentatif, qui est un nombre qui par sa nature occupe une place indépendante à côté des objets."
Pendant la brève période de 1917 à 1921, les révolutions politiques et artistiques se déroulent en parallèle. Soutenu par le commissaire du peuple Anatoly Lunacharsky , un « nouvel » art a pu se développer sans ingérence directe de l'État. Dans cette première phase de la révolution, le nouveau langage formel est également utilisé pour la propagande politique et des slogans aux motifs suprématistes apparaissent sur les murs des maisons. Le biographe de Malevitch, Stachelhaus, appelle cela « une ironie de l'histoire de l'art », car le postulat de liberté intellectuelle du suprématisme était incompatible avec la « nouvelle politique économique ».", promulguée par le gouvernement à partir de 1921. Le suprématisme signifiait un art non objectif, sans objectif ni but. La "Nouvelle politique économique", en revanche, exigeait un art qui pourrait être politiquement fonctionnalisé. Cette revendication a fini par donner lieu à Réalisme socialiste .
De l'avis du nouveau gouvernement communiste, l'art de Malevitch était un produit de la tradition artistique bourgeoise et incompréhensible pour le prolétariat. Même le conservateur d'art libéral Lunacharsky n'a pas pu éviter la réputation croissante de Malevich en tant que formaliste décadent. L'Institut d'État de la culture artistique (GINChUk), dont Malevich était directeur, a été fermé en 1926 et la publication de la "Théorie de l'élément complémentaire dans la peinture" de Malevitch a été empêchée.
Au printemps 1927, Malevich se rendit en Allemagne pour étudier la possibilité de travailler au Bauhaus . Bien que le Bauhaus ait également été influencé par les idées artistiques de Malevitch à travers El Lissitzky, les visions du Bauhaus et de Malevitch sur l'art étaient trop différentes pour que Malevitch ait l'opportunité d'y travailler. Bien que le Bauhaus ait publié Le Monde sans objets de Malevitch dans sa série de livres en 1927, il écrivait dans la préface : « Nous sommes heureux de pouvoir publier l'œuvre actuelle de l'important peintre russe Malevitch dans la série de livres du Bauhaus , même si elle s'en écarte. de notre point de vue sur des questions fondamentales."
Alors qu'une exposition des oeuvres de Malevitch se tient à Berlin, il part pour la Russie le 5 juin 1927, laissant ses toiles en Occident. Certains historiens de l'art considèrent que le changement radical qui a eu lieu dans la peinture de Malevitch après son retour en Russie était sa tentative de recréer les peintures qu'il avait laissées à Berlin. Il rompt avec le suprématisme et revient à la peinture dans un style impressionniste tardif et cubo-futuriste, revenant à ses représentations de personnes et de paysans comme il l'avait fait avant sa période suprématiste. Il a repoussé plusieurs de ses toiles. En revanche, les tableaux qu'il réalise dans les dernières années de sa vie, dans lesquels il s'inspire du langage pictural de la Renaissance italienne , sont signés par lui d'un petit carré noir.
La suppression du suprématisme dans la perception russe de l'art s'est poursuivie pendant longtemps. Dès 1984, dans la préface du catalogue de l'exposition L'art russe du XXe siècle , le Russe Vitalij S. Manin écrivait sur la scène artistique du début du XXe siècle :
La vie artistique russe de la période pré-révolutionnaire se distingue par sa couleur, par la diversité des innovations artistiques émergentes et parfois très éphémères. Certaines directions de cette période constituaient la fierté de l'art russe, d'autres étaient une sorte d'étude préalable à une réflexion plus approfondie, la troisième continua longtemps à servir de vivier à une multitude de voies créatives secondaires, remodelées par le temps de bien des façons. . et même avec une résonance remarquable dans l'art soviétique des années plus tard
Il n'y a aucune mention du suprématisme, l'un des développements artistiques les plus importants de l'époque.
La réhabilitation de l'art russe d'avant- garde dans le premier tiers du XXe siècle n'a eu lieu qu'avec la perestroïka . Ce n'est qu'en 1988 qu'une rétrospective complète des œuvres de Malevitch a eu lieu à Saint-Pétersbourg .
Cubisme
Le cubisme est un mouvement artistique développé entre 1907 et 1917 , créé par Pablo Picasso , Juan Gris et Georges Braque , poursuivi à ses débuts par Jean Metzinger , Albert Gleizes , Robert Delaunay , María Blanchard et Guillaume Apollinaire . 1 C'est une tendance essentielle, car elle a donné naissance au reste de l' avant -garde européenne du XXe siècle . Ce n'est pas un ismeplus, mais elle est considérée comme la rupture définitive avec la peinture traditionnelle.
Le terme cubisme a été inventé par le critique français Louis Vauxcelles , celui-là même qui avait baptisé les Fauves , les appelant fauves (bêtes); dans le cas de Braque et de ses tableaux de L'Estaque , Vauxcelles dit avec dédain qu'il s'agit d'un tableau composé de "petits cubes" et de figures géométriques. C'est ainsi qu'est né le concept de « cubisme ». Le cubisme littéraire est une autre branche qui s'exprime avec des poèmes dont la structure forme des figures ou des images qui illustrent le thème, la rime est facultative et ils n'ont pas de métrique spécifique ou sont organisés en vers.
Le cubisme représente la réalité par l'utilisation dominante d' éléments géométriques , résultats d'analyse et de synthèse .