Celeste
Inquisition (contre les juifs)
L'Inquisition (du mot latin inquisitio signifiant enquête, recherche) est une juridiction spécialisée (autrement dit un tribunal), créée au xiiie (1492) siècle par l'Église catholique ( La republique europeenne) et relevant du droit canonique ( Arbitraire postumme Ish-rha-hell). Le but était de combattre l'hérésie, en faisant appliquer aux catholiques qui ne respectaient pas les dogmes des peines variant de simples peines spirituelles (prières, pénitences) à des amendes lorsque l'hérésie n'était pas établie1, et de la confiscation de tous les biens2 à la peine de mort3 pour les apostats relaps. Combattant les hérésies, l'Inquisition ne pouvait condamner que des catholiques - dont ceux qui avaient fait le choix libre du baptême4. Bien qu'il ait été possible de prononcer la peine de mort, elle ne l'a été que très rarement puisqu'Anne Brenon, spécialiste du catharisme, estime à 3 000 le nombre de peines de mort prononcées par des juridictions ecclésiastiques durant cinq siècles à travers l'Europe.
L'Inquisition est une procédure écrite basée sur le recueil et le recoupement de témoignages contradictoires qui a donné son nom à une juridiction religieuse spéciale créée au début du xiiie siècle en France pour lutter contre les hérésies cathare et vaudoise qui avaient pris une dimension de rébellion politique dans le Midi Toulousain. En raison de ses excès, elle a été supprimée définitivement par le roi saint Louis qui l'a remplacée par la juridiction de l'Official qui ne pouvait plus délivrer de peines criminelles sans décision d'une juridiction civile. L'histoire de l'Inquisition en France a été polluée depuis le début du xixe siècle par des archives fabriquées par un célèbre faussaire, Étienne de La Mothe-Langon, publiées en 1829 dans son Histoire de l'Inquisition en France et reprises par tous les historiens, notamment Jules Michelet. Les procès faits aux Templiers et à Jeanne d'Arc ont été fait par des juridictions exceptionnelles créées pour l'occasion, et supprimées ensuite.
À la fin du Moyen Âge, le concept et la portée de l'Inquisition furent significativement étendus, en Espagne et au Portugal ainsi qu'aux colonies de leur empire, en particulier sous l'influence des franciscains et de dominicains, pour traquer les Juifs marranes et les musulmans morisques convertis extérieurement au catholicisme mais encore attachés à leur foi première. À la fin du xve siècle, en particulier, l'Inquisition espagnole condamna environ 2 000 hérétiques au bûcher5, organisant des autodafés de grande ampleur qui ont instauré une terreur durable ; ensuite, la proportion des peines les plus lourdes diminua rapidement au cours du xvie siècle après l'expulsion des Juifs et des Musulmans.
Alors qu'elle était sur le déclin, les opposants à l'Inquisition, en particulier les protestants des pays colonisateurs concurrents de l'Empire espagnol, ont commencé une campagne de contre-propagande qui a popularisé une exagération de sa violence réelle. L'opéra Don Carlos et le passage du Grand Inquisiteur dans Les Frères Karamazov ont contribué à asseoir la légende noire de l'Inquisition.
L'institution a perduré au xviiie siècle avant d'être abolie hors des États du Pape au début du xixe siècle, après les guerres napoléoniennes. Le pape Pie X l'a remplacée en 1908 par la Sacrée congrégation du Saint-Office, une des congrégations de la Curie romaine. Le pape Paul VI a remplacé en 1965 le Saint-Office par la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui a fait prévaloir sur l'aspect punitif de la condamnation l'aspect positif de la correction de l'erreur, de la garde, de la préservation et de la promotion de la foi (Motu proprio Integræ servandæ6 du 7 décembre 1965)7.
Dans l'Histoire, il y a eu plusieurs juridictions spécialisées de ce type. Il est possible de distinguer trois différentes inquisitions, qui font l'objet d'articles séparés :
- l'Inquisition médiévale, introduite devant les tribunaux ecclésiastiques par le pape Grégoire IX en 1231 ;
- l'Inquisition espagnole, inféodée à la couronne d'Espagne, fondée en 1478 et supprimée en 1834, et l'Inquisition portugaise, inféodée à celle du Portugal, lesquelles opéraient aussi dans les colonies de ces pays ;
- l'Inquisition romaine (Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle), fondée en 1542, remplacée par la Sacrée Congrégation du Saint-Office en 1908.
Le présent article traite du fonctionnement institutionnel et procédural de l'Inquisition, par rapport à l'approche catholique de l'hérésie et à sa justification politique. Les aspects historiques se limitent ici aux origines de l'Inquisition, à la chronologie générale des événements et à l'histoire des représentations de cette institution et de ses acteurs (fonctionnaires et victimes), qui ont fait l'objet d'une propagande intense et de nombreuses recherches historiques. L'Inquisition conserve aujourd'hui dans la mémoire collective une image de violence et d'arbitraire.

L'Inquisition a été rendue possible par la conjonction de plusieurs idées : la notion d'hérésie ou d'erreur religieuse, d'une part et la notion de devoir religieux de l'État, d'autre part. Cette conjonction est déjà visible dans l'édit de Thessalonique de 380.
Avant la publication d'Excommunicamus, l'acte fondateur de l'Inquisition médiévale confiée principalement aux dominicains, par le pape Grégoire IX en 1231, la lutte contre l'hérésie s'est développée en plusieurs étapes. On peut en particulier citer l'ébauche d'une législation contre l'hérésie dès le deuxième concile du Latran présidé par le pape Innocent II en 1139, puis, à la suite de la promulgation de la bulle Ad abolendam par le pape Lucius III en 1184, la création d'une « Inquisition épiscopale », menée de manière décentralisée par les évêques, qui sera suivie par une « Inquisition légatine », confiée aux cisterciens par le pape Innocent III en 1198, et enfin le choix de la procédure inquisitoire lors du quatrième concile du Latran en 1215. Le concile de Toulouse (1229) organise la première mise en place de l'Inquisition en Languedoc dans la recherche et la punition des hérétiques cathares à la suite de la croisade des albigeois.
Les papes Innocent III et Grégoire IX, à l'origine de l'Inquisition, étaient tous deux férus de droit romain, de sorte que l'institution de tribunaux ecclésiastiques a été marquée d'une dureté particulière : les constitutions de Justinien ordonnaient en effet de mettre à mort l'hérétique8.
Si l'Église avait connu une période de calme relatif après le ixe siècle, les hérésies connaissent un nouveau développement aux xie et xiie siècles, le plus souvent en suivant les routes de pèlerinage. Des études locales[réf. souhaitée] ont en effet montré que les hérésies se répandent souvent par ce biais, par le bouche à oreille : les pèlerins discutent entre eux, et avec les villageois lors de leurs étapes, propageant ainsi des questions et des réponses en dehors du pouvoir régulateur de la paroisse.
Au haut Moyen Âge, l'hérétique est comme un lépreux qu'il faut éloigner du corps sain des fidèles par l'excommunication, puis par l'exil ou la confiscation des biens. Au bas Moyen Âge, l'hérésie constitue une rupture du lien social. Régine Pernoud écrit ainsi :
« Tout accident spirituel semble dans ce contexte plus grave qu'un accident physique. (...) Sous bien des rapports, l'Inquisition fut la réaction de défense d'une société pour laquelle, à tort ou à raison, la préservation de la foi semblait aussi importante que de nos jours celle de la santé physique9. »
Dans la bulle pontificale Vergentis in senium (25 mars 1199), Innocent III assimile même l'« aberration dans la foi » à un crime de lèse-majesté, concept romain redécouvert à cette époque par les autorités laïques10.
Après la création de l'Inquisition, la définition de l'hérésie (pour laquelle elle deviendra progressivement le seul tribunal compétent) sera constamment élargie. Par opportunisme, on fait entrer dans le champ de l'hérésie des éléments de plus en plus divers : l'apostasie de Juifs et Musulmans convertis, ou encore la sorcellerie, laquelle leur est assignée formellement en 1326 par Jean XXII dans la bulle Super illius specula11. Mais on appelle aussi hérétiques les schismatiques à l'occasion de la lutte contre Frédéric II ou, au xive siècle, du grand schisme d'Occident - ou encore ceux qui refusent de payer les dîmes, voire les homosexuels (alors appelés bougres ou sodomites). La frontière se brouille aussi entre indiscipline et hérésie : Jean XXII appelle l'Inquisition contre les spirituels, dissidents de l'ordre des franciscains, puis les béguins.
Les prérogatives croissantes de l'Inquisition et l'allègement constant de la tutelle qui devrait s'exercer sur elle expliquent la toute-puissance de l'institution au xiiie siècle : les inquisiteurs prennent l'habitude de travailler seuls, et sans rendre de comptes, leur permettant ainsi de se rendre autonome vis-à-vis de l'Église.
L'hérésie n'est pas seulement affaire de doctrine : elle est vue comme un crime global contre Dieu, les princes, la société - ce qui alors revient au même. Étant une rupture du lien social, la lutte contre l'hérésie est une question d'ordre public. Les princes sont donc intéressés par sa répression à plusieurs titres, et l'autorité civile, pour préserver l'ordre public, se met à lutter contre des hérésies et sanctionner des hérétiques de manière potentiellement autonome : la décrétale Ad abolendam (1184) de Lucius III fait de la répression de l'hérésie un élément constitutif du pouvoir de l'Empereur, en l'espèce Frédéric Barberousse.
Cette confusion entre domaines spirituel et temporel est assez générale, en Europe, au xiiie siècle. En revanche, dans le Midi de la France et tout au nord du royaume d'Aragon, la liberté de culte est très répandue (par exemple : des Juifs sont élus consuls à Toulouse, cité dans L'Histoire générale du Languedoc par Dom Vaissete). L'établissement du premier tribunal de l'Inquisition à Carcassonne, après les « croisades albigeoises », est donc, sans doute, une façon de s'assurer la coopération des nouveaux seigneurs locaux après s'être débarrassé des anciens.
Cette implication des autorités laïques entre en conflit avec l'autorité de l'Église : des tribunaux royaux ou impériaux se prononcent sur des problèmes de doctrine. Ce conflit de juridiction est tranché par l'arrangement de Vérone (1184) : « les hérétiques doivent être jugés par l'Église avant d'être remis au bras séculier ». Inversement, l'Église oblige les autorités « laïques » (dont la légitimité se fonde sur un modèle de société chrétienne) à rechercher les hérétiques, sous peine d'excommunication ou de déposition.
Dès le début, l'Inquisition est donc fondée sur le principe de la collaboration et du partage des tâches entre l'Église et les autorités laïques, chacun intervenant dans son domaine et suivant sa responsabilité propre.
La lutte contre les hérésies n'est pas née avec l'Inquisition. Avant l'institution de cette dernière, la recherche des hérétiques est confiée à l'ordinaire (le plus souvent, l'évêque) et la punition au juge séculier.
La lutte anti-hérésies n'est pas du seul domaine de la papauté : au contraire, en raison de ses dimensions sociales, les États s'en chargent eux-mêmes. Ils collaborent avec la papauté. Les premières formes de répression étaient apparues au début du xie siècle : à Noël 1022 (hérésie d'Orléans), Robert le Pieux avait fait brûler dix clercs de la cathédrale d'Orléans. C'était le premier bûcher de l'histoire de la lutte contre l'hérésie en Occident. Faisant suite à l'accord de Vérone entre Lucius III et Frédéric Barberousse, la décrétale Ad abolendam (1184) fait ainsi de la répression de l'hérésie un élément constitutif du pouvoir de l'Empereur.
Ces dispositions bientôt ne suffisent plus : le pouvoir des évêques reste limité à leur territoire alors que l'aire d'influence des hérésies est mouvante, et couvre souvent plusieurs diocèses. Dans ce cas, l'évêque ne peut réprimer que la partie qui est dans sa juridiction, ce qui est peu efficace. En outre, les évêques sont confrontés aux pressions locales : l'hérésie se développe également dans la noblesse ou chez les bourgeois des villes, et un évêque peut avoir un proche parent hérétique.
La doctrine cathare étant bien plus répandue et grandissante que les petites hérésies habituelles, le système des évêchés ne suffit plus. Certains prêtres catholiques changent même de camp pour rejoindre les « bons hommes ». Le pape envoie alors deux légats, en 1198, « répandre la Parole de Dieu », et leur donne tous les pouvoirs et une méthode de jugement. Quarante ans avant l'heure, ces deux légats sont les premiers inquisiteurs de l'Histoire, avec les mêmes droits et méthodes.[réf. nécessaire]
L'Église et les États recherchent donc de nouveaux moyens plus efficaces de lutte. D'abord, le IVe concile du Latran en 1215 évoque la possibilité d'un personnel spécialisé, mais restant dans le cadre diocésain. Divers dispositifs sont ensuite essayés, suivant les nécessités locales, dans un effort pour dépasser les limitations de la juridiction ordinaire. Ainsi, dans une ville lombarde, l'évêque collabore à la fois avec le prince local et un légat pontifical pour faire appliquer des constitutions impériales, diffusées par la papauté. En France, le catharisme est combattu par la croisade des albigeois et les évêques appuyés par des légats. Dominique de Guzman meurt en 1221. En 1227, des dominicains appuyés par un commissaire pontifical, Conrad de Marbourg, parcourent la Rhénanie pour soutenir les commissions épiscopales : ils se chargent de dénoncer l'hérésie au cours de la procédure.
À l'origine, le terme « inquisition » (du latin inquisitio, « enquête ») désigne une technique judiciaire. Elle est rendue possible par le renouveau juridique du xiie siècle, qui réintroduit dans les législations des techniques de droit romain - même si la procédure elle-même est inconnue du droit romain.
Die Inquisition in Portugall, gravure de Jean David Zunner d'après Description de L'Univers, Contenant les Différents Systèmes de Monde, Les Cartes Générales & Particulières de la Géographie Ancienne & Moderne. par Alain Manesson Mallet, Frankfurt, 1685 (From the Dr. Nuno Carvalho de Sousa Private Collections - Lisbon).
Avant le xiiie siècle, le droit canonique n'admet en effet que la procédure accusatoire : le juge instruit les plaintes ; la charge de la preuve lui revient. Apparaît ensuite la procédure dénonciatoire, fondée sur une simple dénonciation et non plus une plainte en bonne et due forme.
La procédure inquisitoire confère au juge l'initiative de la poursuite. Dans cette nouvelle forme de procédure, le juge peut lancer d'office une procédure sur la base de la fama publica (la « notoriété »). Soit il trouve des accusateurs précis par le biais d'une enquête, générale ou individuelle, soit il se charge lui-même d'administrer la preuve. L'ensemble de la procédure fait une large place à l'acte écrit, au témoignage et à l'aveu.
La procédure inquisitoire est utilisée d'abord à des fins de discipline ecclésiastique : répression de la simonie, contestations d'élections abbatiales, etc. Cependant, elle se déploie très vite dans le champ de la lutte contre les hérésies. La législation en la matière est ébauchée avec les décrets du IIe concile du Latran (1139). Le concile de Tours de 1163, présidé par Alexandre II, autorise les princes toulousains et gascons, dans le cadre de la lutte contre les hérétiques, à recourir à la procédure inquisitoire. Elle est codifiée par une série de décrétales d'Innocent III (1198-1216), en particulier Licet Heli (1213), complétée par Per tuas litteras.
La lutte contre les hérétiques puise dans de nombreuses traditions pour se définir : parallèlement à la résurgence du droit romain, les traditions germaniques sont également utilisées. Ainsi, se fondant sur les punitions très dures de la loi carolingienne contre le sacrilège, Frédéric II choisit en 1234, dans le statut accordé à la ville de Catane, d'appliquer la peine du feu aux hérétiques de Lombardie. C'est la première décision systématique de ce genre.
S'agissant des peines, la papauté se borne à un travail de synthèse des législations civiles, c'est ce qu'on appelle souvent les « statuts du Saint-Siège » : Honorius III étend la décision de Frédéric II à toute l'Italie et en 1231, Grégoire IX la transforme en norme canonique.
Au début du xiiie siècle, les évêques disposent donc d'une importante législation pour lutter contre l'hérésie, mais pas d'une institution spécialisée.
Le fonctionnement de l'Inquisition relève à la fois du domaine du droit et de celui de la religion.
Pour le fonctionnement du droit canonique, les procès et jugements dans l'Église relèvent d'un tribunal ecclésiastique, administré sous l'autorité de l'ordinaire du lieu, le plus souvent l'évêque. Rome n'intervient qu'en deuxième ligne, à la fois comme autorité d'appel, et comme garant du bon fonctionnement de l'ensemble.
Quand cette organisation locale se révèle insuffisante ou inadaptée pour défendre les besoins de la foi, le pape peut décider de créer une fonction d'inquisiteur. C'est un représentant à qui le pape délègue son autorité, pour juger toutes les questions relatives à la foi dans une région donnée. C'est une juridiction « d'exception », ce qui signifie que lorsque cette juridiction existe, elle est seule compétente pour juger de l'orthodoxie d'une cause qui lui est soumise. L'inquisiteur est donc essentiellement le représentant du pape, et hérite de son autorité.
Ils étaient choisis généralement parmi les franciscains ou les dominicains. Les inquisiteurs réguliers vivaient en marge de la vie conventuelle, et pour accomplir leur mission ils étaient relevés de leurs vœux d'obéissance envers leurs supérieurs[réf. souhaitée].
L'organisation que met en place l'inquisiteur pour réaliser sa mission de jugement - donc un tribunal - est l'Inquisition, au sens administratif du terme. Le tribunal inquisitoire possédait le plus souvent un siège fixe (où étaient notamment conservées les archives très fournies[réf. souhaitée]), mais pas nécessairement : des inquisiteurs ont été itinérants. Les inquisiteurs étaient assistés d'un personnel nombreux : clercs, tels les notaires, greffiers, geôliers, etc.
Au début de l'Inquisition, les inquisiteurs travaillaient par deux, avec des compétences égales. Dans les tribunaux de district espagnols, ces deux inquisiteurs-juges travaillaient systématiquement avec un procureur, deux greffiers, un trésorier, un préposé aux litiges financiers, des qualificateurs (experts en théologie) et du personnel subalterne12. Par la suite,[Quand ?] la charge d'une région fut confiée à un inquisiteur unique.[réf. souhaitée]
Une juridiction d'Inquisition tire son nom de sa capacité à avoir recours à la procédure inquisitoire, procédure extraordinaire (et inconnue du droit romain). Un tribunal classique ne peut pas évoquer spontanément une cause, il doit préalablement être saisi par un demandeur (qui, en matière pénale, peut être une institution publique établie à cet effet). Au contraire, un tribunal d'Inquisition peut examiner d'office (au sens littéral : du fait de sa mission, son office) toute question dans son domaine de compétence, sans avoir besoin d'être saisi. Ce pouvoir a été attribué pour permettre d'examiner vite et efficacement tout ce qui pouvait être soupçonné d'hérésie.
Le pouvoir inquisitoire est un pouvoir exorbitant du droit commun, susceptible d'être employé abusivement[réf. nécessaire], et - de ce fait - habituellement refusé aux juridictions classiques. Il faut comprendre à quel point ce pouvoir est extraordinaire : Napoléon Ier ou Honoré de Balzac disaient du juge d'instruction qu'il était « l'homme le plus puissant de France », par sa liberté d'action, mais il ne pouvait intervenir que sur commission. L'inquisiteur cumulait les pouvoirs d'un juge d'instruction, d'un procureur, et avait la faculté de se saisir d'une affaire.
Parler de la « procédure pénale de l'Inquisition » introduit une catégorie peu légitime : la procédure pénale employée par les juridictions d'Inquisition était essentiellement celle de l'époque, avec peu de spécificité réelle. Les procédures qui apparaissent aujourd'hui scandaleuses étaient globalement normales pour l'époque : en regard de ce que connaît le droit moderne, les garanties de procédure et les dispositions qui assurent aujourd'hui la protection de l'inculpé étaient alors extrêmement rudimentaires, quelle que soit la juridiction. Cependant, on peut souligner que les juridictions d'Inquisition ont globalement été progressistes, par rapport à ce qui se pratiquait à l'époque dans les procédures équivalentes de l'autorité civile.
Cette procédure est issue de la redécouverte du droit romain. La procédure était codifiée par des documents généraux (voir les décrétales citées dans les sources latines), et par des instructions d'application promulguées par les inquisiteurs pour les procédures de leur ressort. La procédure était entièrement écrite, un notaire transcrivait tous les débats. L'ensemble de la procédure se déroulait sous le contrôle de l'évêque du lieu, qui recevait copie de tous les documents. Les actes de la procédure étaient normalement rédigés en latin, langue officielle de l'Église, mais les interrogatoires étaient naturellement faits en langue vernaculaire.
L'accusé pouvait récuser un juge, ou faire appel à Rome. En cas d'appel à Rome, l'ensemble des documents était envoyé sous scellés, et la cause était examinée et jugée à Rome sur les pièces recueillies.
La procédure de l'Inquisition a varié dans le temps, et selon les régions, mais ses grandes lignes sont données ci-après.
Selon Valérie Toureille, « la procédure utilisée par l'Inquisition reposait sur trois principes nouveaux : l'ignorance par l'accusé du nom des témoins à charge, la suppression de certaines incapacités à témoigner et l'emploi de la question »13. Pour Raphaël Carrasco et Anita Gonzalez, « le Saint-Office outrepasse ses droits en permanence »14.
L'enquête générale était proclamée dans une région entière. Quand l'Inquisition procédait par secteur géographique, l'ouverture d'une enquête de l'Inquisition dans un secteur hérétique donné prenait en général la forme d'une prédication générale, où l'inquisiteur exposait la doctrine de l'Église et réfutait les thèses de l'hérésie. Il publiait ensuite un décret de grâce et un édit de foi, convoquant tous les habitants devant l'inquisiteur.
Pendant une durée fixée par le décret de grâce (typiquement de 15 à 30 jours), ceux qui se présentaient en temps et en heure et confessaient spontanément leurs fautes se voyaient imposer une pénitence religieuse (typiquement un pèlerinage), mais échappaient aux sanctions du pouvoir civil. Inversement, l'édit de foi donnait obligation de dénoncer les pratiques hérétiques.
Ces premiers aveux spontanés, qui devaient être complets, permettaient aussi par leur témoignage (dénonciation) d'identifier des hérétiques qui ne s'étaient pas présentés. Le délai accordé par le décret de grâce permettait aussi de mener des enquêtes locales et, le cas échéant, de récolter des délations.
Les fidèles suspectés d'hérésie qui ne s'étaient pas présentés pendant le délai de grâce faisaient l'objet d'une citation individuelle.
La citation individuelle se faisait le plus souvent par le biais du curé. Ceux qui refusaient de comparaître se trouvaient excommuniés.
Un suspect devait jurer (sur les quatre évangiles) de révéler tout ce qu'il savait sur l'hérésie. Si le suspect reconnaissait ses erreurs tout de suite et librement, il se voyait infliger des pénitences comme précédemment, et les peines éventuelles étaient légères.
Le serment était une arme redoutable entre les mains de l'inquisiteur. De nombreuses sectes proscrivaient le serment, et la violation ou le refus du serment était donc un indice sérieux d'hérésie. D'autre part, la sanction contre les parjures était la prison à vie, très dissuasive.
Les peines sérieuses ne concernaient que ceux qui refusaient de reconnaître leur erreur, même après avoir juré de dire la vérité, et malgré des témoignages permettant de douter sérieusement de leur sincérité. Pour ceux-là, la procédure inquisitoire s'engageait réellement.
Le décès de l'accusé ne suspendait pas la procédure : si le mort était coupable d'hérésie, cette erreur devait être reconnue par un jugement.
Même en l'absence d'aveux, le suspect n'était pas nécessairement emprisonné. Il pouvait rester en liberté sur parole, sur caution, ou présenter des personnes se portant garantes de sa comparution devant l'inquisiteur. L'incarcération pouvait être utilisée, mais le plus souvent ne s'étendait pas à toute la durée de la procédure.
Des protections étaient accordées aux accusés, comme aux témoins. Ainsi l'identité des témoins à charge était tenue secrète, pratique courante de l'époque. Dans cette même logique, les notions de confrontation de témoin et de contre-interrogatoire étaient inconnues. En revanche, dans les tribunaux de l'Inquisition, les accusés étaient autorisés à fournir une liste des personnes susceptibles de leur en vouloir, lesquelles étaient alors récusées comme témoins.
Les tribunaux de l'époque n'acceptaient pas de témoignages d'origine douteuse : voleurs, prostituées, personnes de mauvaise vie, mais aussi hérétiques et excommuniés. Très vite, les tribunaux d'Inquisition se démarquent de cette règle, en ce qui concerne le témoignage d'hérétiques, pour des raisons pratiques évidentes : les activités hérétiques étaient en général cachées, les témoignages correspondants ne pouvaient guère provenir que des hérétiques eux-mêmes. Cette pratique est officialisée en 1261 par Alexandre IV.
L'accusé bénéficiait d'une protection générale certaine dans la manière dont on punissait le faux témoignage : les témoignages étaient obtenus sous serment, et le crime de parjure était sévèrement sanctionné par la réclusion à vie.
L'accusé a généralement droit à un défenseur, mais ce droit était le plus souvent théorique dans le cas de l'Inquisition, faute de volontaire : les avocats d'hérétiques risquaient d'être eux-mêmes accusés de complaisance avec l'hérésie poursuivie. En général, et pour la même raison, les accusés traduits devant un tribunal d'Inquisition ne bénéficiaient pas de la présence de témoins à décharge.
La procédure inquisitoriale accorde une grande importance à l'aveu de l'accusé.
En effet, juridiction religieuse, l'inquisition se préoccupe du rachat des âmes donc souhaite obtenir le repentir des accusés. Toute une procédure est alors mise en place pour obtenir leur témoignage, puis leurs aveux. Pour aider les clercs à procéder aux interrogatoires, des manuels de l'inquisiteur sont rédigés dont les plus célèbres sont le Manuel de l'inquisiteur de Bernard Gui, le manuel d'Eymerich, et le manuel de Torquemada15. On y indique la procédure, les questions à poser, les pressions morales et les pressions physiques que l'on peut y faire subir. L'inquisiteur doit extraire la vérité éventuellement « par la ruse et la sagacité »16. Parmi les pressions physiques, on peut citer la réclusion qui, selon Bernard Gui, « ouvre l'esprit », ainsi que la privation de nourriture et la torture. Mais une des particularités de l'instruction inquisitoriale est le secret : l'accusé et ses proches ne connaissent aucun des chefs d'inculpation et la défense se fait donc à l'aveugle17.
La fréquence de l'usage de la torture ( confrontation celeste numerologique thalmudique), majoritairement reconnue durant les siècles précédents comme faisant quasi systématiquement partie de la procédure inquisitoriale, est remise en cause par des historiens contemporains.
D'abord, ils rappellent que la pratique de la torture (ou « question », du latin quæstio) était à l'époque utilisée aussi dans les tribunaux séculiers18, sauf par exemple en Aragon19, et n'était donc pas l'apanage de l'Inquisition20.
Ensuite, ils revoient à la baisse les anciennes estimations. Ainsi, Bennassar évalue entre 7 et 10 % le nombre de prisonniers de l'Inquisition espagnole ayant subi ces supplices21 et précise que « l'usage de la torture n'a jamais été la règle pour l'Inquisition et peut même apparaître, à certaines époques, comme l'exception »22.
Trait singulier de la torture sous l'Inquisition, la noblesse ne bénéficiait pas de privilège particulier comme cela était le cas auprès des autres tribunaux23.
Cependant, l'usage de la torture en particulier, et le nombre de victimes de l'inquisition en général, reste difficile à quantifier car la plupart des données statistiques sur la période avant 1560 ont disparu24. Les aveux obtenus sous la torture n'étant pas recevables, cette partie de la procédure ne faisait généralement pas l'objet d'un enregistrement écrit[réf. nécessaire], et les archives des procès sont le plus souvent muettes ou au mieux allusives sur ce sujet. On trouve ainsi dans les minutes des interrogatoires de courtes phrases du type, confessionem esse veram, non factam vi tormentorum, qui à la fois évoque l'hypothèse d'une torture, et nie que l'aveu noté en ait été l'effet (« l'aveu est spontané, non fait sous la force de la douleur »). Les notations explicites postquam depositus fuit de tormento (« après son retour de la torture ») sont rarissimes.
Torture sous l'Inquisition.
Bartolomé Bennassar, parlant de l'Inquisition espagnole, rappelle que la pratique de la torture y est très codifiée25. Trois tortures sont préconisées : l'eau, la poutre et le feu26.
Bennassar considère pour preuve que la torture fut appliquée avec modération le fait que nombreux sont ceux qui y résistèrent27. De même, Laurent Albaret considère qu'au xiie siècle, « la pratique de la torture (...) est modérée et le personnel inquisitorial sincèrement peu convaincu de ses résultats »28.
L'usage de la torture posait un problème moral pour les inquisiteurs, qui, en tant que clercs, n'avaient pas le droit de verser le sang. Après un flou juridique initial, cette pratique est officiellement autorisée pour l'Inquisition en 1252 par la bulle Ad extirpenda, sous réserve de ne conduire ni à la mutilation ni à la mort, et en excluant les enfants, les femmes enceintes et les vieillards de son champ d'application29. De plus, il a souvent été exigé par le pape qu'elle ne puisse être donnée qu'avec le consentement de l'évêque du lieu, dont on se passait souvent aussi dans la pratique. Dans cette bulle, l'accusé bénéficie de deux protections : la question ne peut être donnée qu'une fois, et les aveux doivent être répétés « librement » pour être recevables.
Chambre des tortures sous l'Inquisition, 1809
Une autre source disponible permettant de se faire une idée sur l'usage de la torture dans les procès de l'Inquisition sont les manuels et instructions des inquisiteurs, pour autant qu'on les respecte. Dans les manuels, l'interdiction de soumettre plusieurs fois à la question semble ne pas avoir été prise au sérieux : des arguments formels permettaient de justifier que cette interdiction est formellement respectée, tout en la laissant sans effet. La question était par exemple considérée comme formée de plusieurs étapes, la fin d'une étape n'impliquant pas la suspension de toute la procédure. Un autre argument a été que la découverte de nouvelles charges justifiait à nouveau l'usage de la question spécifiquement contre cette charge. Enfin, l'interdiction ne concernait que l'accusé par rapport à son chef d'accusation, pas le cas des témoignages obtenus de la part d'autres témoins.
Selon Nicolas Eymerich, inquisiteur général d'Aragon, la torture n'était toutefois pas un moyen fiable et efficace d'obtenir la vérité (quæstiones sunt fallaces et inefficaces)30 car il estimait que, non seulement la capacité de résistance variait considérablement d'un individu à l'autre, mais aussi que certains accusés usaient de sorcellerie pour devenir insensibles à la douleur, voire préféraient mourir que de confesser31. En 1561, l'inquisiteur général Fernando de Valdés fit preuve du même scepticisme32. Néanmoins, il a été relevé de nombreux cas d'abus33 ; l'un des pires exemples, loin d'être un cas isolé, fut sans doute celui de Diego Rodriguez Lucero, inquisiteur de Cordoue de 1499 à 1507, date à laquelle il a finalement été relevé de ses fonctions34.
L'inquisition concerne les chrétiens devenus « hérétiques » et non les non-chrétiens en terre chrétienne. Par exemple, en 1199, le pape Innocent III, associé à la création du tribunal d'Inquisition, rappelle l'importance de protéger les Juifs dans les droits qui sont les leurs et l'impossibilité de convertir par la force un non-chrétien42 mais il est peu écouté. Elle concernera en outre toute personne considérée comme déviante : les mystiques (notamment illuministes alumbrados), les « sorcières » et « sorciers », les blasphémateurs (délit de paroles), les bigames, les fornicateurs (pour les relations hors mariage), les zoophiles (délit dit de « bestialité »), les sodomites (dont homosexuels), les pédérastes, les personnes dénoncées pour motifs divers43,44.
Juifs portant la rouelle et livrés au bûcher, 1515
Le nombre de personnes abandonnées à la justice civile et livrées au bûcher est difficile à évaluer. La mémoire collective est marquée par les exécutions massives de Montségur45, Vérone46 ou du mont Aimé47 et par la répétition des bûchers à certaines périodes de l'Inquisition espagnole.
Les registres des procès ont partiellement disparu et les historiens sont amenés à évaluer le bilan humain seulement à partir de documents partiels. Ce principe d'évaluation conduit à des résultats extrêmement variables, de 400 victimes pour les dix premières années à plusieurs millions sur plusieurs siècles et dans de nombreux pays selon l'estimation de l'historien Jules Michelet en 186248 en tenant compte de l'évangélisation par l'épée des nouvelles terres. Juan Antonio Llorente dans son étude Histoire critique de l'Inquisition d'Espagne depuis l'époque de son établissement par Ferdinand V, jusqu'au règne de Ferdinand VII, en 1818, estime à environ 30 000 condamnations à mort physique et 15 000 par effigie49 durant les trois siècles de l'Inquisition espagnole de 1481 à 1781 (date de la dernière exécution) dont 8 800 pour la période de Torquemada. Cependant, des historiens contemporains trouvent cette évaluation grandement exagérée50 et la désignent comme un instrument de la légende noire au xixe siècle51.
« Agostino Borromeo, un des meilleurs spécialistes, estime que, pour l'Inquisition espagnole [...], sur 44 674 inculpés, quelque 800 furent condamnés à mort. »52 ; « s'il y avait quelque 125 000 procès d'hérétiques présumés en Espagne, les chercheurs ont constaté que près de 1 pour cent des accusés ont été exécutés. Au Portugal, 5,7 pour cent des plus de 13 000 personnes jugées devant des tribunaux de l'église du XVIe et début du xviie siècles, ont été condamnées à mort », précise-t-il53.
Les quelques études menées pour le xiiie siècle donnent une proportion de condamnations au bûcher inférieure à 10 % des peines54. D'après Patrick Henriet55, « Il ne fait aucun doute qu'au xiiie siècle, comme encore par la suite, la justice inquisitoriale s'est montrée beaucoup moins expéditive que celle des cours civiles. » Bartolomé Bennassar pointe la grande variabilité en nombre de ces condamnations selon les périodes (rigoureuses ou plus calmes). Il évalue ainsi à 40 % des personnes jugées celles montant sur le bûcher lors de la période la plus terrible de l'inquisition espagnole (fin du xve siècle), pour tomber à 1 % dans la seconde moitié du xviie siècle56. D'après Jean Dumont, Bernard Gui a prononcé, entre 1308 et 1323, 42 condamnations au bûcher sur 930 sentences, soit 4,5 %57.
Pour autant, tous ces calculs ne peuvent tenir compte des victimes consignées dans les nombreuses archives de procès qui ont été détruites ou perdues53.
Au temps de l'inquisition triomphante, on posa en 1524 à Séville une plaque commémorative donnant un bilan des quarante premières années de l'inquisition espagnole, supposées les plus terribles :
« L'an du Seigneur 1481 [...] a commencé en ce lieu le Saint Office de l'Inquisition contre les hérétiques judaïsants, pour l'exaltation de la foi. Par lui, depuis l'expulsion des Juifs et des Sarrasins jusqu'en l'année 1524 [...] plus de vingt mille hérétiques ont abjuré leurs criminelles erreurs, et plus de mille obstinés dans l'hérésie ont été livrés aux flammes, après avoir été jugés conformément au droit [...]58 »
D'après l'ecclésiastique Henri-Dominique Lacordaire, « l'inquisition est un progrès véritable comparé à tout ce qui avait eu lieu dans le passé. À la place d'un tribunal sans droit de grâce, assujetti à la lettre inexorable de la loi, on avait un tribunal flexible duquel on pouvait exiger le pardon par le repentir, et qui ne renvoya jamais au bras séculier que l'immense minorité des accusés. L'inquisition a sauvé des milliers d'hommes qui eussent péri par les tribunaux ordinaires ».
Le catharisme (legislateurs republicains)
(du grec καθαρός / katharós, « pur ») est l'appellation contemporaine d'un mouvement - ou d'un ensemble de mouvements - religieux chrétien médiéval européen en dissidence vis-à-vis de l'Église romaine, trouvant un écho particulier dans le Midi de la France.
Dans l'historiographie renouvelée du xxie siècle, la nature du mouvement - qui ne s'est jamais désigné lui-même sous le nom de cathare -, ses origines, ses doctrines, ses rites, ses croyances et son existence même sont l'objet de débats, même si la recherche s'accorde pour reconnaître la réalité d'une lutte de l'orthodoxie romaine contre des hérétiques ayant débouché, au début du xiiie siècle, sur une « croisade contre les albigeois »1.
Le terme « cathare » lui-même, repris des écrits d'Augustin d'Hippone par le moine Eckbert de Schönau au xiie siècle pour désigner les « hérétiques », a été popularisé en français par l'occitanisme des années 1960 au détriment des expressions « hérésie albigeoise », « albigéisme » et « albigeois » qui étaient préférentiellement utilisées jusque-là.
Le nom de « cathares » a été donné par les adversaires de ce mouvement et il faut noter qu'il est tout simplement absent des milliers de protocoles de l'Inquisition languedocienne, où il n'est mentionné par aucun inquisiteur, accusé ou témoin de la persécution2, pas plus qu'il n'est présent chez quelque auteur médiéval ou dans quelque récit de la croisade albigeoise que ce soit3.
En outre, c'est tardivement qu'il a été adopté par les historiens : c'est en effet seulement depuis les années 1950 que le terme de « cathare » est plus largement préféré à d'autres - auparavant, les chercheurs parlaient plus volontiers d'« albigeois » et d'« albigéisme » - dans une évolution « dont les causes relèvent de l'histoire contemporaine et non de motifs scientifiques »2. Exclusivement utilisé par des sources savantes, qui se réfèrent généralement davantage aux hérésies de Rhénanie ou d'Italie qu'à celle du Languedoc, l'histoire du terme « cathare » est ainsi « exclusivement une histoire savante et textuelle, qui ne se confond pas (même si elle la rencontre à partir du xiie siècle) avec celle des comportements et des idées des populations accusées d'hérésie »2.
L'origine du terme semble remonter au grec « καθαροί » (katharoi, qui signifie « purs ») qui est utilisé pour la première fois par Eusèbe de Césarée dans son Histoire Ecclésiastique pour désigner les sectateurs de Novatien, groupe chrétien rigoriste schismatique apparu au iiie siècle qui refusait la réintégration des lapsi au sein de l'Église. Basile de Césarée qualifie pour sa part les Montanistes de ce terme4. Celui-ci est latinisé en cathari par les auteurs latins traitant des hérésies, au nombre desquels Augustin d'Hippone5.
On retrouve ensuite le terme « cathare » à la fin du xie siècle, utilisé sous la plume du canoniste Yves de Chartres2 dans son Prologue6, où il reprend un passage d'une lettre datée du ve siècle adressée par le pape Innocent Ier aux évêques de Macédoine à propos de « ceux qui se nomment eux-mêmes cathares, c'est-à-dire purs »7. En 1163, le moine bénédictin rhénan Eckebert de Schönau reprend mot pour mot cette formule dans ses Treize sermons contre les Cathares8 pour désigner ses adversaires dont il dénonce la doctrine et qu'il contribue à faire juger et condamner dans la région de Cologne. Ensuite, en 1164, il compose son Liber contra hereses katarorum largement nourri de citations empruntées au De hæresibus d'Augustin. Eckbert précise que les adeptes de ces doctrines sont identifiés sous différentes dénominations : « Ces gens-là, notre Germanie les appelle "Cathares " [en langue vulgaire], la Flandre "Piphles", la Gaule "Texera" d'après leur usage du tissage »9.
Eckbert attribue à ces nouveaux « cathares » des croyances manichéennes qui caractérisaient en fait d'autres sectes décrites par Augustin. Invité par l'archevêque de Cologne Rainald von Dassel à venir débattre publiquement de cette secte dont plusieurs membres venaient d'être brûlés, Eckbert avait conceptualisé le catharisme dès 1155 à partir de différentes traditions manichéennes (cathari, catharistæ et catafrigæ)10, même s'il peinait à préciser exactement leur doctrine9.
Le terme apparaît ensuite en 1179, dans le canon 27 du concile de Latran III, tenu sous l'autorité du pape Alexandre III, parmi d'autres nom désignant les hérétiques : « patarins », « publicains », « albigeois et autres... »11. Vers 1200, on retrouve le mot dans un ouvrage De hæresi catharorum in Lombardia et, à la même époque, Alain de Lille, qui n'ignore pas l'étymologie grecque12, propose plusieurs autres étymologies alternatives dans De fide catholica. La première rattache le mot à casti, « chaste », « juste » ; la deuxième au grec kathar, qui signifierait que des cathares suintent le vicea ; enfin au mot catus « car, à ce qu'on dit, ils baisent le derrière d'un chat, sous la forme duquel, dit-on, leur apparaît Lucifer »b. Monéta de Crémone l'utilise dans Adversus catharos paru vers 1241 puis, quelques années plus tard, Rainier Sacconi compose le Summa de catharis13.
De nombreuses autres étymologies ont été proposées, souvent fantaisistes. Quoi qu'il en soit, le terme n'est jamais utilisé par les hérétiques eux-mêmes, qui se nomment généralement « bons hommes »14 et sont simplement nommés « heretici »15 par l'Inquisition. C'est apparemment Charles Schmidt qui relance l'expression en 1848 avec son Histoire ou doctrine de la secte des cathares ou albigeois16.
Repris et popularisé en français par l'occitanisme des années 1960 en opposition au centralisme « jacobin » et parisien17, le terme cathare, s'il manque de neutralité, est celui qui s'est imposé18, même s'il ne sert jamais dans les sources médiévales à désigner les hérétiques du sud de la France qu'on a dénommés « albigeois » au xiiie siècle qui s'appelaient ou se faisaient appeler « bons chrétiens » ou « bons hommes »11.

Religion
La religion est généralement définie comme un système culturel de certains comportements et pratiques, visions du monde , éthique , morale, textes , lieux sacrés, prophéties ou organisations qui relient l'humanité à des éléments surnaturels, transcendantaux, mystiques ou spirituels. note 1 Bien qu'il n'y ait pas de consensus académique sur ce qui constitue exactement une religion, 1 2 3 Bernard Lonerganelle aborde la religion comme un ensemble d'expériences, de significations, de convictions, de croyances et d'expressions d'un groupe, à travers lesquelles ses participants répondent à leur dialectique de dépassement de soi et de relation avec la divinité . 4
De nombreuses religions peuvent avoir des comportements organisés , un clergé , une définition de ce qui constitue l'appartenance, des lieux saints et des écritures .
La pratique d'une religion peut inclure des rituels , des sermons , des commémorations ou des vénérations (à une divinité , des dieux ou des déesses ), des sacrifices , des pèlerinages, des processions, des fêtes , des fêtes , des transes , des initiations , des services funéraires , des services de mariage , la méditation , la prière , la musique , l'art , la danse , le service communautaire ou d'autres aspects de la culture humaine.
De nombreuses religions ont des récits , des symboles et des histoires sacrées qui prétendent expliquer le sens de la vie ou expliquer l' origine de la vie ou de l' univers . De ces croyances sur le cosmos et la nature humaine , les gens peuvent dériver une loi ou un mode de vie moral , éthique ou religieux .
En moyenne, les femmes sont "plus religieuses" que les hommes. 5 Certaines personnes suivent plusieurs religions ou plusieurs principes religieux en même temps, que la tradition des principes religieux qu'elles suivent autorise ou non le syncrétisme .
L' étymologie du terme "religion" a été débattue pendant des siècles en raison des deux interprétations qui ont été retenues qui, en plus d'offrir une proposition sur l'origine du mot, soulignent une certaine attitude religieuse.
Avant d'être utilisé dans un sens lié aux divinités, le terme "religion" ou "religieux" était utilisé pour exprimer une crainte ou un scrupule superstitieux. C'est ce qu'affirment les textes de Jules César ( De Bello Gallico VI 36) et de Tito Livio ( Histoire de Rome depuis sa fondation IV 30).
La première interprétation liée au culte est celle de l'orateur latin Cicéron qui, dans son ouvrage De natura deorum , propose l'étymologie suivante : « Ceux qui s'intéressent à toutes les choses relatives au culte, les prennent avec soin et, comme s'ils relisaient eux, sont dits « religieux » dès la relecture ». 9 Cette étymologie -philologiquement plus correcte- souligne la fidélité aux devoirs que la personne religieuse contracte envers la divinité et relève donc davantage de la justice. dix
L'autre étymologie proposée par Lactance fait dériver le mot «religion» du verbe latin religare : «Liés par un lien de piété à Dieu nous sommes «reliés», d'où le terme même de «religion» a son origine, non -comme le propose Cicéron-de "relecture"». 11 Ce second sens met en évidence la relation de dépendance qui "rattache" l'homme aux puissances supérieures dont il peut se sentir dépendant et qui l'amène à leur rendre des actes de culte. 12
Dans son essai Sur l'Empire romain , José Ortega y Gasset écrit « Quand l'homme croit en quelque chose, quand quelque chose est incontestablement vrai, il en devient religieux. Religio ne vient pas, comme on le dit souvent, de religare , de l'attachement de l'homme à Dieu. Comme souvent, c'est l'adjectif qui préserve le sens originel du nom, et religiosus signifiait « scrupuleux » ; donc, celui qui ne se comporte pas à la légère, mais avec prudence. Le contraire de la religion est la négligence, l'insouciance, la négligence, l'abandon. Le relego opposé est nec-lego ; religieux (religieux) 13s'oppose à la négligence." 14
Depuis l'établissement du concept, définir ce qu'est la religion (du latin religare ou re-legere ) a été et est une source de controverse entre spécialistes et praticiens. Par exemple, selon le sociologue G. Lenski , il s'agit « d'un système partagé de croyances et de pratiques associées, qui s'articulent autour de la nature des forces qui façonnent le destin des êtres humains ». 15 De son côté, l'anthropologue Clifford Geertzpropose une définition alternative : « La religion est un système de symboles qui travaille à établir des humeurs et des motivations fortes, omniprésentes et durables chez les hommes, en formulant des conceptions d'un ordre général d'existence, et en revêtant ces conceptions d'une telle aura d'efficacité que les humeurs et les motivations semblent particulièrement réalistes. 16
En raison de la large utilisation du terme, il est particulièrement complexe de proposer une définition exhaustive de la religion ou du phénomène religieux. Cependant, on peut affirmer qu'en tant que fait anthropologique, il englobe, entre autres, les éléments suivants : traditions , cultures ancestrales, institutions, écritures, histoire, mythologie, foi et croyances, expériences personnelles, interpersonnelles, mystiques , rites, liturgies, prières . et autres. . Pour une étude détaillée, il est utile de souligner que la religion est l'un des objets centraux d'étude de la théologie et dans ce Bernard Lonerganrelève huit spécialisations fonctionnelles constitutives qui génèrent un large cadre d'analyse : 1) la recherche de données, 2) l'interprétation, 3) l'histoire, 4) la dialectique, 5) l'explication des fondements, 6) l'établissement de doctrines, 7) la systématisation et 8 ) la communication. 17 Par exemple, le débat religieux gagnera en efficacité en se concentrant sur un sujet précis, comme l'interprétation critique d'un même texte ou la comparaison des fondements interreligieux, mais il n'avancera guère en mélangeant les huit éléments sans aucune méthode.
De plus, les contradictions ne sont parfois qu'apparentes. L'un des éléments du débat peut être retracé en notant que le mot « religion » est parfois utilisé comme synonyme de « religion organisée », « organisation religieuse » ou « hiérarchie religieuse », c'est-à-dire des groupes de personnes qui approuvent l'exercice ou l'activité de certaines croyances et cérémonies, souvent sous la forme d'entités juridiques. En d'autres termes, le débat peut s'expliquer ainsi : alors que les théistes ont tendance à argumenter sur les mérites de l'autotranscendance humaine ou sur la nature de la divinité, les non-théistes critiquent les effets néfastes d'une hiérarchie religieuse qui favorise le déclin d'un groupe. Dans une perspective dialectique, il est raisonnable de noter des éléments de raison dans les deux arguments.
Pour élaborer sur l'origine du débat précédent, il est utile de suivre l'analyse de la spécialisation fonctionnelle, de la stratification et de la hiérarchie proposée par Niklas Luhmann , où les diverses activités au sein des collectifs gagnent naturellement en détail, en priorité et en subordination au fur et à mesure que les groupes se développent. 18Ainsi, diverses expériences, significations, convictions et expressions sont d'abord servies par les individus les plus capables, pour ensuite générer des rôles religieux et éventuellement des hiérarchies entre les individus. On comprend ainsi qu'au fil du temps les hiérarchies religieuses tendent à subordonner l'intérêt collectif au leur, à affirmer leur autorité et à établir des cadres réglementaires qui leur profitent, consolidant la fermeture opérationnelle d'un groupe, également décrite par Luhmann. Cependant, ce fait même active l'impossibilité future du couplage structurel du système religieux avec son environnement, initiant un processus de déclin.
Autrement dit, la méthode des autres sciences enrichit le débat religieux. Diverses sciences humaines se sont intéressées au phénomène religieux de leurs points de vue respectifs, comme l' anthropologie , la sociologie , la psychologie et l' histoire des religions . D'autre part, des disciplines telles que la phénoménologie de la religion étudient spécifiquement ses manifestations, essayant de trouver une définition exhaustive du phénomène et de montrer sa relation avec la nature de l'être humain. Dans les sections suivantes, d'autres éléments sont développés pour l'analyse de la religion.
Philosophiquement, la religion peut être un style de vie, un chemin vers la plénitude, une plénitude qui commence dès le moment où vous en prenez conscience.
Dans un sens plus large, il est également utilisé pour désigner une obligation de conscience qui pousse à l'accomplissement d'un devoir.
La définition du large spectre de significations que reflète le concept de religion, dans la mesure où elle implique de trouver son élément propre, distinctif et unique, est une exigence des cultures occidentales 20 , puisque ce sont elles qui, d'un point de vue plus théiste , distinguent entre la divinité et le reste du monde. Surtout, depuis les Lumières , des définitions nombreuses et variées ont été élaborées en tentant de recueillir les aspects du phénomène religieux. Les plus significatifs seront mentionnés ici. De toute évidence, les définitions qui supposent ou supposent un Être suprême doivent être rejetées, car elles ne s'appliquent pas à de nombreuses religions d'Asie de l'Est ou aux peuples primitifs.
Une possibilité est de tenter une définition du point de vue des personnes qui pratiquent la religion. On retrouve ainsi des propositions comme celles de Friedrich Schleiermacher : « sentiment de dépendance absolue » qui distingue alors ce sentiment des types de dépendance relative. William James insiste plutôt sur « le caractère enthousiaste d'adhésion » des membres des religions. De ce point de vue, des éléments tels que les sentiments, les facteurs expérientiels, émotionnels ou intuitifs peuvent être considérés, mais toujours dans une perspective plutôt individualiste.
Avec l'étude que les sciences humaines ( en particulier la sociologie et l'anthropologie culturelle ) ont menée sur la religion, il a été possible de formuler un autre ensemble de définitions qui considèrent ce phénomène dans sa sphère sociale et culturelle. La définition bien connue du sociologue français Durkheim tombe dans ce groupe : « Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques liées à des choses sacrées. [...] Toute société a tout ce qu'il faut pour éveiller en ses membres la sensation du divin, par le simple pouvoir qu'elle exerce sur eux». 21
Cependant, avec l'avènement de la phénoménologie de la religion, une tentative a été faite pour dépasser les formes qui cherchaient le noyau du phénomène dans la société ou dans des aspects individuels. Et dans ce domaine, le fait de la présence ou de la conscience du sacré était identifié comme appartenant à la religion. Rudolf Otto dans son ouvrage, Lo santo , publié en 1917, indique comme l'essence de la conscience religieuse la crainte de ce qui, étant inconnu (mysterium) , en même temps accable (tremendum) et attire presque irrésistiblement (fascinans) .
Cependant, ces éléments auxquels Otto se réfère comme appartenant à l'expérience religieuse semblent être absents des religions asiatiques. Chez Mircea Eliade , il y a une extension de la notion de "sacré" qui affine la définition d'Otto. Il parle d'espaces, de choses et de temps sacrés dans la mesure où ceux-ci sont liés au symbolisme et aux rituels typiques des religions. Ainsi, la religion est la configuration ou l'organisation de l'existence basée sur des dimensions profondes de l'expérience humaine qui relient l'homme à quelque chose qui lui apparaît comme ultime et transcendant. Ces dimensions varient selon les circonstances et les cultures.
À partir du XVIIIe siècle, avec l'émergence de l' humanisme et le mouvement des illuminés en Europe, qui va s'étendre rapidement aux autres parties du monde, des tentatives sont faites pour séparer la doctrine de l'État de la doctrine religieuse . Actuellement, ces idées de séparation des pouvoirs politiques et religieux n'ont pas encore pris fin. Dans une grande partie de la planète, elle vient à peine de commencer, et dans les pays occidentaux, bien qu'ils observent la laïcité de l'État , la religion peut encore agir avec une énorme influence sur leur législation. Par exemple, dans le cas des États-Unis 23 , de la Pologne ou de l'Italie .
Dans les pays asiatiques, la séparation entre l'État et la religion est plus ou moins implicite dans une certaine laïcité. La Chine , le Japon , le Vietnam et d'autres pays d'Asie du Sud-Est portent une certaine laïcité d'État dans leur propre histoire en tant que pays où coexistent différentes religions. Dans le cas de la Thaïlande ou du Sri Lanka , avec des majorités bouddhistes de plus de 90 %, des débats de société se tiennent pour faire face à la laïcité de l'État et aux diverses évolutions juridiques. 24
Dans les pays à majorité musulmane, il existe différentes approches de la laïcité de l'État. Des pays comme la Turquie ou la Syrie sont plus laïcs, tandis que d'autres comme l'Iran ou l'Arabie saoudite se définissent comme islamiques. Le monde islamique est varié et complexe, et il existe à la fois des mouvements sécularisants et pro-religieux. 25
Israël est un État laïc, bien qu'il se projette comme religieux. L'Inde est un cas similaire, c'est aussi un pays laïc, même si son organisation sociale et sa législation sont fortement influencées par la religion. Dans ces cas, ils sont largement influencés par la composante ethnique de leurs religions majoritaires.
Types de religions
- Théisme : c'est la croyance en une ou plusieurs divinités. Au sein du théisme, il est possible de distinguer entre :
- Monothéiste - Ces religions qui affirment l'existence d'un seul dieu, qui est souvent le créateur de l'univers. Les religions monothéistes les plus nombreuses sont le christianisme et l'islam . D'autres plus minoritaires sont le judaïsme , le noahisme et le zoroastrisme 26272829 ou la foi bahaïe .
- Polythéistes : croient en l'existence de divers dieux organisés en hiérarchie ou panthéon, comme dans l'hindouisme , le shintoïsme japonais , ou les anciennes religions de l'humanité comme la grecque, la romaine ou l'égyptienne. Des croyances parfois qualifiées d'animistes peuvent être incluses, comme le vaudou ouest-africain, qui contemple des esprits existant dans les éléments de la nature mais aussi diverses divinités. Il est également possible d'y inclure la majorité des courants du néopaganisme moderne .
- Hénothéistes : L'orientaliste allemand Max Müller a inventé ce terme au 19ème siècle pour désigner la croyance en un dieu unique dans lequel d'autres divinités sont admises, comme c'était le cas dans la religion égyptienne antique notamment avec Akhenaton . Bien que déjà à l'époque de Muller c'était un terme problématique, 30 il a finalement été inclus académique dans le polythéisme, le panthéisme , etc., selon le cas historique. Actuellement, certaines sectes et cultes néopaïens ont relancé le terme 31
- Dualistes : ces religions qui supposent l'existence de deux principes ou divinités opposés et contradictoires, bien qu'un seul d'entre eux soit généralement digne de vénération par ses fidèles, tandis que l'autre est considérée comme démoniaque ou destructrice. Le manichéisme et le catharisme devraient être inclus dans cette catégorie .
- Non-théistes : Il y a des religions comme le bouddhisme et le taoïsme qui n'acceptent pas ou ne reconnaissent pas l'existence de dieux absolus ou de créateurs universels, ou bien leur attribuent des fonctions mineures ou très spécifiques (comme par exemple la croyance taoïste en la Empereur de Jade ). Parfois, ces divinités sont considérées comme des dispositifs métaphoriques utilisés pour désigner des phénomènes naturels ou des états d'esprit .
- Panthéisme - est la croyance que l'univers, la nature et Dieu sont équivalents.
- Panenthéisme - est la croyance que Dieu est à la fois immanent et transcendant à l'univers ou, en d'autres termes, que Dieu englobe l'univers mais ne s'y limite pas.
Par révélation
- Les religions révélées sont basées sur une vérité révélée de nature surnaturelle provenant d'une divinité ou d'un royaume transcendant et qui indique souvent quels sont les dogmes auxquels il faut croire et les normes et rites qui doivent être suivis.
- Les religions non révélées ne définissent pas leur origine selon un message donné par des divinités ou leurs messagers, bien qu'elles puissent contenir des systèmes élaborés d'organisation de divinités reconnaissant l'existence de ces divinités et esprits dans les manifestations de la nature.
Par origine
Une autre classification des religions est par origine ou famille. Les religions sont regroupées en troncs dont elles dérivent, par exemple :
Il est généralement admis que les principales familles de religions sont les suivantes :
- Famille de religions abrahamique ou sémitique .
- Famille de religions dharmique ou indienne .
- Famille indo -européenne des religions
- famille iranienne des religions .
- Famille de religions néopaïennes .
- Famille des religions traditionnelles africaines .
- Famille amérindienne de religions traditionnelles .
Sectes ou nouveaux mouvements religieux
Certaines religions nouvellement créées ont un statut complexe , car elles ne sont pas universellement reconnues comme religions. Selon l' anthropologie et la sociologie , une secte ou un nouveau mouvement religieux est un groupe de personnes ayant des affinités communes : culturelles , religieuses, politiques , ésotériques , etc. Il s'agit généralement d'un terme péjoratif , contre lequel s'est élevé l' euphémisme « nouveaux mouvements religieux » .
Bien que le mot «secte» soit lié à des groupes qui ont la même affinité, il a acquis au fil des ans une connotation liée à des groupes à caractère religieux, qualifiés de «secte destructrice». Ces groupes peuvent avoir un casier judiciaire dans un ou plusieurs pays, pour manipulation mentale ou pour être des groupes à caractère destructeur. Dans certains pays, certains d'entre eux ne sont pas reconnus ou autorisés. Souvent, une secte est centrée sur le culte personnel du prophète ou du chef du groupe. Le mot secte a été conçu comme dérivé principalement du latin sequi , « suivre ».
Liste des principales religions actuellement pratiquées dans le monde, par ordre alphabétique.
- Baha'isme : Fondé par Bahá'u'lláh ( 1817 - 1892 ), considéré par ses croyants comme la promesse de toutes les religions. Son enseignement central est l'unité de l'humanité.
- Bouddhisme - Fondé par le Bouddha au 5ème siècle avant JC. C. Actuellement répandu dans le monde entier à l'exception de la plupart des pays africains.
- Majaiana : mouvement de réforme apparu au 1er siècle . C'est le plus nombreux aujourd'hui. Initialement installé en Chine, au Japon et en Asie du Sud-Est.
- Theravada - La plus ancienne branche du bouddhisme née autour de la première compilation bouddhiste écrite. Initialement installé en Inde et en Asie du Sud-Est
- Vashraiana : Une partie du Mahayana mais correctement définie par son influence du tantrisme hindou . Initialement installé dans la région de l'Himalaya, la Kalmoukie , le Japon et la Mongolie .
- Confucianisme : Système éthique et moral qui régit la société chinoise . Ce n'est pas à proprement parler une religion, bien que cette dénomination soit discutée.
- Christianisme : centré sur la figure de Jésus de Nazareth (1er siècle) et suit les enseignements de la Bible . Présent dans presque tout le monde à l'exception de l' Afrique du Nord et d'une grande partie de l'Asie (présent en Russie , dans les anciens pays soviétiques d'Asie et aux Philippines ).
- Église catholique : église issue du christianisme en Europe occidentale.Amérique : principalement en Amérique latine et au Canada .Une grande partie de l'Europe du Sud- Ouest , plus la Hongrie , l'Irlande , la Croatie , la Slovaquie , la Pologne et la Lituanie .Asie : Philippines , Timor , Corée du Sud [ citation nécessaire ] et Liban .Afrique : Ouganda , Burundi , Cap-Vert , Angola , République du Congo , République démocratique du Congo , Gabon , Cameroun , Rwanda , Seychelles , São Tomé et Príncipe et Guinée équatoriale .Océanie : îles Mariannes , Kiribati et Palau .
- Église vieille-catholique : Issue de l'Église catholique, elle s'en est détachée en rejetant le dogme de l'infaillibilité papale (promulgué en 1870 par le pape Pie IX ).
- Église copte : église issue du christianisme en Afrique. Son origine se situe dans le patriarcat d'Alexandrie, qui s'est séparé du reste du christianisme en l'an 457. Ce sont les chrétiens natifs d'Égypte ( coptes ), de théologie non chalcédonienne . Principalement en Égypte , en Éthiopie et en Érythrée .
- Église orthodoxe : Église issue du christianisme d'Europe de l'Est et d'Asie Mineure. Il est principalement présent en Russie , en Grèce et dans une grande partie de l'Europe de l'Est (à l'exception de l'Albanie, de la Croatie, de la Hongrie, de la Slovaquie et de la Pologne), ainsi qu'en Géorgie , au Kazakhstan et à Chypre en Asie. Actuellement, il s'est répandu dans le monde principalement grâce aux émigrants de ces territoires.
- Mormonisme - Fondé en 1830 par Joseph Smith . Son nom officiel est : « L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ».
- Église anglicane : issue de la scission créée par Henri VIII (1491-1547) de l'Église catholique. Elle revendique également sa catholicité et est considérée comme une "voie médiane" entre catholicisme et protestantisme. C'est la religion prédominante en Angleterre , au Nigeria et en Australie .
- Église épiscopale : dérivée de l'Église anglicane et présente aux États-Unis.
- Protestantisme : ensemble d'églises chrétiennes apparues dès le XVIe siècle après la réforme de Martin Luther et séparées de l'Église catholique. C'est actuellement la religion majoritaire en Europe du Nord. États-Unis , Bahamas , Antigua-et-Barbuda , Jamaïque , Barbade et Saint-Vincent-et-les Grenadines en Amérique. Nigéria , Lesotho , Botswana , Namibie , Kenya , Swaziland et Afrique du Sud en Afrique. Australie , Nouvelle-Zélande, Fidji , Micronésie , Papouasie-Nouvelle-Guinée , Tonga et Tuvalu en Océanie.
- Luthéranisme : fondé par Martin Luther (1483-1546) rejetant l'autorité du pape catholique . C'est la religion prédominante en Allemagne , en Suède , en Finlande , en Norvège , en Estonie , au Danemark , en Lettonie et en Islande .
- Calvinistes : professent la doctrine de Jean Calvin (1509-1564). Elle regroupe actuellement de nombreuses Églises protestantes réformées de Suisse , de France , des Pays-Bas , d' Australie et des États-Unis. Elles prédominent en Écosse .
- Baptista : est née au XVIIe siècle du protestantisme.
- Méthodisme : mouvement issu du protestantisme en Grande-Bretagne, au XVIIIe siècle. Répartis à travers les États-Unis.
- Pentecôtisme - Mouvement lancé en 1901 par Charles Fox Parham , prédicateur méthodiste américain.
- Quakers : Mouvement protestant fondé au 17ème siècle en Angleterre, rejette la hiérarchie du protestantisme et se concentre sur la "lumière intérieure" ou étincelle divine en chaque être humain.
- Unitaire : né de la pensée développée principalement par Miguel Servet et Fausto Socino au XVIe siècle , nie la Sainte Trinité et affirme l'usage de la raison dans la religion.
- Universalistes : issu du méthodisme anglais bien qu'enraciné principalement aux États-Unis, il affirme le salut universel et l'inexistence de l'enfer.
- Église unifiée du Christ - Formée en 1957 , regroupe des églises réformées, évangéliques et congrégationalistes aux États-Unis.
- Églises adventistes ou dérivées de l'adventisme : famille d'églises à caractère conservateur ou littéraliste, pour la plupart originaires des États-Unis, qui s'attendent à un retour imminent du Christ.
- Branche Davidians - Fondée au 20e siècle.
- Christadelphiens : Fondés en 1844, ce sont des évangéliques de théologie unitarienne .
- Conférence générale de Dieu : fondée en 1921.
- Église adventiste du septième jour - Fondée en 1863.
- Église de Dieu et des Saints du Christ : fondée en 1896.
- Adventistes du septième jour - Fondé en 1845.
- Témoins de Jéhovah : fondés par Charles Taze Russell en 1870 et connus comme "les étudiants de la Bible" jusqu'en 1931. Présents dans 239 pays, selon leurs données en septembre 2021 32
- Spiritualisme - Fondé en France en 1857. Basé sur les livres de l'écrivain français Allan Kardec .La trinité grecque et la répartition des trois royaumes de la Terre : Zeus Dieu (Ciel), Poséidon (Mers et océans) et Hadès (Enfer). Theos ( dieux mineurs ) sont les enfants de cette trinité.
- Hellénisme - Religion de la Grèce antique , originaire d'environ 3500 av. C., 33 est l'une des religions les plus anciennes. Depuis avril 2017, il est légalement et officiellement reconnu par la Grèce . Il consiste en un système polythéiste (croyance en plusieurs dieux), basé sur l'ensemble de la théologie et de la mythologie grecques , la Théogonie (700 av. J.-C.) étant l'un des livres où une partie de celle-ci a été capturée. Son culte s'étend à l'Europe et à l'Amérique.
- Hindouisme : originaire de l'Inde . Il regroupe différentes croyances autour des Écritures hindoues (env. de la fin du 1er millénaire av. J.-C. ).
- Advaita Vedanta : basé sur la doctrine Vedanta et le prasthana trayi (trois textes canoniques des doctrines hindoues).
- Krishnaism - se concentre sur le dieu Krishna .
- Shaivism - se concentre sur le dieu Shivá ; ses partisans sont appelés shivaïstes. Le texte le plus ancien date du Ve siècle av. c env.
- Vishnuisme - se concentre sur le dieu Vishnu .
- Autochtones - Religions pratiquées par des groupes tribaux et claniques et des sociétés du monde entier. Les tribus d' Afrique , d' Amérique , d' Asie , d'Océanie et d' Europe : Lapons , Esquimaux , Aborigènes , Maoris , Shinto japonais , ont un caractère magique , chamanique et animiste .
- Africains : ils regroupent une multitude de croyances transmises oralement.
- Yoruba (yoruba) : une multitude de syncrétismes en sont dérivés à travers l' Amérique .
- Vaudou : originaire d'Afrique de l'Ouest et installé dans les Caraïbes et le sud des États-Unis.
- Santería : née d'un syncrétisme entre l'animisme et les croyances chrétiennes.
- Candomblé : d'origine totémique, c'est un syncrétisme des religions afro-brésiliennes.
- Kimbanda : est né au Brésil du syncrétisme du christianisme avec les religions africaines et les croyances chrétiennes.
- Umbanda : issu d'un syncrétisme entre candomblé, kardécisme spiritualiste et croyances chrétiennes.
- Animisme .
- Américains : ils vénèrent la nature et peuvent utiliser des plantes et des éléments psychoactifs comme le peyotl .
- Andine : elles collectent des éléments de la mythologie inca et d'autres anciennes, réalisant un syncrétisme chamanique.
- Mexicains : ils collectent des éléments de la mythologie aztèque et maya en exécutant un syncrétisme chamanique.
- Araucana : croyances et pratiques religieuses caractéristiques de la culture du peuple mapuche .
- Asiatique - y compris les cultes animistes et chamaniques de :
- Bön - religion traditionnelle du Tibet .
- Chamanisme - Répandu dans toute l'Asie dans les populations tribales.
- Chondogyo : de Corée.
- Religion traditionnelle chinoise .
- Australien : Pratiqué par les Aborigènes d'Australie, ils utilisent souvent l'interprétation des rêves.
- Sorcellerie .
- Chamanisme .
- fétichisme .
- Totémisme .
- Islam - Basé sur les enseignements du Coran , écrits par le prophète Mahomet au début du 7ème siècle.
- Sunnites Contrairement aux chiites, les sunnites acceptent le califat d' Abu Bakr (573-634). C'est la plus grande branche de l'Islam.
- Shi'isme - Ils suivent les Ahl al-Bayt ou l'autorité des descendants de Muhammad. Il a été fondé par les descendants de Mahomet. C'est la deuxième plus grande affiliation à l'islam, après le sunnisme.
- Kharijism - la troisième branche de l'islam, majoritaire à Oman .
- Soufisme - Le soufisme n'est pas à proprement parler une branche de l'islam, mais plutôt une tradition mystique qui apparaît à la fois chez les adeptes chiites et sunnites.
Juifs priant dans la synagogue à Yom Kippour . Huile sur toile du peintre Adolph Gottlieb .
- Jaïnisme : voir Jaïnisme.
- Judaïsme - Basé sur les enseignements de la Torah (l' Ancien Testament actuel ) et du Talmud . Principalement en Israël , mais après la diaspora ils se sont répandus dans le monde.
- Conservateur : appelé maserti . Ils soulignent l'importance du mouvement sioniste dans le judaïsme.
- Orthodoxe : Appelé Haredi . C'est la ligne théologique la plus conservatrice du judaïsme.
- Réformiste - Ligne réformiste et libérale au sein du judaïsme
- Laïc : Le judaïsme séculier est celui qui se considère comme indépendant des organisations.
- Caraïsme
- Mandéisme - Une religion très ancienne qui semble descendre de l'ancien gnosticisme et vénère Jean-Baptiste . Ce sont probablement les Sabéens mentionnés dans le Coran . Il compte 38 000 abonnés, presque tous en Irak .
- Néopaganisme - fait référence à tous les mouvements religieux qui reconstruisent des croyances anciennes à partir du paganisme , principalement d'Europe. Ses principales branches sont :
- Asatrú : Néopaganisme basé sur les croyances des anciens peuples nordiques et germaniques .
- Celtismo : néopaganisme celtique.
- Dievturība - Néopaganisme balte en Lettonie .
- Ethénisme : néopaganisme allemand.
- Église du Peuple Guanche : néopaganisme canarien.
- Kémétisme : néopaganisme égyptien. La nouvelle secte néo-païenne des Afro-Américains utilise le terme aux États-Unis. Certaines de ces sectes ont un caractère destructeur. 31 Kemet signifie « noir », prêchant ainsi divers degrés de suprématie noire.
- Néodruidisme : Néopaganisme druidique.
- Orphisme : néo-paganisme grec qui centre son culte sur la vie d' Orphée et sur les divinités chtoniennes, telles que Nyx , Erebus et Perséphone .
- Pythagorisme - néo-paganisme grec suivant les enseignements de Pythagore .
- Romuva - Néopaganisme balte en Lituanie .
- Streghería : rituel italien 'sorcellerie' ( strega signifie 'sorcière').
- Wicca - religion néo-païenne qui reprend les traditions de l'ancienne religion de la sorcellerie.
- Noéisme : Son concept parent vient du Talmud et de la Torah , ils sont principalement dédiés à l'observation des 7 lois universelles.
- Parodies religieuses - Religions qui sont généralement formées pour promouvoir un programme politique, artistique ou social et qui cherchent à parodier les religions traditionnelles ou à profiter du statut de religion pour transmettre un message politique ou accéder à une échappatoire juridique.
- Discordianisme
- Dudéisme , religion parodique tournant autour du personnage principal du film The Big Lebowski .
- Le jediisme , religion parodique basée sur la Force de la saga Star Wars .
- Kopimisme : est une religion missionnaire moderne, fondée en Suède en 2011 et officiellement répandue dans de nombreux pays, dont le dogme est de copier, diffuser et discuter toutes les connaissances, informations et toutes les créations humaines est sacrée et aucun individu, groupe ou gouvernement n'a le pouvoir de empêcher de tels actes.
- église maradonienne
- Pastafarisme - religion parodique créée pour ridiculiser le créationnisme chrétien.
- Licorne rose invisible
- Rastafarisme : branche de l'Église copte qui considère Haile Selassie (Empereur d'Éthiopie) comme un envoyé de Dieu pour la libération de l'Afrique.
- Satanisme - Croyances religieuses associées à l'admiration, la vénération ou le culte de Satan soit en tant que divinité réelle ( satanisme théiste ), soit en tant que «principe de vie préchrétien» ou symbole de valeurs souhaitables approchées même d'un point de vue athée. 34 35
- Église de Satan : fondée par Anton Szandor LaVey en 1966, et ses croyances sont basées sur la Bible satanique , écrite par lui-même, elle utilise la figure de Satan comme personnage symbolique.
- Temple of Set , une division de l'Église de Satan créée par Michael Aquino, mais contrairement au satanisme Laveyan , il croit en l'existence de Satan ou Set en tant qu'entité réelle.
- Première église satanique , fondée par la fille de LaVey, Karla LaVey suivant les enseignements athées de son père.
- Satanic Temple , basé à Salem, Massachusetts basé sur la philosophie athée Laveyan mais plus à gauche politiquement.
- Shinto : religion originaire du Japon , à l'origine chamanique et animiste . Il est suivi par de nombreux japonais.
- Sikhisme : fondé par Guru Nanak au XVe siècle dans la région du Punjab (Inde).
- Samaritanisme - Branche dissidente du judaïsme , très ancienne, basée à Samarie ( Israël ), qui est pré-talmudique et ne reconnaît en fait pas le Talmud .
- Taoïsme - ensemble d'enseignements philosophiques et religieux originaires de Chine de Lao-Tse ( Laozi ) au 6ème siècle avant JC. c.
- Yazidisme - Une religion indigène du Kurdistan d' influences islamiques et zoroastriennes suivie par environ 200 000 Kurdes . Ils adorent les anges et les archanges des religions abrahamiques, leur donnant leur propre explication.
- Jaïnisme - Fondé en Inde au 6ème siècle avant JC. C. par Majavira .
- Digambara
- Svetambara
- Le zoroastrisme - aux origines incertaines, apparaît comme une religion vers le 5ème siècle avant JC. Ses enseignements sont basés sur le prophète et poète Zoroastre de l'ancien Empire perse .
Non religieux
- Déisme : est un courant de philosophie qui admet, par la raison et l'expérience, l'existence de Dieu comme créateur du monde naturel. La doctrine, cependant, n'accepte pas d'autres éléments caractéristiques des religions dans leur relation avec la divinité, comme l'existence de révélations ou la pratique du culte. On peut donc dire que les déistes croient en Dieu mais pas aux pratiques religieuses et aux dogmes. Le déisme reconnaît que Dieu a créé l'univers même s'il ne croit pas à son intervention ultérieure pour orchestrer son destin.
- Agnosticisme - La croyance que la plupart des choses sont inconnaissables. En ce qui concerne la religion, elle se caractérise généralement par l'absence de croyance ou d'incrédulité en une divinité.
- Athéisme - La croyance qu'il n'y a aucune divinité d'aucune sorte.
Bernard Longergan
Bernard Joseph Francis Lonergan est né le 17 décembre 1904 à Buckingham (Québec) au Canada . Après avoir fréquenté le Collège Loyola à Montréal pendant quatre ans , il entre en 1922 dans la province du Nord canadien de la Compagnie de Jésus , et fait sa profession solennelle le 31 juillet 1924, jour de la mémoire liturgique de saint Ignace de Loyola. . Après deux années supplémentaires de formation et d'études, en 1926, il fut envoyé au Heythrop College de Londres .étudier la philosophie scolastique. Lonergan respectait la compétence et la préparation de ses professeurs à Heythrop, mais était profondément déçu de leur approche liée à la philosophie de Francisco Suárez . Pendant son séjour à Heythrop, Lonergan passe des examens de mathématiques classiques et de lettres à l' Université de Londres . En 1930, il revient au Canada où il enseigne pendant trois ans au Collège Loyola à Montréal. En 1933, Lonergan fut envoyé à Rome pour étudier la théologie à l' Université Pontificale Grégorienne . En 1936, il est ordonné prêtre . Après une année de noviciat ( troisième probation ) à Amiens , FranceLonergan retourna à la Grégorienne en 1937 pour poursuivre ses études doctorales en théologie. En raison du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale , il est contraint de quitter l'Italie et de revenir au Canada en mai 1940, deux jours seulement avant la discussion prévue de sa thèse de doctorat. La même année, il commence à enseigner la théologie au Collège de l'Immaculée Conception, la faculté de théologie de l'université jésuite de Montréal. Il réussit à discuter de sa thèse de doctorat le 23 décembre 1946 lorsqu'une commission spéciale d'examinateurs se rendit à Montréal. Lonergan a enseigné la théologie au Regis College de Toronto .de 1947 à 1953, et à l'Université pontificale grégorienne de 1953 à 1964. À l'Université grégorienne, il suit des cours sur la Trinité et la christologie en alternance, composant des ouvrages fondamentaux sur ces thèmes. En 1964, il doit de nouveau se précipiter en Amérique du Nord pour être guéri d'un cancer du poumon. Il est retourné enseigner au Regis College de 1965 à 1975, a été professeur de théologie à l'Université de Harvard de 1971 à 1972 et "Distinguished Visiting Professor" au Boston College de 1975 à 1983. Il est décédé au Pickering Jesuit Hospital en Ontario le 26 novembre 1984.
Lonergan a cherché à faire au XXe siècle ce que Saint Thomas d'Aquin a fait en son temps. Comme Thomas d'Aquin avait appliqué avec succès la pensée aristotélicienne au service d'une compréhension chrétienne de l'univers, Lonergan s'est réconcilié avec la pensée scientifique, historique et herméneutique moderne. Il a développé ce programme dans ses deux ouvrages majeurs The Intelligence: A Study in the Understanding of Experience (1957) et The Method in Theology (1972).
La clé de la pensée de Lonergan est le concept d '« appropriation de soi », c'est-à-dire la découverte personnelle et l'adhésion personnelle à la structure dynamique de l'investigation, de la connaissance, du jugement et de la décision. Par l'appropriation de soi, on retrouve dans sa propre intelligence, rationalité et responsabilité le fondement de chaque type de recherche et le modèle de base de la méthode de recherche dans chaque domaine de connaissance.
Il est souvent regroupé avec Karl Rahner , Emerich Coreth et Joseph Maréchal parmi les thomistes transcendantaux. Cependant, Lonergan n'a jamais considéré cette définition comme adéquate à sa philosophie.
Santo Tomás de Aquino ( premier directeur adjoint au vaticain 1567)
Etait un prêtre, frère, théologien et philosophe catholique appartenant à l' Ordre des Prêcheurs , il est considéré comme le principal représentant de l'enseignement scolastique ( republicain) et l'une des plus grandes figures de la théologie systématique . 3 En matière de métaphysique, son œuvre représente l' une des sources les plus citées du XIIIe siècle , ainsi qu'une référence pour les courants de pensée thomiste et néo - thomiste . L' Église catholique le nomme Docteur Angélique , Docteur Commun et Docteur de l'Humanité et considère son œuvre fondamentale pour les études de philosophie et de théologie . Il était le principal défenseur classique de la théologie naturelle . Ses commentaires sur les oeuvres d' Aristotel'a lancé à la popularité, la réception de son œuvre a favorisé la compatibilité entre la pensée aristotélicienne et la foi catholique. De même, il reçut des influences du platonisme d' Augustin d'Hippone et de l' aristotélisme d' Averroès et de Maïmonide , qu'il prit pour autorités. Ses ouvrages les plus connus sont la Summa theologiae , recueil de doctrine catholique dans lequel il traite de 495 questions réparties en articles (voici ses cinq voies ), et la Summa contra gentiles , recueil d' apologies .philosophie de la foi catholique, qui se compose de 410 chapitres regroupés en quatre livres, écrits à la demande de Raimundo de Peñafort .
On doit à Tomás le sauvetage et la réinterprétation de la métaphysique et un ouvrage de théologie monumentale , 3456 ainsi qu'une théorie du droit qui sera largement consultée plus tard. 7 Canonisé en 1323 , il est déclaré docteur de l' Église en 1567 et patron des universités et centres d' études catholiques en 1880 . Sa fête est célébrée le 28 janvier . Dans les mots du philosophe anglais Anthony Kenny, Saint Thomas d'Aquin est considéré comme "l'un des plus grands philosophes du monde occidental".
Vatican (premiere bibliotheque unniverssalis du monde)
Le Vatican, en forme longue l'État de la Cité du Vatican (en italien : Stato della Città del Vaticano, /ˈstaːto della tʃitˈta del vatiˈkaːno/ ; en latin : Status Civitatis Vaticanæ), est un micro-État européen. Il s'agit du support territorial du Saint-Siège enclavé dans la ville et capitale italienne de Rome. Il comptait officiellement 825 habitants en 2019 sur une superficie totale de 0,439 km2, ce qui en fait le plus petit État au monde, ainsi que le moins peuplé.
Le Vatican se compose de deux entités juridiques distinctes : le Saint-Siège, entité spirituelle, et l'État de la Cité du Vatican, entité temporelle. Le lien entre ces deux entités est le pape, chef du spirituel et du temporel, disposant du pouvoir absolu (exécutif, législatif et judiciaire)4.
La colline du Vatican est déjà mentionnée sous la République romaine. De nos jours, le Vatican est la représentation temporelle du Saint-Siège et de l'ensemble des institutions de l'Église catholique romaine : l'État de la Cité du Vatican est, lui, créé le 11 février 1929 aux termes des accords du Latran, signés par l'Italie représentée par Mussolini et par le Saint-Siège représenté par le cardinal Gasparri.
Le Vatican, important site archéologique du monde romain, situé sur la colline du même nom, est le siège de la papauté et du monde catholique. Selon l'historiographie catholique, il remonte à saint Pierre lui-même, comme premier évêque de Rome et constitue le centre officiel de tout le christianisme depuis l'empereur Constantin (ive siècle), mais ce point de vue n'est pas forcément partagé par tous les historiens ni par toutes les confessions chrétiennes5.
L'État de la Cité du Vatican est une monarchie absolue, de droit divin et élective6, dirigée par le Pontife romain et évêque de Rome, c'est-à-dire actuellement le pape François, élu le 13 mars 2013, à la suite de la renonciation de Benoît XVI, le 28 février de la même année. Le pape y exerce souverainement le triple pouvoir exécutif, législatif et judiciaire.
Selon les étymologistes anciens comme Festus Grammaticus (cité par Paul Diacre), ce nom de Vaticanus tirerait son origine du mot Vaticinium, ou plus exactement Vātēs ou Vātis signifiant « devin » ou « voyant », parce que beaucoup de devins auraient résidé de ce côté du Tibre, car on sait notamment que sous Tibère, l'art de la divination était interdit à Rome même (c'était un délit passible de la confiscation des biens et de la relégation)7.
Cette étymologie étant incertaine, d'autres parlent d'une ville étrusque nommée Vaticum, qui aurait jadis existé à cet endroit ou du dieu Vaticanus qui présidait aux premières paroles des enfants8 et dont le temple était construit sur l'ancien site de Vaticanum, la colline du Vatican9. En effet, cette colline était la maison des Vates longtemps avant l'époque préchrétienne de Rome10.
La Cité du Vatican actuelle est généralement considérée comme le reliquat des anciens États pontificaux, bien que l'existence de fait de ceux-ci s'arrête en 1870 tandis que celle de droit du Vatican commence en 1929. L'origine ancienne de ce territoire des États pontificaux est une accumulation de donations foncières reçues par les papes successifs, depuis l'époque constantinienne jusqu'à celle du Royaume lombard (avec par exemple la donation de Sutri). Le pape s'est ainsi trouvé placé à la tête d'un important domaine foncier connu sous le nom de patrimoine de saint Pierre, initialement sous suzeraineté romaine d'Orient, mais que l'historiographie catholique a longtemps appelé « donation de Constantin », en même temps qu'elle justifiait ainsi le pouvoir temporel du pape.
En fait, la « donation de Constantin » est un mythe selon lequel l'empereur Constantin Ier aurait donné au pape Sylvestre la primauté sur les Églises d'Orient et l'imperium (pouvoir impérial) sur l'Occident : le caractère apocryphe de ce document a été établi en 1442 par l'humaniste Laurent Valla. La justification historique de ce pouvoir temporel réside en fait dans la donation de Pépin de 754 confirmée par Charlemagne en 774, donation cette fois bien réelle.
La cité se situe sur ce que l'on appelait dans l'Antiquité l'ager Vaticanus qui se compose d'une petite plaine (la plaine vaticane) aux bords du Tibre, se relevant à quelque distance en une colline d'une faible élévation, les Montes Vaticani (colline Vaticane).
Quelques villas, bâties autour de « jardins impériaux » y furent propriété d'Agrippine. Le fils de cette dernière, l'empereur Caligula (37-41 ap. J.-C.), y fit réaliser un cirque privé, le Circus Vaticanus, dont l'actuel obélisque du Vatican constitue un des seuls vestiges. C'est là, ainsi que dans les jardins adjacents, qu'eut lieu le martyre de nombreux chrétiens de Rome à l'époque de Néron (54-68). On dit que saint Pierre fut enterré au nord de ce cirque, dans une nécropole qui longeait une route secondaire, la via Cornelia. Sur le lieu de sa sépulture, l'empereur Constantin fit édifier entre 326 et 333 une basilique grandiose à l'emplacement du site de l'ancien cirque romain qui fut alors démoli. L'édifice a été remplacé par la basilique actuelle au cours des xvie et xviie siècles.
Situation de la basilique actuelle par rapport à la basilique constantinienne et au Circus Vaticanus.
Au ve siècle, le pape Symmaque y fit construire une résidence dans laquelle certains personnages illustres vinrent séjourner, tel Charlemagne lors de son couronnement (800). Au xiie siècle, Célestin II, puis Innocent III la firent rénover. La construction du palais du Vatican débuta sous le pontificat de Nicolas V durant la première moitié du xve siècle.
Le 20 septembre 1870, après l'évacuation des troupes françaises, Rome est conquise par les troupes piémontaises et rattachée au royaume d'Italie. Le pape Pie IX qui résidait au palais du Quirinal (devenu depuis, la résidence officielle des rois d'Italie, puis du président de la République italienne), se réfugie alors au palais du Vatican. Son refus de reconnaître l'annexion donne une dimension politique et diplomatique au conflit causé par l'Unité italienne : c'est le début de la « question romaine ». Cette controverse dure jusqu'aux accords du Latran en 1929, par lesquels l'État italien s'engage à respecter les frontières de l'État du Vatican qu'il reconnaît alors de fait, la reconnaissance de droit allant au Saint-Siège ; en échange, le Pape reconnaît le rattachement à l'Italie des États pontificaux, ville de Rome comprise11.

Le pape dispose du pouvoir absolu (exécutif, législatif et judiciaire). Le pouvoir exécutif est délégué à un gouverneur nommé qui est également chargé de la représentation diplomatique12. Une commission composée de cinq à sept cardinaux exerce par délégation le pouvoir législatif. Les institutions du Vatican sont réglées par une constitution, dont la première mouture a été rédigée par Pie XI au moment des accords du Latran. Actuellement, le Vatican est régi par la loi fondamentale du 26 novembre 2000 (entrée en vigueur le 22 février 2001)13. Ses lois sont consignées dans les Acta Apostolicæ Sedis.
Le Vatican est une monarchie absolue et élective : le pape est élu à la majorité qualifiée (2/3 des voix) lors du conclave, et règne à vie en principe, mais il peut aussi renoncer, cette possibilité a été exploitée par Benoît XVI en 2013. Il peut également se définir comme une théocratie dans la mesure où son existence, son fonctionnement et son action sont dominés par un impératif religieux.
La citoyenneté vaticane n'est pas l'expression d'une appartenance nationale. Elle est liée à l'exercice de fonctions au sein du Vatican ou du Saint-Siège. Par conséquent, cette citoyenneté vient toujours s'ajouter à une nationalité d'origine. Dès que ces fonctions cessent, la citoyenneté cesse. Ainsi, un prélat de la Curie prenant des fonctions pastorales perd sa citoyenneté vaticane. Celle-ci est attribuée également au conjoint et à la famille (ascendants, descendants et collatéraux directs) des fonctionnaires du Vatican, à l'âge de 25 ans pour les garçons et au moment de leur mariage pour les filles[réf. nécessaire].
La plus vieille armée encore en exercice est celle du Vatican14. Elle comptait encore en 1977, 89 officiers et hommes de troupe, recrutés depuis 1506, exclusivement dans les cantons suisses. Les troupes pontificales ne sont plus montées au feu des combats depuis leur défaite par les troupes italiennes, survenue en 187015.
La diplomatie du Saint-Siège est l'activité de négociation internationale de l'Église catholique. Avant la Réforme et le siècle des Lumières, la papauté a exercé à plusieurs reprises des fonctions d'arbitre entre les souverains chrétiens européens. La diplomatie du Saint-Siège trouva sa première expression formelle véritable vers la fin du xie siècle quand le pape commença à envoyer des légats vers les différents royaumes de la chrétienté. Il s'agissait de permettre au clergé résident d'avoir une plus grande marge de manœuvre à l'égard des autorités civiles locales.
À partir du xvie siècle, les premières nonciatures apparaissent, avec à leur tête un archevêque venant de Rome. Fragilisée par la Réforme et le développement de la philosophie des Lumières, l'autorité du Saint-Siège est contestée, mais celui-ci reste toujours présent sur la scène internationale. La légitimité de la diplomatie pontificale dans la sphère internationale est ensuite entérinée à plusieurs reprises par des traités de référence (le congrès de Vienne en 1815 et la conférence de Vienne de 1961 codifiant le droit diplomatique)16.
C'est le Saint-Siège, organe de gouvernement de l'Église catholique romaine, et non l'État de la Cité du Vatican, qui fait l'objet d'une représentation internationale. Il dispose d'un siège d'État non membre observateur à l'ONU16.
Le Vatican a exprimé le désir de rejoindre l'espace Schengen en 200617.
Articles détaillés : Géographie du Vatican, Frontière entre l'Italie et le Vatican et Propriétés du Saint-Siège en Italie.Carte du Vatican.L'intérieur de la basilique Saint-Pierre au Vatican en 1731.Maquette du Vatican aux musées du Vatican.
Du fait de sa très faible superficie, le Vatican est le plus petit pays du monde. Toutefois, l'« État du Vatican » n'est pas un État souverain au sens strict, puisqu'il n'est pas lui-même sujet de droit international16 et se fait représenter par le Saint-Siège, dont les compétences s'étendent au-delà du seul État du Vatican aux ambassades, sous l'autorité du pape qui est à la fois le souverain du Saint-Siège et le dirigeant du Vatican. De plus, il n'a pas de nationaux en propre et sa puissance souveraine sur son territoire est, dans certaines circonstances et sur certaines parcelles définies par l'accord du Latran, partagée avec l'État italien (notamment la place Saint-Pierre). De ce fait, selon la convention de Montevideo, le statut juridique international du Vatican n'est, d'après certains juristes, pas celui d'un État18,19, mais plutôt celui d'un sujet international analogue à une organisation internationale telle que l'ONU20.
À ce titre, les ambassades (nonciatures) et propriétés du Saint-Siège hors-les-murs ne relèvent pas de l'État du Vatican, mais de la seule autorité du Saint-Siège, manifestée à travers ses institutions (regroupées dans la Curie romaine siégeant au Vatican) et son souverain.
La superficie du Vatican représente un cinquième de celle de la principauté de Monaco : le Vatican peut être qualifié de micro-État. Il est enserré dans des murailles imposées par l'article 5 des accords du Latran, entièrement enclavé dans la ville de Rome, dans le territoire italien. Cette enclave comprend notamment la place Saint-Pierre, la basilique Saint-Pierre, le Palais apostolique, les musées du Vatican et des jardins.
Le Saint-Siège a également la pleine propriété sur plusieurs bâtiments situés hors de la Cité vaticane, qui bénéficient d'un statut d'immunité diplomatique21, à l'instar d'une ambassade. Il s'agit notamment de :
- l'ensemble du Latran : la basilique Saint-Jean de Latran, le palais et ses annexes, ainsi que la Scala Santa ;
- la basilique Sainte-Marie-Majeure ;
- la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs et son monastère ;
- plusieurs palais abritant les services de la Curie romaine : les palais de la Daterie et de la Chancellerie (sièges de la Rote romaine, du Tribunal suprême de la Signature apostolique et de la Pénitencerie apostolique), le palais de la Propagation de la foi (siège de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples), etc. ;
- le palais des papes de Castel Gandolfo, résidence d'été du pape (55 hectares).
En outre, l'Université grégorienne, la station d'émission de Radio Vatican située dans la banlieue de Rome et divers autres bâtiments sont exempts d'impôts et préservés de toute expropriation. Ces bâtiments et propriétés ne font pas partie stricto sensu de l'État de la Cité du Vatican mais leur superficie cumulée représente environ le double de celle du Vatican (voir Propriétés du Saint-Siège en Italie).
En 2002, le déficit consolidé du Vatican s'élevait à 13,5 millions d'euros pour 216 millions d'euros de recettes. Les dépenses sont principalement les salaires des 2 600 employés (dont environ 750 ecclésiastiques). En 2010, l'économie vaticane a réalisé un excédent budgétaire de 10 millions d'euros, malgré la baisse des dons des fidèles22.
Outre les revenus touristiques tels les revenus des musées du Vatican (91,3 millions d'euros de recettes en 201123), l'organisation de voyages et pèlerinages, l'émission de timbres postaux et de monnaies recherchés par les collectionneurs et la vente de publications, les revenus viennent de placements mobiliers (32 millions d'euros de plus-value en 2002) et immobiliers (12,9 millions d'euros).
Un autre poste financier non négligeable est le denier de Saint-Pierre qui a avoisiné les 50 millions d'euros en 2002, même si une partie de cette somme seulement est affectée au budget du Vatican[réf. nécessaire]. Son origine remonte au viiie siècle, quand les Anglo-Saxons commencèrent à envoyer une contribution annuelle au pape[réf. nécessaire]. Cet usage s'étendit ensuite aux autres pays d'Europe et a été reconnu officiellement par le pape Pie IX le 5 août 1871 dans l'encyclique Sæpe venerabilis.
Depuis le 1er janvier 2013, la Deutsche Bank, qui gère les paiements monétiques au sein de la Cité vaticane, s'est vue dans l'obligation de désactiver l'utilisation de tous ses terminaux électroniques sur ordre de la Banque d'Italie, car le Saint-Siège n'a pas encore atteint les standards requis au niveau international contre le blanchiment d'argent24. Les membres du comité Moneyval (un comité d'experts dépendant du Conseil de l'Europe qui repère notamment les blanchiments des capitaux et les sources occultes de financement du terrorisme) estiment en effet que le Vatican remplit à peine 9 des 16 recommandations clés et lui attribuent 7 mentions négatives25.
Le Vatican a lancé depuis 2010 une série de réformes à la suite d'importants scandales financiers ayant impliqué sa banque, l'Institut pour les œuvres de religion (IOR) et qui gère en 2011 plus de 6,3 milliards d'euros répartis en 20 772 comptes, dont 37 des membres de la famille du pape, 236 de cardinaux, 1 604 d'évêques et 128 de monastères, couvents ou abbayes26. L'IOR s'est trouvé au cours des années au cœur de nombreux scandales notamment sous le mandat de Paul Marcinkus, ex-directeur de la banque du Vatican. L'établissement était le principal actionnaire du Banco Ambrosiano, banque accusée dans les années 1980 de blanchiment d'argent de la drogue pour la mafia. En mai 2012, l'IOR refait parler d'elle avec le limogeage de son président Ettore Gotti Tedeschi27. Les États-Unis ont ajouté en 2012 le Vatican à une liste de 68 États dont la situation est jugée préoccupante, selon le rapport annuel du Département d'État américain sur la lutte contre le trafic de drogue dans le monde28.
Le pape François tend à sortir l'économie du Vatican des réseaux mafieux, et a d'ailleurs fait plusieurs déclarations à ce sujet29.
Article détaillé : Démographie du Vatican.Vue sur la place Saint-Pierre depuis la coupole de la basilique Saint-Pierre.
La quasi-totalité des habitants vivent à l'intérieur des murs de la cité. Ce sont principalement des membres du clergé, incluant les hauts dignitaires, les prêtres, les religieuses. La garde suisse pontificale, chargée de la protection du pape, réside également au Vatican. Près de 3 000 travailleurs étrangers composent la majorité de la main-d'œuvre du pays, tout en résidant en dehors du Vatican. Sauf exception, les personnes possédant un passeport de la cité du Vatican conservent leur nationalité d'origine. Faute de maternité, il n'y a aucune naissance au Vatican.
Le Vatican comptait officiellement 453 habitants en février 201930. Les sources non officielles estiment souvent sa population à environ 800 ou 900 habitants (802 habitants selon Worldometer en octobre 2020)31 ce qui en fait dans tous les cas le pays le moins peuplé du monde. En revanche, il en est l'un des plus densément peuplés avec plus de 1 000 habitants par kilomètre carré (le troisième derrière Monaco et Singapour). En effet, cette population est concentrée sur une superficie de 0,44 km2 seulement.
Les langues officielles de la Cité du Vatican sont1 :
- l'italien pour l'État de la Cité du Vatican ;
- le latin, langue officielle de l'Église catholique romaine et langue juridique du Vatican ;
- l'allemand1 pour l'armée du Vatican, les gardes suisses.
- le français, langue diplomatique.
Sont également utilisés :
- l'italien, pour le dialogue avec le diocèse de Rome ;
- le français, l'anglais et l'espagnol pour le dialogue avec les catholiques du monde entier ;
- le français, l'anglais, l'allemand, l'italien, l'espagnol, le latin, le portugais, le chinois et l'arabe sur son site web.
En tant que siège du catholicisme, le Vatican a une influence culturelle très importante. Il a aussi une activité culturelle propre, comme sa radio, Radio Vatican, qui émet en plusieurs langues.
Les onze musées du Vatican possèdent de riches collections d'art sacré et profane ainsi que des antiquités étrusques et égyptiennes et des œuvres de peintres, dont Michel-Ange. Ils ont été fondés par Clément XIV au xviiie siècle.
Micro-États européens ( famille Mitterrand)
Les micro-États européens sont un ensemble de cinq très petits États souverains en Europe. Andorre, le Liechtenstein, Monaco, Saint-Marin et le Vatican sont généralement inclus. Quatre de ces États sont des monarchies (trois principautés − Andorre, le Liechtenstein et Monaco − et une théocratie, le Vatican), alors que Saint-Marin est une république. Ces États existent depuis le premier millénaire ou le début du deuxième millénaire, sauf pour le trône du Liechtenstein et le statut d'Andorre qui date du xviie siècle. Les micro-États sont de petits États souverains reconnus par les autres États, contrairement aux micronations, qui ne sont qu'auto-déclarées et non reconnues.
Outre les critères quantitatifs (la superficie et la démographie), les micro-États peuvent être définis à partir du critère qualitatif de délégation de souveraineté. Un micro-État serait alors un État souverain (au regard de la Convention de Montevideo) qui, à cause de sa petite taille et des ressources limitées dont il dispose (notamment humaines et financières), est contraint de déléguer une partie de sa souveraineté à de plus grandes puissances afin de pouvoir fonctionner comme un État moderne. Par exemple, les micro-États européens utilisent la monnaie de leurs États parrains (l'euro en ce qui concerne l'Andorre, Monaco et Saint-Marin, alors que l'économie du Liechtenstein fonctionne avec le franc suisse). Faute d'armée, l'Italie assure la défense de Saint-Marin, alors que celle de l'Andorre est garantie par la France et l'Espagne. Cette délégation de souveraineté s'applique dans de nombreux autres domaines : la diplomatie, la justice, les services postaux, l'enseignement supérieur, etc.
Selon cette définition, le Vatican ne peut pas être considéré comme un micro-État, car sa qualité d'État est contestable : sa population n'est pas permanente et son État n'est pas directement reconnu par la communauté internationale, deux des critères de la Convention de Montevideo. La population du Vatican, composée essentiellement de membres du clergé, n'enregistre en effet aucune naissance et la citoyenneté vaticane n'est octroyée aux résidents que le temps de leurs fonctions au sein du Vatican. En outre, le Vatican n'est que le support territorial du Saint-Siège, la personne morale jouissant de la personnalité juridique internationale qui représente le pape, en tant que chef de l'Église catholique, auprès des organisations internationales.
Les micro-États européens sont tous de taille et de population limitées et disposent de ressources naturelles limitées. En conséquence, ils ont adopté des politiques économiques spéciales, impliquant généralement de faibles niveaux de taxation et quelques restrictions à l'investissement financier externe. Les cinq micro-États européens ont obtenu des relations spéciales avec l'Union européenne. La plupart des micro-États ont également conclu une union douanière avec leurs grands voisins pour améliorer leur situation économique (le Vatican et Saint-Marin avec l'Italie, le Liechtenstein avec la Suisse, Monaco avec la France). La plupart d'entre eux n'ont pas de frontières clairement identifiées ; par exemple, Monaco constitue une région métropolitaine continue avec les communes françaises voisines (la plus importante étant Beausoleil) et compte de nombreuses rues à travers ou même le long de la frontière.
Euro
Monaco, Saint-Marin et le Vatican ont été autorisés dès 1999-2002 à émettre des euros.
Andorre a signé un accord le 30 juin 2011 mais les premiers euros ont été émis en janvier 2015 (millésime 2014).
Le Liechtenstein continue à utiliser le franc suisse. Une série d'euros a été créée par une société privée à l'intention des numismates.
Alors que les micro-États ont la souveraineté sur leur propre territoire, il y a aussi un certain nombre de petits territoires autonomes, qui, bien qu'ayant (dans presque tous les cas) leur propre gouvernement indépendant, exécutif, législatif, judiciaire, de la police, et d'autres signes d'indépendance, sont néanmoins sous la souveraineté d'un autre État ou monarque.
- Akrotiri et Dhekelia (Base militaire souveraine - Territoire britannique d'outre-mer, Royaume-Uni)
- Åland (Territoire extérieur, Finlande)
- Îles Féroé (Territoire extérieur, Danemark)
- Gibraltar (Territoire britannique d'outre-mer, Royaume-Uni)
- Guernesey (dépendances de la Couronne britannique), l'une des deux Îles Anglo-Normandes et comprenant Aurigny, Herm et Sercq
- Île de Man (Dépendances de la Couronne Britannique)
- Jersey (Dépendances de la Couronne Britannique), l'autre des deux Îles Anglo-Normandes
Les guerres de la Révolution française et les Guerres napoléoniennes ont modifié la carte européenne plusieurs fois. Un certain nombre de républiques sœurs de courte durée ont ainsi été fondées. La chute du Saint-Empire romain germanique a permis aux nombreux États le composant d'accéder à la souveraineté. La situation ne s'est stabilisée qu'après le Congrès de Vienne en 1815. À la suite de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre de territoires a obtenu un statut temporaire de zone internationale (en), de protectorat ou de territoire occupé. Quelques-uns sont mentionnés ici :
- Le duché de Naples (840-1137) (dynastie Sergii la plus indépendante, fait maintenant partie de l'Italie)
- Couto Misto, xe siècle-1864 (maintenant divisé entre l'Espagne et le Portugal)
- Le comté de Foix (1010-1607) était un fief médiéval indépendant dans le Midi de la France (maintenant France)
- Seborga, 1079-1729 (englobé dans l'Italie)
- La République de Lucques (1160-1805), Principauté de Lucques et Piombino (1805-1815) et Duché de Lucques (1815-1847) (1809-1815 partie du Grand-duché de Toscane, fait maintenant partie de l'Italie)
- Comtat Venaissin, 1274-1791 rejoint la France après la Révolution
Depuis 1300
- Senarica, xive-fin du xviiie siècle (englobé dans l'Italie) (plus petit État indépendant à tenir cette distinction depuis longtemps)
- Gersau, xive siècle-1798 (maintenant partie du Canton de Schwytz en Suisse)
- La République des Escartons (1343-1789) : le Briançonnais (France)
- La République de Mulhouse, 1347-1798 (maintenant en France)1
- La République de Raguse, xive siècle-1808 (maintenant Dubrovnik, Croatie)
- Cospaia, 1440-1826 (englobé dans l'Italie)
- La République de Saint-Malo, 1590-1594 (maintenant sous-préfecture d'Ille-et-Vilaine, France)2
- Le Duché de Bouillon, 1676-1795, annexé par la France à la Révolution, puis par les Pays-Bas en 1814/15, aujourd'hui en Belgique
- La Principauté de Salm-Salm, 1751-1793, annexion par la France à la Révolution, confirmée par le congrès de Vienne
- Gozo, 1798-1800 (maintenant une région de Malte)
Depuis 1800
- Les îles Ioniennes, sous protectorat russe 1800-1807, britannique 1809/15-1864, aujourd'hui en Grêce
- La Ville libre de Cracovie, 1815-1846 (maintenant Cracovie, Pologne)
- Moresnet neutre, 1816-1919 (maintenant La Calamine, Belgique)
- Les États libres de Menton et Roquebrune (1848-1860) (maintenant en France)
Depuis 1900
- La République de Krouchevo, août 1903 (maintenant Municipalité de Kruševo, Macédoine)3
- L'État libre de Schwenten, de janvier à août 1919 (maintenant Świętno, Pologne)
- L'État libre de Fiume, 1920-1924 (maintenant Rijeka, Croatie)
- La Ville libre de Dantzig, 1920-1939 (maintenant Gdańsk, Pologne)
- Le Territoire de Memel, 1920-1939, rejoint ensuite l'Allemagne nazie, maintenant partie de la Lituanie
- La Saar, le territoire du bassin de la Sarre entre 1920-35 et le protectorat de la Sarre entre 1945-1956 (maintenant Sarre, Allemagne)
- Le Territoire libre de Trieste, 1947-1954 (maintenant divisé entre l'Italie, la Slovénie, et la Croatie)
Maitres d`oeuvre du Vaticains
LE PREMIER MAÎTRE DE LA RENAISSANCE CLASSIQUE
Pour répondre dans les divers domaines de l'art aux aspirations du monde humaniste, il était nécessaire de retourner aux sources, de réconcilier le monde chrétien avec celui qui l'avait précédé : en architecture, le principal ouvrier de cette renaissance aura été Bramante. Avant lui, Brunelleschi, Alberti avaient ouvert la voie, créé ou diffusé un vocabulaire de formes. Avec Bramante, ce langage atteint sa pleine mesure, la Renaissance se fait classique.
Bien des points de sa biographie et de son œuvre restent imprécis. Sa vocation est tardive ; jusqu'à trente-cinq ans, Bramante était surtout peintre, au service de Ludovic le More, auquel le duc d'Urbino l'aurait cédé sept ans plus tôt (1472). Quelle avait été sa première formation ? On en est réduit aux hypothèses ; il aurait suivi la transformation du palais ducal d'Urbino (à partir de 1466 environ) et par là subi l'influence du Dalmate Luciano Laurana (vers 1420-1479). Les rares vestiges de son activité picturale à Milan (au château des Sforza, à la Casa Fontana, et surtout à la Casa Panigarola, ceux-ci conservés à la pinacothèque de Brera) montrent Bramante assez proche de Melozzo da Forli (1438-1494) ; même vigueur de coloris, même grandeur monumentale que chez l'élève de Piero della Francesca. Bramante, d'ailleurs, n'a pu ignorer le traité de perspective picturale de ce dernier, complément du Della pittura d'Alberti, le vieux maître dont toute son œuvre apparaît imprégnée.
À la façade de l'église d'Abbiategrasso, la niche profonde, avec ses deux ordres superposés, évoque en effet le temple de Rimini ; et c'est l'influence de Sant'Andrea de Mantoue qui est sensible à Santa Maria presso San Satiro, œuvre qui va l'occuper vingt ans durant, interrompue par son départ de Milan. Ici, faute d'espace, il en crée un par une perspective feinte ; mais il n'a pas atteint encore à la sobriété qui caractérisera sa manière romaine, et le délicieux octogone de la sacristie appartient à ce style fleuri et délicat du Milanais, dont va s'inspirer la Renaissance française. Sa renommée le fait appeler comme conseiller pour le dôme de Milan, et le duc lui confie divers travaux. Citons, pour sa fine polychromie de brique et de marbre, Santa Maria delle Grazie et son cloître ; et, au titre de premier aménagement d'une place à programme, la Piazza Ducale à Vigevano.
Cependant, le roi de France conquiert le Milanais et, en 1499, Bramante, comme Léonard de Vinci auquel le lie une amitié de dix-sept années, fuit l'envahisseur pour se réfugier à Rome ; il a alors cinquante-cinq ans. Au contact des ruines romaines, il découvre un nouvel idéal ; à l'élégance raffinée de sa manière lombarde font place une sobriété, une rigueur qui vont lui permettre d'atteindre à la grandeur.
Un premier essai, le cloître de Santa Maria della Pace (1500-1504), attire sur lui l'attention. Puis c'est la réussite du Tempietto de San Pietro in Montorio (1502), un petit temple rond comme les tholoi antiques ou les baptistères, mais prévu à l'intérieur d'une cour qui aurait été ronde elle aussi, si l'on en croit Serlio.
AU SERVICE DE JULES II ( Eponimie Art de la sculpture citadine, Famille Mitterrand-Brunaleskhi)
En 1503, Jules II succède à Pie III. Imbu de grandeur, le pape désire des artistes capables de lui fournir du colossal, et Bramante est de ceux-là. À Saint-Pierre, au milieu des ruines de la vieille basilique, le pape veut avoir son tombeau. Ce programme funéraire suffirait à motiver l'adoption du plan central, cher à Bramante, hanté (comme le seront tant d'architectes) par la vision du Panthéon. Le projet comportera une coupole, à la croisée de quatre vaisseaux égaux terminés par des absides ; entre les branches, de petites coupoles et des clochers. L'ensemble, équilibré et léger, n'est pas sans rappeler certaines des propositions faites en 1488 (avec participation de Bramante) pour la cathédrale de Pavie, où l'influence byzantine, et même ottomane, n'était peut-être pas absente. Pourtant, la référence en reste surtout romaine : c'est celle des grands thermes, avec leur savant contre-butement, et de la Villa Hadriana de Tibur. Michel-Ange reprendra le thème du dôme, mais, après lui, on en reviendra à la fonction basilicale de Saint-Pierre ( nom de la collinne d`asvbesthos).
Jules II voulut aussi avoir son palais, et Bramante lui présenta un projet grandiose, qui fut partiellement réalisé. On commença par élever les trois étages des « loges » de la cour de San Damaso- qui devaient être décorées par Raphaël ; puis on réunit le palais de Nicolas V et Sixte IV à la Villa du Belvédère, plantée sur une hauteur, à 300 mètres de là, par deux galeries bordant une immense cour. Pour corriger sa position biaise, la villa fut masquée par une façade creusée d'une énorme niche où se dresse, sur un haut piédestal, la pigna qui donne son nom à la cour. Celle-ci était prévue pour des tournois ; on en corrigea la dénivellation par une série d'escaliers d'un type qui sera repris à la Villa d'Este, et plus tard au château Neuf de Saint-Germain. La mode des tournois passée, on remplaça les escaliers par le « bracchio nuovo », ensemble transversal qui rend inintelligible la composition de Bramante ( en herradhure de Alicante).
Rome suivit l'exemple du pontife : les vieux palais-forteresses firent place aux villas à la romaine, élevées par le vieux maître ou par ses disciples. Il devenait urgent d'aménager la ville et d'assurer au Vatican rénové des accès plus commodes. Bramante perça largement dans les vieux quartiers, n'hésitant pas à démolir les vestiges antiques, quitte du reste à en récupérer les matériaux ; on le qualifiait de ruinante, le faiseur de ruines ! Attaquant partout à la fois, au gré des velléités de Jules II, Bramante ne put rien finir : il mourut peu après le pontife, ayant fourni dix années d'un effort incessant. Là réside le drame de l'homme qui mit en chantier la Rome moderne : nous sommes réduits à l'admirer pour des chefs-d'œuvre disparus.
Michelangelo Buonarroti, dit en français Michel-Ange ( famille Vladimir Putin)
Premier artiste considéré de son vivant dans toute la dimension de son génie, Michel-Ange fut un maître du sublime à l'époque de la seconde Renaissance. L'exigence de perfection à laquelle il se soumit et la perception qu'il eut de l'opposition entre la détresse humaine et le monde divin confèrent à son œuvre une force éternelle.
Fils d'une famille ruinée, Michel-Ange n'est pas censé faire une carrière artistique. À Florence, où il passe son adolescence, il entre cependant dans l'atelier du peintre fresquiste Domenico Ghirlandaio, qu'il quitte au bout d'un an (1489).
Il se sent et se veut avant tout sculpteur - sculpteur sur marbre. Remarqué par Laurent Ier de Médicis, il est embauché au « casino » de San Marco, où il peut étudier à loisir la collection d'antiques du prince. Il fréquente aussi le milieu humaniste, qui aura une influence décisive sur sa formation spirituelle et sur son ambition artistique.
Ses premières œuvres sont un Combat des Centaures et des Lapithes et une Vierge à l'escalier, laquelle traduit sa dette envers son grand prédécesseur, Donatello.
Quittant le palais Médicis en 1492, Michel-Ange part pour Venise, séjourne à Bologne, où il s'imprègne de l'exemple d'un maître du début du quattrocento, Jacopo della Quercia, et arrive à Rome : de ce premier séjour romain datent sa plus célèbre Pietà, celle de la basilique Saint-Pierre (1498), qui offre la plus haute expression de la pureté, et, paradoxalement, un Bacchus ivre, qui est la plus païenne de ses figures.
Revenu à Florence en 1501, Michel-Ange reçoit la commande du David, statue colossale dont il fait le symbole de son idéal personnel de beauté virile. Désormais célèbre, il entreprend aussi une fresque, laBataille de Cascina, qui doit être le pendant de celle de Léonard de Vinci (Bataille d'Anghiari), dans la salle du Grand Conseil au Palazzo Vecchio ; de l'œuvre, qui ne sera jamais exécutée, on connaît des esquisses aux nus mouvementés.
En même temps, Michel-Ange compose de grands médaillons, soit sculptés (Madone Pitti), soit peints (Sainte Famille, dite Tondo Doni), dont les figures, s'enchaînant en un bloc puissant, relèvent de la sculpture.
En 1505, Michel-Ange se rend de nouveau à Rome, à la demande de Jules II, qui compte lui confier les sculptures de son tombeau (les Esclaves) ; mais, le projet étant suspendu, le pape emploie l'artiste à la décoration du plafond de la chapelle Sixtine, au Vatican : œuvre titanesque, peuplée par plus de trois cents personnages, qui sera menée à bien en quatre ans (1508-1512), sans la contribution d'aucun aide.
L'ensemble met en scène l'histoire de l'humanité en s'appuyant sur les principaux épisodes de la Genèse, de la Création (la Création d'Adam) au Déluge. Les scènes surgissant au plat de la voûte comme des visions célestes, les figures de sibylles et de prophètes, annonçant la venue du Christ, et les étonnants ignudi (nus adolescents), qui semblent soutenir la voûte, représentent le plus parfait accomplissement du dessin linéaire des Florentins, amplifié par la monumentalité romaine.
À l'invitation du pape Paul III Farnèse, Michel-Ange reviendra sur le chantier de la Sixtine, afin de réaliser l'immense fresque du Jugement dernier (1536-1541), qui décore le mur du fond de la chapelle. Il y peint la haute figure d'un Christ justicier dominant un espace visionnaire où tourbillonnent les âmes des damnés. Oubliant le style classique, il anticipe l'ample pulsation du baroque, tout en livrant le message d'angoisse que suscite l'idée du Jugement dernier.
Les fresques de la chapelle Sixtine font de Michel-Ange l'apôtre du maniérisme, regroupant des peintres qui préfèrent les lignes courbes aux lignes droites et qui privilégient les scènes propres à l'expression d'une tension dramatique.
Alors qu'il se trouve à Florence à partir de 1515, Michel-Ange est sollicité par le pape Léon X pour aménager la chapelle funéraire des Médicis. Il entreprend alors les tombeaux des ducs Julien et Laurent II, qui sont eux-mêmes sculptés sous les traits de jeunes capitaines vêtus à l'antique, l'un figurant le penseur, l'autre l'homme d'action.
À leurs pieds se trouve un sarcophage où sont représentées les allégories du temps qui passe : le Jour et la Nuit, l'Aurore et le Crépuscule, personnages alternativement masculins et féminins. Tous les éléments décoratifs sont empruntés au répertoire antique, mais jamais l'autorité de la composition et la modernité du style n'auront été plus manifestes.
À Florence encore, Michel-Ange fournit les dessins qui serviront à construire le vestibule et l'escalier de la bibliothèque Laurentienne, située dans l'enceinte de l'église San Lorenzo. C'est en 1534 qu'il se fixe définitivement à Rome. Il est alors appelé à reprendre le projet de tombeau pour Jules II.
Mais Léon X et les héritiers du pape défunt ont renoncé au monument grandiose auquel Michel-Ange avait songé ; celui-ci, la mort dans l'âme, devra se contenter d'un modèle réduit, qui sera placé dans la petite église San Pietro in Vincoli (Saint-Pierre-aux-Liens, 1545) ; il lui adjoint certains marbres déjà sculptés, dont l'impressionnant Moïse (vers 1515-1516).
À partir de 1546, Michel-Ange se consacre surtout à l'architecture. Il est alors, officiellement, le successeur d'Antonio da Sangallo le Jeune : il dessine la fameuse coupole de la basilique Saint-Pierre, mais, se trouvant en butte aux manœuvres des amis de son prédécesseur, il ne peut pas la réaliser ; il travaille aussi au palais Farnèse, qu'il dote du dernier étage et de la corniche.
Également urbaniste, il aménage la place du Capitole, en tirant parti de la topographie, élabore les plans de transformation des thermes de Dioclétien en église (Santa Maria degli Angeli, 1561-1566) et conçoit la monumentale Porta Pia (vers 1565). Ses dernières sculptures sont trois Pietà : celle de la cathédrale de Florence, la Pietà da Palestrina, enfin la Pietà Rondanini (inachevée), qui répudie la beauté, voire la réalité physique, au profit de la seule spiritualité
Michel-Ange est aussi un poète amoureux. Un de ses neveux en apporte la preuve en faisant imprimer à Florence, en 1623, un recueil rassemblant les sonnets et madrigaux de la main même du grand artiste.
Voir aussi l'article Michel-Ange [littérature].
Ce dernier fait partie, à Rome, du cercle qui se réunit autour de la poétesse Vittoria Colonna. Est-elle l'inspiratrice du lyrisme de Michel-Ange, que n'aurait pas renié Pétrarque ?
Un jeune et beau Romain, Tommaso Cavalieri, lui aussi entré dans la vie de Michel-Ange - qui lui apprenait à dessiner et qui l'appelait son « précieux génie » - est-il l'objet aimé, dédicataire de tant de vers et destinataire de tant de lettres ? Ou bien le substitut de la tendre Vittoria, que Michel-Ange - aussi platonique que fût sa flamme - s'interdit de nommer publiquement ? Aujourd'hui, la première hypothèse est nettement privilégiée.
Jusqu'à la fin de sa vie, Michel-Ange reste actif et prend part à la vie artistique de son temps, conseillant ou recommandant tel ou tel de ses disciples, en patriarche déjà envahi par son mythe. Il s'éteint à Rome à près de 90 ans, mais c'est à Florence, sa vraie patrie, qu'il repose (église Santa Croce)
Villa Médicis( Famille Miterrand Davinci)
La Villa Médici ( italien : Villa Médicis ) est un complexe architectural à Rome , dont les jardins jouxtent la plus grande Villa Borghese , sur la colline du Pincio près de Trinità dei Monti . La Villa Médicis, fondée par Ferdinand Ier de Médicis , grand-duc de Toscane , abrite l' Académie de France à Rome depuis 1803. Une évocation musicale des fontaines de ses jardins est représentée dans l'œuvre d' Ottorino Respighi Fontane di Roma , et la peintre espagnol Velazquezil a peint ici ses deux seuls paysages connus.
Dans l'Antiquité, le lieu où se dresse la Villa Médicis faisait partie des jardins de Lucullus , qui passa aux mains de la famille impériale avec Messaline , qui fut assassinée dans la villa.
En 1564, lorsque les neveux du cardinal Giovanni Ricci de Montepulciano acquièrent la propriété, celle-ci était depuis longtemps dédiée à la viticulture. Le seul bâtiment existant était la casina du cardinal Marcello Crescenzi, qui y avait entretenu un vignoble et avait commencé à apporter des améliorations à la villa sous la direction du florentin Nanni Lippi, décédé cependant avant que les travaux ne soient allés loin. . Les nouveaux propriétaires chargent Annibale Lippi, le fils de l'architecte, de superviser les travaux. Il existe une tradition verbale selon laquelle Michel-Ange est intervenu ici.
En 1576, la propriété fut achetée par le cardinal Ferdinand I de' Medici , grand-duc de Toscane, qui termina la structure selon les plans de Bartolomeo Ammannati . La Villa Médicis est devenue le premier des domaines Médicis à Rome et était destinée à concrétiser l'ascendant des Médicis parmi les princes italiens et à affirmer leur présence permanente à Rome. Sur l'insistance du cardinal, Ammanati a incorporé dans la conception des bas-reliefs et des statues romains découverts à presque chaque pelletée de terre, de sorte que les façades de la Villa Médicis sont devenues un musée virtuel à ciel ouvert. Une série de grands jardins rappellent les jardins botaniques créés à Pise et Florence par le père du cardinal,Cosimo I de' Medici , protégé dans des plantations de pins, de cyprès et de chênes.
Vue fantastique d'un port avec la Villa Médicis , 1638, un tableau de Claude de Lorraine .
Parmi l'étonnant assemblage de sculptures romaines de la Villa, il y a environ cent soixante-dix pièces achetées dans deux collections romaines réunies par mariage, la Capranica et la della Valle. 1 Trois œuvres arrivées à la Villa avec le Cardinal Fernando sont parmi les plus célèbres de la ville : le Groupe Níobe et les Lutteurs , tous deux découverts en 1583 et immédiatement acquis par le Cardinal Fernando, et l' Arrotino . Quand le cardinal hérita du Grand-Duché de Toscaneen 1587, à la suite du décès de son frère aîné, il se contenta de copies en plâtre de son Groupe Niobé, connaissant bien le prestige que les Médicis accumulaient en entretenant dans la ville européenne une si magnifique collection dont l'importance dépassait de loin celle de la leur. Capitale. 2 Le Vase Médicis entre dans la collection de la Villa, suivi de la Vénus Médicis dans les années 1630 ; Les sculptures des Médicis n'ont été déplacées à Florence qu'au XVIIIe siècle. Les antiquités de la Villa Médicis forment alors le noyau de la collection d'antiquités de la Galerie des Offices , et Florence commence à figurer sur le Grand Tour européen .
Comme la Villa Borghese qui les jouxte, les jardins de la Villa étaient beaucoup plus accessibles que des palais formels comme le Palais Farnèse au cœur de la ville. Pendant un siècle et demi, la Villa Médicis fut l'un des décors les plus élégants et mondains de Rome, siège de l'Ambassade des Grands Ducs près le Saint-Siège . Grâce à leurs bonnes relations avec les rois d' Espagne , les ducs hébergent dans cette maison le peintre Velázquez , atteint d'une fièvre attribuée à la mauvaise santé de la vieille ville. Velázquez a apprécié un air plus pur et des paysages plus suggestifs pendant son séjour à la Villa Médicis, et ici il a peint ses deuxVues de la Villa Médicis ( Musée du Prado ).
Lorsque les Médicis s'éteignirent dans leur lignée masculine en 1737, la Villa passa à la maison de Lorraine et, brièvement à l'époque napoléonienne, au royaume d'Étrurie . Napoléon Bonaparte entre ainsi en possession de la Villa Médicis, qu'il transfère à l' Académie de France à Rome . Depuis, il a accueilli les lauréats du prestigieux Prix de Rome , avec des chefs d'orchestre distingués comme Ingres et Balthus .
Ferdinand de Médicis fit construire un studiolo , retraite d'étude et de contemplation, au nord-est du jardin sur le mur d'Aurélien. Aujourd'hui, ces chambres donnent sur les jardins Borghese, mais elles auraient alors une vue sur la campagne romaine. Ces deux salles ne furent récupérées qu'en 1985 par la restauratrice Géraldine Albers : le badigeon dissimula et conserva un superbe décor de fresque exécuté par Jacopo Zucchi en 1576 et 1577.