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Psychiatrie ( Dicipline inventè par Freud pour calmer la depravation juive)

La psychiatrie est une spécialité médicale traitant de la maladie mentale. L'étymologie du mot provient du mot grec psyche (ψυχή), signifiant « âme ou esprit », et iatros qui signifie médecin (littéralement médecine de l'âme). Le terme « psychiatrie » a été introduit pour la première fois en Allemagne par Johann Christian Reil en 1808, qui, d'emblée, a situé cette spécialité sous le signe de traitements qui comprenaient le traitement psychologique et chimique. En France, cette spécialité médicale s'est séparée de la neurologie à la fin du xxe siècle (1968) avec l'école de Charcot à la Pitié-Salpêtrière.

Pratiquée ordinairement par un médecin psychiatre, la discipline regroupe des spécialités telles que la pédopsychiatrie, qui concerne les enfants, la psychogériatrie destinée aux personnes âgées.

Le champ de la psychiatrie s'étend du diagnostic, au traitement, en passant par la prévention des troubles mentaux, incluant les divers troubles cognitifs, comportementaux et affectifs.

La psychiatrie repose essentiellement sur le postulat qu'un trouble observé chez un individu trouve son origine dans la personne de ce dernier, et plus précisément dans son cerveau.

Emil Kraepelin a étudié et proposé des idées de classification des maladies mentales.

L'histoire de la psychiatrie est relativement récente. Le mot « psychiatrie » est inventé en 1808 par Johann Christian Reil1 (1759-1813), qui fut le premier à affirmer que les méthodes de traitement psychique relevaient des méthodes médicales et chirurgicales les mieux étudiées. Il est enregistré en 1842, mais reste cependant peu usité jusqu'au xxe siècle.

De l'aliénisme à la psychiatrie

Certains considèrent Philippe Pinel comme le précurseur de la psychiatrie moderne.Cette section adopte un point de vue régional ou culturel particulier et doit être internationalisée (mars 2018).

En France c'est après la Révolution française que la psychiatrie s'est érigée en discipline médicale, et a modifié le statut social des aliénés (au sens de personnes atteintes de pathologie mentale)2. Dans l'esprit de rupture de la Révolution, un changement de conception s'amorce qui sera concrétisé sous Napoléon Ier avec l'article 64 du Code pénal sur l'irresponsabilité psychiatrique3, puis en 1838, sous Louis-Philippe. Ce n'est plus le Prince, à travers les Lettres de cachet, qui décide de l'internement, mais le préfet (qui garantit l'ordre public), ainsi que le médecin (dans l'intérêt du malade). La folie ne pouvant être un crime, un statut médical distinct est créé, ainsi que des établissements correspondants, lesquels sont bien souvent des établissements privés gérés par des congrégations religieuses. Cette nouvelle conception de la folie et de la législation qui en découle, est issue des thèses des « aliénistes », tels Philippe Pinel, ou son élève Jean-Étienne Esquirol. La Loi du 30 juin 1838 sur les aliénés consacre ainsi ces thèses. C'est une loi de police et d'assistance, qui a comme propos de protéger la société des aliénés, mais également de veiller à ce que les maux des aliénés soient adoucis, et leur guérison si possible obtenue4.

L'évolution de la discipline s'est particulièrement faite en Europe avec Joseph Daquin considéré comme le créateur de la médecine aliéniste, ainsi qu'avec l'École française, animée par des figures comme Philippe Pinel, Jean-Étienne Esquirol, ou, durant le xxe siècle, Jean-Martin Charcot, Gaëtan Gatian de Clérambault, Henri Ey ou encore Charles Lasègue, ainsi qu'avec l'École allemande : Wilhelm Griesinger ou Emil Kraepelin. De ces auteurs, on retiendra surtout les premiers grands systèmes de classification des maladies mentales, mais aussi leur prise en compte du traitement psychique des troubles, également appelé « traitement moral ». Aux États-Unis, les pionniers dans le traitement des patients sont Eli Todd et Dorothea Dix. En particulier, Todd fonde en 1823 un hôpital d'aliénés dans le Connecticut, avec une forte participation financière de la part du gouvernement américain.

Les résultats thérapeutiques ont été relativement isolés. Jusqu'au milieu du xxe siècle, les médicaments psychotropes n'existaient pas et les cures morales nécessitaient un investissement important souvent réservé aux privilégiés. En paraphrasant Michel Foucault, on peut dire que le rôle des aliénistes, puis des psychiatres, des asiles, qui sont devenus lors du Front populaire des hôpitaux psychiatriques, était de surveiller, garder, isoler, classifier et ramener à la raison les malades. Leurs conditions de vie étaient souvent déplorables. Les grands ensembles hospitaliers (les « asiles d'aliénés » selon le concept du xixe siècle), éloignés des villes, vivant en autarcie, étaient la règle. Ce n'est que dans la deuxième partie du xxe siècle que certains hôpitaux sont construits en ville dans le but affirmé de désenclaver « la folie ». En Italie, les hôpitaux psychiatriques ont été fermés en application de la loi 180 de 1978, dite « loi Franco Basaglia », alors qu'en France la psychiatrie hospitalière joue toujours actuellement un rôle central. On retiendra notamment qu'en France, durant la Seconde Guerre mondiale, 40 000 patients des hôpitaux psychiatriques sont morts de famine, du fait des restrictions alimentaires frappant ces établissements.

L'apparition des premiers traitements psychotropes, et en l'espèce des neuroleptiques, date des années 1950. L'introduction des premiers neuroleptiques, le largactil (1952), puis l'haldol (1957), fut une véritable révolution dans les services de psychiatrie et dans la prise en charge des malades atteints de troubles psychotiques5. Ces nouveaux médicaments ont permis de calmer les malades agités, délirants, ou hallucinés, de généraliser des traitements psychiques à bas coût grâce au progrès des industries pharmaceutiques dans ce domaine, et par là même de rendre possibles des retours au domicile, ou des placements des patients dans des structures intermédiaires en dehors des hôpitaux psychiatriques. Des traitements en ambulatoire deviennent possibles.

L'usage massif de ces traitements fut considéré par l'antipsychiatrie comme une mise sous « camisole chimique » des populations concernées.

Dans certains pays, on observe des stagnations ou même des régressions dans l'accès aux soins psychiatriques, en fonction du désengagement des États, des restrictions budgétaires, du manque de lits et de places, de spécialistes, de psychiatres, de psychologues cliniciens ou d'infirmiers.

En France la situation est contrastée. La psychiatrie y est dissociée de la neurologie depuis 1968. Outre les maladies mentales en tant que telles, le spectre des affections concernant la population prise en charge en psychiatrie, a considérablement évolué depuis les années 1970.

La demande de soins augmente, en parallèle d'une baisse de la démographie médicale dans les établissements psychiatriques du secteur public. Cela quoiqu'en France le nombre de psychiatres soit un des plus importants des pays développés. Les grandes villes de France, de Suisse et de Belgique sont actuellement parmi les villes les plus psychiatrisées d'Europe. La France par exemple compte, en 2010, 13 000 psychiatres, soit 1 pour 5 000 habitants6, soit bien plus que pour nombre de ses voisins européens. Néanmoins une part importante de ces praticiens vont prendre leur retraite d'ici 2020, et, au surplus, l'installation dans le secteur privé est plus investie par les psychiatres français que les carrières hospitalières, la psychiatrie publique française connaissant ainsi paradoxalement une situation de pénurie[réf. nécessaire].

Dans différents pays et en fonction du praticien (qu'il soit neurologue, psychiatre, psychologue ou psychanalyste), certaines pathologies ne sont pas décrites de la même façon. Ainsi un même patient n'est pas traité de manière identique en Chine, aux États-Unis ou en Arabie Saoudite, et selon le même diagnostic. Les durées d'hospitalisation tiennent aujourd'hui compte de l'évolution de l'état du patient, déterminée dans les nouvelles nomenclatures psychiatriques.

Si la psychiatrie moderne a cependant gardé un modèle paternaliste de référence provenant du début du xixe siècle, elle tend, depuis la fin du xxe siècle, à s'absorber dans le champ plus vaste de la santé mentale, en prenant en charge aussi bien les pathologies mentales que le malaise personnel. De nombreux patients sont pris en charge, en dehors même des critères de la pathologie psychiatrique déclarée. Les demandes de soins, provenant tant de la société que des intéressés eux-mêmes, sont croissantes.[réf. nécessaire] En effet, douze millions de Français seraient, d'après certaines études, eux-mêmes concernés par les troubles mentaux7. Pour beaucoup de ces patients, les structures de soins adaptées sont insuffisantes, voire inexistantes.

Au Royaume-Uni l'organisation de la prise en charge des troubles mentaux est différente de celle en place dans le système français qui est resté « hospitalo-centré », avec un développement important des soins à domicile. En Italie également, où les prises en charge ambulatoires ont été privilégiées, les hôpitaux psychiatriques ayant été fermés en application de la loi 180 prise sous l'impulsion de Franco Basaglia.

Christian Müller écrivait en 19828 : « quels que soient le temps et les modes, ce sont toujours les malades psychiques graves qui font les frais des idéologies, des mesures d'économies et autres décisions qui finissent par constituer des discriminations. »

Classiquement, la pédopsychiatrie, la psychiatrie de l'adulte et la psychogériatrie étaient différenciées. Différentes nouvelles spécialités se sont peu à peu dégagées, dans la mesure où une spécificité émergeait de leur pratique. Ainsi de la psychiatrie du bébé et de la psychiatrie mère-enfant, de la psychiatrie de l'adolescent, de la psychiatrie transculturelle, de l'addictologie, de la psychiatrie médico-légale, de la psychiatrie d'urgence en ce qui concerne les États-Unis, ou de la psychiatrie en situation humanitaire, ou de la psychotraumatologie...

Articles détaillés : Classifications en psychiatrie et Classification des troubles mentaux.Espérance de vie corrigée de l'incapacité concernant les conditions neuropsychiatriques sur 100 000 habitants en 2002.

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La question de la classification des maladies mentales est aussi ancienne que la discipline. Depuis Esquirol jusqu'à aujourd'hui les maladies mentales n'ont eu de cesse de se trouver classifiées sous des angles différents, complémentaires ou contradictoires. Cela jusqu'aux tentatives de proposer une classification unifiée et scientifique à travers la grille diagnostique américaine des maladies mentales (le DSM), ou au plan international, à travers la classification internationale des maladies (la CIM). Ces dernières tentatives sont à ce jour un demi échec car elles n'ont pas été adoptées dans tous les pays. L'unanimité n'est pas acquise en la matière, et le projet d'unifier ces classifications, malgré les groupes de pression contradictoires en présence - les lobbies pharmaceutiques, l'OMS, l'Association américaine de psychiatrie (APA), etc. - reste encore largement contesté, également en France, parmi les psychiatres et les psychologues cliniciens soucieux d'une psychopathologie rigoureuse et non-réductrice9.

Le normal et le pathologique

La question de la norme a été amplement discutée sans qu'on soit arrivé à un minimum de consensus. C'est peut-être encore Georges Canguilhem10 qui a donné la définition la plus complète de cette problématique, même si cette approche date d'une époque ancienne.

En matière de troubles psychiques, la notion de maladie n'est pas univoque. La question s'est posée de savoir si le trouble obsessionnel compulsif, le trouble du déficit de l'attention, certains troubles psychotiques, l'anorexie, ou les addictions, sont bien des maladies.

Dans un de ses écrits, Georges Lanteri-Laura11 revient sur ces questions, constate qu'il existe plusieurs modèles médicaux et que la sémiologie psychiatrique peine toujours à trouver son référent. La situation n'a guère évolué depuis, bien que les avancées scientifiques en matière d'imagerie médicale et dans les neurosciences, permettent de nouvelles classifications et nomenclatures. On peut penser que cette question polémique s'est accrue avec des confusions toujours possibles ayant trait aux différentes définitions de la maladie mentale, aux traitements associés, à l'obligation de soigner, ou de se soigner12[source insuffisante].

Deux grandes classifications des maladies mentales impliquent le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), proposé par l'Association américaine de psychiatrie, et la Classification internationale des maladies (CIM-10) de l'OMS. La méthode utilisée pour définir les maladies mentales se veut neutre et apolitique, que ce soit vis-à-vis des grands courants ou des régimes politiques, des normes morales, etc. La méthode pour définir une maladie mentale est l'expérience clinique : différents psychiatres réunis pour la création du DSM analysent statistiquement les symptômes communs à des situations cliniques qu'ils reconnaissent proches.

Ces classifications sont néanmoins sujettes à révision, comme l'indique le TR (texte révisé) de DSM-IV-TR, ou le DSM-5 publié en 2013.

Il existe également des classifications utilisées uniquement dans un pays déterminé, comme la Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent.

Le DSM et la CIM font l'objet de vives controverses pour leur parti pris d'objectivation de la maladie mentale. Leur système repose sur une comptabilité de signes symptomatiques, corrélés à un diagnostic et à un traitement. Ces classifications s'écartent ainsi de la psychopathologie clinique. Les tenants d'une approche non mécaniste des troubles mentaux leur reprochent de servir une approche neurobiologique des troubles mentaux, en négligeant la complexité des situations cliniques, et de s'être rangés au service des pharmacothérapies13.

Les partisans de ces classifications défendent, de leur côté, qu'elles restent le moyen le plus simple pour les psychiatres d'approfondir leurs connaissances sur des médicaments utiles qu'ils utilisent quotidiennement.

Principaux troubles (ces manifestations  se trouvent que chez les patients juifs car ils ne possedent pas la meme corporalitè notre)

  • Troubles pédopsychiatriques
    • Troubles de l'apprentissage
    • Troubles des habiletés motrices
    • Troubles de la communication
    • Troubles envahissants du développement
    • Troubles alimentaires pédiatriques
    • Troubles du contrôle sphinctérien
    • Déficit de l'attention
    • Retard mental
    • Autres Troubles cognitifs (cannibalisme)
    • Delirium ou autres états confusionnels
    • Démences
    • Troubles amnésiques
    • Autres
  • Troubles psychiques
  • Abus de substance et addictions
    • Alcool
    • Amphétamines
    • Caféine
    • Cannabis
    • Cocaïne
    • Hallucinogènes
    • Solvants volatils
    • Nicotine
    • Opiacés
    • Phencyclidine
    • Anxiolytiques, sédatifs, hypnotiques
    • Troubles liés à plusieurs substances
    • Troubles liés à une substance inconnue
  • Troubles psychotiques
    • Schizophrénie
    • Trouble schizophréniforme
    • Trouble_schizo-affectif
    • Trouble délirant
    • Trouble psychotique bref
    • Autres
  • Troubles de l'humeur
    • Troubles dépressifs
    • Troubles bipolaires

  • Troubles anxieux
  • Troubles somatoformes
  • Troubles dissociatifs
  • Troubles de l'adaptation
  • Troubles de la personnalité
  • Troubles de l'identité sexuelle
  • Troubles des conduites alimentaires
  • Troubles du sommeil
  • Troubles du contrôle des impulsions
  • Troubles factices
  • Mythomanie
  • Autres

En France, le scandale de la mort par famine de plusieurs dizaines de milliers de personnes internées dans les hôpitaux psychiatriques pendant la Seconde Guerre mondiale ( cela appartient a une epoque qui ne touche pas la notre), le renouveau démocratique de la Libération, ainsi qu'une volonté d'humaniser les hôpitaux psychiatriques, ont donné naissance au Mouvement désaliéniste, mené par Lucien Bonnafé, qui a promu, contre la logique de l'enfermement, le développement d'une prise en charge en dehors des murs de l'hôpital psychiatrique. Ce courant, ainsi que celui dit de la psychothérapie institutionnelle, initié par François Tosquelles, durant la Seconde Guerre mondiale au centre hospitalier de Saint-Alban en Lozère, a développé des expériences de structures thérapeutiques originales, dans et hors les murs de l'hôpital. La conception de la maladie mentale et la discipline psychiatrique ont été repensés. Alors que, jusque-là, l'internement et le paternalisme médical étaient prévalents, un processus d'externalisation et de désinstitutionnalisation a été entrepris. Ce processus se concrétise dans la création de la psychiatrie de secteur, avec l'édiction de la circulaire ministérielle du 15 mars 1960 qui fonde le secteur psychiatrique17, lequel est légalisé par une loi de 198518. On peut définir le secteur comme une zone géodémographique, instituant une continuité de la prise en charge de la santé mentale d'une population par une même équipe, dans un esprit de rupture avec la logique ségrégative et uniquement « hospitalo-centriste » d'avant la deuxième guerre mondiale.

En France, la psychiatrie publique est régie selon le principe de la sectorisation depuis une circulaire ministérielle du 15 mars 1960. En effet depuis cette date, chaque aire géographique bien délimitée correspond à un établissement psychiatrique précis. L'aire géographique concernée, d'environ 70 000 habitants, est rattachée à une unité de soins de référence, où seront pris en charge tous les types de pathologies psychiatriques. Les soins en santé mentale s'organisent donc dans le cadre de la psychiatrie de secteur, avec des structures externes qui assurent le suivi médico-psychologique de la population concernée, sous la direction d'un hôpital de référence. Le secteur psychiatrique a été remis en cause par la loi HPST de juillet 2009, qui a créé les « territoires de santé », qui sont des entités géographiques plus vastes que les secteurs psychiatriques19.

Du fait d'une politique d'économie mise en place à partir des années 1980, les services psychiatriques disposent actuellement de moitié moins de lits qu'auparavant, mais de davantage de structures alternatives à l'hospitalisation. Les patients sont inclus progressivement dans les processus décisionnels hospitaliers depuis la loi prise par ordonnance du 24 avril 1996, portant réforme de la sécurité sociale20, qui instaure une représentation obligatoire des usagers dans les instances hospitalières, ainsi qu'avec le développement encouragé par les pouvoirs publics d'associations et de clubs de patients spécifiques à la psychiatrie et à la santé mentale (cf. le concept de groupe d'entraide mutuelle, mis en place par la loi du 11 février 2005 relative aux handicapés et à l'égalité des chances).

Le développement de la politique de sectorisation psychiatrique s'est affirmé dans les années 1970, sur le fond de la systématisation de l'administration aux patients psychiatriques de traitements psychotropes, mais aussi contradictoirement, sur celui de l'essor du Mouvement désaliéniste, de la psychanalyse, et des courants de l'antipsychiatrie21.

Il existe trois modalités d'admission en soins hospitaliers dans un service de psychiatrie :

  1. Le soin libre, ancienne « hospitalisation libre », dans laquelle le patient accepte volontairement les soins et peut quitter l'établissement, y compris contre avis médical, comme dans n'importe quel autre hôpital. Ce type d'hospitalisation a lieu en hôpital public ou privé. C'est le mode habituel d'hospitalisation en service psychiatrique. Le patient y dispose des mêmes droits que ceux dont bénéficient les patients hospitalisés en hôpital général ;
  2. La mesure de SDRE ou « admission en soins psychiatriques sur décision du représentant de l'État » (ancienne hospitalisation d'office, HO), est un mode d'admission décidé par un arrêté du préfet, au vu d'un certificat médical provenant d'un médecin qui ne peut être psychiatre de l'établissement d'accueil de la personne admise. S'il s'agit d'une mesure provisoire prise par le maire, ou à Paris par le commissaire de police, l'arrêté a une validité de 48 heures. Pour que les soins puissent continuer d'office, l'arrêté provisoire doit être confirmé par le préfet. On peut ainsi prendre en charge le patient sans son consentement, s'il n'est pas, ou s'il n'est plus, en mesure de juger et de comprendre la nécessité du soin, et s'il y a trouble grave à l'ordre public ou compromission de la sûreté des personnes. Le patient est ensuite examiné par un psychiatre hospitalier qui établit des certificats à 24 heures, 72 heures, entre le 5e et le 8e jour, puis mensuellement. L'hospitalisation complète ne peut pas se poursuivre au-delà de 15 jours sans qu'elle soit contrôlée, sur son bien-fondé et sur sa légalité, par le juge des libertés et de la détention (JLD) qui est obligatoirement saisi par le Préfet. Une demande de levée d'hospitalisation peut être faite au Préfet par le psychiatre responsable du patient. Le Préfet accepte ou pas la demande. En cas d'accord, et dès retour de l'arrêté préfectoral, le patient n'est plus soumis à cette mesure et est soit sortant, soit en soins libres. La nouvelle loi du 5 juillet 2011 permet la poursuite des soins en ambulatoire (à domicile ou dans une structure alternative à l'hospitalisation complète) dans le cadre d'un programme de soins qui est proposé au préfet par le psychiatre hospitalier suivant le patient. Si le patient ne suit pas ce programme de soins, sa ré-hospitalisation peut être proposée au préfet ;
  3. La mesure de SDT ou « admission en soins psychiatriques sur demande d'un tiers » (ex-« HDT »), intervient lorsque le patient n'est pas en état de consentir aux soins en raison de ses troubles mentaux, et qu'il nécessite une surveillance constante en milieu hospitalier. L'admission nécessite :
    • une demande manuscrite d'un tiers (membre de la famille ou proche) connaissant le patient préalablement à la demande,
    • les certificats médicaux circonstanciés de deux médecins dont l'un au moins est extérieur à l'hôpital d'accueil.

Comme dans la mesure de soins sur décision du représentant de l'État (SDRE), le psychiatre hospitalier établit des certificats à 24 et 72 heures, entre J5 et J8, puis mensuellement. L'hospitalisation ne peut se poursuivre plus de quinze jours sans qu'elle soit contrôlée par un juge des libertés et de la détention (JLD). Les soins sous contrainte à la demande d'un tiers peuvent être levés à la demande du tiers demandeur ou de la famille du patient, si le psychiatre hospitalier ne s'y oppose pas (nouvel article L 3212-9 du code de la santé publique). En alternative à l'hospitalisation contrainte à temps complet, peut être mis en place un programme de soins qui permet une sortie du patient en dehors de l'établissement, soit à temps partiel, soit en soins ambulatoires sous contrainte. Les programmes de soins sont la continuation sous des modalités plus souples des mesures de soins sur demande d'un tiers (sous la dépendance du directeur de l'établissement), ou des mesures de soins sur décision du représentant de l'État (sous la dépendance d'une décision du Préfet). Ils sont modifiables par le psychiatre hospitalier qui suit le patient, qui peut proposer une ré-hospitalisation contrainte à temps complet en cas d'inobservance par le patient du programme de soins.

Il existe trois variantes des soins sur demande d'un tiers :

  1. L'admission en soins sur demande d'un tiers sur le mode normal (SDT). Dans ce cas de figure deux certificats médicaux sont requis, dont l'un doit provenir d'un médecin extérieur à l'établissement d'accueil ;
  2. Le cas d'urgence (SDTU), où existe un risque d'atteinte grave à l'intégrité du patient. Dans ce cas un seul certificat médical est requis, qui peut émaner d'un psychiatre de l'établissement d'accueil. Dans cette procédure, les certificats suivants des 24 et 72 heures sont rédigés par des psychiatres distincts ;
  3. Le cas du péril imminent pour la santé du patient (SPI), dès lors qu'aucun tiers valide ne peut être contacté, le directeur de l'établissement psychiatrique peut prononcer l'admission sans qu'il y ait demande d'un tiers, au vu d'un seul certificat médical d'un médecin extérieur à l'établissement.

La première loi ayant porté sur la psychiatrie a été la loi du 30 juin 1838 sur les aliénés. Elle a connu une longévité exceptionnelle. Le 27 juin 1990, une nouvelle loi lui a été substituée, qui avait pour objectif de moderniser et de limiter les abus que permettait l'ancienne loi du 30 juin 1838, conformément au développement de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme. Des dispositions nouvelles ont renforcé les droits de la personne malade, notamment sur l'obligation de l'information du patient sur ses droits et voies de recours.

La loi no 2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge22, est la dernière grande réforme des soins psychiatriques sans consentement. Imposée, sur son volet judiciaire, par une décision du Conseil Constitutionnel du 26 novembre 201023 sur une question prioritaire de constitutionnalité24, elle introduit le contrôle obligatoire du juge des libertés et de la détention avant le 15e jour de l' l'hospitalisation sans consentement (avant le 12e à dater du 1er septembre 2014). À défaut de ce contrôle judiciaire dans les délais prescrits la mainlevée est acquise d'office. À noter que la saisine du juge judiciaire était une possibilité facultative, non systématique, dans les législations précédentes.

L'autre nouveauté de cette réforme, est que la loi ne porte plus seulement sur l'hospitalisation complète, l'obligation de soins pouvant se poursuivre après la sortie du patient si un programme de soins est établi. La loi du 5 juillet 2011 a prêté lieu à une abondante littérature25. En 2015, 92 000 patients ont été pris en charge sous contrainte, on constate donc une augmentation de 12 000 personnes par rapport à 2012.

Le crépuscule d'une idole. L'affabulation freudienne. Michel Onfray, Grasset 2010, 613p. 

Le livre de MICHEL ONFRAY fait du bruit et des vagues et il le mérite. Sans doute le fallait-il bien devant la réitération périodique, exaspérante et niaise (tous les ans ou presque, depuis 40 ans, dans le Nouvel Observateur, le Point, l'Express, le Monde...) de fables hagiographiques sur Freud « version féerique d'un homme génial découvrant tout seul le continent vierge de l'inconscient », présenté comme un héros des temps modernes (des Lumières1 ), auteur d'une révolution épistémologique sans précédent, d'un changement de paradigme inouï, dans une solitude admirable (comme Moïse sur le Sinaï), au milieu d'une 1 E. ROUDINESCO invente même pour lui, « conquérant », le concept de « lumières sombres » ! [on avait déjà les « obscures clartés »...] Là où MICHEL ONFRAY (p. 538) explique qu'« il n'existe pas d'Aufklärung pessimiste » et que la vision tragique de FREUD relève plutôt de l'antiphilosophie et de l'antihumanisme construits sur l'hypothèse d'un mal radical, d'un genre de péché originel : l'ICS, la pulsion de mort.

incompréhensible hostilité (suspecte d'antisémitisme).... selon des « cartes postales » parfaitement stéréotypées2 . Celles-ci sont inlassablement reconduites, sans travail critique par des « historiens » membres de la confrérie et qui ne sont, dans le meilleur des cas, que des journalistes d'opinion ou des nostalgiques de cette période révolue où l'on ne pouvait accéder à une chaire psychiatrique ou psychologique si l'on n'était pas freudien ou lacanien3 . MARTHE ROBERT avait intitulé une de ses études freudiennes « Roman des origines et origines du roman » 4 . Le livre de MICHEL ONFRAY aurait pu bénéficier du même titre. MICHEL ONFRAY donne ses « cartes » d'entrée de jeu (pp.29-30) ; elles résument et donnent le plan du livre, autour de dix propositions paresseusement avalisées par la tradition scolaire et universitaire en une vulgate qui tient dans la main d'un enfant et se transmet comme un innocent catéchisme : 1) La découverte de l'Inconscient (ICS) est due au génie solitaire de Freud et à son seul mérite. 2) C'est par les lapsus, oublis, actes manqués, mots d'esprit que l'on accède à l'ICS et que se constitue une véritable « psychopathologie de la vie quotidienne ». 3) Le rêve, interprétable, est travestissement d'un désir refoulé et, par-là, la voie royale qui mène à l'ICS. 4) La psychanalyse procède d'observations cliniques et relève de la science. 5) La psychanalyse est une thérapeutique qui, via le divan et les règles de la cure, soigne et guérit des malades psychiatriques (névroses et psychoses). 6) La conscientisation d'un refoulement obtenu lors de l'analyse entraîne la disparition du symptôme, sans réapparition substitutive. 7) Le complexe d'Oedipe est la découverte cruciale de Freud et il est universel. 8) Les résistances à la psychanalyse prouvent l'existence d'une névrose chez le sujet rétif. 9) La psychanalyse libère, est une discipline émancipatrice. 10) Freud incarne, un siècle après les encyclopédistes, la permanence de la rationalité critique emblématique de la philosophie des Lumières. Et, plus récent, un Freud bourgeois libéral, qui aurait manifesté pendant toute sa vie une « sensibilité de gauche » ! (p.406). 2 « La vie des saints », comme disait E. ROUDINESCO de l'album de JUDITH MILLER sur son père J. LACAN. La plus cocasse est la légende de l'abstinence sexuelle sublimée dans la création : celle d'un Freud renonçant au sexe autour de la quarantaine (comme les MARITAIN pour mieux se consacrer à Dieu) pour se consacrer, lui, tout entier à l'édification de sa théorie psychanalytique... avec Minna (sa belle-sœur) pour repos du guerrier (du « conquistador », revendique-t-il, là encore en toute modestie). « La sublimation, voilà donc un magnifique concept pro domo », écrit MICHEL ONFRAY (p160). 3 Cf. PERCIVAL BAILEY, Sigmund le tourmenté, La table ronde, 1972. 4 Grasset 1972.

Toutes ces affirmations, optimistes et « performatives », doivent être révisées, corrigées : ce sont des erreurs, des illusions ou des mensonges, des formulations catathymiques ou des pétitions de principe. Et le livre aurait pu s'appeler tout aussi bien « Sigmund au pays des merveilles » (p.349). Mais, insiste bien MICHEL ONFRAY (p. 140), « il ne s'agit pas de juger moralement d'un trajet, mais d'en effectuer une cartographie amorale afin de voir ce qu'il a fallu taire comme vérités historiques pour constituer une légende ». Les réactions ont été vives, violentes même, injustes souvent (E. ROUDINESCO dans Le Monde ; le frère terroriste de Mr Gendre à la TV ; RAPHAEL DRAÏ pour le site Magistro, etc...). MICHEL ONFRAY y a répondu crânement, du tac au tac, sans se laisser intimider. Du coup : Gérard Miller qui n'avait manifestement pas eu le temps de lire les 600 pages en a perdu son sang-froid et sorti un argument étonnant : « avant FREUD, on n'écoutait pas les malades » 5 ! D'autres (Les Synoptiques) ont essayé lamentablement d'opposer « le prof de philo pour les ménagères de moins de 50 ans » (sic) au dauphin du « Maître absolu », le spécialiste de l'agit-prop dans les beaux quartiers, celui qui fait trembler les visons du XVI° (comme jadis Leo Ferré), qui ne répond jamais à des questions qu'en posant d'autres questions... MICHEL ONFRAY avait d'ailleurs anticipé les critiques : « on ne déchire pas le voile des illusions sans encourir la colère et la haine des dévots ». Dans le meilleur des cas, on entend dire (par A.DE MIJOLLA ou J. CHAZAUD, par exemple) que ce livre n'apporte rien qu'on ne connaisse déjà sur les insuffisances, les fautes ou les errements de FREUD6 ... C'est peut-être exact, mais pourquoi cette conspiration du 5 E. ROUDINESCO sous-titre son supplément du Monde sur Freud : la « révolution de l'intime ». MICHEL ONFRAY relativise (p101) et rappelle « cette introspection ordinaire à laquelle invitent tous les philosophes stoïciens de l'antiquité, puisqu'elle constitue pour eux l'un des exercices spirituels majeurs de la pratique existentielle de leur discipline ». Pas de quoi voir, 2000 ans après, dans la proposition de Freud un « exploit » (Jones). 6 Moi-même en avait fait, après tant d'autres l'inventaire, en 1973 (Le psychiatre et la psychanalyse, Ed.ESF Paris) pour finalement conclure, sans acrimonie et même avec une certain sympathie, que « Ce FREUD déçu par la neurologie de son temps, obsédé par le sexe, angoissé par la mort ; ce Freud contradictoire « perpétuellement débordé par lui-même » (DAGOGNET) qui, en 1907 dit le contraire de ce qu'il disait en 1891, en 1925 le contraire de ce qu'il écrivait en 1905, qui remplace sans vergogne une topique par une autre (et l'on sait que la dernière n'est pas la meilleure), ce FREUD humain pour tout dire, nous l'avons adopté, il est des nôtres » (p.92). Maintenant, si j'avais lu le livre DE MICHEL Onfray avant d'écrire « La psychiatrie est-elle encore un humanisme? » (L'Harmattan 2010), je l'aurais peut-être dédouané un peu moins vite du soupçon d'antihumanisme. Si FREUD n'invente pas la chose psychanalytique, comme dit MICHEL ONFRAY (p. 448), on peut (peut-être) « remercier » FREUD et garder la « chose », en la sortant de la légende « pour l'inscrire dans l'histoire où elle a tenu sa place un siècle durant,

silence sur ces enquêtes et travaux si sérieux et si vite oubliés [H. ELLENBERGER en 1970, Frank SULLOWAY en 1979, M. BORCH-JACOBSEN en 1996, le Livre noir en 2005...] ou hâtivement disqualifiées pour extrême-droitisme supposé ? Comme si FREUD était de gauche ! (voir pp. 405, 466). Comme si la mise en garde d'un homme indiscutablement de gauche comme CAVANNA7 n'était pas oubliée elle aussi par cette bourgeoisie honteuse passée à la « Gauche-caviar » sans montrer patte blanche (ou rouge). MICHEL ONFRAY est à gauche [il l'avoue, p594], si l'on tient à cette archaïque et stérile distinction, comme l'était CAMUS par rapport à SARTRE : c'est-à-dire fils de prolétaire (c'est la seule carte de visite acceptable « à gauche »). CAMUS8 qui ajoutait : « Si enfin la vérité me paraissait être de droite, j'y serais ». Or, la force de frappe du livre de MICHEL ONFRAY n'est pas (tellement) là. Elle est dans sa démonstration que la psychanalyse, c'est d'abord et essentiellement la névrose de Mr S. Freud ; « la psychanalyse agit en révélateur de son autoportrait » (p. 384). Et là, le dossier est accablant. Toute sa vie, FREUD s'est appliqué à se (nous) persuader que sa névrose était universellement partagée. Et MICHEL ONFRAY de psychanalyser9 brillamment FREUD (plus près de la réalité biographique que ne l'est jamais FREUD lui-même dans ses cas cliniques rapportés de manières si lacunaires et si tendancieuses) à partir de sa biographie reconstituée sous les discours hagiographiques et images d'Épinal. L'exercice est implacable et exemplaire, car ici toute interprétation est directement corrélée à des faits historiques, des déclarations (imprudentes souvent), des aveux (pas toujours reluisants) ou des écrits de FREUD, ses singularités biographiques... Ce qui est sûr, c'est que les psychanalystes professionnels (la corporation) pardonneront plus facilement à MICHEL ONFRAY la mise en pleine lumière des faiblesses de l'homme Freud, qu'ils n'ignorent pas (sa cupidité, son machisme, ses problèmes sexuels, son apolitisme conservateur, son ambition et ses détestations, etc.)10 que celles de sa théorie pseudo scientifique (épistémologie subjective, de convenance, exclusivement « performative », faisant de nécessité vertu et accumulant les pétitions de principe ; à défaut, faisant naître le soupçon que la théorie ne soit là que pour rendre compte des échecs de la thérapie11). Comme pour LACAN (et avant en attendant d'autres propositions qui ne manqueront pas de venir et qui, bien sûr, elles aussi, se trouveront un jour caduques ». C'est la sage proposition qui clôt l'ouvrage de MICHEL ONFRAY (p.576) présenté comme une « psychobiographie nietzschéenne de Freud ». 7 « Droite-gauche : piège à cons » 1978, JJ. Pauvert. 8 cité par MICHEL ONFRAY, p.594 9 Il dit reprendre la lecture de Freud et proposer « une interprétation de l'interprétation » (p117). Au nom de quoi le lui interdire ? Lacan s'en est-il privé? et a-t-il suscité moins de protestations ? 10 N'a-t-il pas reconnu lui-même que l'homme est un loup pour l'homme... 11 M. BENASSY déja, au Colloque sur Analyse terminée, analyse interminable, in Rev.fr.de psychanalyse n°2, mars-avril 1968, 246-258

un repli stratégique sur ce dernier pour sauver la discipline), ils vont dire que malgré les défauts de l'homme la théorie est excellente ; alors que les deux sont faits du même bois (André GREEN12). La méthode de Freud (selon MICHEL ONFRAY) : ‒ « Partir de soi, théoriser pour la totalité des hommes, mais ce faisant, revenir à soi parce que, finalement, on ne se sera jamais quitté », extrapoler une théorie universelle à partir d'une aventure personnelle (p. 124). ‒ User et abuser de la pensée analogique : « degré zéro de la réflexion » (pp. 366, 373)13 et de la pensée symbolique. ‒ -Poser des équivalences symboliques sur le mode performatif (p. 429)14 et « il crée la vérité en la nommant » 15 (p. 339). Freud est un magicien. ‒ -Son audace : l'assertorique (p. 291). « Freud propose un monde avec sa langue ». Il le parle (p. 376), les disciples l'apprennent et constituent ainsi le « foyer sectaire susceptible de donner un jour naissance à une religion ». ‒ -Sa logique : une sophistique en recours et secours au performatif autobiographique (pp. 273, 498). Le « verrouillage sophistique » de la doctrine (titre du chapitre VI) « inclut une lecture doctrinaire du refus de la doctrine ». On ne peut dès lors échapper à la domination idéologique de cette pensée totalisante, donc totalitaire, dans laquelle il n'existe aucune porte de sortie » (p. 456). Freud préfère la théorie (doctrine) à la thérapie. « Peu importait le soin, enseignait Freud, pourvu que la théorie avance » écrit MICHEL ONFRAY (p. 437). « Les patients ne sont bons qu'à nous faire vivre, et ils sont du matériel pour apprendre. Nous ne pouvons pas les aider de toute façon... » confie-til à Ferenczi (p. 414). Et à Eduardo Weiss: « Seuls peu de malades sont dignes des efforts que nous leur consacrons, si bien que notre position ne doit pas être thérapeutique, mais que nous devons nous estimer heureux d'avoir dans chaque cas appris quelque chose » (p. 430). Bref, on se paie sur la bête. Freud est vraiment obsédé par le sexe et son « pansexualisme » n'est pas un vain mot, même pour MARTHA FREUD qui voyait timidement dans la Psychanalyse 12 A. GREEN, in Magazine littéraire (n°315, nov.1993, 18-23), parlant de...LACAN. 13 « Que fait Freud quand il interprète un rêve? il fait comme si et, de fait, il obtient du sens » (MICHEL ONFRAY, p.366). 14 L'affirmation performative est définie, chez le linguiste AUSTIN, par cette étrange alchimie en vertu de laquelle la production d'un simple énoncé créerait ce qu'il énonce. Aubaine pour les freudiens et quelques autres (dont nos leaders politiques les plus charismatiques, à défaut d'être les plus efficaces). 15 LACAN ira plus loin encore : « Moi, la Vérité, je parle ! »

de son mari, une forme de « pornographie ». Cela a pu choquer ; cela ne fait plus que sourire. Freud tombe sous le coup de cette interpellation de NIETZSCHE16, un auteur qu'il a par ailleurs pillé (par « cryptomnésie » dit-il), mettant ses pairs (les philosophes) en garde contre leur « inspiration »... » alors que le plus souvent c'est une affirmation arbitraire, une lubie, une « intuition « et plus souvent encore un vœu très cher mais quintessencié et soigneusement passé au tamis, qu'ils défendent par des raisons inventées après coup. Tous sont, quoi qu'ils en aient, les avocats et souvent même les astucieux défenseurs de leurs préjugés, baptisés par eux « vérités ». Bref, le roi est nu (p. 70). Si jadis MARTHE ROBERT17 louait la « franchise » de FREUD avouant les mobiles intéressés de son orientation (« il a cherché parce qu'il avait besoin d'argent et ne pouvait se passer du sentiment de sa propre puissance »), RENE LOURAU en revanche relevait son « cynisme » et trouvait que Ma vie et la psychanalyse dégageait à plusieurs endroits un indiscutable « parfum d'arrivisme » 18 . FREUD a beaucoup menti, peu soigné et presque pas guéri (p. 456) résume MICHEL ONFRAY : ses fameuses « Cinq psychanalyses » ont toutes été des échecs, quoi qu'il en dise. Les intéressés eux-mêmes et les successeurs de Freud auprès d'eux en ont longuement témoigné. Pages 445-446, retour sur le « mensonge fondateur » : Le cas Anna O... . Car il faudra bien un jour que les psychanalystes admettent qu'il y a plusieurs interprétations possibles du même cas ou des mêmes faits19 (la démonstration en fut faite jadis, sans départager FREUD et JUNG). MIKKEL BORCH-JACOBSEN l'a montré sur le cas Anna O précisément20 , MICHEL JUFFE s'y est essayé sur le « Complexe d'Oedipe » 21. Pourquoi devrait-on par paresse (paresse de penser par soi-même : cf. KANT) ou par malveillance les voir toujours comme des « iconoclastes » ou des « révisionnistes / négationnistes » (expression dangereusement galvaudée par BOLZINGER et ROUDINESCO). FREUD veut s'imposer en scientifique... comme COPERNIC et DARWIN, dit-il 16 Mise en exergue de son livre par MICHEL ONFRAY, tirée de Par-delà le bien et le mal, 1ère partie, §5. 17 La révolution psychanalytique, 2 vol., Payot 1964. 18 L'institution de l'analyse (la psychanalyse dans la division du travail), Partisans n°46, fév.- mars 1969, pp. 26-38. 19 Sans nécessairement répondre à l'affabulation par une autre affabulation. Encore qu'on puisse s'y doublement tromper ! Voir l'excellent Et Nietzsche a pleuré d 'Irvin Yalom (Galaade éd.2007) qui, citant A. Gide (« L'histoire est un roman qui a été ») confirme et démontre que « le roman est de l'histoire qui aurait pu être » (p. 487). 20 Souvenirs d'Anna O...Une mystification centenaire, Aubier 1995. 21 La tragédie en héritage, Eshel 2000.

modestement. Mais il n'est pas (n'est plus) scientifique après 189622 ; fin de mois oblige. C'est un jeune médecin impatient de réussir, qui a des bouches à nourrir et qui cherche une spécialisation lucrative. Il se retrouve philosophe malgré lui (qu'il ne veut pas être) et plutôt un mauvais philosophe qui, en guise de Lumières, adoube l'occultisme, la télépathie, la transmission de pensée, le spiritisme ; invite aux causalités magiques, célèbre le monde enchanté du nouménal, en tournant le dos au phénoménal ; discrédite l'univers sensible et jubile de jongleries conceptuelles effectuées avec les objets intelligibles, les Idées pures... pour aboutir à de « pitoyables conclusions » (p. 383). Et si le matérialiste, comme l'écrit NIETZSCHE, enseigne « Contente-toi du monde donné « ... alors oui, dit ONFRAY (p.386), FREUD fut incontestablement « le plus antimatérialiste des philosophes du XXème siècle ». C'est là le deuxième point qui, à mon avis, donne son originalité au livre de MICHEL ONFRAY : Freud voulait être un grand scientifique. Il n'a été qu'un mauvais philosophe. Il briguait le prix NOBEL de médecine, il aurait mieux fait de postuler pour le Nobel de littérature23 ; il n'a eu que le prix GOETHE. La psychanalyse, c'est de la littérature (et pas de la meilleure). Michel ONFRAY ajoute plus précisément : « de la psychologie littéraire, exactement comme celle de Proust dans A la recherche du temps perdu ». En tout cas, il refuse de souscrire à la dernière des flagorneries à la mode des dévots, qui voudrait que FREUD incarnât la tradition philosophique libérale des « Lumières » qui, elle (dit-il, p.475) « ne criminalise pas ses opposants, ne les médicalise pas, ne les insulte pas, ne les méprise pas » * Alors qu'est-ce qui va changer maintenant dans le monde Psy ? Pas grandchose dans l'immédiat, mais il va être plus difficile de se dire freudien après le passage de la tornade ONFRAY... sûr ! Bien sûr, on va dire (on le dit déjà depuis un certain temps) qu'il reste LACAN, relève naturelle et solution aux problèmes laissés en chantier par FREUD24 . LACAN, dont ONFRAY dit que c'est « Freud au carré pour l'affabulation » (p. 381). Soit passer de Charybde en Scylla. L'inventaire critique en a déjà été fait pourtant (FRANÇOIS GEORGE25 , FRANÇOIS PERRIER26 , MIKKEL BORCH-JACOBSEN27 , THIERRY 22 Pas plus que LACAN n'était médecin après les Écrits, ANDRE BRETON après le Manifeste du Surréalisme, CLEMENCEAU après la guerre de 14-18. 23 Dixit WAGNER VON JAUREGG, Prix Nobel de médecine en 1927. 24 Je ne croyais pas si bien dire, en découvrant dans "Philosophies magazine" (n°36, février) et les extraits vidéo sur le net (ONFRAY vs. MILLER) que l'héritier de Lacan tente vainement de répondre avec Lacan quand Onfray ne veut parler que de Freud : dialogue de sourds. Mais chaque chose en son temps. 25 GEORGE (FR.) : L'effet Yau de poêle de Lacan et des lacaniens. Hachette, coll. « Essais », 1979, 204p. 26 PERRIER (F.) : Voyages extraordinaires en Translacanie. Paris, Lieu commun, 1985.

SIMONELLI28...), mais comme pour FREUD, cela a été oublié (ou, plus exactement, censuré). Il faudra attendre que le vase déborde et peut-être à nouveau les travaux d'Hercule/ONFRAY. La bataille sera plus rude encore et là le grand public ne pourra servir d'arbitre : on le dira (ou il se dira) incompétent. Il aura, en fait, d'autres sujets d'intérêt et d'autres chats à fouetter que ces « débats de diptères » qui ne manqueront pas d'endormir les foules. C'est d'ailleurs leur but recherché. Il y faudra des chamans, des fidèles, des « petits souliers » et des « biennécessaires » (comme disait LACAN), une institution (La Cause freudienne, par exemple), des réseaux, des phalanges, des plantons, des vigiles et des messagers, des dénonciateurs et des calomniateurs, des gardes du corps et des videurs, des infiltrés et des exfiltrés dans les comités de lecture et à la télévision, des correspondants de guerre et des gazettes... Tout est déjà en place. On n'attend qu'un deuxième décret ou Amendement Accoyer pour avoir le prétexte (on dira « provocation ») de repartir en guerre. La psychanalyse pour avoir la paix ? Allons donc ! Mais la haine n'est pas du côté qu'on voudrait nous faire croire29, insiste MICHEL ONFRAY qui ne veut pas se laisser intimider : elle est du côté des défenseurs de la légende, des officiants et professionnels du Mythe, pas chez ceux qui font un vrai travail d'historien. Le Lacanisme a toujours été, avant tout, « le discours du ressentiment » (PHILIPPE LABORIE30). LOUIS ALTHUSSER31 avait bien pointé, déja, cette caractéristique de LACAN (et de beaucoup de ses disciples) de ne pouvoir vivre et survivre qu' « à l'état d'alerte et de prévention », condamné à devancer les coups, à feindre au moins de les rendre avant de les avoir reçus, décourageant l'adversaire de l'écraser sous les siens... ». Alors -serait-ce le retour du refoulé ?- J-A. MILLER aurait-il finalement raison qui écrivait il y a quelques années 32 : « Voici un demi-siècle que Paris est parcouru des vibrations de haine qu'émettent incessamment les psychanalystes, haines neuves comme au premier jour, dont chaque décennie grossit le fleuve de nouveaux affluents. L'inconscient ne connaît pas le temps, les psychanalystes non plus ». 27 BORCH-JACOBSEN (M.) : Lacan le maître absolu, Paris, Flammarion 1990. 28 SIMONELLI (TH.) : Lacan, la théorie. Essai de critique intérieure. Ed. du CERF, Paris 2000, 300p. 29 E. ROUDINESCO : Pourquoi tant de haine ? Anatomie du Livre noir de la psychanalyse, Navarin éd.2005. 30 LABORIE (PH.) : Le patient absent de J. Lacan (L'innommable menace). L'Harmattan 2002. Coll. « Trouvailles et retrouvailles ». 31 ALTHUSSER (L.) : Freud et Lacan, 1963. Republié dans les Écrits sur la psychanalyse, Stock. Cité in Nouvel Observateur 9-15 sept.1993, 22. 32 Lettre à l'opinion éclairée, 13 septembre 2001.

Mais c'est ce que déplorait déjà FREUD lui-même en 191433 et en 193734 , HESNARD en 1970 35... A l'ouest donc, rien de nouveau : « C'est vieux comme le monde la nouveauté ». C'est ce que ne manqueront pas de dire ceux qui n'aimeront pas le livre de MICHEL ONFRAY et qui penseront, comme ANDRE BRETON, qu'il y a toujours un coin de voile qui demande à ne pas être levé : c'est la condition même de l'enchantement... MICHEL ONFRAY pourrait ne pas être contre d'ailleurs, qui fait de Freud une sorte de Merlin (dés)enchanteur : « Sigmund Freud s'inscrit dans la longue tradition des guérisseurs, des chamans, des magiciens... À un moment donné de l'histoire, le guérisseur a pris le nom de psychanalyste » (p.437). C'est ce que disait aussi, pensait et expliquait CLAUDE LEVI-STRAUSS il y a un demi-siècle36... mettant en garde contre le danger que le traitement (possiblement à l'insu du médecin), loin d'aboutir à la résolution d'un trouble précis, se réduise à la réorganisation de l'univers du patient en fonction des interprétations psychanalytiques ; soit à « dissoudre le traitement dans une fabulation ». MICHEL ONFRAY n'est pas seul. 

Médecine

La Medecine (S. freud invente deux medecines: celle des hopitaux publics-medicamentès-celle des apoticaires. Pour les faire marcher, il, et les autres juifs, inventerent la pauvretè).

La médecine (du latin : medicina, qui signifie « art de guérir, remède, potion »1), au sens de pratique (art), est la science témoignant de l'organisation du corps (anatomie), son fonctionnement normal (physiologie), et cherchant à préserver la santé (physique comme mentale) par la prévention (prophylaxie) et le traitement (thérapie) des maladies. La médecine humaine est complémentaire et en synergie avec la médecine vétérinaire.

La médecine contemporaine utilise l'examen clinique, les soins de santé, la recherche et les technologies biomédicales pour diagnostiquer et traiter les blessures et les maladies, habituellement à travers la prescription de médicaments, la chirurgie ou d'autres formes de thérapies.

Il n'existe pas suffisamment de données fiables pour déterminer le début de l'usage des plantes à des fins médicinales (phytothérapie). Les données médicales contenues dans le Papyrus Edwin Smith2 peuvent être datées du xxxe siècle av. J.-C.3. Les premiers exemples connus d'interventions chirurgicales ont été réalisés en Égypte aux alentours du xxviiie siècle av. J.-C. (voir chirurgie). Imhotep sous la troisième dynastie est parfois considéré comme le fondateur de la médecine en Égypte antique et comme l'auteur originel du papyrus d'Edwin Smith qui énumère des médicaments, des maladies et des observations anatomiques. Le papyrus gynécologique Kahun4 traite des maladies des femmes et des problèmes de conception. Nous sont parvenues trente-quatre observations détaillées avec le diagnostic et le traitement, certains d'entre eux étant fragmentaires5. Datant de 1800 av. J.-C., il s'agit du plus ancien texte médical, toutes catégories confondues. On sait que des établissements médicaux, désignés par l'expression Maisons de vie ont été fondés dans l'Égypte antique dès la première dynastie6.

Les plus anciens textes babyloniens sur la médecine remontent à l'époque de l'ancien empire babylonien dans la première moitié du IIe millénaire av. J.-C. Cependant, le texte babylonien le plus complet dans le domaine de la médecine est le Manuel de diagnostic écrit par Esagil-kin-apli le médecin de Borsippa7, sous le règne du roi babylonien Adad-ALPA-iddina (1069-1046 av. J.-C.)8.

Hippocrate, est considéré comme le père fondateur de la médecine moderne et rationnelle9,10, et ses disciples ont été les premiers à décrire de nombreuses maladies. On lui attribue la première description des doigts en baguette de tambour, un signe important pour le diagnostic de la bronchopathie chronique obstructive, du cancer du poumon et des cardiopathies cyanogènes congénitales. Pour cette raison, le symptôme des doigts en baguette de tambour est parfois appelé hippocratisme digital 11. Hippocrate a également été le premier médecin à décrire la face hippocratique. Shakespeare fait une allusion célèbre à cette description dans sa relation de la mort de Falstaff dans Henry V, acte II, scène III12,13. Le Corpus hippocratique popularise la théorie des humeurs. La médecine rationnelle grecque et latine coexiste cependant pendant toute l'Antiquité avec les cultes des Dieux guérisseurs14.

Agnodice (Hagnodice) ou Hagnodikè (en grec ancien : Ἁγνοδίκη) fut, selon une légende grecque rapportée par Hygin (Caius Julius Hyginus) dans la 274e de ses Fabulae, l'une des premières femmes médecin et gynécologue15. Issue de la haute société athénienne, elle se déguisa en homme pour suivre les cours de médecine du célèbre médecin Hérophile. Vers 350 av. J.-C., elle passa l'examen et devient gynécologue, mais sans révéler qu'elle était une femme16.

Moyen Âge

Le plus ancien inventaire des instruments chirurgicaux a été dressé par Aboulcassis au 11e siècleAvicenne (980-1037)Articles connexes : Médecine arabe au Moyen Âge, Médecine dans l'Empire byzantin, Médecine médiévale dans l'Occident chrétien et Médecine traditionnelle chinoise.

La médecine pratiquée et enseignée en occident a ses racines dans les connaissances acquises et protocolées de l'Antiquité au Ier millénaire av. J.-C. de l'Orient à l'Empire romain.

Elles proviennent de la Torah, étonnement rationnelle en la matière, car tenant compte des conditions climatiques17. En effet, les cinq livres de Moïse qui la constituent, contiennent diverses « lois » ayant des conséquences directes sur la santé à travers différents rituels, tels que l'isolement des personnes infectées (Lévitique 13:45-46), le lavage des mains après avoir manipulé un cadavre (Livre des Nombres 19:11-19) et l'enfouissement des excréments à l'extérieur du campement (Deutéronome 23:12-13).

La traduction dans les années 830-870 de 129 œuvres du médecin grec Galien (1er siècle av J.C.) en arabe par Hunayn ibn Ishaq et ses élèves sert de modèle à la médecine des civilisations islamiques et se propage rapidement à travers l'Empire arabe, reprenant en particulier, l'insistance de Galien sur une approche rationnelle et systématique de la médecine. Qusta ibn Luqa joua aussi un rôle important dans la traduction et la transmission des textes grecs. Les médecins musulmans ont mis en place certains des premiers hôpitaux, institution qui importée en Europe à la suite des croisades18.

En Europe occidentale, l'effondrement de l'autorité de l'empire romain a conduit à l'interruption de toute pratique médicale organisée. La médecine était exercée localement, alors que le rôle de la médecine traditionnelle augmentait, avec ce qui restait des connaissances médicales de l'antiquité. Les connaissances médicales ont été préservées et mises en pratique dans de nombreuses institutions monastiques qui s'étaient souvent adjoint un hôpital et disposaient de carrés d'herbes médicinales. Une médecine professionnelle organisée est réapparue, avec la fondation de l'école de médecine de Salerne en Italie au xie siècle qui, en coopération avec le monastère du Mont Cassin, a traduit de nombreux ouvrages byzantins et arabes.

À partir du xie siècle, l'Église veut dissocier la vocation de moine de la profession de médecin. La volonté d'encadrer le savoir aboutit à la formation d'universités aux mains des ecclésiastiques. Les médecins de l'université de médecine de Montpellier, dépositaires des doctrines des médecins juifs et arabes, privilégient les plantes, ceux de l'Ancienne université de Paris privilégient la purge et la saignée19.

Au xixe siècle, Karl August Wunderlich publie Das Verhalten der Eigenwärme in Krankheiten, qui établit que la fièvre est seulement un symptôme et met fin au credo d'une maladie infectieuse jusqu'alors nommée « fièvre intermittente ». En 1881 Theodor Billroth réalise la première gastrectomie, il révolutionne la chirurgie du pharynx et de l'estomac. En utilisant l'analyse statistique, le médecin Pierre-Charles Alexandre Louis (1787-1872) montre que l'utilisation des saignées chez les malades atteints de pneumonie n'est pas bénéfique mais néfaste20. Ceci esquisse la notion d'étude randomisée en double aveugle.

Procès-verbal de soutenance de thèse de Madeleine Brès - Archives nationales - AJ-16-6885-1

Madeleine Brès (1842-1921) est la première femme de nationalité française à accéder aux études de médecine en 1868, mais sans avoir le droit d'accéder aux concours. Elle obtient son doctorat en médecine, en 187521 et devient gynécologue et pédiatre. Elle démontre dans sa thèse que le lait du nourrisson se modifie au cours de l'allaitement et crée une des premières crèches parisiennes. Elizabeth Garrett Anderson, britannique la devance de cinq ans en France dans l'obtention de son doctorat22.

En 1854, Florence Nightingale est la première à utiliser les statistiques pour réorganiser les soins aux blessés de la guerre de Crimée et faire baisser la mortalité des soldats23,24,25.

Le 25 novembre 1901, Aloïs Alzheimer décrit le tableau clinique de la maladie qui porte son nom, dont il n'existe toujours aucun traitement connu à ce jour. Les traitements médicaux font des progrès spectaculaires avec l'invention de nouvelles classes de médicaments. Felix Hoffmann dépose le brevet de l'aspirine le 6 mars 1899. En 1909, le Nobel de médecine Paul Ehrlich invente la première chimiothérapie en créant un traitement à base d'arsenic contre la syphilis. En 1921 Frederick Banting de l'université de Toronto isole l'insuline et invente un traitement du diabète sucré. Le premier antibiotique date de 1928 avec la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming.

Selon la psychanalyste argentine Raquel Capurro, la médecine a été le premier domaine influencé par le positivisme d'Auguste Comte, à partir du milieu du xixe siècle, à travers des personnalités telles que le docteur Robinet parmi d'autres26.

La plus grande partie de cet article traite de la médecine telle qu'elle s'est développée à partir de l'époque moderne, et pratiquée à partir du xixe siècle. Les innovations majeures apportées par la médecine occidentale à partir du xixe siècle (anesthésie et asepsie puis vaccination et antibiotiques au xxe siècle), ses succès, ainsi que sa diffusion à travers le monde par le biais notamment de la colonisation par l'Occident vont inciter à poser, dès la fin du xixe siècle, la médecine scientifique occidentale comme modèle de médecine faisant autorité, lequel s'est diffusé au niveau mondial à travers son industrialisation au xxe siècle27.

 La médecine médiévale dans l'Occident chrétien est une médecine de langue latine qui s'étend sur près d'un millénaire, de la fin de l'Antiquité jusqu'à la Renaissance.

Elle tire ses sources de traditions empiriques locales, et d'autres médecines savantes : gréco-romaine de l'Antiquité, traductions latines des textes médicaux de l'Islam médiéval. Elle est structurée par la pensée théologique du christianisme, confrontée à la philosophie d'Aristote et à la médecine de Galien.

Vers l'an mil, la médecine savante n'occupe qu'une place restreinte, dans les monastères ou auprès des Grands. Puis elle participe à la fondation des premières universités européennes, c'est la médecine scolastique du xiiie siècle au xve siècle. Ce mouvement universitaire s'accompagne d'une émergence progressive de professionnels organisés en corporations, selon les besoins d'une croissance urbaine.

Vers 1500, les professionnels laïques des institutions médicales interviennent de plus en plus dans la vie sociale, se dégageant très progressivement de la médecine scolastique et de la théologie, un processus de longue durée qui s'étend jusqu'au xviiie siècle.

Au xixe siècle, Karl August Wunderlich publie Das Verhalten der Eigenwärme in Krankheiten, qui établit que la fièvre est seulement un symptôme et met fin au credo d'une maladie infectieuse jusqu'alors nommée « fièvre intermittente ». En 1881 Theodor Billroth réalise la première gastrectomie, il révolutionne la chirurgie du pharynx et de l'estomac. En utilisant l'analyse statistique, le médecin Pierre-Charles Alexandre Louis (1787-1872) montre que l'utilisation des saignées chez les malades atteints de pneumonie n'est pas bénéfique mais néfaste20. Ceci esquisse la notion d'étude randomisée en double aveugle.

Procès-verbal de soutenance de thèse de Madeleine Brès - Archives nationales - AJ-16-6885-1

Madeleine Brès (1842-1921) est la première femme de nationalité française à accéder aux études de médecine en 1868, mais sans avoir le droit d'accéder aux concours. Elle obtient son doctorat en médecine, en 187521 et devient gynécologue et pédiatre. Elle démontre dans sa thèse que le lait du nourrisson se modifie au cours de l'allaitement et crée une des premières crèches parisiennes. Elizabeth Garrett Anderson, britannique la devance de cinq ans en France dans l'obtention de son doctorat22.

En 1854, Florence Nightingale est la première à utiliser les statistiques pour réorganiser les soins aux blessés de la guerre de Crimée et faire baisser la mortalité des soldats23,24,25.

Le 25 novembre 1901, Aloïs Alzheimer décrit le tableau clinique de la maladie qui porte son nom, dont il n'existe toujours aucun traitement connu à ce jour. Les traitements médicaux font des progrès spectaculaires avec l'invention de nouvelles classes de médicaments. Felix Hoffmann dépose le brevet de l'aspirine le 6 mars 1899. En 1909, le Nobel de médecine Paul Ehrlich invente la première chimiothérapie en créant un traitement à base d'arsenic contre la syphilis. En 1921 Frederick Banting de l'université de Toronto isole l'insuline et invente un traitement du diabète sucré. Le premier antibiotique date de 1928 avec la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming.

Selon la psychanalyste argentine Raquel Capurro, la médecine a été le premier domaine influencé par le positivisme d'Auguste Comte, à partir du milieu du xixe siècle, à travers des personnalités telles que le docteur Robinet parmi d'autres26.

Processus médical

Les étapes de l'acte médical sont formées de :

  • l'étiologie qui désigne l'étude des causes de la maladie ;
  • la pathogénie ou pathogenèse qui désigne l'étude du mécanisme causal ;
  • la physiopathologie qui désigne l'étude des modifications des grandes fonctions au cours des maladies ;
  • la sémiologie qui désigne l'étude de l'ensemble des signes apparents. Elle est apparentée à ce qui est nommée la clinique, opposée à la para-clinique qui sont les résultats des examens complémentaires. Face à la complexité croissante des techniques d'imagerie, il s'est développé une sémiologie des examens complémentaires ;
  • le diagnostic qui désigne l'identification de la maladie ;
  • le diagnostic différentiel qui désigne la description des maladies comportant des signes proches et qui peuvent être confondues ;
  • la thérapeutique qui désigne le traitement de la maladie ;
  • le pronostic qui désigne l'anticipation de l'évolution de celle-ci ;
  • la psychologie qui désigne la partie de la philosophie qui traite de l'âme, de ses facultés et de ses opérations. La psychologie du patient est un élément important de la réussite du processus médical. Comme le dit dès 1963 l'historien de la médecine Jean Starobinski, « une médecine vraiment complète ne se borne pas à cet aspect technique ; s'il accomplit pleinement son métier, le médecin établit avec son patient une relation qui satisfera les besoins affectifs de ce dernier. L'acte médical comporte donc un double aspect : d'une part les problèmes du corps et de la maladie font l'objet d'une connaissance qui n'est pas différente de celle que nous prenons du reste de la nature - et l'organisme du patient est alors considéré comme une « chose » vivante capable de réagir conformément à des lois générales ; d'autre part, le rapport thérapeutique s'établit entre deux personnes, dans le contexte d'une histoire personnelle - et la médecine devient alors cette fois un art du dialogue, où le patient s'offre comme un interlocuteur et comme une conscience alarmée »31. Georges Canguilhem écrivait lui que « l'acte médicochirurgical n'est pas qu'un acte scientifique, car l'homme malade n'est pas seulement un problème physiologique à résoudre, il est surtout une détresse à secourir ». Une décision médicale doit tenir compte à la fois des données de la science, mais également des préférences des patients et de l'expérience du praticien32

Branches

En travaillant ensemble comme une équipe interdisciplinaire, de nombreux professionnels de la santé hautement qualifiés sont impliqués dans la prestation des soins de santé modernes. Voici quelques exemples : les infirmiers, les techniciens médicaux d'urgence et les ambulanciers, les scientifiques de laboratoire, pharmaciens, podologues, physiothérapeutes, inhalothérapeutes, psychologues, orthophonistes, ergothérapeutes, radiologues, des diététiciens, des bioingénieurs, des chirurgiens et des vétérinaires.

Un patient admis à l'hôpital est habituellement sous les soins d'une équipe spécifique en fonction de leur problème de présentation principale, par exemple, l'équipe de cardiologie, qui peut ensuite interagir avec d'autres spécialités, par exemple, la chirurgie, la radiologie, pour aider à diagnostiquer ou traiter le problème principal ou des complications ultérieures. Les médecins ont de nombreuses spécialisations et sous-spécialisations dans certaines branches de la médecine, qui sont énumérés ci-dessous. Il existe des variations d'un pays à l'autre en ce qui concerne les spécialités et les sous-spécialités.

Les principales branches de la médecine sont :

  • les sciences fondamentales ;
  • les spécialités médicales ;
  • les domaines interdisciplinaires, comme les humanités médicales.

Sciences fondamentales

  • L'anatomie : étude de la structure physique des organismes. Contrairement à l'anatomie macroscopique ou brute, la cytologie et l'histologie sont concernés par des structures microscopiques.
  • La biochimie : étude de la chimie qui se déroule dans les organismes vivants, en particulier la structure et la fonction de leurs composants chimiques.
  • La biologie moléculaire : étude des mécanismes moléculaires des processus de réplication, de transcription et de traduction du matériel génétique.
  • La biomécanique : étude de la structure et des mouvements des systèmes biologiques au moyen de la mécanique.
  • La biophysique : science interdisciplinaire qui utilise les méthodes de la physique et de la chimie physique pour étudier les systèmes biologiques.
  • La biostatistique : application des statistiques à des champs biologiques dans le sens le plus large. Une connaissance de la biostatistique est essentiel dans la planification, l'évaluation et l'interprétation de la recherche médicale. Il est également fondamental de l'épidémiologie et de la médecine fondée sur des preuves (EBM).
  • La cytologie : étude des cellules.
  • L'embryologie : étude du développement précoce des organismes.
  • L'épidémiologie : étude de la démographie des processus de la maladie, et inclut, mais sans s'y limiter, l'étude des épidémies.
  • La génétique : étude des gènes, et leur rôle dans l'héritage biologique.
  • L'histologie : étude des structures des tissus biologiques par microscopie optique, la microscopie électronique et l'immunohistochimie.
  • L'immunologie : étude du système immunitaire, qui comprend le système immunitaire inné et adaptatif.
  • La microbiologie : étude des micro-organismes, y compris les protozoaires, les bactéries, les champignons, les virus et les prions.
  • La neuroscience : étude du système nerveux.
  • La nutrition (mise au point théorique) et la diététique (orientation pratique) : étude de la relation entre la nourriture et des boissons à la santé et à la maladie, en particulier dans la détermination d'une alimentation optimale. thérapie nutritionnelle médicale se fait par des diététistes et est prescrit pour le diabète, les maladies cardiovasculaires, le poids et les troubles alimentaires, les allergies, la malnutrition et les maladies néoplasiques.
  • La pathologie en tant que science : étude des maladies, de leurs causes, progressions et traitements.
  • La pharmacologie : étude des médicaments et de leurs actions.
  • La physiologie : étude du fonctionnement normal de l'organisme et les mécanismes de régulation sous-jacents. La physiologie peut être subdivisée (physiologie cardiaque, endocrinienne...).
  • La physique médicale : étude des applications des principes de physique en médecine.
  • La toxicologie : étude des effets nocifs des médicaments et des poisons.

Maladie ( la maladie n`existe que pour les juifs; pour les etres humains, c`est de la honte du corps etde la misere)

La maladie est une altération des fonctions ou de la santé d'un organisme vivant.

On parle aussi bien de la maladie, se référant à l'ensemble des altérations de santé, que d'une maladie, qui désigne alors une entité particulière caractérisée par des causes, des symptômes, une évolution et des possibilités thérapeutiques propres.

Un ou une malade est une personne souffrant d'une maladie, qu'elle soit déterminée ou non. Lorsqu'elle fait l'objet d'une prise en charge médicale, on parle alors de patient(e).

La santé et la maladie sont liées aux processus biologiques et aux interactions avec le milieu social et environnemental. Généralement, la maladie se définit comme une entité opposée à la santé, dont l'effet négatif est dû à une altération ou à une désharmonisation d'un système à un niveau quelconque (moléculaire, corporel, mental, émotionnel...) de l'état physiologique ou morphologique considérés comme normal, équilibré ou harmonieux. On peut parler de mise en défaut de l'homéostasie.

Les termes maladie et malade proviennent du latin male habitus signifiant qui est en mauvais état.

Ce terme est unique en français, italien et espagnol, alors que l'anglais et l'allemand disposent de doublons tels que illness et disease, Erkrankung et Krankheit qui expriment des distinctions particulières de sens1.

Il n'existe pas de terme commun désignant la maladie dans le groupe des langues indo-européennes, on note l'existence de nombreux synonymes dont la signification étymologique appartient à quatre champs sémantiques1 :

  1. la faiblesse, la perte de force, l'incapacité à travailler ;
  2. la difformité et la laideur ;
  3. la gêne, le trouble, le malaise ;
  4. la souffrance et la douleur.

Le concept initial d'état morbide ou de maladie s'appuie sur un critère objectif (incapacité de fournir un travail pour soi ou pour la société), et un critère subjectif (de la gêne ou indisposition à la douleur aiguë).

Ce concept n'est pas socialement neutre, car il implique un jugement moral et esthétique : il y a la maladie, mais aussi le mal, le mauvais, et le laid1.

En français, les termes « maladie » et « malade » sont utilisés de façon indistincte pour signifier « avoir une maladie » (reconnue par un médecin), « être malade » (se sentir mal), « être un malade » (être reconnu comme tel par l'entourage ou la société).

L'anglais utilise trois termes, plus ou moins interchangeables, mais en principe utilisés le plus souvent dans un contexte spécifique. Disease se rapporte à une perturbation biomédicale, objectivée par une maladie reconnue par un médecin, dans le cadre d'une pathologie référencée (nosologie).

Illness se rapporte à l'expérience vécue, personnelle et intime, de la maladie : « je me sens, ou je suis, malade ».

Sickness se rapporte à la perception de la maladie dans le cadre de l'entourage non-médical (social ou culturel) : «je suis un malade» (reconnu comme tel)1.

Il a été montré en 1989 que plus les étudiants en médecine étaient avancés dans leur cursus plus ils avaient tendance à qualifier de maladie les conditions parmi 38 qui leur étaient présentées, sans que cette qualification n'ait de lien fort avec les propriétés de gravité, curabilité, responsabilité du patient ou causalité externe2. L'idée de maladie, plutôt qu'être parfaitement définie, évolue donc chez l'étudiant en fonction de son avancement dans le cursus.

Classifier un certain état comme une maladie est aussi un fait social d'évaluation. Ainsi, certains états ne sont reconnus comme des maladies que dans certaines cultures, ou à certaines époques, et pas dans d'autres. On parle alors de syndromes culturels. Parfois la catégorisation d'un état comme une maladie est controversé au sein d'une même société. L'hyperactivité et l'obésité sont par exemple des états de plus en plus considérés comme des maladies par l'opinion publique dans les pays occidentaux mais n'étaient pas ainsi considérés il y a encore quelques décennies, et ne le sont toujours pas dans certains pays.

La maladie est à différencier des blessures, handicaps, syndromes et affections.

Une blessure est une lésion, physique ou psychique.

Un handicap est une déficience qui peut aussi bien être due à une maladie qu'à une blessure.

Un syndrome est un ensemble de signes ou de symptômes qui apparaissent simultanément. Ainsi l'usage médical distingue une maladie, qui a une cause spécifique connue, d'un syndrome, qui ne se préoccupe pas des causes.

Une affection désigne une altération de fonctions qui est rattachée à un organe spécifique et qui ne prend en compte ni les causes, ni les symptômes, ni le traitement. Tout comme les syndromes, elle est parfois distinguée d'une maladie.

Par extension, on peut associer la maladie à des entités non biologiques pour signifier qu'elles sont altérées ou que leur fonctionnement n'est plus considéré comme bon. Il est ainsi habituel d'entendre les termes « société malade » ou « entreprise malade » par exemple.

Feuille présentant des signes de mildiou, maladie qui concerne la phytopathologie.

  • La maladie humaine est le noyau fondateur de la médecine, une grande partie de la connaissance médicale étant orientée vers la maladie et ses solutions.
  • La science vétérinaire concerne les maladies qui affectent les animaux, dont les zoonoses.
  • La phytopathologie est la science qui concerne les maladies qui affectent les plantes et autres sujets botaniques.
  • La pathologie est la branche de la médecine traitant des causes et des symptômes des maladies dans leur ensemble. Le terme est souvent utilisé fautivement pour désigner la maladie elle-même, ou ses manifestations, y compris par des médecins.
  • La pathogénie est l'étude des mécanismes responsables du déclenchement et du développement d'une maladie.
  • L'ontologie est l'étude de la genèse des entités médicales telles que les maladies, les signes cliniques et les syndromes.
  • L'étiologie est l'étude spécifique des causes et des facteurs d'une maladie.
  • La séméiologie, ou sémiologie médicale, est la branche de la médecine qui traite des signes cliniques et des symptômes des maladies et de la façon de les présenter.
  • Le diagnostic est la réflexion menant à l'identification de la nature d'une maladie à partir des symptômes relevés par les observations.
  • Le pronostic est la prévision de la progression de la maladie et des chances éventuelles de guérison.
  • La prophylaxie désigne le processus ou l'ensemble de mesures visant à prévenir la propagation ou l'apparition d'une maladie.
  • La thérapeutique est la section de la médecine s'occupant de l'étude des traitements.
  • La nosologie est la branche de la médecine qui étudie les critères de classification systématique des maladies.

Il existe de nombreux facteurs différents pouvant entraîner l'apparition d'une maladie.

Ces facteurs peuvent être aussi bien intrinsèques qu'extrinsèques à l'organisme concerné par la maladie.

La présence d'un facteur intrinsèque n'exclut pas celle d'un facteur extrinsèque, et inversement. Ainsi, de nombreuses maladies résultent d'une combinaison de facteurs intrinsèques et extrinsèques.

Liste[modifier | modifier le code]

Affiche de propagande soviétique pour la prévention du typhus, v. 1921.

Les facteurs peuvent être répartis dans les catégories suivantes :

  • Facteurs chimiques
  • Facteurs économiques
  • Facteurs sociaux
  • Facteurs psychologiques
  • Facteurs biologiques
  • Facteurs environnementaux

Les facteurs environnementaux incluent les produits chimiques toxiques (par exemple les acétaldéhydes dans la fumée de cigarette et les dioxines relâchées lors de l'utilisation d'Agent orange) et les agents infectieux (par exemple les virus de la varicelle ou de la polio).

Certains facteurs peuvent faire partie de plus d'une catégorie.

Facteurs biochimiques[modifier | modifier le code]

C'est le cas des causes biochimiques de maladies qui peuvent être considérées comme un spectre où à l'une des extrémités la maladie est causée exclusivement par des facteurs génétiques (par exemple les répétitions CAG dans le gène HD (ou gène huntingtine ou encore gène IT15) qui cause la maladie de Huntington) et à l'autre causée entièrement par des facteurs environnementaux.

Entre ces deux extrêmes, gènes et facteurs environnementaux interagissent pour causer la maladie comme c'est le cas pour la maladie inflammatoire appelée maladie de Crohn où les gènes NOD2/CARD15 et la flore intestinale jouent chacun un rôle. L'absence de facteur génétique ou environnemental dans ce cas a pour résultat l'absence de manifestation de la maladie.

Étude des facteurs environnementaux

Les postulats de Koch peuvent être utilisés pour déterminer si une maladie est causée par un agent infectieux. L'émergence de nouvelles maladies infectieuses est liée aux activités humaines perturbant l'équilibre des écosystèmes.

Article détaillé : Maladie émergente.

Par exemple, l'Institut de recherche pour le développement indique que « le déboisement des forêts primaires reste l'une des causes principales de l'apparition de nouveaux agents infectieux et de leur circulation épidémique dans les populations humaines »3. En effet, les forêts jouent un rôle essentiel pour la biodiversité terrestre, élément stabilisateur des agents pathogènes4.

Étude des facteurs génétiques

Aperçu de la structure de l'ADN, le support de l'information génétique.

Pour déterminer si une maladie est causée par un facteur génétique, les chercheurs étudient la présence de la maladie dans l'arbre généalogique familial. Cela fournit des informations qualitatives à propos de la maladie, c'est-à-dire comment elle est héritée.

Un exemple classique de cette méthode de recherche est l'héritage de l'hémophilie dans la famille royale britannique. Plus récemment cette méthode a été utilisée pour identifier le gène Apoliprotéine E (ApoE) comme un gène susceptible d'être lié à la maladie d'Alzheimer, bien que certaines formes de ce gène (ApoE2) en soient moins susceptibles.

Pour déterminer jusqu'à quel point une maladie est causée par des facteurs génétiques, c'est-à-dire pour obtenir des informations quantitatives, des études sur des jumeaux sont effectuées. Les jumeaux monozygotes sont génétiquement identiques alors que les jumeaux dizygotes sont seulement génétiquement similaires. De plus des jumeaux, qu'ils soient monozygotes ou dizygotes, partagent souvent un environnement similaire. Ainsi en comparant l'incidence de la maladie (nommée taux de concordance) chez des jumeaux monozygotes avec l'incidence de la maladie chez des jumeaux dizygotes, la contribution de chaque gène à la maladie peut être déterminée.

Les gènes suspects peuvent être identifiés grâce à plusieurs méthodes. L'une d'entre elles est la recherche de mutation d'un organisme modèle (par exemple les organismes Mus musculus, Drosophila melanogaster, Caenhorhabditis elegans, Brachydanio rerio et Xenopus tropicalis) qui possèdent un phénotype similaire à la maladie étudiée. Une autre approche est la recherche de ségrégation de gènes ou l'utilisation de marqueurs génétiques (par exemple les polymorphismes nucléotidiques et marqueurs de séquences exprimées).

Les maladies complexes sont dues à l'interaction entre un profil génétique particulier et un environnement particulier. Quelques exemples :

  • Obésité
  • Diabète sucré
  • Hypertension artérielle
  • Athérome et athérosclérose
  • Asthme
  • Maladies dysimmunitaires ou auto-immunes
  • Maladies neurodégénératives (maladie d'Alzheimer, maladie de Parkinson, sclérose latérale amyotrophique)

Un symptôme se distingue d'un signe. Le symptôme est l'expression subjective des effets ressentis par le malade alors que les signes en sont l'expression objective déduite par le médecin, ou plus généralement de la personne réalisant un diagnostic.

Vecteurs de maladie sur le portail de la London School of Hygiene & Tropical Medicine : mouche tsé-tsé, anophèle, siphonaptera, rattus, mouche domestique, Cimex lectularius, cobra indien, aedes, pou de corps et tique.

Certaines maladies sont contagieuses ou infectieuses, comme c'est le cas par exemple de l'influenza (ou grippe). Les maladies infectieuses peuvent être transmises par un grand nombre de mécanismes, incluant l'expulsion de particules dans l'air lors d'un éternuement ou d'une toux, les fomites (objets contaminés par des pathogènes), les morsures et piqûres d'insectes ou autres animaux vecteurs porteurs de la maladie, et l'absorption d'eau ou de nourriture contaminée.

Il existe également des infections ou maladies sexuellement transmissibles (MST ou IST). Ce sont des maladies infectieuses qui se transmettent au cours de rapports sexuels, ou de contacts sanguins. Au début du xxie siècle, un des principaux représentants de ces maladies est le SIDA. Un représentant plus ancien est la syphilis.

Certaines maladies sont dites non transmissibles, elle ne se transmettent pas directement. Il y a par exemple les maladies liées à l'environnement.

Une des principales mesures permettant d'éviter la propagation d'une maladie parmi une population ou seulement le développement d'une maladie chez un individu est la prévention.

Elle peut se décomposer en trois parties :

  • La prévention, qui a pour but de réduire la probabilité d'apparition de la maladie (ex : vaccination).
  • La prévision, qui doit prévoir des mesures pour combattre le sinistre si celui-ci survient.
  • La protection, qui a pour but de limiter l'étendue et la gravité de la maladie ou de l'épidémie, lorsqu'elle est déjà présente (ex : amputation, quarantaine).

En médecine, on parle plus particulièrement de prophylaxie, le processus qui vise à prévenir les épidémies et la propagation d'une maladie. La prophylaxie est, plutôt qu'un traitement médical, une promotion de la prise de conscience générale des bonnes conduites à adopter face à la maladie.

Les principales mesures de prévention de la maladie sont l'amélioration de l'hygiène et la vaccination.

La thérapeutique est la section de la médecine s'occupant de l'étude des traitements.

Les traitements consistent souvent, suivant le niveau évolutif de la société humaine concernée, en la prise de médicaments à base de molécules de synthèse ou bien de remèdes produits à partir de l'environnement naturel. Il existe toutefois de nombreuses autres thérapies, telles la radiothérapie ou la kinésithérapie, n'ayant pas recours à l'ingestion et à l'injection de substances extérieures.

L'identification d'un état comme une maladie, plutôt que comme une simple variation de la structure humaine ou de fonctions, peut avoir des implications sociales et économiques significatives et peut changer le statut social de l'être concerné5.

La maladie peut parfois entraîner l'exclusion sociale des personnes touchées. Un exemple est l'exclusion des lépreux, courante en Europe depuis le Moyen Âge, et leur regroupement dans des établissements appelés léproseries dans le but de limiter la propagation de la maladie par contagion.

La peur de la maladie a été et est encore un phénomène social très répandu, bien que toutes les maladies, notamment les plus bénignes, n'aient pas ce genre de répercussions sociales.

Dans certains pays, les maladies infectieuses les plus dangereuses, du point de vue du risque épidémique, sont des maladies à déclaration obligatoire, c'est-à-dire qu'elles doivent être déclarées aux autorités dès qu'elles sont diagnostiquées par le médecin ou le vétérinaire.

Certains dispositifs ont également été mis en place dans de nombreux pays pour éviter ou compenser les effets néfastes de la maladie. C'est dans cette optique qu'est apparue l'assurance maladie, qui est un dispositif chargé d'apporter une compensation financière à un individu subissant ou ayant subi une maladie.

Une dérive consiste à élargir les descriptions nosographiques des maladies tout en y sensibilisant le grand public afin d'augmenter le marché de certains fournisseurs de traitements contre ces mêmes maladie. Cette pratique est appelée le disease mongering.

L'étude des différentes classifications de la maladie concerne la branche de la médecine appelée « nosologie ».

Il existe différentes tentatives de classification des maladies. Toutefois, du fait de la constante évolution de la médecine, elles ne sont pas figées. Les maladies peuvent être catégorisées en fonction de leurs causes et facteurs, de leurs symptômes ou des fonctions et organes touchés. On parle alors respectivement de classification étiologique, nosographique et fonctionnelle.

Classification étiologique

  • Maladies par agents physiques (froid, chaleur, etc.)
  • Maladies toxiques (produits chimiques, poisons, etc.)
  • Maladies parasitaires (champignons, vers, etc.)
  • Maladies infectieuses (virus, bactéries, etc.)
  • Maladies traumatiques (chocs psychologiques ou physiques, brûlures, etc.)
  • Maladies dyscrasiques (troubles des métabolismes, troubles génétiques, etc.)
  • Maladies psychiques (facteurs psychiques, bien que ces maladies puissent aussi avoir les mêmes facteurs que les maladies précédentes)

Classification fonctionnelle

  • Dysfonctionnements moléculaires (au niveau de la molécule)
  • Dysfonctionnements cellulaires (au niveau de la cellule)
  • Dysfonctionnements organiques (au niveau de l'organe)
  • Dysfonctionnements corporel (au niveau d'un système d'organes)
  • Dysfonctionnements mental (au niveau psychologique)

On peut également séparer les maladies en :

  • maladies aiguës et maladies chroniques, suivant qu'elles aient un développement rapide ou étalé ;
  • en maladies bénignes et maladies malignes, suivant leur gravité ;
  • en maladies locales et maladies générales, suivant l'étendue de la zone touchée ;
  • en maladies évitables et inévitables.

L'Organisation mondiale de la santé publie et est responsable de l'évolution de la Classification internationale des maladies, poursuite des travaux de Jacques Bertillon. Cette classification permet le codage des maladies, des traumatismes et de l'ensemble des motifs de recours aux services de santé grâce aux codes CIM (ou ICD en anglais). Elle permet également l'analyse systématique et l'interprétation des causes de morbidité et de mortalité dans le monde entier. Son but est notamment l'organisation et le financement des services de santé.

Pandora et la boite, N. dell'Abate, 1555

Culture

De nombreuses cultures ont tenté de donner une signification et une origine à la maladie.

Dans la mythologie grecque, l'apparition de la maladie est expliquée par l'ouverture de la boîte de Pandore. Zeus, qui voulait se venger des hommes à la suite du vol du feu par Prométhée, ordonne la création de Pandore, femme qu'il envoie auprès du frère de ce dernier. Pandore apporte avec elle une boîte qu'il lui est interdit d'ouvrir. La curiosité la pousse à le faire tout de même et c'est ainsi qu'elle libère la maladie et les autres maux de l'humanité que la boîte contenait.

Au Proche-Orient ancien, l'origine naturelle de la maladie est concevable, mais elle se rajoute à une origine surnaturelle, par exemple la colère des dieux, la première étant la conséquence de la seconde.

Homosexualité ( Cette deviation et pas maladie, est un ensorcellement juif, pour les humains,pour les juifs, c`est un etat de fait)

À partir de 1860, la pensée tendait vers l'idée que les homosexuel(le)s souffraient plutôt d'une maladie. Cette position de la communauté médicale et scientifique a perduré jusque vers les années soixante, où plusieurs voix se sont manifestées pour remettre en question cette vision de l'homosexualité. En 1974, l'Association américaine de psychiatrie a éliminé l'homosexualité de sa liste des maladies mentales, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux6. Le 17 mai 1990, c'était au tour de l'Organisation mondiale de la santé de prendre la même position et de retirer l'homosexualité de sa Classification internationale des maladies dans sa dixième version (CIM-10)7.

Symptôme (Induction psychiatrique pourque le patien se croie malade)

En médecine, un symptôme (du grec συμπίπτω, « rencontrer ») ou signe fonctionnel est un signe qui représente une manifestation d'une maladie, tel qu'il est observé chez un patient. En général, pour une pathologie donnée, les symptômes sont multiples, et parfois il peut ne pas y avoir de symptôme (la maladie ou le malade est dit dans ce cas asymptomatique) ou peu de symptômes (maladie ou malade paucisymptomatique). Inversement, un même symptôme peut très souvent être attribué à différentes maladies : on ne peut donc en général pas conclure automatiquement qu'un symptôme (par exemple, le mal de gorge) est dû à une maladie donnée (par exemple, la grippe) ; ce serait commettre le sophisme de l'affirmation du conséquent.

 Les symptômes sont les signes cliniques dont le malade se plaint (comme la douleur, la toux, le vertige, la tristesse). Les symptômes sont les éléments d'alerte d'un processus pathologique en cours, motivant ainsi le recours à une consultation médicale permettant d'objectiver la plainte en retrouvant des signes, qui, rassemblés en syndrome, puis en maladie en établissant un diagnostic, permettront de guider l'attitude thérapeutique.

Les symptômes sont donc à différencier :

  • des autres signes cliniques :
    • les signes physiques, découverts en examinant le malade : contracture abdominale, souffle cardiaque,
    • certains signes généraux : fièvre, hypotension artérielle ;
  • des signes paracliniques obtenus à l'aide d'examens complémentaires :
    • les signes radiologiques à la suite de radiographies,
    • les signes biologiques à la suite de prélèvements.

Par exemple, dans l'arthrose de hanche, le patient peut se plaindre de douleur à la marche (symptôme), et le praticien pourra objectiver à l'examen une limitation de mobilité de la hanche (signe physique), et sur une radiographie du bassin (signe radiologique).

Historique

  1. En étudiant le cas d'Anna O. (Bertha Pappenheim), une hystérique soignée par Josef Breuer grâce à la méthode cathartique, Freud a d'abord vu dans le symptôme un résidu mnésique d'expériences émotives (c'est-à-dire de traumatismes psychiques).
  2. Ensuite, en formulant sa nouvelle compréhension du système psychique, il a interprété différemment le symptôme.

L'appareil psychique est composé de différentes instances en conflit : le moi, le ça et le surmoi. Quand une représentation (pulsionnelle) tombe sous le coup d'un interdit, elle est refoulée dans l'Inconscient par la censure opérée par le moi, mais jamais anéantie. Un processus alors de tentative de réapparition des éléments refoulés se met en place : c'est le retour du refoulé. Il y a plusieurs façons de déjouer la censure : le rêve, les lapsus, les oublis et les actes manqués ou bien les symptômes. Ces formations substitutives sont des formes de déguisement de la représentation, rendus acceptables pour la conscience pour pouvoir réinvestir son champ. Ainsi, ils permettent la satisfaction du désir sans éveiller la censure en formant un compromis entre les désirs et les interdits. Ce sont tous ces déguisements qui sont investigués, interprétés dans la cure psychanalytique. Remarque : il y a des liaisons associatives entre le symptôme et ce à quoi il se substitue.

Le symptôme est le substitut de représentations tombées sous le coup d'un interdit et refoulées dans l'Inconscient. Il est le déguisement de ces représentations pour qu'elles puissent réinvestir le champ de la conscience, en étant acceptable. Et, il apporte une satisfaction de remplacement au désir inconscient, sans éveiller la censure et même en satisfaisant les exigences défensives. Cette double-satisfaction explique la capacité de résistance du symptôme car il est maintenu des deux côtés.

Récapitulatif :

  • il est formation de compromis en tant qu'il est le produit du conflit défensif ;
  • il est formation substitutive dans la mesure où c'est le désir qui cherche à se satisfaire ;
  • il est formation réactionnelle dans la mesure où c'est le processus défensif qui prévaut.

Le symptôme est satisfaction, décharge pulsionnelle, il offre un bénéfice primaire. On ne saurait chercher à retirer au malade mental son symptôme, en ce qu'il en jouit, et que le psychologue doit reconnaitre comme jouissance.

Ce bénéfice primaire correspond à la signification que porte le symptôme, signification qui seule permet l'expression d'un désir inconscient - le symptôme se rattache donc à la représentation, voire au discours. Pour Jacques Lacan, le symptôme est donc métaphore (Le symptôme est une métaphore que l'on veuille ou non se le dire).

Le symptôme peut également engendrer un bénéfice secondaire, plaisir supplémentaire qui ne se relie donc pas directement au sens que veut énoncer ce signe de la maladie, mais qui provient plus d'un hasard relatif cette fois à la nature même du symptôme. Ainsi, le procédurier paranoïaque ralliant à lui un mouvement de soutien.

Du point de vue psychosociologique, le symptôme est la façon particulière dont un individu trouve sa place dans le monde et règle son rapport à celui-ci, en fonction des contraintes et des stimulations psychosociales qui lui parviennent. Le symptôme est un prolongement de la personnalité, qui permet à cette dernière d'appréhender le monde mais aussi de s'en distancier, par un ensemble de protections constitutives dudit symptôme.

Ainsi le symptôme est-il, du point de vue du sujet :

  • stratégie d'individualisation ;
  • matériau de la personnalité ;
  • interprétation continue du monde ;
  • modalité comportementale dynamique ;
  • dispositif protecteur du Moi (ou ego) ;
  • routine pathologique sitôt qu'il étouffe la créativité du sujet ou porte atteinte à l'intégrité d'autrui.

Chimie (Discipline inventèe en Russie pour evancer les juifs de la voie publique)

La chimie est une science de la nature qui étudie la matière et ses transformations, et plus précisément1 :

  1. les éléments chimiques à l'état libre, atomes ou ions atomiques. Elle étudie également leurs associations par liaisons chimiques qui engendrent notamment des composés moléculaires stables ou des intermédiaires plus ou moins instables. Ces entités de matière peuvent être caractérisées par une identité reliée à des caractéristiques quantiques et des propriétés précises ;
  2. les processus qui changent ou modifient l'identité de ces particules ou molécules de matière, dénommés réaction chimique, transformation, interaction, etc. ;
  3. les mécanismes réactionnels intervenant dans les processus chimiques ou les équilibres physiques entre deux formes, qui permettent d'interpréter des observations et d'envisager de nouvelles réactions ;
  4. les phénomènes fondamentaux observables en rapport avec les forces de la nature qui jouent un rôle chimique, favorisant les réactions ou synthèses, addition, combinaison ou décomposition, séparation de phases ou extraction. L'analyse permet de découvrir les compositions, le marquage sélectif ouvre la voie à un schéma réactionnel cohérent dans des mélanges complexes.

La taille des entités chimiques varie de simples atomes ou molécules nanométriques aux édifices moléculaires de plusieurs dizaines de milliers d'atomes dans les macromolécules, l'ADN ou protéine de la matière vivante (infra)micrométrique, jusqu'à des dimensions parfois macroscopiques des cristaux. En incluant l'électron libre (qui intervient dans les réactions radicalaires), les dimensions de principaux domaines d'application se situent dans son ensemble entre le femtomètre (10−15 m)2 et le micromètre (10−6 m).

L'étude du monde à l'échelle moléculaire soumise paradoxalement à des lois singulières, comme le prouvent les récents développements nanotechnologiques, permet de mieux comprendre les détails de notre monde macroscopique. La chimie est qualifiée de « science centrale »3 en raison des relations étroites qu'elle possède avec la biologie et la physique. Et elle a évidemment des relations avec les champs d'applications variés, tels que la médecine, la pharmacie, l'informatique et la science des matériaux, sans oublier des domaines appliqués tels que le génie des procédés et toutes les activités de formulation.

La physique, et surtout son instrumentation, est devenue hégémonique après 1950 dans le champ de la science de la nature. Les avancées en physique ont surtout refondé en partie la chimie physique et la chimie inorganique. La chimie organique, par l'intermédiaire de la biochimie, a partagé des recherches valorisant la biologie. Mais la chimie n'en garde pas moins une place incontournable et légitime dans le champ des sciences de la nature : elle conduit à de nouveaux produits, de nouveaux composés, découvre ou invente des structures moléculaires simples ou complexes qui bénéficient de façon extraordinaire à la recherche physique ou biologique. Enfin l'héritage cohérent que les chimistes défenseurs marginaux des structures atomiques ont légué aux acteurs de la révolution des conceptions physiciennes au début du xxe siècle ne doit pas être sous-estimé.

Trois étymologies sont fréquemment citées, mais ces hypothèses peuvent être reliées :

  • l'une égyptienne, kemi viendrait de l'ancien égyptien Khemet, la terre. Il se retrouve aussi dans le copte chame « noire » puisque dans la vallée du Nil, la terre est noire. L'art de la kemi, par exemple les poisons minéraux, a pu influencer la magie noire4 ;
  • la racine grecque se lie à χυμεία, khumeia, « mélange de liquides » (χυμός, khumos, « suc, jus »)5 ;
  • enfin, le mot « chimie » proviendrait de l'arabe al kemi, الكيمياء (littéralement la kemia, la « chimie »6), venant du grec χεμεία / khemeía, « magie noire », mot lui-même venant de l'égyptien ancien kem qui désigne la couleur noire.

Notes

  • Al kem signifie aujourd'hui en arabe 'la quantité', attestant que la chimie passe par une précoce approche quantitative de la matière, couvrant indistinctement le champ des premiers procédés chimiques comme celui du dosage en pharmacopée.
  • Khem(et) désigne la terre pour les anciens Égyptiens. La chimie se présente comme l'art de la terre et le savoir sur la terre.
  • En persan, « Kimiya », « kimyaw » ou « Kamyâb » pour les Iraniens d'aujourd'hui, signifie rare. Rhazès (Razi), l'alchimiste perse du ixe siècle, cherchait à obtenir un élément rare capable de transformer les métaux en or.

Schéma de distillation au laboratoire.
La distillation fractionnée sert à séparer des corps chimiques de différentes volatilités. Le recueil méticuleux de phases vapeur semble l'une des plus anciennes opérations chimiques connues.

L'art d'employer ou de trier, préparer, purifier, transformer les substances séchées mises sous forme de poudres, qu'elles proviennent du désert ou de vallées sèches, a donné naissance à des codifications savantes, d'abord essentiellement minérales. Mais les plantes éphémères et les arbres pérennes du désert, et leurs extraits gommeux ou liquides nécessaires aux onguents, ont été très vite assimilés à celles-ci, par reconnaissance de l'influence des terres et des roches.

Bien que la frontière entre la physique et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les réactions entre les constituants de la matière entraînent une modification des liaisons entre les atomes. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'électrons ou bien des forces électrostatiques. Les niveaux d'énergie mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la physique des plasmas, voire dans la physique nucléaire avec l'implication du noyau atomique. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des particules élémentaires et de leurs interactions relève de la physique des particules.
La frontière entre la chimie et la biologie n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la biochimie et la biologie moléculaire. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules...) ou avec des objets biologiques (protéines et autres biomolécules...). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire.
L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la dentisterie en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire.
Article détaillé : Isotope.Les trois isotopes de l'hydrogène, seul élément pour lequel on réserve un nom particulier à ses isotopes nettement plus massifs deutérium et tritium.

Outre la connaissance du cycle de l'eau et des transports sédimentaires, la maîtrise progressive des métaux et des terres, les Égyptiens de l'Antiquité connaissent beaucoup de choses. Parmi elles, le plâtre, le verre, la potasse, les vernis, le papier (papyrus durci à l'amidon), l'encens, une vaste gamme de couleurs minérales ou pigments, de remèdes et de produits cosmétiques, etc. Plus encore que les huiles à onction ou les bains d'eaux ou de boues relaxants ou guérisseurs, la chimie se présente comme un savoir sacré qui permet la survie. Par exemple par l'art sophistiqué d'embaumer ou par le placement des corps des plus humbles dans un endroit sec.

Bien que la frontière entre la physique et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les réactions entre les constituants de la matière entraînent une modification des liaisons entre les atomes. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'électrons ou bien des forces électrostatiques. Les niveaux d'énergie mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la physique des plasmas, voire dans la physique nucléaire avec l'implication du noyau atomique. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des particules élémentaires et de leurs interactions relève de la physique des particules.
La frontière entre la chimie et la biologie n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la biochimie et la biologie moléculaire. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules...) ou avec des objets biologiques (protéines et autres biomolécules...). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire.
L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la dentisterie en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire.
Article détaillé : Isotope.Les trois isotopes de l'hydrogène, seul élément pour lequel on réserve un nom particulier à ses isotopes nettement plus massifs deutérium et tritium.

L'art de la terre égyptien a été enseigné en préservant une conception unitaire. Les temples et les administrations religieuses ont préservé et parfois figé le meilleur des savoirs. Le pouvoir politique souverain s'est appuyé sur les mesures physiques, arpentage et hauteur hydraulique des crues, peut-être sur la densité du limon en suspension, pour déterminer l'impôt et sur les matériaux permettant les déplacements ou la mobilité des armées. Le vitalisme ou les cultes agraires et animaux, domaines appliqués de la kemia, ont été préservés dans des temples, à l'instar d'Amon, conservatoire des fumures azotées et de la chimie ammoniacale antique.

Signes alchimiques des sept métaux : Étain (Jupiter), Plomb (Saturne), Or (Apollon, soleil), Cuivre (Vénus), Mercure, Argent (Diane, Lune), Fer (Mars).Les alchimistes, par Pietro Longhi, 1757

Les savants musulmans7 supposaient que tous les métaux provenaient de la même espèce. Ils croyaient à la possibilité de la transmutation et cherchèrent en vain dans cette perspective l'obtention de « l'al-iksir » qui prolongerait la vie.

« Dans le même temps, guidés par des préoccupations plus pratiques, ils se livraient dans leurs laboratoires à des expérimentations systématiques des corps. Disposant de tableaux indiquant les poids spécifiques, ils pouvaient en les pesant, les distinguer, les reconnaître par des analyses sommaires et, quelquefois même les reconstituer par synthèse. [...] Ils trouvèrent des teintures pour colorer les tissus, les mosaïques et les peintures, si parfaites qu'elles ont gardé leur fraîcheur millénaire. »« Les Arabes allaient faire connaître au monde l'usage des parfums, en apprenant à extraire les parfums des fleurs. À Chapur, on distillait toutes les essences selon les techniques zoroastriennes : narcisse, lilas, violette, jasmin... Gur était réputé pour ses eaux parfumées et fabriquait des eaux de fleur d'oranger et de rose à base de rose d'Ispahan. Samarkand était célèbre par son parfum de basilic, Sikr par son ambre. 

Bien que la frontière entre la physique et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les réactions entre les constituants de la matière entraînent une modification des liaisons entre les atomes. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'électrons ou bien des forces électrostatiques. Les niveaux d'énergie mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la physique des plasmas, voire dans la physique nucléaire avec l'implication du noyau atomique. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des particules élémentaires et de leurs interactions relève de la physique des particules.
La frontière entre la chimie et la biologie n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la biochimie et la biologie moléculaire. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules...) ou avec des objets biologiques (protéines et autres biomolécules...). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire.
L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la dentisterie en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire.
Article détaillé : Isotope.Les trois isotopes de l'hydrogène, seul élément pour lequel on réserve un nom particulier à ses isotopes nettement plus massifs deutérium et tritium.

Le musc du Tibet, le Nénuphar d'Albanie, la Rose de Perse demeurent des parfums aussi prestigieux que légendaires. »« En mélangeant la soude (Al-qali) avec le suif ou l'huile, les Arabes fabriquèrent les premiers savons et créèrent une des plus magnifiques industries de Bagdad, qui devait s'étendre rapidement sur l'Égypte, la Syrie, La Tunisie et l'Espagne musulmane. L'islam avait fait si bien que le goût du bien-être gagna toutes les classes de la société et que la production ne suffit plus à la consommation. Le besoin d'inventer l'industrie des succédanés ou ersatz se fit sentir à ce moment-là »7 »

Bien que la frontière entre la physique et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les réactions entre les constituants de la matière entraînent une modification des liaisons entre les atomes. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'électrons ou bien des forces électrostatiques. Les niveaux d'énergie mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la physique des plasmas, voire dans la physique nucléaire avec l'implication du noyau atomique. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des particules élémentaires et de leurs interactions relève de la physique des particules.
La frontière entre la chimie et la biologie n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la biochimie et la biologie moléculaire. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules...) ou avec des objets biologiques (protéines et autres biomolécules...). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire.
L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la dentisterie en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire.
Article détaillé : Isotope.Les trois isotopes de l'hydrogène, seul élément pour lequel on réserve un nom particulier à ses isotopes nettement plus massifs deutérium et tritium.

Nos repères de pensée taxonomique sont profondément influencés par les civilisations grecques puis hellénistiques, férues de théorisations, qui ont lentement esquissé de façon sommaire ce qui encadre aux yeux profanes la chimie, la physique et la biologie. Elles ont laissé les techniques vulgaires au monde du travail et de l'esclave. L'émergence de spiritualités populaires, annexant l'utile à des cultes hermétiques, a promu et malaxé ses bribes de savoirs dispersés. Incontestablement, les premiers textes datés tardivement du ier siècle et iie siècle après Jésus-Christ comportent à l'exemple de l'alchimie médiévale la plus ésotérique, une partie mystique et une partie opératoire8. La religiosité hellénistique a ainsi légué aussi bien le bain-marie, de Marie la Juive que l'abscons patronage d'Hermès Trismégiste, divinité qui prétendait expliquer à la fois le mouvement et la stabilité de toute chose humaine, terrestre ou céleste.

Au cours des siècles, ce savoir empirique oscille entre art sacré et pratique profane. Il s'est préservé comme l'atteste le vocable chimia des scolastiques en 1356, mais savoir et savoir-faire sont souvent segmentés à l'extrême. Parfois, il est amélioré dans le monde paysan, artisan ou minier avant de devenir une science expérimentale, la chimie, au cours des troisième et quatrième décennies du xviie siècle. Au même titre que la physique, le prodigieux essor de la pensée et de la modélisation mécanistes, font naître la chimie sous forme de science expérimentale et descriptive9. Riche de promesses, la chimie reste essentiellement qualitative et bute sur le retour incessant des croyances écartées.

Bien que la frontière entre la physique et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les réactions entre les constituants de la matière entraînent une modification des liaisons entre les atomes. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'électrons ou bien des forces électrostatiques. Les niveaux d'énergie mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la physique des plasmas, voire dans la physique nucléaire avec l'implication du noyau atomique. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des particules élémentaires et de leurs interactions relève de la physique des particules.
La frontière entre la chimie et la biologie n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la biochimie et la biologie moléculaire. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules...) ou avec des objets biologiques (protéines et autres biomolécules...). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire.
L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la dentisterie en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire.
Article détaillé : Isotope.Les trois isotopes de l'hydrogène, seul élément pour lequel on réserve un nom particulier à ses isotopes nettement plus massifs deutérium et tritium.

Bien que la frontière entre la physique et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les réactions entre les constituants de la matière entraînent une modification des liaisons entre les atomes. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'électrons ou bien des forces électrostatiques. Les niveaux d'énergie mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la physique des plasmas, voire dans la physique nucléaire avec l'implication du noyau atomique. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des particules élémentaires et de leurs interactions relève de la physique des particules.

La frontière entre la chimie et la biologie n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la biochimie et la biologie moléculaire. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules...) ou avec des objets biologiques (protéines et autres biomolécules...). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire.
L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la dentisterie en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire.
Article détaillé : Isotope.Les trois isotopes de l'hydrogène, seul élément pour lequel on réserve un nom particulier à ses isotopes nettement plus massifs deutérium et tritium.

Les alchimistes ont subsisté jusqu'en 1850. Ils étaient acceptés par les croyances communes, poursuivant la quête de la pierre philosophale et continuant l'alchimie sous une forme ésotérique. La rupture entre la chimie et l'alchimie apparaît pourtant clairement en 1722, quand Étienne Geoffroy l'Aîné, médecin et naturaliste français, affirme l'impossibilité de la transmutation. La chimie expérimentale et l'alchimie diffèrent déjà radicalement ; donc il devient nécessaire de pouvoir distinguer ces deux termes restés dans le langage.

Bien que la frontière entre la physique et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les réactions entre les constituants de la matière entraînent une modification des liaisons entre les atomes. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'électrons ou bien des forces électrostatiques. Les niveaux d'énergie mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la physique des plasmas, voire dans la physique nucléaire avec l'implication du noyau atomique. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des particules élémentaires et de leurs interactions relève de la physique des particules.
La frontière entre la chimie et la biologie n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la biochimie et la biologie moléculaire. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules...) ou avec des objets biologiques (protéines et autres biomolécules...). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire.
L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la dentisterie en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire.
Article détaillé : Isotope.Les trois isotopes de l'hydrogène, seul élément pour lequel on réserve un nom particulier à ses isotopes nettement plus massifs deutérium et tritium.

La chimie a connu une avancée énorme avec Antoine Lavoisier qui l'a promue au rang de science exacte. Lavoisier reste dans l'Histoire comme celui qui a découvert la combustion par le dioxygène (1775). Pour le philosophe Thomas Samuel Kuhn, il s'agit d'une révolution scientifique majeure, qui a donné naissance à la chimie moderne10.

Les biographies des savants français et étrangers se trouvent dans les articles répertoriés dans la Catégorie:Chimiste ou de la Liste de chimistes.

C'est l'étude de la matière qui a naturellement conduit les premiers chimistes des années 1620-1650 à modéliser sa composition, puisant librement, mais non sans méfiance dans une abondante tradition antique. À la suite de Van Helmont, ces adeptes mécanistes de la contingence maîtrisent déjà la notion de gaz, tiennent compte du facteur de la température et parviennent à expliquer sommairement la pression de vapeur d'un corps et les mélanges miscibles des fluides. John Dalton, persévérant expérimentateur, continuateur de la première lignée mécaniste partiellement abandonnée, a le premier essayé de donner une définition moderne de la notion d'atome. L'atome constitue une particule fondamentale ou une combinaison de plusieurs d'entre elles. En 1811, Amedeo Avogadro affirme que le volume d'un gaz quelconque à pression et température constante contient le même nombre de particules, qu'il dénomme molécules intégrantes ou constituantes11.

L'obstination de nombreux chimistes souvent incompris, tel Berzelius en pionnier de l'électrovalence dès 1812, a servi pour réaffirmer la possibilité d'une modélisation à la fois mécaniste et géométrique par le biais d'une architecture atomique. Auguste Laurent, proposant pour des séries homologues de molécules organiques un même squelette constitué d'atomes, était cruellement dénigré par les maîtres des laboratoires12. Mais malgré la suprématie et l'influence politique des équivalentistes, le revirement s'opère. Ce dernier est porté par la reconnaissance des vieux succès de l'électrochimie préparative depuis Humphry Davy et Michael Faraday et la volonté de corréler quantitativement nombre d'espèces chimiques et masse d'un corps pur.

Représentation de l'atome d'oxygène selon le modèle de Bohr : autour du noyau, les électrons en orbite.

Bien que la frontière entre la physique et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les réactions entre les constituants de la matière entraînent une modification des liaisons entre les atomes. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'électrons ou bien des forces électrostatiques. Les niveaux d'énergie mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la physique des plasmas, voire dans la physique nucléaire avec l'implication du noyau atomique. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des particules élémentaires et de leurs interactions relève de la physique des particules.
La frontière entre la chimie et la biologie n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la biochimie et la biologie moléculaire. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules...) ou avec des objets biologiques (protéines et autres biomolécules...). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire.
L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la dentisterie en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire.
Article détaillé : Isotope.Les trois isotopes de l'hydrogène, seul élément pour lequel on réserve un nom particulier à ses isotopes nettement plus massifs deutérium et tritium.

Le congrès de Karlsruhe organisé en 1860 par les amis de Friedrich August Kékulé von Stradonitz et de Charles Adolphe Wurtz ouvre la voie à des conventions atomiques13. Son influence éveille une intense recherche de classification des éléments qui débouche notamment sur les classifications périodiques de Mendeleïev et de Meyer. Elle entraîne un renouveau d'intérêt pour les molécules14. Kékulé et Kolbe en chimie organique, Le Bel et van 't Hoff en chimie générale et plus tard Alfred Werner en chimie minérale établissent les fondements de la représentation en structures moléculaires15.

Les orbitales atomiques représentées par les nuages électroniques probabilistes et modélisées à l'aide des équations de la mécanique quantique, le meilleur outil théorique actuel pour décrire le comportement des liaisons quantifiées des atomes et molécules.

Les travaux de Joseph John Thomson, découvreur de l'électron en 1897, prouvent que l'atome est constitué de particules électriquement chargées. Ernest Rutherford démontre par sa célèbre expérience en 1909 que l'atome est surtout composé de vide, son noyau, massif, très petit et positif, étant entouré d'un nuage électronique. Niels Bohr, précurseur de la modélisation atomique, affirme en 1913 que les électrons circulent sur des « orbites ». Lorsque James Chadwick découvre les neutrons, la théorie quantique fondée au début de l'entre-deux-guerres sur le modèle rival d'Erwin Schrödinger renforcée par les compléments matriciels de Werner Heisenberg, l'affinement théorique de Wolfgang Pauli a déjà pris son envol. Et ce, malgré les contestations appliquées et systématiques d'Albert Einstein. Des années 1930 à notre xxie siècle, la mécanique quantique explique le comportement de l'atome et des molécules.

Au xxe siècle, l'essor des mesures physiques a facilité aux chimistes la caractérisation des composés avec lesquels ils travaillent. Auparavant, la réaction chimique et un nombre restreint de techniques physico-chimiques s'imposaient en ultime recours pour détecter ou caractériser une molécule. Maintenant, il existe diverses méthodes de mesures. Parmi elles, la chromatographie, la spectrométrie électromagnétique (infrarouge, lumière visible ou UV), la masse, de résonance magnétique nucléaire. Sans oublier aussi d'inclure les microscopies électroniques et autres analyses par diffraction de rayons X ou par diffusion de particules et, dans des cas d'observation contrôlée sur surface plane, la microscopie par champ de force. Toutes ces possibilités ont permis une identification plus aisée. Elles offrent souvent la possibilité de remonter à la structure géométrique des molécules et de leurs assemblages et de connaître leur composition isotopique. Parfois même de « voir » par le multiplicateur instrumental la molécule, de la (dé)placer ou de suivre des réactions (photo)chimiques en temps réel de plus en plus brèves. Ces progrès physico-chimiques ont permis de grandes avancées tout particulièrement en biochimie où les édifices étudiés restent complexes et les réactions variées.

La chimie est divisée en plusieurs spécialités expérimentales et théoriques à l'instar de la physique et de la biologie, avec lesquelles elle partage parfois des espaces d'investigations communs ou proches. La recherche et l'enseignement en chimie sont organisés en disciplines qui peuvent partager des domaines communs :

  • la biochimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules...) ou avec des objets biologiques (protéines...) ;
  • la chimie analytique regroupe l'étude des méthodes d'analyses qualitatives ou quantitatives qui permettent de connaître la composition d'un échantillon donné ; la chromatographie et la spectroscopie en constituent ses principaux domaines ;
  • la chimie des matériaux présente la préparation et l'étude de substances avec une application en tant que matériau. Ce domaine intègre des éléments des autres domaines classiques de la chimie avec un intérêt particulier pour les problèmes fondamentaux concernant les matériaux ;
  • la chimie inorganique ou chimie minérale concerne la description et l'étude des éléments chimiques et des composés sans squelette carboné ;
  • la chimie organique recense la description et l'étude des composés comportant un squelette d'atomes de carbone (composés organiques) ;
  • la chimie physique dont l'objet constitue l'étude des lois physiques des systèmes et procédés chimiques ; ses principaux domaines d'étude comprennent : la thermochimie, la cinétique chimique, l'électrochimie, la radiochimie, et les spectroscopies ;
  • la chimie théorique analyse l'étude de la chimie à travers un raisonnement théorique fondamental (habituellement à l'aide des mathématiques et de la physique). En particulier, l'application de la mécanique quantique à la chimie a donné naissance à la chimie quantique. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le progrès des ordinateurs a permis le développement de la chimie numérique (ou computationnelle);
  • la chimie des aliments, incluant la gastronomie moléculaire, s'intéressent respectivement aux ingrédients et aliments, ou pour la seconde, aux mécanismes des phénomènes qui surviennent lors de la production d'aliments à partir d'ingrédients.

Liste d'autres domaines spécialisés ou d'interface :

  • agrochimie
  • astrochimie
  • catalyse homogène
  • catalyse hétérogène
  • carbochimie
  • chimie de l'atmosphère terrestre et de la haute atmosphère
  • chimie bioinorganique
  • chimie du carbone
  • chimie environnementale
  • chimie industrielle
  • chimie médicinale
  • chimie nucléaire
  • chimie organométallique
  • chimie des argiles et zéolithes
  • chimie de la combustion et des milieux plasma
  • chimie des polymères
  • chimie des sucres
  • chimie des surfaces
  • chimie des solutions
  • chimie de synthèse
  • chimie radicalaire
  • chimie supramoléculaire
  • chimie verte
  • électrochimie
  • génie chimique
  • géochimie
  • immunochimie
  • microchimie
  • nanotechnologie
  • pétrochimie
  • pharmacologie
  • photochimie
  • phytochimie
  • topochimie
  • tribologie
  • sonochimie

Ces interfaces mouvantes ne facilitent pas la délimitation de la chimie.

  • Avec la physique.
Bien que la frontière entre la physique et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les réactions entre les constituants de la matière entraînent une modification des liaisons entre les atomes. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'électrons ou bien des forces électrostatiques. Les niveaux d'énergie mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la physique des plasmas, voire dans la physique nucléaire avec l'implication du noyau atomique. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des particules élémentaires et de leurs interactions relève de la physique des particules.
  • Avec la biologie.
La frontière entre la chimie et la biologie n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la biochimie et la biologie moléculaire. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules...) ou avec des objets biologiques (protéines et autres biomolécules...). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire.
  • Avec la science des matériaux.
L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la dentisterie en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire.

L'évolution de la chimie, tant dans son enseignement que dans les champs de recherche, est influencée à terme par les puissantes directions de recherches américaines. En particulier de façon récente privilégiant majoritairement les domaines des soins et de la santé humaine et animale[réf. nécessaire].

La langue de la recherche en chimie se présente majoritairement en anglais. Des années 1880 à la Grande Guerre, l'allemand, l'anglais et le français ont pourtant constitué des langues véhiculaires nécessaires aux savants. Mais survient l'éclipse du français dans l'entre-deux-guerres16. Puis l'allemand, qui avait réussi à préserver quelques dernières revues importantes ou écrits scientifiques de référence, a cédé face à l'anglais dans les années 1990.

 Un élément est une entité immatérielle dénuée de propriétés physiques ou chimiques. Il constitue un couple formé d'un symbole et d'un numéro atomique (numéro d'ordre dans le tableau périodique des éléments) qui caractérise les atomes, molécules, ions, nucléides isotopes d'une espèce chimique donnée. 92 éléments naturels et 17 éléments artificiellement créés par l'homme sont répertoriés. Un élément chimique désigne abstraitement l'ensemble des atomes avec un nombre donné de protons dans leur noyau17. Ce nombre s'appelle le numéro atomique. Par exemple, tous les atomes avec six protons dans leurs noyaux constituent des atomes de l'élément carbone C. Ces éléments sont rassemblés et ordonnés dans le tableau périodique des éléments.

Atome (gramme de fesdelpatoh)

L'atome (grec ancien ἄτομος [atomos], « indivisible »)18 d'une espèce chimique représente une entité matérielle. L'atome est formé d'un noyau atomique contenant des nucléons, en particulier d'un nombre Z de charge électrique élémentaire positive du noyau qui maintient autour de lui un nombre d'électrons, charge négative équilibrant la charge positive du noyau. Il possède un rayon, une structure géométrique, ainsi que des propriétés chimiques et physico-chimiques spécifiques relevant de ce cortège électronique.

Un atome constitue la plus petite partie d'un corps simple pouvant se combiner chimiquement avec une autre. Généralement constitué d'un noyau composé de protons et de neutrons autour desquels orbitent des électrons, sa taille caractéristique se compte en dixième de nanomètre (nm), soit 10-10 m.

La théorie atomiste, qui soutient l'idée d'une matière composée de « grains » indivisibles (contre l'idée d'une matière indéfiniment sécable), est connue depuis l'antiquité, et fut en particulier défendue par Démocrite, philosophe de la Grèce antique. Elle fut disputée jusqu'à la fin du xixe siècle ; aujourd'hui, cela ne fait l'objet d'aucune controverse. Les sciences de la matière modernes se reposent en particulier sur cette notion d'atome. L'atome n'est cependant plus considéré comme un grain de matière insécable, depuis les expériences de physique nucléaire ayant mis à jour sa structure au début du xxe siècle.

En chimie, les atomes représentent les éléments de base. Ils constituent la matière et forment les molécules en partageant des électrons. Les atomes restent grosso modo indivisibles au cours d'une réaction chimique (en acceptant les légères exceptions que constituent les échanges des électrons périphériques).

Cependant, depuis le début du xxe siècle, des expériences de physique nucléaire ont mis en évidence l'existence d'une structure complexe pour le noyau atomique. Les constituants de l'atome constituent des particules élémentaires.

Les plus gros atomes peuvent être vu au microscope électronique en transmission

Histoire de l'atome

Le concept d'atome est particulièrement bien admis par le grand public, pourtant, paradoxalement, les atomes ne peuvent pas être observés par des moyens optiques et seuls quelques rares physiciens manipulent des atomes isolés. L'atome représente donc un modèle essentiellement théorique. Bien que ce modèle ne soit plus aujourd'hui remis en cause, il a beaucoup évolué au cours du temps pour répondre aux exigences des nouvelles théories physiques et correspondre aux différentes expérimentations effectuées.

Isotope[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Isotope.Les trois isotopes de l'hydrogène, seul élément pour lequel on réserve un nom particulier à ses isotopes nettement plus massifs deutérium et tritium.

Un isotope d'une espèce atomique constitue une entité matérielle caractérisée par :

  • le symbole de son élément, le nombre Z qui représente aussi le numéro atomique ;
  • le nombre de masse A qui représente la masse relative de l'isotope, A = Z + N.

Un isotope possède des propriétés nucléaires spécifiques. Les propriétés chimiques des divers isotopes ne diffèrent pas entre elles pour les atomes suffisamment lourds.

Une molécule constitue un assemblage précis d'atomes, domaine défini et structuré dans l'espace et le temps par des liaisons chimiques fortes19. Une molécule polyatomique se comporte essentiellement comme une entité aux propriétés propres, une individualité chimique radicalement différente des atomes qui composent son architecture. Si les molécules monoatomiques ou les petites molécules polyatomiques sont électriquement neutres, les molécules plus grandes ou complexes n'obéissent pas systématiquement à ce critère.

La liaison chimique impliquant la présence d'électrons liés à un ou plusieurs noyaux explique la réalité moléculaire20. Plus précisément, elle assure la stabilité des molécules et, dans le cas d'un assemblage complexe, la cohésion liante de chaque atome entre eux mettant en jeu par échange ou partage un ou plusieurs électrons dans les liaisons covalentes. Cela se réalise par la mise en commun d'électrons collectifs à un vaste réseau d'atomes dans la liaison métallique ou initiant par de fortes dissymétries locales de charges, des forces électrostatiques.

 Un corps pur incarne un corps généralement macroscopique constitué au niveau moléculaire d'une seule espèce chimique21. Sa composition chimique, son organisation sous forme de gaz, liquide, solide amorphe ou réseaux cristallins, etc., et ses propriétés physiques, par exemple les constantes physiques correspondant aux transitions de premier ordre comme la température de fusion, d'ébullition, peuvent être définies. En particulier, l'analyse chimique distingue les corps simples, dont l'espèce chimique est constituée d'atomes de mêmes éléments, des corps composés, dont l'espèce chimique est constituée d'atomes d'éléments différents22.

Un composé chimique désigne l'espèce chimique d'un corps composé. Un corps pur est caractérisé par sa formule chimique, écriture symbolique plus ou moins complexe et détaillée, de sa composition chimique. La masse molaire d'un corps pur correspond à la masse d'un nombre d'Avogadro (6,022 × 1023) d'ensembles correspondants à sa formule brute. Cela concerne la molécule pour les composés moléculaires, les ions constituants les solides ioniques, l'atome dans le cas des gaz rares ainsi que dans celui des métaux et des solides covalents.

Un ion représente un atome qui a perdu ou gagné un ou plusieurs électrons. Il s'agit d'un cation simple lorsque son cortège électronique a été privé d'un ou plusieurs électrons, il est chargé positivement. Il constitue un anion simple lorsque son cortège électronique s'en trouve excédentaire, il est alors chargé négativement. Les anions ou cations formés à partir de molécules polyatomiques sont appelés ions complexes.

Article détaillé : Complexe.Un ion potassium complexé et inclus dans un cryptand. Les cryptands, représentent des molécules de synthèse comportant des cavités susceptibles de retenir et piéger un ion étranger. L'ensemble forme un cryptate, molécule complexe qui permet ainsi la dissolution de solides ioniques en solvant organique.

Les complexes sont des édifices formés par un élément central et des ligands. L'élément central, souvent un ion métallique avec un complexe pouvant être chargé. L'étude des complexes métalliques relève de la chimie organométallique ou de la chimie de coordination suivant la nature de l'atome lié au métal (respectivement, un carbone, ou un autre atome). Les complexes revêtent une grande importance en chimie des solutions, en catalyse et en chimie bioinorganique.

Dans les conditions habituelles au laboratoire, le nombre d'entités chimiques participant à une réaction est très élevé : pour une masse de l'ordre de la dizaine de grammes de matière, Il se rapproche de 1023.

Les chimistes utilisent communément une unité numérique, la mole, qui est représentée par la lettre minuscule « n ». La grandeur associée à la mole constitue la quantité de matière. Une mole d'une entité chimique précise implique l'égalité du nombre de ses particules au nombre d'Avogadro 6,02 × 1023. Ce dernier nombre est défini par convention comme le nombre d'atomes de carbone présents dans 12 g de 12C, c'est-à-dire un atome de carbone contenant six neutrons et six protons.

La masse molaire M d'un corps pur moléculaire correspond à la masse d'une mole de molécules de celui-ci et s'exprime en grammes par mole (g•mol-1). La connaissance de la formule chimique et des masses molaires atomiques permet le calcul de la masse molaire moléculaire.

Une mole de gaz parfait occupe 22,4 L dans les conditions normales de température et de pression (0 °C ou 273 K, 101,3 kPa).

L'aspect expérimental reste central en chimie, ceci aussi bien du point de vue historique que pour la pratique actuelle de cette science ainsi que de son enseignement. Les activités en chimie expérimentale peuvent se résumer essentiellement en quatre fonctions dont les contours exacts dépendent du contexte dans lequel elles sont réalisées (enseignement, recherche, industrie dans un certain domaine spécifique de la chimie)23,24 :

  • extraire, c'est-à-dire séparer sélectivement un ou plusieurs composés d'un mélange sur la base de leurs propriétés chimiques ou physiques ;
  • purifier, c'est-à-dire isoler une substance sélectionnée des autres composés d'un mélange, considérés comme impuretés. L'extraction et la purification sont apparentées ;
  • synthétiser, c'est-à-dire mettre en œuvre un ensemble de réactions chimiques en vue d'obtenir un ou plusieurs produits ;
  • analyser, c'est-à-dire reconnaître et caractériser des substances connues ou inconnues.

Une réaction chimique constitue la transformation d'une ou de plusieurs espèces chimiques en d'autres espèces chimiques. Elle implique l'apparition ou la disparition d'au moins une liaison chimique ou un échange d'électron. La réaction qui possède des caractéristiques thermiques nécessite ou fait apparaître différentes formes d'énergie en rapport avec l'énergie de liaison chimique.

Une solution se présente par un mélange homogène formé par un solvant en proportion majoritaire et d'un ou plusieurs solutés dans une phase homogène. Les réactions chimiques ont souvent lieu en solution. La solubilité représente la capacité d'un corps à entrer en solution dans un milieu donné. Par exemple, un sel cristallin comme le chlorure de sodium NaCl ou sel de cuisine possède une limite de solubilité dans l'eau : 357 g·kg-1 d'eau à 0 °C et 391 g·kg-1 à 100 °C. Cela signifie qu'à partir de cette teneur limite, le sel précipite ou se dépose sous forme solide. Il y a alors de séparation de phase.

La miscibilité constitue la capacité d'un corps à se mélanger avec un autre en formant une seule phase. Le gaz ammoniac NH3 se mélange facilement à température ambiante avec l'eau liquide formant l'ammoniaque, 1 kg d'eau froide saturée d'ammoniac peut contenir 899 g de NH3. Les gaz principaux de l'air, dioxygène et diazote, sont aussi solubles en certaines proportions dans l'eau liquide. 100 g d'eau liquide à 0 °C peut contenir au maximum 4,89 cm3 du premier en solution et 2,3 cm3 du second.

Une émulsion se décrit comme une dispersion d'une phase liquide à l'état de gouttelettes microscopiques ou sub-microscopiques, dans une autre phase liquide non miscible. Une suspension constitue une dispersion d'une phase solide finement divisée au sein d'une autre phase liquide englobante. La stabilité d'une suspension ou d'une émulsion nécessite que les fines gouttelettes ou les grains en suspension soient stabilisés par des molécules amphiphiles qui se placent à l'interphase. Ainsi, aucune coalescence des gouttelettes ni d'agglomérations de particules solides ne persiste. Comme le précise le chimiste et gastronome moléculaire, Hervé This, l'immense majorité des systèmes culinaires ne constituent pas des émulsions, mais des dispersions colloïdales plus ou moins complexes25.

L'art, à l'origine souvent empirique, de fabriquer des dispersions colloïdales a fourni des applications en pharmaceutique comme en cuisine, par exemple pour la préparation de chocolats et glaces, de sauces ou de mayonnaises.

Les réactions acides-bases en solution sont basées aussi sur des couples d'espèces chimiques. L'acidité et la basicité peuvent être calculées ou mesurées par la concentration des espèces chimiques en solution, qui prend une forme acide ou basique. Svante Arrhenius a mis en évidence dans les solutions aqueuses l'échange de protons entre les composés chimiques, la concentration en ion hydronium (H3O+ ou Hexp+(aq)) indique l'acidité du milieu comme la concentration en ion hydroxyde (OH-) la basicité. Une extension de la modalité de classification à d'autres milieux solvants a été conduite par le chimiste américain Gilbert Newton Lewis.

Une synthèse chimique se décrit comme un enchaînement de réactions chimiques mis en œuvre de façon volontaire par un chimiste pour l'obtention d'un ou de plusieurs produits, parfois avec isolation de composés intermédiaires.

Réaliser la synthèse d'un composé chimique, permet d'obtenir ce composé à partir d'autres composés chimiques grâce à des réactions chimiques. La planification de l'enchaînement des réactions afin de maximiser l'efficacité de la synthèse (nombre d'étapes, rendement, simplicité des réactions, considérations toxicologiques et environnementales) se nomme la stratégie de synthèse.

La synthèse de Fischer de l'indole.

La chimie organique représente principalement une chimie de synthèse, on parle alors de synthèse organique. Des aspects synthétiques importants se retrouvent également en chimie inorganique et en chimie des polymères.

Chimie des polymères[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Polymère.Structure moléculaire du Kevlar, marque déposée de fibres aramides, formant des couches solides et résistantes au choc et à la pénétration, matière de choix pour les casques ou gilets pare-balles.

Les polymères constituent de grandes molécules ou macromolécules dont un grand nombre des plus communs est formé par la réaction en chaîne de petites molécules appelées monomères. Ces polymères de synthèse industrielle, dont la structure est fondée sur la répétition d'un motif organique, parfois linéaire, ramifié ou greffé, en réseau ou interpénétré, etc. Concernant les polymères formés par polyaddition de monomères organiques dont le site réactif constitue justement la double liaison carbone-carbone, le grand squelette plus ou moins souple formé d'atomes de carbone qui est décrit par ses configurations et longueur(s) de chaîne moyenne(s) influence les propriétés observées. Citons parmi ces polymères organiques, les polyéthylènes, les polypropylènes, les polystyrènes, les polyisoprènes, les polybutadiènes, les PVC et les polyacryliques. D'autres sortes de réactions de polymérisations existent, comme les polycondensations à l'origine des polyesters, polyamides, polycarbonates, polyuréthanes. Sans compter aussi des polymères à motifs minéraux, comme les silicones ou les polysulfures.

L'existence des macromolécules ou polymères naturels avait été pressentie par le pionnier Hermann Staudinger en 1910. Elles peuvent être à motif de glucose ou sucre chimique comme la cellulose ou l'amidon, à motif d'acides aminés comme les protéines et ADN. La chimie macromoléculaire née dans les années 1930 a constitué un domaine continûment innovateur, même au cours des dernières décennies.

La chimie, science expérimentale et descriptive, prenant un essor remarquable à l'époque industrielle tout en acceptant la modélisation physique et le langage mathématique là où ils semblaient pertinents, a découvert ou ouvert la voie à nombreuses lois physico-chimiques.

  • Lois de structure
    • Règles de l'octet, de Hund, de Klechkowski et de Pauli qui avec d'autres règles sur la stabilité du nuage électronique permettent de prévoir la configuration électronique des atomes.
    • Théorie VSEPR ou Valence Shell Electronic Pairs Repulsion qui permet de prévoir la géométrie des molécules.
  • Lois de cinétique et de thermodynamique
    • Loi d'Arrhenius qui relie la constante de vitesse d'une réaction à l'énergie d'activation et à la température.
    • Loi de Hess qui permet de déterminer les enthalpies de réaction à partir des enthalpies standards de formation.
    • Loi de Henry et loi de Raoult qui permettent de déterminer la solubilité d'un gaz dans un liquide ou la pression de vapeur d'une solution idéale.
    • Loi de Guldberg et Waage qui permet de définir l'équilibre thermodynamique d'un système réactionnel.
    • Loi expérimentale de van 't Hoff qui permet de prévoir le sens d'un déplacement d'équilibre en fonction de la température.
  • Lois de conservation
    • Principe de conservation de la masse illustré par la célèbre phrase d'Antoine Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »
    • Loi de Soddy qui illustre la conservation du nombre de charges.
  • Lois de spectroscopie
    • Loi de Beer-Lambert qui relie l'absorbance d'un élément en solution à sa concentration.
    • Loi de Kasha qui décrit dans le modèle quantique la phosphorescence et la fluorescence.
  • Lois d'électrochimie
    • Loi de Nernst qui relie la tension d'équilibre d'une électrode au potentiel standard du couple redox mis en jeu.
    • Loi de Kohlrausch qui permet de mesurer des conductivités de solution.
    • Loi limitée de Debye-Hückel qui permet de déterminer des coefficients d'activité.
  • Lois de chimie organique
    • Règle de Markovnikov et de Zaïtsev qui permettent de prévoir la régiosélectivité d'une réaction.
  • Lois de l'équilibre chimique
    • Principe de Le Chatelier stipulant qu'un équilibre chimique se déplace dans le sens opposé à une perturbation de cet équilibre.

La chimie est introduite dès le Cycle 3 primaire (CE2, CM1, CM2) dans le cadre de l'enseignement des Sciences expérimentales et Technologies (B.O. 201126). Ces premières notions (par exemple unités de mesure, mélanges, solutions, les différents états de la matière et les changements d'états...) sont introduites dans le cadre d'activités essentiellement expérimentales et de résolution de problèmes concrets, issus pour la plupart de la vie quotidienne, en lien avec les autres matières de la formation (Sciences de la Vie et de la Terre, Physique, Technologie, Informatique...). Ici le but n'est pas forcément l'accumulation de connaissances, mais plutôt l'initiation à la résolution de problèmes et l'éveil de la curiosité de l'élève, celui-ci étant en général confronté à une situation concrète, en autonomie, à partir de supports variés (manuels, expériences menées en classe ou à la maison, documents audio-vidéo, logiciels, animations interactives...). Le choix des expériences réalisées est laissé à la discrétion de l'enseignant, ainsi que le contenu exact des séquences.

La chimie est ensuite enseignée au collège en même temps que la physique dès la sixième à raison d'une heure et demie en moyenne, par semaine, et indépendamment des autres matières scientifiques et techniques (Sciences de la Vie et de la Terre et Technologie).

Ensuite, au lycée, les élèves commencent par trois heures et demie de physique-chimie par semaine, dont une heure et demie de travaux pratiques en seconde. La poursuite de l'enseignement de la physique-chimie dépend du choix d'orientation des élèves : pour la filière générale : le choix d'une spécialité physique-chimie permet d'obtenir un enseignement de 4h par semaine dont 2h de TP, ensuite, si l'élève continue la spécialité, il passera à 6h de physique-chimie par semaine dont 2h de TP. Par ailleurs, tous les élèves de première et seconde suivent un enseignement scientifique de 2h par semaine dont 1h de TP qui est partagé en deux avec d'un côté le physique-chimie et de l'autre la SVT (donc 1h d'enseignement scientifique physique chimie et 1h d'enseignement scientifique SVT par semaine). Pour la filière technologique, les élèves ont un enseignement de chimie en STI2D, STD2A, STL, ST2S et STAV

Enfin, la chimie peut être étudiée après le baccalauréat en CPGE scientifique, notamment en PCSI 27puis poursuivre en PC, en UFR de chimie ou de sciences (université), en IUT de chimie (université) ou en école de chimie. De nombreuses écoles d'ingénieurs dans le domaine de la chimie sont regroupées au sein de la fédération Gay-Lussac.

L'industrie chimique se développe continûment à la fin du Siècle des Lumières. Si la métallurgie n'est pas oubliée, le progrès reste partout observable. Le fer-blanc devient un produit commun entre 1770 et 1780. Après 1780, en plus des métaux, elle mêle des fabrications millénaires à des innovations récentes. Ces fabrications constituent les acides et la « soude », l'ammoniac, le dichlore et les chlorures décolorants, le phosphore et ses dérivés, les savons et acides gras, le dihydrogène, l'« éther », l'éthylène, l'alcool de vin, l'acide acétique. À tout cela s'ajoute surtout de nombreux sels et une multitude de dérivés organiques et minéraux préparés ou recueillis dans un cadre traditionnel.

Elle prend un essor prodigieux au xixe siècle et participe pleinement aux fortes mutations de la révolution industrielle28. Le gaz d'éclairage, produit de la distillation de la houille ou charbon gras, lance l'immense essor de la carbochimie. La découverte de métaux, leurs préparations au laboratoire, puis au stade industriel, comme l'aluminium et les métaux alcalins et alcalino-terreux, témoignent de la vigueur de la science très proche de l'industrie.

En 1981, usines et laboratoires fabriquent déjà dans le monde plus de 100 000 composés, mettant en œuvre des centaines de réactions chimiques types. Chercheurs et institutions savantes décrivent et référencent les procédés, réactions et molécules29. En 2011 103 000 substances différentes sont commercialisées au niveau de la Communauté économique européenne, dont 10 000 en quantités supérieures à 10 t/an et 20 000 en quantités comprises entre 1 et 10 t/an. L'ère industrielle a vu la production mondiale de substances chimiques passer d'un million de tonnes en 1930 à 400 millions de tonnes en 200930.

L'industrie chimique représente une part importante de l'activité économique des grands pays industriels au xxe siècle. Dans les années 1970, elle intéresse au sens large la moitié du capital industriel mondial. La variété du matériel et des technologies qu'elle utilise reste incroyablement vaste, comme l'indique une visite au pas de course des exposants pendant les jours de l'Achema à Francfort.

Parmi les applications de la chimie, citons les secteurs suivants :

  • métallurgie :
    • métallurgie qui transforme les minerais en métaux et en alliages, fonderies métalliques ;
    • métallurgie de spécialités, silicium, matériaux semi-conducteurs ;
    • aimants, conducteurs et matériaux pour turbines ;
  • électrochimie :
    • piles, batteries, électrochimie appliquée ;
    • traitement de surface, galvanoplastie ;
  • matériaux :
    • plâtre, chaux, ciments et mortiers ;
    • matériaux réfractaires et technologie des fours ;
    • verres, argiles et céramiques, faïences et porcelaine ;
    • pigments et charges minérales, émaillerie ;
  • industrie du bois papier et cellulose, couchage du papier ;
  • raffinage du sucre ;
  • chimie organique :
    • acides gras, corps gras et savons ;
    • chimie des substances naturelles, chimie médicale et pharmaceutique ;
    • parfums, huiles essentielles, produits cosmétiques ;
    • engrais, chimie agricole, explosifs ;
    • ligneux, bois, charbons et pétroles, combustibles, mais aussi matières premières pour la carbochimie et la pétrochimie. Ci-dessous, souvent présente en tout ou partie :
      • lubrifiants, graisses, produits à propriétés tribologiques ;
      • colorants, intermédiaires de réactions photochimiques ;
      • macromolécules, polymères, plastiques (matériaux thermoplastiques et thermodurcissables) ;
  • peinture, vernis :
    • traitement de fibres textiles, apprêt et teinture ;
    • détergents, agents de surface, produits décapants ou de nettoiement, adoucissants des eaux ;
    • produits phytosanitaires, insecticides, herbicides ;
    • médicaments, antibiotiques.

Cette industrie peut se scinder en deux grands types :

  • la synthèse de produits organiques à partir du pétrole par exemple, celle de l'acide acétique, du méthanol, d'oléfines comme l'éthylène, le propylène, etc. ;
  • la chimie minérale avec les gaz industriels, les acides et les bases, les sels, etc.

L'ampleur de la production chimique caractérise la « chimie lourde » ou bulk chemistry avec ses procédés automatisés et ses énormes masses traitées ou extraites. La chimie fine se limite à des quantités restreintes de composés, souvent à haute valeur ajoutée pour la pharmacie, la parfumerie et la cosmétique ainsi que dans de nombreux domaines ciblés de haute technologie ou nanomatériaux.

La chimie a permis d'accéder à de nouveaux matériaux, métaux, plastiques, ou céramiques qui trouvent des applications importantes dans notre vie la plus quotidienne. Les progrès chimiques ont permis de synthétiser directement certains médicaments au lieu de les extraire des plantes......

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